Rue Bricabrac

La biométrie a bon dos

LE député Vanneste, dont j'ai du mal à croire qu'une telle enclume ait été prof de philo, vient de remettre quelques propositions de loi provocatrices et dévastatrices. Et qui vont assez dans le sens de mes interrogations du moment sur le corps, le masque, le déguisement.

Afin de lutter contre le port de la burqa et/ou du niqab mais aussi pour favoriser le travail des caméras de vidéosurveillance, le voilà parti en guerre contre les perruques et autres nez rouges ou lunettes noires. Sauf en période de carnaval ou pour protéger nos zéro zéro sept, obligés de se travestir. Je ne sais ce qu'il en est des personnes en chimiothérapie (ni perruque ni turban ?) ni des anciens coureurs automobiles dégarnis, mais coquets.

Dans la foulée, qu'il interdise aussi les smoky eyes, le lipstick, le blush, le pancake, les faux ongles, les indéfrisables... Que comme pour les photos des nouveaux passeports dits biométriques, qu'il bannisse les barrettes, les colliers surtout de soumises (si larges), les médailles même pas pieuses, les piercings, les tatouages (sauf le code-barre dans la nuque ou sur l'avant-bras), les boucles d'oreilles, les lunettes (un myope mort, c'est une manière de libérer des emplois et de boucher le trou de la sécu)...

Son dress-code à lui, c'est le nude. Pas de colifichets, pas d'embellissements, pas de tricherie avec dame nature (qui, pour reprendre l'expression de Caro, est une truie, et ce n'est rien de le dire).

Alors, comme un skieur de fond avec sa boîte de farts, les citoyens français selon Vanneste se promèneront avec un vanity case (remember Grace Kelly dans "Fenêtre sur cour") où seront entreposés fards et compléments capillaires. Les messieurs qui aiment se promener en dames (et pour qui Vanneste a une répulsion trop forte pour être honnête), les filles qui passent aisément pour des petits mecs, les sapeurs congolais, les partants pour la soirée éducation et magistrature anglaises au club de référence, le feront à guichets fermés. J'ignore ce que pense Vanneste des pantalons moule-bite (si c'est pour le biométrique, il devrait, parfois, ça permet de voir la religion). Ou du chapeau (le bonnet de ski ou le bibi du soir va-t-il prendre le même chemin que la cagoule) ? Et que va faire Mètre SoDom si sa chienne ne peut sortir en collier et gagball ?

Rue Bricabrac, bdsm, dress-code
D.R.

Et voilà, j'ai encore tourné autour du dress-code sans poser les vraies questions. Celles qui font qu'on n'a pas forcément envie de ressembler à une fiche anthropométrique, mais pas non plus à une poupée stéréotypée.



À Thor et à raison

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photo Sparr0

DANS le fond, le cosplay, c'est pas pire.

Il ne reste qu'à me dégotter un joli petit costume... J'aurais volontiers choisi une Emily Strange, mais je n'en trouve pas. Alors, comme une gothopouffe sommeille en moi, ce sera quelque chose comme ça.

Et hop, y a plus qu'à jouer avec mes nouveaux amis. Mais jouer à quoi, au fait ?

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Les dessous des masques

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photo Yannick Vigouroux

SOUS le masque, la licence est permise et c'est bien pour cela que le carnaval a toujours été un haut lieu de libertinage, sans pour cela avoir besoin de se rendre à Venise, celui de Bâle est tout aussi convenable, même si la cité des Doges est infiniment plus touristique. Kubrick l'a bien compris dans son dernier film ou capes et bauttas (qu'on me pardonne ce pluriel bien peu latin) unifient les touzeurs en scellant leur identité. Je est un autre, le grand rêve.

Justement, mardi dernier, j'ai rencontré une photo (c'est à dire évidemment un photographe). Dans sa série mascarade, chaque modèle choisit ce qu'elle masque. En général, dans l'univers fetish (chez Yannick Vigouroux, on l'aura noté, les bottes tiennent une place importante), on se voile le visage pour laisser apparaître le corps et le rendre, croit-on méconnaissable. Non point que ce dernier ne puisse se lire, mais sous les vêtements du quotidien, comme autant de dominos, il est anonyme sauf aux familiers.

J'aime que cette jeune femme regarde bien droit l'objectif, et que ce masque blanc cache son sexe sombre. Comme un pied de nez à l'habituelle représentation.
Quel serait le masque de mon choix ? Celui d'un homme ? Celui d'un chat ? Tenterai-je une courte robe en forme de masque au ras de bottes de mousquetaire, le visage nu de tout artifice ?

(Les amateurs l'auront noté, l'argentique, c'est bô.)



Hello Dolly !

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D.R.

LE résultat est d'une laideur rare, mais l'idée est tellement tordue qu'elle pourrait être presque sublime (dans le sens durassien, forcément...).

C'est l'histoire d'un zentaï qui s'appelle Dolly, comme la brebis clonée, mais aussi comme poupée en anglais. Un zentaï qui reprend le dessin d'une poupée gonflable, couleur rose soi-disant chair, yeux écarquillés, bouche grande ouverte dans un étonnement factice.
À l'entrecuisse, une ouverture permet en revanche de retrouver un authentique vagin (ou une tulipe si c'est un monsieur, car cela existe pour hommes).

Je me demande qui utilise des poupées gonflables. Pour ce que j'en connais, c'est à dire pas grand-chose. Je me souviens du dauphin gonflable que j'avais gagné à un concours de plage et qui crissait de tout son plastique. Le contact n'en était pas super agréable, à l'époque, certains matelas pneumatiques de luxe avaient un petit aspect velouté pour éviter ce méchant plastique peu amène. Mais je m'éloigne, quoique, tenir dans ses bras une poupée gonflable, c'est quand même un peu comme tenter de copuler avec un flipper gonflable, les trous en plus.
Je serais un homme, je pense que je préférerais un gant de toilette rempli de spaghettis tièdes plutôt qu'une poupée dans laquelle j'aurais forcément craché mes poumons, ce qui ne doit pas être l'idéal pour se mettre en condition.

Mais je ne suis pas un homme.

Je suis une femme qui aimerait, parfois, être une poupée, qui ferme les yeux quand on la couche, qui ronronne quand on la touche, et qui se laisse faire et défaire, fers aux mains et aux pieds.
J'aime aussi les zentaïs. Quand bien même je n'aurais pas encore le mien, qui me suffit largement, je ne suis pas sûre que j'aurais envie de me glisser dans un tel appareil. Se faire foutre comme un objet, rien d'autre.
Qu'est-ce qui différencie ma pelure de lycra noire, dans quoi je me sens mystérieuse, à la fois exposée et cachée, de l'autre. L'humiliation ? La mocheté ? Le kitsch ? Le ridicule ?

Et si c'était encore le bon Tom Ford qui donnait la bonne réponse ?

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D.R.

Quelque chose du domaine de la vulgarité...

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Gnaveu !

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IL y en a eu des défilés, un vrai carrousel, du prêt-à-porter, de la haute-couture, la femme, l'homme, encore la femme, des créatures, des anniversaires, 20 ans ici, 60 ans là, et des créateurs, mais je n'ai rien gardé, même pas ce défilé d'un jeune invité, dont j'ai le nom sur le bout de la mauvaise mémoire, vers la fin de la fashion week, en rouge et noir... Ça intéresse qui encore, à part Jeanne Mas ? Je n'ai pas envie de ressembler à un mauvais site perso SM avec des couleurs volées à Stendhal.

En revanche, celui-ci, je le veux !

Délicieusement androgyne, hommage à Picasso, il paraît, avec le masque pour le carnaval ou l'anonymat, la taille corsetée serrée au dessus du pouf qui annonce un vrai cul, et ces losanges à qui il ne manque que d'être amovible. Le premier ôté, à la charge de monsieur de colorer la peau en rose. Le suivant, pas forcément son voisin, il obtiendra une teinte plus rouge du bout de la cravache, méthodique. Un troisième losange et les baguettes réclament du bleu mais n'obtiennent que du pourpre. Et ainsi de suite.
Le corsaire enlevé, l'arlequinade sera sur la peau, sur les cuisses et les fesses, ombrées par ce joli faux-cul qui semblera bien pâle.
Avec le loup, il essuiera les larmes.
Avec une lame, il dénouera le corset.

Quant au chapeau, on le réservera pour un autre jeu. Six indices : quatre pattes et deux omoplates.



Sur scène

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Old School Fetisch Ballett by Thomas

CETTE idée, envie serait plus exact, m'était venue en voyant, au zapping seulement hélas, un petit bout d'une émission (si quelqu'un sait de la quelle il s'agit, merci de m'écrire) au son de flamenco où une (des ?) femme(s), s'agenouillait avant de s'allonger, longue jupe relevée, sur les genoux d'un percussionniste qui marquait le tempo à paumes que veux-tu sur ses fesses.
En écrivant ces lignes, j'entends ce son, plus onctueux que de coutume, de caisse claire. Être ce cul, un soir seulement...
J'ignore si douleur il y avait, je ne sais ce qui se passait dans la tête de ces hommes et de ces femmes, s'il y avait quelque chose des performances de Félix Rückhert dans l'air. Mais je n'oublierai jamais ces images, fantasme fait chair.
Quelques jours, mois, ans, on s'en fiche, plus tard, au théâtre de la Colline, dans une pièce allemande dont j'ai tout oublié, du titre au metteur, sauf cette femme qui donnait quelques coups de martinet sur la croupe, dûment pantalonnée, de son partenaire.
Les percus déculottées s'y sont superposées.

Comme un et un font deux (à ce qu'on m'a dit), ces séquences ont tant tournoyé dans ma tête et nourri je ne sais combien délires masturbatoires, glissant progressivement vers des contrées plus exposées, reconstituant de leurs lambeaux rebrodés des patchworks flambants neufs. Comme je ne suis pas dramaturge, juste parfois dramatique, je suis allée au plus simple.
Imaginons une ambiance sorcières de Salem. Un de ces théâtres modernes avec grand et profond plateau, salle gradinée, impression de vertige d'un côté, de mur de l'autre. Au proscenium se passe l'action, et toutes les lumières y convergent. Côté jardin, entrent un bourreau masqué, armé d'un fouet et sa future suppliciée, en robe à capuche de pénitente. Il arrache le vêtement dans le clair-obscur de cette partie de la scène, légèrement en retrait, au bord des coulisses. Il attache solidement la femme à des montants de bois. Je suis cette femme, inconnue du générique. Seuls lui et moi savons que les coups sont portés, et que la rougeur qui envahit mon côté pile, mon côté fesse, mes omoplates, n'est nullement le résultat d'une poursuite écarlate balayant mon dos, qu'il n'y a aucun trucage façon sang de chez Max Factor dans le manche du fouet, aucun jeu dans mon corps qui se tord, dans mes cris étouffés pour ne pas empêcher le dialogue de rester audible. Mes râles, mes larmes, mes rages se contentent de marquer en contrechant les cinglements de plus en plus durs.

Je m'exhibe ainsi et je crie mon masochisme en faux-jeton, devant une foule qui ne sait ni ne saura rien de moi. Qui me prendra pour une figurante partie avant les saluts, une doublure corps sans nom, alors que dans une loge, mon bourreau aux mains soudain légères et soignantes, pommade chaque boursouflure, ne lésine pas sur l'arnica, passe de la glace sur la brûlure.
Et peut-être, parce que mon émotion devient palpable, me fait jouir avec deux doigts. Il n'en faut pas plus.

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Mauvais esprit de nouelle (4)

Trouver un beau baillon est presque aussi difficile que de trouver un beau parapluie. Dans les deux cas, la fonction prend le pas sur l'esthétique.

Le baillon-boule donne une bouche de poupée gonflable, la poire d'angoisse fait disparaître la bouche et le mors, le plus beau des trois, cache mal la bave qu'il déclenche. Un joli foulard ou une cravate ont du style, même s'ils n'assourdissent rien.

Et puis un jour vint le baillon bouche. Lèvres de geisha (existe aussi en version ouverte, mais je trouve celui-ci infiniment plus aimable), beaucoup de blanc et une tache de rouge. On l'embrasserait volontiers. (112 €)

Cliquez-moi !
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Vintage

De liane en liane, je me suis arrêtée dans l'équivalent ouaibesque d'une cabane dans un arbre. Un site exclusivement dédié aux images vintage, images de fessées presque exclusivement. Un site où l'on s'installe pour feuilleter ces pages toutes d'images pas sages, mais en understatment. Elles donnent peu à voir, mais beaucoup à rêver. Elles sont les prémices de scènes à venir, cuisantes et jubilantes.

La plupart du temps, ce sont des femmes entre elles, avec une bonne humeur et un sourire comme on en trouve dans les séries Bettie Page (laquelle Bettie a une place de choix sur le site, postergirl du bdsm sans façons). Pyjama parties ou matronnes châtiant leurs petites bonnes, duo de fesses sur canapé ou dentelles qui découvrent des lunes comme s'ouvre un rideau de théâtre, c'est une valse de postérieurs rebondis et rayonnants. Quelques messieurs manient les verges, mais ils sont minoritaires (et mes préférés).

Un petit teaser ci-dessous (pour la voir en plus grand, cliquer sur l'image) qui me permet aussi de tester les raffinements de la technique.

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Bondage et bandage (de nouveau)

Romain Slocombe, écrivain et photographe, est indéniablement un fétichiste. Ses romans autant que ses photos le clament. Son double de fiction se promène volontiers dans un Japon où fleurissent lolitas pop stars, jeunes filles en uniformes, soumises enchevêtrées dans du chanvre. L'exposition parisienne, Medical Love, à la galerie Hors Sol reprend certaines des images de son livre La Japonaise de St John's Wood (Zulma) et du Femmes de plâtre de Stéphan Lévy-Kuentz (La Musardine)
Il suffit d'une lettre, de laisser tomber le o pour un a, et le bondage devient bandage, pour glisser d'un univers Shibari à celui plus trouble, plus cru, de Ballard et de son Crash. Ces plâtres, perfusion, bandes stériles parlent de fractures, de plaies, d'exsanguination. Des femmes mutantes, chairs meurtries et attelles neuves, les deux en fondus enchaînés. Des femmes qui portent la marque des éclats de verre, des contusions. S'agit-il de chercher l'érotisme dans ces coupures, comme on trouve l'excitation à suivre sur une croupe les rails parallèles d'une canne ?

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photo Romain Slocombe

Aucune, femme bandée, femme bondée, femmes accidentée, femme fouettée, n'est au sens commun femme battue. Les femmes de Slocombe ne sont pas les victimes de violences conjugales, mais une petite voix traumatisante nous dit qu'elles n'ont pas choisi l'accident (même si tout cela n'est que mise en scène, et que les modèles sont reparties démaquillées et sautillantes sur leurs gambettes impecs) alors que les masochistes implorent leur bourreau de les châtier. Alors, on les regarde, gêné.

Elles sont toujours très belles, très calmes, pas douloureuses.

Quand on flirte avec le monde bdsm, forcément, ces images interpellent, sans pour autant séduire.(On aura remarqué que peu se servent du plâtre pour immobiliser alors que c'est très simple et efficace). Le corps malade et le corps sexué ont du mal à se confondre, et bien qu'offertes, ces femmes restent des vestales d'hôpital. Si l'on doit parler de transgression, une transgression douce comme on le dit de certaines médecines, c'est ici qu'on en trouve.

Voir des Slocombe, c'est aussi penser au Japon et à cette fascination des hommes et femmes de la galaxie sm pour ce pays. A cause du bondage, nawa shibari and co ? Oui, sûrement. Et de l'art du tatouage. J'ai été, un an, une erreur de casting dans le paysage d'un dominant qui n'aimait que les japonaises. J'ai toujours trouvé les monomanies, y compris les miennes, suspectes. Quel paradis perdu frôle-t-on au lit des japonaises ?

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photo noqontrol

Aujourd'hui, je croise des femmes soumises qui quand elles ne jouent ni aux chiennes ni au petits chevaux n'ont que deux mots à la bouche, maiko et geisha (et la sortie du très mauvais film de Rob Marshall n'a rien arrangé). En nous rappelant bien que la geisha n'est pas une pute et ne l'a jamais été, mais est une belle et intelligente jeune femme formée (dressée) depuis l'enfance aux arts décoratifs (danse, musique, séduction, bouquets) et de la table (cérémonie du thé, clichés) pour le repos (stipendié, d'où la confusion, elle n'est pas payée pour coucher mais pour divertir, ce n'est pas pareil n'est ce pas !) du guerrier. Un modèle de soumission, à qui on prête chasteté ou passion (toujours pour bien se démarquer de la prostituée, faut pas déconner). Oui, mais qui correspond à une vie de soumission absolue, d'idéal de femme poupée coupée du monde moderne qui la ferme et ne l'ouvre que pour chanter, qui sert le thé à la perfection, qui murmure derrière sa main, sait coudre, peindre, arranger les fleurs, et à défaut d'être voilée, est maquillée comme un masque, aucun sentiment apparent. Portrait de la soumise en nonne pas vierge, caparaçonnée dans d'invraisemblables kimonos dont elle ne peut sortir sans aide, bandée de soie, la marche entravée.

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Mais les voiles (shopping)

Pour en finir (formule rhétorique s'il en est, je ne suis pas une obsessive d'opérette, je n'en finis pas de remettre mille fois l'ouvrage sur le métier, et les idées fixes sur le papier électronique) avec la série des voiles, un petit shopping parmi les objets du culte.

Rue Bricabrac, voile, bdsm Sois belle et tais-toi, comme au temps du cinéma muet, belles Kismet ou Loulou, nimbées de chiffon, puisque c'est ainsi qu'on dit mousseline à Hollywood, mes amies en noir et blanc, Lily, Louise... Rue Bricabrac, voile, bdsm
Il y en a qui vont à Venise se gondoler le temps d'un voyage de noces, sabler sur la lagune leurs épousailles dans cette ville qui s'enfonce, chronique d'une mort annoncée. Je préfère faire la noce, sous un domino de nonne et un masque de Venise Rue Bricabrac, voile, bdsm
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Rue Bricabrac, voile, bdsm Privation sensorielle totale ou partielle. Plus d'yeux, plus d'oreille, plus de lèvres. A peine si ton odeur peur passer la lugubre cagoule. En version light (et polyamide, horreur), les masques de nuit, complimentary des compagnies aériennes. C'est vrai que ça aide à s'envoler. Rue Bricabrac, voile, bdsm
Rue Bricabrac, voile, bdsm Rue Bricabrac, voile, bdsm Jeux de nuit et de lumière, couverte, certes, mais tellement plus que nue, prise dans les ombres chinoises de voiles un peu chichis (mais tellement chaud et jolis). Le bondage, ce n'est jamais qu'une voilette en plus musclé.
Il fait chaud, le fouet, les bougies, tes mains, l'habituel frusquin, je cuis. Alors, toujours dans la note dentelles et masques, je vole de l'air, je me cache un peu, pour ne pas jouer les filles de l'air, en attendant que d'autres pyrotechnies ne m'étourdissent et m'ensorcellent. Rue Bricabrac, voile, bdsm
Rue Bricabrac, voile, bdsm
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Manège à trois

Manège à trois

Imbecile 12

L'autre soir, nous avons longuement parlé de libertinage, de Casanova, de Diderot, le dernier numéro de L'imbécile au pied du lit, pas encore même sorti de sa pellicule plastique. Hier soir, on a remis ça, L'imbécile avait été sorti de sa capote, pas encore lu, mais parcouru. (On a chacun le nôtre, d'exemplaire, et en plus, je fais du prosélytisme, c'est après la découverte de Courrier International il y a des années, la revue le plus coup de foudre sur quoi je sois tombée.) "Psychologie du libertin", c'est le thème du numéro 12. On en parle. Comme tu es réfléchi, tu me parles d'idées, et du libertinage au sens dixseptièm/dixhuitiémiste. Celui des Lumières. Comme je suis futile, je parlais de celui d'aujourd'hui, qui n'a gardé de son ancêtre qu'une liberté sexuelle. De toutes façons, le XXIe siècle n'est pas très spirituel.


Tout ça pour dire que je rêverai d'être libertine (pas comme la vilaine fermière, pitié), d'avoir cette faculté de détachement, ou de non attachement, ce goût de la collection et ce désir en mouvement perpétuel. Quand liberté rime avec légèreté. Je me souviens d'un film de Spike Lee, quand il avait du talent. Pas tout à fait une grande finesse, mais de l'allant, du chien. Nola Darling n'en fait qu'à sa tête. Nola avait trois amants. Un petit coursier démerde, drôle, un zigoto bavard et ludion. Un cadre sup sanglé dans un costard bien coupé, avec la thune qui tombe régulièrement, les idées aussi bodygraphes que son complet, rassurant et amidonné. Un beau gosse aux plaquettes de chocolat à la parade, grand baiseur devant l'éternel, le 7ème ciel à chaque coup de rein, je ne me souviens pas de son QI, sans doute n'en avait-il pas. J'ai bien que que le Spike, sur le coup, n'avait pas été très fin. Et Nola, qui rêvait sûrement de Mr Right (aux Etats-Unis, pays qui n'a pas connu la royauté, le prince charmant est de la roture), ne savait pas trop lequel des trois choisir. Le rigolo ? Le macho ? Le boulot ? Tout bien considéré, à eux trois, ils en faisaient un.

3mains

Trois hommes, c'est peut-être ça la solution à la quête de complétude. L'homme idéal en pièces (sur pieds, les pièces) détachées. Pas les trois ensemble, mais avec un peu d'organisation, à Monsieur A les lundi et jeudi, Monsieur B les mardi et vendredi, Monsieur C les mercredi et samedi (si Monsieur C est marié, on le met au courant des deux autres, et on lui affecte le seul mercredi, enfin, chacun se débrouille avec son planning, hein...), et le dimanche, on a piscine, copines. Dans un monde idéal, ça éviterait chagrins d'amour (si l'un des trois tire sa révérence, reste les deux autres pour se consoler en attendant de réembaucher), surtout, ça permettrait peut-être (je nage en pleine théorie, comme le prouvent mes exemples pathétiques) de diluer le don, l'investissement affectif. Parce que si c'est pour multiplier les souffrances, les blessures d'égo par trois, ce n'est même pas la peine. Ce qui est une manière d'envisager les relations humaines comme les investissement boursiers, ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Un truc de boutiquière, d'apothicaire. Beurque, non ? Sade était un grand comptable. Don Juju aussi.


Ma in Ispagna son già mille e tre!
Mille e tre !

C'est compliqué. Même juste tre. Surtout quand on est masochiste. Il y a les marques. Les marques, c'est le contraire du masque. Le libertin aime les masques. Il en a besoin. La masochiste aime les marques (sauf quand il y a séance d'acupuncture et de shiatsu chaque semaine). Elles sont ses décorations.

Je crains de n'être pas libertine, ça me déchire. Si je l'étais, je crois que j'ai trouvé mon masque. Ce serait un zentaï, plusieurs zentaïs, pourquoi pas novantuna ? Ou alors, mais c'est moins hype, troquer EDF pour la bougie (c'est politique) et ne choisir que des amants hypermétropes, si on les aime jeunots, ou presbytes, fatal chez les quadras (c'est optique).

 



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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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