Rue Bricabrac

Sous la ceinture

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D.R.

L'UNE bouge, l'autre pas.
Je ne sais comment cette photo a été prise, éventuellement truquée (l'origine du monde qui nous regarde de son oeil sombre...), cela n'a aucune importance. Une photo n'est pas la réalité, elle raconte une histoire qui parfois parle du réel, au plus près. Ou pas.
Et j'avoue ma préférence pour les photos mises en scène, un minimum au moins, un cadrage, la tentative de saisir un instant d'émotion sans parasites, parce que si je vois traîner dans le champ des canettes vides, l'aspirateur ou le paquet de Pampers, ça me gâche le voyage. Grave.

Alors qu'ici, je me balade. C'est une vue que je connais, sans l'avoir jamais vue. Même un miroir ne saurait me la donner (le miroir est souvent le troisième personnage de mes jeux). J'en connais la musique, sifflante, claquante. J'en connais le contact, cinglant, pesant. J'en connais le parfum, tabac, cuir. J'en connais le goût, âcre, salé un peu. Mais jamais je n'ai vu mon corps sous la ceinture.

À son violent mouvement répond l'immobilité quiète de la flagellée. Et avant que le corps ne puisse réprimer sauts, sursauts, tressauts, il y a cette volupté de faire corps avec les coups, de les absorber.

Ou alors, nous sommes à l'orée du premier.
Dans notre théâtre ce sifflement vaut les trois coups.

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Big Bonheur is watching you

LE grand bonheur, c'est tout de même, en première comme en dernière instance, ceci.

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photo Alexandre Dupouy

(Si quelqu'un sait qui est le photographe, et aussi où l'on trouve ce genre de robe, je prends les infos, c'est d'ailleurs aussi pour cela que j'ai choisi cette photo très très vue, mais cette dame à un derrière tellement spirituel qu'on ne s'en lasse pas.)



Une table de publicité

LES escarpins passent à table, c'est un coup de Louboutin.

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photo Peter Lippmann

Et du photographe Peter Lippmann célèbre autant pour ses natures vivantes ou mortes que ses nourritures terrestres.

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photo Peter Lippmann

Ces natures n'ont de mortes que de nom, ces chaussures sont tout art.

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photo Peter Lippmann

(Sur son site, Christian Louboutin est beaucoup plus farceur et animé.)



Une pellicule qui impressionne

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photo Joël*

IL y a la plupart du temps plusieurs raisons d'aimer une photo. Le cadre, la lumière, la composition, la beauté du modèle, ce que l'on étudie dans les écoles d'art, ce que guide le sens artistique, ce qui révèle la sensibilité de l'auteur.

Celle-ci en plus de toutes ses qualités plastiques et esthétiques m'évoque deux choses.

La première, c'est que bientôt, un tel bondage ne sera plus possible. Attacher sa mie avec la pellicule impressionnée par une soirée ratée ou des vacances ennuyeuses, version duo et sado des soirées diapos pour masos est déjà une prouesse à l'ère du numérique. Cela donne envie d'acheter quelques rouleaux d'Ilford N&B sur eBay, car même en couleurs, la pellicule noire et blanche est plus belle. Cette photo cligne autant de l'oeil au fétichisme qu'à l'argentique.

La seconde, c'est que même si lâches et bonhommes en apparence, de tels liens interdisent aux mains de se mouvoir le moins du monde sous peine de sévères coupures. Prisonnière de l'objectif, du subjectif, de l'appareil et du film, la modèle est sage comme une image.


* le lien étant mouvant, cette superbe photo est datée du 29 juin 2009 et pourra être retrouvée ainsi.

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Des ronds dans l'O

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Argentine Lee

DE passage dans une galerie, je découvre Argentine Lee, une artiste coréenne qui s'interroge sur les rapports de l'homme et de la machine.

Cette histoire d'O, ce rond des corps, ces nus connectés, ce ne sont pas des poupées, ce ne sont pas des machines.
Si je devais figurer par une image un site de rencontre, je crois que je choisirai ce photomontage. On se court après, on se mélange, on est pris dans une même roue, on se connaît trop et pas assez à la fois, on s'offre dans une apparente impudeur alors qu'on cache tout. On se fait centre et on cherche des relations.
On parle d'O et de son nombril (piercé ou pas). On parle de Bellmer et de La Mettrie.
On tourne en rond.

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Livres en tête

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photo Frédéric Fontenoy

J'AI failli titrer ce billet Oulipopo. Et puis je me suis ravisée.
Pas tout à fait.
La preuve.

Il y a dans mon masochisme un goût des contraintes, des belles contraintes. N'ayant guère envie de me prendre pour un punching-ball, les coups ont besoin de cette épice.

La plus simple est un rapide bondage qui me présente ouverte, immobile. Le plus facile aussi. Elle ne me demande aucun effort, elle me repose. Donc ce n'est plus une contrainte.

Plus corsée est celle qui demande une attention de tous les instants, qui frôle l'impossible. La contrainte exigeante. Ma perversion est de trop aimer les perverbes, j'ai le goût de l'oblique, je m'accroche aux acronymes (surtout ceux avec des "Y" branchus), j'aime explorer les lipossibles.

J'avais inventé le jeu du chapeau, qui devient trop facile, mon dos s'est élargi, mes chapeaux ont grandi, je sais tanguer des épaules aux lombes pour rattraper le bibi fricoteur.

Mais des livres, mazette ! Pas un, mais plusieurs. Qui obligent à l'apprentissage, un d'abord, plusieurs ensuite, au repos, en marchant, le cou délié, les épaules basses, la colonne droite. Et qui sait si même une danseuse étoile au premier coup de canne, ou au troisième, dans un souffle sentira l'édifice s'égailler. Et choir.

Plus dure seront les chutes.
Mais chuuuut. Interdiction de crier.

[Il n'y a pas une image de Frédéric Fontenoy qui ne m'inspire un désir ou un soupir. Les femmes y sont gainées de bas couture, de corsets, de gants longs, de bondage. Un violon, un miroir, une canne, un plumeau arrangé, une plume de paon tout oeil dehors sont les accessoires. Les références, sans aucune forfanterie, sont aussi bien les frères Klossowski (Pierre et Balthazar dit Baltus), Helmut Newton ou Vincent Van Gogh. Il donne du baroque, du rococo, de la perspective et des lettres au sadomasochisme. Elles sont d'aujourd'hui, elles semblent d'avant-hier. Il fait valser les femmes à la baguette ou les expose sur un lit à barreaux.]



Je ne suis pas Jalouse

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BOMBASSE mode d'emploi, c'est le dossier du mois, paraît-il sérieusement étayé par les garants modernes de la mode, de la culture, du savoir-vivre et de l'élégance.

De la même manière que je ne doute pas une seule seconde des qualités de coeur de la demoiselle entre les lettres roses, pas plus que de son intelligence soigneusement cultivée. Toutefois, quelque chose dans la posture et dans les shoes (torture plus que platform) me laisse penser que la beubon est une ienche dont la laisse et la gamelle sont restées hors-champs.

Le nom de la conseillère ès séduction (autoproclamée grande-prêtresse de l'amour) réquisitionnée pour faire de la lectrice la vraie bombasse promise en première de couv', Betony Vernon, qui chérit autant le végétarisme que le SM (son amour du cuir lui mettant le fouet entre deux chaises), est l'explication de cette pose plus soumise que cagole.

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Je suis à toi (ou plutôt, elle est à lui)

En prévision d'une Nuit Blanche (avec des majuscules pour se référer à une manifestation parisienne, et je ne vais pas m'excuser d'habiter la capitale), parce que les photos sont belles dans leur euphémisme, pour la voix grave à souhait du chanteur, avec un petit rien de son à la Kat Onoma. Et par flemme, as usual.

Et pour que reviennent les désirs.

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Olga et son oligarque

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© Bettina Rheims

JE suis un nouveau russe, je suis pété de thune, et ma femme, tellement qu'elle est belle, tellement qu'elle est mannequin, tellement que je l'aime, je l'ai fait prendre en photo par Bettina Rheims dans des situations d'un érotisme torride, même que sur une elle est à côté d'une voiture rouge, sur une autre elle a un peu de lait qui lui coule de la commissure des lèvres, et encore une autre, on dirait Mylène Farmer qui chante "pourvu qu'elles soient douces".

Le mari d'Olga Rodionov a très envie de montrer sa femme, tellement qu'elle est belle, tellement qu'elle est jet-setteuse, tellement qu'elle a une bouche de suceuse. Le blaireau de base, il amène sa meuf après lui avoir rasé le minou aux Chandelles ou au Moon City, quand il a envie de l'exhiber. L'oligarque, lui, fait venir l'une des plus grandes photographes du monde, contacte une maison d'édition (Taschen) et offre (enfin, moyennant 350 neuneus et à hauteur de 1000 exemplaires,faudrait pas que des miséreux se rincent l'oeil) sa femme en marquise, en pinup ou en maso.

Je ne sais pas à quel moment le léninisme a foiré (ha oui, avec Staline), mais y a un gros bug.

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Faux cul

LA tension de Marcel a grimpé en flèche devant une telle splendeur, les féministes se sont révoltées contre une énième utilisation mercantile de la nudité féminine, Mélie a pensé à la poupée en instance d'adoption rue Lacépède.
Tout le monde en parle.
Moi aussi, du coup, je moutonne.

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Tout ce remue-méninges à cause du Castor, agrégée de philosophie, plus célèbre pour ses romans et ses turbans, ses essais et ses épistoles, son "deuxième sexe" et son binôme, Jean-Paul, que pour son admirable cul pâle qui raconte les maillots de bain de l'époque, enveloppant bien le bas de la fesse, avec une petite jupette plaquée devant, découvrant largement le dos. Il y a quelque chose d'émouvant dans cette photo, parce qu'au delà de la femme célèbre, de la femme tout court (dont on peut se demander jusqu'à la fin des temps ce qu'elle aurait pensé de l'utilisation de cette image), ce pourrait être, sortie de l'album de famille, une grand-mère, une tante, une mère.

Le Nouvel Obs a frappé fort, il a trouvé cette photo de Simone de Beauvoir de dos, et à l'occasion du centenaire de sa naissance, titre "La scandaleuse", laissant penser au vu de la couverture, qu'en plus de rédiger "Le deuxième sexe", Momone se prêtait à des photos coquines, de celles que collectionnait Michel Simon. (Je n'ai pas lu l'article, mais j'imagine qu'on doit y parler de son amant américain, des frasques de l'existentialiste et surtout de ses maîtresses, vieilles antiennes mais tellement croustillantes). Plus fort qu'Arielle Dombasle au Crazy, mieux que les confessions de Catherine Millet, mille fois plus transgressif que le manifeste des salopes, introducing The Beaver, côté pile.

J'essaie d'imaginer une couverture avec le cul large et flasque de Jean-Sol Parte, ou mieux, celui de Raphaël Enthoven, gossebo comme pas possible, philosophe également, encore très frais et précédent mari de Carla.

Au delà de la querelle sur le cul qui dope le commerce, des grosses blagues sur le beaver qu'on ne voit justement pas, de la gêne palpable que génère cette couverture, de son paradoxe qui en voulaint désacraliser ne fait qu'icônifier (Sainte Simone, a oualpé et rebelle), je me fiche en rogne contre le révisionnisme photographique.

Car, à la direction artistique de l'hebdo, on a emmanuellebéarisé Simone, légèrement liposucée via la retouche d'image. Un coup de lumière par ici, un petit gommage par là, et voilà Simone de Beauvoir affichant un revers lisse. Ton postère à la postérité, mais aux normes du XXIe siècle et de Karl Lagerfeld.

Le cul fait vendre, mais pas la peau d'orange.

Voici la photo, telle quelle. Avant la réforme.

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Photo Art Shay


Fessées en stock

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DEPUIS deux ans, l'Union des Familles en Europe mène une enquête sur la fessée, celle que les parents donnent aux enfants. Le résumé de l'enquête est ici. Je ne retiendrais qu'un seul chiffre, s'il le fallait, c'est que 64 % des enfants fessés comptent à leur tour élever leurs enfants ainsi. Ce qui doit être un mauvais taux de rebond (87 % des parents avouent pratiquer) pour les partisans du retour à l'autorité (la lecture des commentaires de l'un et l'autre articles cités ci-dessous est édifiante)

Tous les journaux ont peu ou prou parlé de l'enquête. Je n'ai rien d'intéressant à dire sur le sujet, je ne suis ni parent, ni psychologue, et je suis contre toute forme de châtiment corporel envers les minots. Déjà, les mettre au monde...

Ce qui m'amuse, c'est la photographie que l'Obs en ligne a choisie pour illustrer son article. Tandis que Libé (dont l'édition papier se passait de toute image) est allé chercher sur Flickr une photo de la toile "La fessée de Paul Marie", une mère châtiant son fils cul nul suite au bris d'une cruche, l'Obs a trouvé quelque chose qui a tout à voir avec soit le bdsm, soit une fin de repas un peu trop arrosée qui a levé les inhibitions autant que le kilt. (La photo venant de SIPA, qui fait commerce de la publication de ses photos, je m'en suis sortie par une copie d'écran, l'original est ici, le temps que durent les liens et les archives.)

Comme c'est juste pas possible qu'un iconographe digne de ce nom illustre la fessée punition enfantine par ce genre de cliché, je penche pour un private joke. Allez, camarade, fais ton coming out !

Pendant ce temps, je cherche s'il y a un donneur dans la salle.

(Et tout ça se passe le jour de la saint Nicolas et de la fête au père Fouettard. Nous, on a les deux en un maintenant.)

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Nus sous verre

VITE, vite, il ne reste plus que quinze jours pour aller voir l'exposition Denise Bellon à la galerie Inknight. Des négatifs tirés pour la première fois, des inédits de celle dont on connaissait les portraits de Beauvoir ou de Langlois (éventuellement via le film que Chris Marker lui a consacré il y a quelques années).

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photo Denise Bellon

Denise Bellon a, pendant les années trente à cinquante, photographié des modèles ou ses amies, dans le plus simple appareil, parfois à peine voilées, ou corsetées d'une large ceinture, beautés anonymes et désirables, callypiges et innocentes. Elles posent comme on se propose, avec une ingénuité qui enlève tout soupçon d'impudeur. En décor naturel ou dans son appartement, qu'importe, le sens de l'étrange de Denise Bellon s'impose. Il tient à presque rien, un regard, un détail, un angle, une courbe. Compagne de route du mouvement surréaliste, elle avait évidemment ce goût du bizarre, sans ostentation pourtant.

Nus et désirs, tel est le titre. J'aime bien cette idée de désir, qui ressort dans la beauté simple des clichés. Aux antipodes du pornglam qui nous inonde depuis les années 80. Rien de clinquant, mais du charnel triomphant. Un noir et blanc qui nacre les peaux. Le fétichisme en creux mais terriblement présent. Et le trouble naît devant ces photographies.

Désirs de la photographe, des femmes qui posent, des visiteurs. Désirs d'être, en chair cette fois-ci, la femme nue de Meret Oppenheim sur qui on dînait à l'orée des années soixante. Sentir la griffe d'une fourchette, le pincement de doigts étrangers.

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photo Denise Bellon

Et de là, quittant ces fruits, traverser la Seine, aller voir les merveilleux Arcimboldo, oublier la FIAC, trop foire décidément, pour zigzaguer dans les galeries d'ici et là, grapiller des émotions dans des cadres plus feutrés. Imaginer une écologie de la consommation d'art.



Lynch et Louboutin dans le même chausson

LE rouge, celui du théâtre, des lampes ON AIR, du sang et du lipstick, pourrait être leur point commun. Celui des bouches des actrices pour l'un, celui des semelles de souliers parfaits pour l'autre.

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Photos David Lynch - Chaussures Christian Louboutin

David Lynch et Christian Louboutin font Fetish commun à La Galerie du Passage (dans ce lieu exquis qu'est le passage Véro-Dodat). Pour les photographies du premier, le second a réinterprété la torture-shoe jusqu'à doter un escarpin purpurin d'un talon pic à glace de 26 cm, au-delà même de la possible longueur d'un pied 40 monté sur chausson pointe.
Les chairs très blanches de deux danseuses du Crazy, au cou de pied cambré comme une chute de reins, émergent d'ombres palpables comme le cinéma du réalisateur en regorge.
On est à la fois en terre familière, fascinante et dans un autre monde, fantasmatique, fétichiste.

La fashion week ? Ha oui, la fashion-week... À part les pirates de Jean-Paul Gaultier aux bustiers ceintures et poignards en guise d'épingles à chapeau, plus Jack Sparrow que Bounty, mais de quoi réveiller tous les souvenirs d'enfance portés par un cinéma friand du genre, pas grand chose à signaler, des pastels, du pop-art, des fleurettes.



Une après-midi de pluie (chaude journée)

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photo Swirlingthoughts

IL a plu sur mon corps comme il a plu sur Paris. Et ça m'a plu. Plus que plu. J'étais en eau.

Bruine légère d'une badine, averse claquette d'une baguette de noisetier ou orage grondant de quelque règle rigide, vent d'un martinet tournoyant ou tempête d'une cravache à cru, j'en ai vu des bleues et des trop mûres, oh la belle rouge, et quelle confusion quand de la même main, les plus douces onctions rendaient mon corps confit.
À l'heure de la messe, j'étais à con-fesse, j'ai hurlé quand ses doigts ont tordu mon mont, j'ai ronronné quand son index a caressé mon bouton.

La Callas chantait Casta Diva, la camera obscura lançait des éclairs.

Il y a des hommes, des magiciens, des qui aiment tellement s'en servir sensuellement que ça devient un don, qui devraient assurer leurs mains, tant elles semblent animées d'un esprit propre. Un petit génie sadien et câlin qui connaît toutes les étapes de chair à cuir et les nuances d'ivoire à incarnat, qu'aucune branlée, gamahuchage ou fouettage, ne leur est inconnue. Des mains de mateur, d'amateur, de masseur. Des mains comme j'en redemande, à genoux s'il le faut, que je bisse, trisse, ho et hisse, pour qu'elles reviennent applaudir et jazzer sur ma peau.

Je pensais être verte, je suis violette.

(Tout cela ayant évidemment été fait pour l'art, et uniquement pour l'art, même si celui-ci n'a pas été, pour des raisons évidentes d'espace-temps, répertorié par Hegel, il reste à savoir qui a été le plus impressionné de la pellicule - des électrons plutôt - et des participants - un Rouge et une Prune, question purement rhétorique et destinée à rester sans réponse.)

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L'anorme iso

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QUATRE cents iso, c'est sensible. 400iso, alias Vivien, aussi. Très. Comme d'autres, cet homme de regard a pour métier de prendre en photos (mais jamais en clichés) ceux qui veulent bien passer dans son atelier d'artiste (forcément d'artiste). Comme d'autres aussi, déjà moins nombreux, ce qui est bdsm ne lui est pas étranger. En solo ou en duo, en je ne sais combien d'iso, en noir et blanc ou en couleurs, sans flash mais avec fetish, il clicclac sans crainte de l'explicite, sans chercher le choc des photos. Chic !

Evidemment, il a sa singularité, en partie due à son style, quelque chose de très doux dans la lumière, d'à la limite du flou dans le grain, de très calme même dans la furie des corps.

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Mais encore ?

Ce qui se dégage de manière palpable et tellement émouvante, c'est l'amour que se portent les couples dont il attrape les étreintes, les combats, les approches, les accroches.

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Teaser

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UN aperçu, pas vraiment une histoire de l'oeil, mais un clin d'icelui, du travail de Chênes.
Et un petit bout de moi, pour la première fois ici.

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Vertuelle

IL a glissé ses doigts sous le bandeau, repris deux mèches de cheveux ici, trois autres là, avec délicatesse et précaution.

"Dites-moi si je vous tire les cheveux."

Il a ébouriffé la frange.

"J'ai l'impression de jouer à la poupée".

Et il aimait cela. Justement, c'est ce que voulais. Ce que j'étais. Vraiment. Celle qu'on habille de chaînes et de cordes. Et plus encore. Être modèle, ça voulait dire être modelée, être à modeler. Être glaise, sa glaise, sa bonne pâte. Prendre la pose comme on fait une pause, en arrêtant le temps.

Il a commencé par des photos simples, chastes, pour la novice que j'étais. Une chaîne de marine très lourde à tenir devant les yeux. Je ne m'attendais pas à la brûlure des biceps. Il fallait que mon regard soit dur, je n'ai pas eu de mal.
Au début je n'ai pas senti le froid ambiant. Sauf mes seins qui étaient glacés lorsque je les effleurais. Il paraît pourtant que j'ai réchauffé les chaînes.

Plus tard, quand d'une main, il accentuait une cambrure, étirait la colonne, me déplaçait ici ou là, s'excusait de toucher un mamelon, je profitais de cette chaleur.

Se laisser aller.
Seulement, je ne suis pas fetish model (au contraire de cette belle fleur), pas plus qu'il n'est un pro de ces photos (au hasard). C'est la galaxie bdsm qui nous a rassemblés, nos désirs et nos sexes complémentaires, une grande amie commune, un sens de l'humour qui n'a pas peur du mauvais goût et une longue correspondance. On se promenait sur la même marge, faut croire.

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Lâcher prise. Ce que je cherche dans d'autres circonstances aussi.
Je l'ai fait dans la contrainte. Dans un autre plaisir. Je ne suis pas de ces femmes dont on fait les tables ou les tabourets. Je bouge tout le temps. Je parle encore plus... Pourtant, gageure, j'ai stoppé le sablier, respiré sans le moindre mouvement, parfois au bord de l'apnée, tendu la pose jusqu'à la courbature.

Il n'y a pas eu d'impudeur ou de sentiment d'icelle. L'impudeur, s'il faut en parler ainsi, avait été toute dévoilée, disséquée, dans les longs échanges épistolaires. Bataille disait quelque chose comme ça, il est plus violentant d'être lue que vue, et parlée que lue. Ces courriels depuis des semaines, et déjà il y a quelques années pour nous trouver un univers, un lieu commun, mais pas banal.
Dis-moi ce que tu as dans le ventre !
Accouche-moi, toi !
Je cherchais la clé et la serrure, il pense que c'est une main dont j'ai besoin.Donne moi un coup de main ?

Je n'ai pas osé lui dire

"Si vous voulez des "vraies" marques, vous pouvez m'en faire."

Il a failli me dire

"Ne me tentez pas"

Chacun a pris soin de respecter une frontière invisible. Ou de marcher sur un même fil, funambules. Avec la conscience de la totale ambiguïté de tout ce qui se passait. Nous nous sommes donnés beaucoup, je crois. (D'ailleurs, jamais même dans la décentralo, on a vu Pygmalion chevaucher Galatée.)

Parlant de mains, en voyant dépasser de mes manches des poignets, un peu rougis et râpés, presque meurtris et marqués, mes amis m'ont demandé : mais qu'as tu fait de ton week-end ?
"Du jardinage, un pierris à fleurs roses à déraciner et replanter, un conifère urticant et vengeur..."
Le pire, c'est que je n'ai pas menti. J'ai juste oublié de parler du principal.

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Enchaînée (part 2)

L'AVANTAGE quand on ne cherche personne ni rien, en tout cas rien d'autre que du temps de cerveau disponible pour faire causette (et non pas Cosette ou Calimero, même si l'humeur est parfois au bleu), c'est qu'on croise tout un tas de gens charmants, décontractés, avec qui les idées se crochent comme les notes d'une partition très libre.

C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de Riff, photographe, avec qui j'ai entre autres échangé sur mon obsession de la semaine, les chaînes. Très aimablement, il m'a informée que ce que je prenais pour une chaîne rouillée était une chaîne de marine, made in BHV.
Une occasion de se rendre sur la riffzone.

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Et une autre d'aller au BHV dont je me demande pourquoi ils ne profitent pas des travaux en cours pour se décider a ouvrir un corner BDSM ce qui éviterait de courir en tous sens pour trouver la chaîne galvanisée à froid, tout en ayant à portée de main liens divers, cadenas, martinets...

Car ces derniers (très festifs avec leurs lanières multicolores) se trouvent rue de la Verrerie où le BHV a ouvert à grand tintamarre un Magasin Homme, et plus discrètement, deux numéros plus haut, une Niche (sic) pour chiens et chats. La caissière à qui je suggérais qu'ils auraient pu faire d'un magasin deux coups n'a pas eu l'air de trouver ça drôle. La Samar pourtant, en son temps, le déclin commençait, avait rangé le chien sous l'homme. D'un étage.

Et pendant que je continue mes studieuses révisions, que je n'insastisfait pas de la rareté de l'intermittent, que je me soûle d'images de chaînes et de conversations avec des photographes (mon futur enchaîneur qui va enfin sortir de la virtualité, Riff le fan de catacombes et M. l'inconnu si bien conu), il y en a une qui continue de traîner son boulet.

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(Spéciale dédicace ubuesque à nos amis polonais qui vont ranger cette petite annonce d'un érotisme immarcescible dans leur partie "fessée".)

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Enchaînée

DANS une semaine, plus ou moins vers cette heure, avant sept heures d'été, j'aurais fini de poser avec des chaînes, comme promis, pour m'sieur Virtualie.
Alors, le dimanche d'avant, je révise.

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photo Chained by TheShadowsAreRising
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Mois de la photo : Annliz

Annliz vient d'ajouter deux nouvelles séries (cliquer sur series, justement) à ses galeries, Zircus et Ballerine-automate.

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Son garçon de cirque à la tête prise en cage comme un petit oiseau piégé par un carcan et qui ne sortira plus, plaira aux maîtresses esthètes et qui aiment les symboles. Aliéné à une demoiselle Isa, c'est à dire tenu en laisse et bavant comme un dogue anglais contrarié, encamisolé dans quelque suaire plus que chemise, il tire la langue. C'est tout ce qu'il tirera. Bernique.

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La Galatée dérouillée par son Pygmalion parle aux soumises malléables et puppets. Articulations - à l'ancienne - de porcelaine, pupilles et poitrine humaines, enfermée dans un ailleurs où personne n'a de prise, le maître (de ballet ?) tente vainement d'encorbeller ses bras, lace un chausson et se lasse de son jouet. Animée sans anima, de vie elle n'a pas, il ne sait pas faire.

J'aime depuis toujours (c'est à dire depuis qu'il ma sauté aux yeux alors que je feuilletais la toile en cherchant des femmes marionnettes, j'en ai d'ailleurs déjà parlé, mais quand on aime on ne compte pas) le travail sur les poupées de cette jeune femme, qui s'intéresse aussi aux insectes et aux réveils, et qui explore de plus en plus finement les univers automates ou les tendresses troubles. Et de plus en plus, j'apprécie de me promener dans ses allées aux senteurs étrangères, comme si le soufre devenait suave, et de rêver à partir d'une photo.

Certains trouveront cela en effet anxiogène. Pour moi, comme pour elle, anxiogène, ça sonne vraiment comme un nom de fleur, une fleur rouge un peu vénéneuse mais au pollen psychotrope. Pour les veinards qui zonent du côté de Bruxelles ou d'Avignon, elle y expose.

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Mois de la Photo : Jean-Paul Four

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Il est impossible, quand on a les yeux curieux d'images qui flattent le fétichisme bdsm d'ignorer le travail de Jean-Paul Four. Je ne connais, comme toute promeneuse voyeuse au porte-monnaie infibulé, que la partie libre d'accès de son travail. On me dit que du côté des galeries payantes, tout ça est moins glacé, et ce que l'on peut voir en échantillons laisse présager moins de douceur et plus de sel.

Rue Bricabrac, bdsm, Jean-Paul Four

Il y a quelque chose d'un défilé de monde ici. Avec ce côté glacé comme le papier, comme le blanc qui accompagne si bien le noir, comme la beauté hiératique des modèles. Ce n'est pas un défaut, c'est une manière de faire. Les photos de Jean-Paul Four sont un théâtre, on y trouve les lourds rideaux, des miroirs, des chandelles, des poupées, des anneaux et des tables comme des autels.

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Soigneusement posées, ombrées, étirées, talonnées (une partie du site est consacrée aux shoes et à rien d'autre), ses femmes sont presque statufiées, même les pony-girl ont des corps d'amazones, figées dans des corsets, des menottes, des bondages. J'aime particulièrement toutes celles où le déséquilibre de la position est patent. Un front, un genou, et rien d'autre. Les cheveux se mélangent aux cordes, les serre-tailles aux colliers. Comme des bibelots vivants, comme un arrêt du temps. L'objectif, comme une baguette magique, les a épinglées pour l'éternité, offertes, vaincues, tourmentées. Et si calmes en même temps. La tempête est ailleurs, avec le mouvement, hors champ ou dans son propre imaginaire.

Pour les (a)mateurs qui ne craignent pas les regards indiscrets, quelques fonds d'écran délicatement explicites et délictueusement artistiques sont en libre-accès...

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De bandage en bondage

De bandage en bondage

Quand Romain Slocombe prend des photos, ses modèles sont des jeunes japonaises en baby-doll ou en dessous chic, clouées sur un lit d'hôpital ou un fauteuil roulant par de nombreux plâtres et bandages. Suprême délicatesse, certaines ont un bandeau sur l'oeil. Dans cette esthétique de la blessure (supposée), il cousine avec le Ballard de Crash.

Quand Romain Slocombe écrit des polars, il met en scène un autre lui-même, Gilbert Woobrooke, photographe anglais nippophile, fétichiste et spécialiste du cul au Japon, comme il le dit lui-même. Aucun lieu louche ne lui est inconnu. Parfois, il n'écrit pas de polars, mais on retrouve toujours son oscillation entre bondage et bandage, chanvre ou velpeau, du moment que ça attache. (Ca tombe bien, façon ton sur ton, son écriture est très scotchante, l'animal a du talent.)

On trouve sur la toile pas mal de lianes à lui consacrées. En voici quelques unes.

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  • Pour lire des critiques de ses livres
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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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Les mots
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L'oeil
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