Rue Bricabrac

Ça c'est du meuble !

Rue Bricabrac, bdsm, chaises
photo Ron Steemers

GRACE à Libération, j'apprends cette exposition de sièges, Please do not sit.

Quelque chose à glaner ?

La Master Chair, d'Ineke Hans, pour maître à grosse tête et grandes oreilles, me conduit tout droit à latrès intéressante Fracture Chair, au dessin qui flatte le fantasme (beaucoup d'angles, des bandages, quelque chose de médiéval...), et que l'on pourrait dédier à Romain Slocombe qui aujourd'hui, à droit au dévoilement de sa poupée Akiza, le veinard.
C'est à partir de 17 heures, à la galerie Nadine et Tom Verdier, dans le cadre de la Garden Party.



Bondage et bandage (de nouveau)

Romain Slocombe, écrivain et photographe, est indéniablement un fétichiste. Ses romans autant que ses photos le clament. Son double de fiction se promène volontiers dans un Japon où fleurissent lolitas pop stars, jeunes filles en uniformes, soumises enchevêtrées dans du chanvre. L'exposition parisienne, Medical Love, à la galerie Hors Sol reprend certaines des images de son livre La Japonaise de St John's Wood (Zulma) et du Femmes de plâtre de Stéphan Lévy-Kuentz (La Musardine)
Il suffit d'une lettre, de laisser tomber le o pour un a, et le bondage devient bandage, pour glisser d'un univers Shibari à celui plus trouble, plus cru, de Ballard et de son Crash. Ces plâtres, perfusion, bandes stériles parlent de fractures, de plaies, d'exsanguination. Des femmes mutantes, chairs meurtries et attelles neuves, les deux en fondus enchaînés. Des femmes qui portent la marque des éclats de verre, des contusions. S'agit-il de chercher l'érotisme dans ces coupures, comme on trouve l'excitation à suivre sur une croupe les rails parallèles d'une canne ?

Rue Bricabrac, bdsm, Romain Slocombe, geisha
photo Romain Slocombe

Aucune, femme bandée, femme bondée, femmes accidentée, femme fouettée, n'est au sens commun femme battue. Les femmes de Slocombe ne sont pas les victimes de violences conjugales, mais une petite voix traumatisante nous dit qu'elles n'ont pas choisi l'accident (même si tout cela n'est que mise en scène, et que les modèles sont reparties démaquillées et sautillantes sur leurs gambettes impecs) alors que les masochistes implorent leur bourreau de les châtier. Alors, on les regarde, gêné.

Elles sont toujours très belles, très calmes, pas douloureuses.

Quand on flirte avec le monde bdsm, forcément, ces images interpellent, sans pour autant séduire.(On aura remarqué que peu se servent du plâtre pour immobiliser alors que c'est très simple et efficace). Le corps malade et le corps sexué ont du mal à se confondre, et bien qu'offertes, ces femmes restent des vestales d'hôpital. Si l'on doit parler de transgression, une transgression douce comme on le dit de certaines médecines, c'est ici qu'on en trouve.

Voir des Slocombe, c'est aussi penser au Japon et à cette fascination des hommes et femmes de la galaxie sm pour ce pays. A cause du bondage, nawa shibari and co ? Oui, sûrement. Et de l'art du tatouage. J'ai été, un an, une erreur de casting dans le paysage d'un dominant qui n'aimait que les japonaises. J'ai toujours trouvé les monomanies, y compris les miennes, suspectes. Quel paradis perdu frôle-t-on au lit des japonaises ?

Rue Bricabrac, bdsm, geisha
photo noqontrol

Aujourd'hui, je croise des femmes soumises qui quand elles ne jouent ni aux chiennes ni au petits chevaux n'ont que deux mots à la bouche, maiko et geisha (et la sortie du très mauvais film de Rob Marshall n'a rien arrangé). En nous rappelant bien que la geisha n'est pas une pute et ne l'a jamais été, mais est une belle et intelligente jeune femme formée (dressée) depuis l'enfance aux arts décoratifs (danse, musique, séduction, bouquets) et de la table (cérémonie du thé, clichés) pour le repos (stipendié, d'où la confusion, elle n'est pas payée pour coucher mais pour divertir, ce n'est pas pareil n'est ce pas !) du guerrier. Un modèle de soumission, à qui on prête chasteté ou passion (toujours pour bien se démarquer de la prostituée, faut pas déconner). Oui, mais qui correspond à une vie de soumission absolue, d'idéal de femme poupée coupée du monde moderne qui la ferme et ne l'ouvre que pour chanter, qui sert le thé à la perfection, qui murmure derrière sa main, sait coudre, peindre, arranger les fleurs, et à défaut d'être voilée, est maquillée comme un masque, aucun sentiment apparent. Portrait de la soumise en nonne pas vierge, caparaçonnée dans d'invraisemblables kimonos dont elle ne peut sortir sans aide, bandée de soie, la marche entravée.

tags technorati :


De bandage en bondage

De bandage en bondage

Quand Romain Slocombe prend des photos, ses modèles sont des jeunes japonaises en baby-doll ou en dessous chic, clouées sur un lit d'hôpital ou un fauteuil roulant par de nombreux plâtres et bandages. Suprême délicatesse, certaines ont un bandeau sur l'oeil. Dans cette esthétique de la blessure (supposée), il cousine avec le Ballard de Crash.

Quand Romain Slocombe écrit des polars, il met en scène un autre lui-même, Gilbert Woobrooke, photographe anglais nippophile, fétichiste et spécialiste du cul au Japon, comme il le dit lui-même. Aucun lieu louche ne lui est inconnu. Parfois, il n'écrit pas de polars, mais on retrouve toujours son oscillation entre bondage et bandage, chanvre ou velpeau, du moment que ça attache. (Ca tombe bien, façon ton sur ton, son écriture est très scotchante, l'animal a du talent.)

On trouve sur la toile pas mal de lianes à lui consacrées. En voici quelques unes.

  • Pour voir quelques extraits de films
  • Pour lire des critiques de ses livres
  • Pour voir d'autres photos



¶
L'oreille
Juke Boxabrac
¶
La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

¶
Les mots
Flash-back
À lire
¶
L'oeil
Des images pas sages
www.flickr.com
Voici un module Flickr utilisant des photos publiques de Flickr comportant le(s) tag(s) bdsm. Cliquez ici pour créer votre module.
¶
Le cliquodrome
Agrégation
  • allerfil RSS 1.0

  • allerfil RSS Commentaires

  • allerfil Atom 0.3

  • allerfil Atom Commentaires

Meta
  • allerGet Firefox!

  • allerAction Mondiale Contre la Faim

  • allerCombattez les spams : Cliquez ici

  • allerEt la propriété intellectuelle, c'est du poulet ?

  • allerHalte au copillage !

Épistole

aller Si vous souhaitez m'écrire, il suffit d'ouvrir votre courrielleur préféré, et d'adresser le tout à b.ricabrac chez free, en france. (On a le brouilleur de robot qu'on peut, logiquement, les humains devraient décoder.)

¶
Les rubriques
Classement