Rue Bricabrac

Rome unique objet de mon assentiment

La diffusion sur Canal+ de Rome, une pudding-production péplumesque made in USA, permet de sauter à pieds joints dans une ambiance Néron sur Gladiator. Et pour moi de jouer, encore, à je me souviens...
Je me souviens, ô Rome, de mon enthousiasme enfantin devant les films, non seulement à pirates ou à tricornes, mais aussi à toges et galères. Je me souviens de Cornel Wilde et Victor Mature, d'Hercule contre Maciste, de Gordon Scott et de Serge Gainsbourg en fourbe de comédie et mini-jupe, des couchers de soleil de Mario Bava, même quand il signait John M. Old. Mais je me souviens surtout du claquement des fouets, des notes bourdons des chaînes, des esclaves plus belles que les reines.

Evidemment.

La scène de flagellation était un passage obligé du genre (un peu comme les scènes de café dans les films de Claude Sautet), et ce Rome à épisode emprunte lui aussi ce chemin de cliché où le dos en charpie, le centurion torturé dit à son bourreau qui le détache "C'est déjà fini ? Je commençais juste à m'amuser".

©HBO
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(Allez ensuite empêcher les enfants de penser que tout cela n'est qu'un jeu coutumier, bien moins sulfureux que ceux où l'on se trousse, se retrousse, s'emmêle, s'embrasse entre gens du sexe opposé, et qu'ils n'ont pas le droit de regarder.)

Ce genre de réplique, ancêtre du "même pas mal", litote invitant à poursuivre les sévérités, je l'ai rêvée mille fois avant de la dire. Je crois que je suis toujours capable, dans mon cinéma intime, de scénariser mille situations où je pourrais la hurler, ou la pleurer, tirade tellement plus perverse que le "merci Maître" exigé par contrat et par gonzes sans imagination. Exigez d'entendre "encore", messieurs, tandis que celle qui le gémit ne souhaite que de glapir "stop". Savourons, les filles, le retors sarcastique de la situation (pour des jeux à l'imagination ironique, allez lire les confidences de Mélie, obligée de choisir à l'aveugle ou de compter à l'envers, ou comment une tête-en-l'air se retrouver les fesses à l'air).

Rome est, bonus, une excellente alternative au Mondial. Les hommes ont les cuisses aussi joliment musclées et mises en valeurs que les milliardaires en shorts.

Enfin, dragée au poivre sur le site de Canal+, un quiz qui résume tout l'art d'smer. Quiz Souffrance/Jouissance, ça s'appelle, et il faut reconnaître entre cris et râles. un régal pour ceux qui commencent leur chemin de plaisir, de désir et d'imagination par l'oreille.

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Bientôt, il sera l'heure de m'endormir, dans la torpeur, tandis que les toits relayent les cris des supporters, en me voyant au centre de l'arène, Justine plus que Blandine, mais jouissant comme Juliette, tandis qu'une centurie sévit et s'amuse.
Encore.

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Martinet (je te plumerai)

"Quant aux martinets, ce sont des aéroplanes toujours sous pression et dont l'hélice tourne sans jamais donner un signe de défaillance." (Cunisset-Carnot, La vie à la campagne, 1914)

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"Martinet aux ailes trop larges, qui vire et crie sa joie autour de la maison. Tel est le coeur. Il dessèche le tonnerre, il sème dans le ciel serein. S'il touche au sol, il se déchire. Sa pause est au creux le plus sombre. Nul n'est plus à l'étroit que lui. Il n'est pas d'yeux pour le tenir. Il crie, c'est toute sa présence. Un mince fusil va l'abattre. Tel est le coeur." (René Char, Fureur et Mystère, 1948)

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Régression

L'évocation, dans le billet précédent, de la balle au prisonnier m'a renvoyée en enfance. Du temps des jeux désuets et des jouets démodés.

Sur les boulevards, des camelots vendaient des boxeurs de papier qui semblaient tenir et se mouvoir par magie. Je n'ai jamais su qu'elle était la part d'arnaque et de carton-pâte, sous prétexte que ça ne marchait jamais une fois à la maison, jamais mes parents chéris d'amour malgré moult sourires enjôleurs puis trépignements grimaciers ne m'ont offert le couple de lutteurs.

Heureusement, les militaires ont inventé l'internet, non seulement pour que les ados accros à leur babasse puissent se faire des kikoo lol, mais aussi pour que n'importe quel détenteur de carte bleue puisse acheter des bêtises en ligne.

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Entre deux squelette qui baisent et Mister and Miss Masturbation, la spankeuse mécanique (on dirait le nom d'un ready made des années 20), papier à découper, pailles et élastiques, signalée comme "Nouveauté-Amuse-gueule en directe de Paris!" (ach, le gai Pareeeee sera toujours Parisse) fera la joie de tous ceux qui cherchent deux femmes pour un petit spectacle. Car on ne peut que regarder, pas participer.
Merci qui ?

(D'ailleurs, amuse-gueule ou agace-pissette ?)

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Scène de ménage

Je ne sais plus très bien ce qu'il s'était passé. Les causes sont floues. J'avais été méprisante, exaspérante, arrogante, empoisonnante, insultante, blessante. Je m'étais emmurée de mauvaise foi, drapée de provocation, caparaçonnée d'hystérie. J'avais été pénible, tempestueuse, dévergondée. J'étais malheureuse et je cachais cette peine derrière de l'agressivité. Je n'arrivais à lui dire ce que je voulais que par des périphrases haineuses.

"Je vais te donner vingt coups de cravache. Vingt seulement, oui, pas cinquante, pas cent. Mais chacun d'eux sera appliqué de telle manière que tu t'en souviendras longtemps."

Au mot cravache, j'ai frissonné. C'est toujours comme ça. Si le mot badine est amusant, ceinture familier et canne confus, le mot cravache porte en lui le cinglant et le cruel de l'instrument. Ce sont deux syllabes qui éructent. Et puis des quatre, la cravache est un outil de dressage, sans conteste, qui brise les pouliches les plus rétives. Le mot résonnait tant en moi, courait dans mes veines, que j'en ai oublié de tenter un pardon.

"Pour cela, je vais t'attacher solidement à ce fauteuil. Et te bâillonner, parce que je n'ai même pas envie d'entendre tes cris."

Hypnotisée, je me suis déshabillée moi-même, sans même plus chercher d'arguments de défense. Je n'aurais pas cru que l'on puisse à ce point d'étroitesse faire corps avec le cuir. Peau contre peau, mais laquelle était la mienne ? La plus claire, mais je n'étais pas en position de l'apprécier. La moins tannée, mais plus pour longtemps.

Il a frappé, en prenant tout son temps, et pareillement son élan. Je sentais l'air déplacé par son corps quand il avançait prestement de deux pas et pivotait, plutôt que de lancer seulement le bras. Sans aucun doute le swing était parfait. D'ailleurs, la matière était déchirante comme un fer. Mes hurlements emplissaient ma tête, j'essayais de compter, à rebours, je ne sais plus pourquoi, maîtriser encore un peu, même le supplice. Son souffle à chaque effort ne faisait qu'un avec le sifflement de la cravache et le bruissement de sa volte. Il me faisait mal contre lui aussi. C'était un duel à deux perdants. (Ou deux gagnants, qui sait ?) Je n'étais pas habitée par la douleur, c'était au-delà, à peine si elle laissait encore la place pour autre chose, pour ma pensée ou pour ma respiration.

Les coups se sont arrêtés, bien après que le temps s'est détraqué et la raison a démâté.

"Je viendrai te détacher plus tard."

Dans le silence soudain insolite, il n'y avait plus que la brûlure et moi, en tête à queue, le cul en tête. Quand les larmes se sont tues, quand j'ai ouvert les yeux, j'ai vu que le lourd Chippendale avait glissé d'un bon mètre.

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Photo Magic Zyks
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Tirs au but

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Photo Kyle Stauffer

Dans un bordel tokyoïte aux pratiques sm, une nouvelle attraction vient d'être inaugurée, inspirée par le Mondial, si l'on en croit l'hebdomadaire Marianne, qui a récemment consacré tout un dossier au foutchebolle.

D'ailleurs, on s'y est tous mis, au foutchebolle, moi comprise, alors que j'avais en préparation quelque chose sur cet autre jeu de balle, et de raquettes, non, non, pas le tennis, pas même le ping pong, mais le jokari. Il ne va pas tarder, ce n'est que le début de l'été.

A poil et menotté, l'homme est assis sur le sol, les jambes écartées. Debout et affriolante, la dominette, louée pour ce service, a la balle au pied. Sa mission, en marquer trois, des buts, avant que le gardien gardé ne resserre les cuisses. (Qu'on ne lui ait pas solidement attaché les jambes dans cette intéressante position m'échappe, serais-je plus sado que les maxés japonaises ?)

Du coup, on entendra peut-être des messieurs crier "mets-le moi bien au fond". J'ignore si, pour un homme, faire usage de ses bijoux de famille comme d'un punching à balles est jouissif, mais pour une fille, la fille que je suis, les gifles sur le sexe sont un plaisir gourmet.
La première fois que j'ai subi ce traitement, alors que je n'imaginais pas une seule seconde que le pan-pan puisse se pratiquer ailleurs que sur le cul, Maître-Stéphane-qui-en vérité-s'appelait-Franck (ça faisait longtemps...) m'avait recommandé de faire l'acquisition d'une de ces petites culottes en coton côtelé comme en portent les enfants, la marque Petit-Bateau n'étant pas obligatoire. Outre qu'il fétichisait à donf' sur les petites culottes blanches, l'épaisseur et la solidité du tissu préservaient les parties les plus tendres du sexe.
Ainsi protégée et offerte en même temps, j'ai reçu une volée de claques, amorties par la matière certes, mais en même temps, cuisantes d'une douleur diffusée sur la motte et résonnant au plus profond des creux qui traînent en ces endroits. Je suis devenue une adepte jouisseuse des fessées côté face.

Je suggérerais volontiers à la Madame-San qui gère la turne une version hockey pour l'hiver, ouch le palet, et aussi, sport bien connu au japon, un golf, ouille la petite balle dure. Et là, ça risque vraiment de faire très très mal.

Enfant, j'aimais jouer à la balle au prisonnier. Petite et agile, j'étais assez douée pour l'esquive, et je restais souvent la dernière. Pourtant, j'aimais sentir l'impact de la balle sur mon corps. L'un de ces profs de gym, version été qui animaient les clubs de plage, avait imaginé une variation circulaire de la balle au prisonnier. Le dernier resté intouché un certain temps était déclaré vainqueur. C'était terriblement frustrant. Touché, on sortait. Traqué, on restait. Alors le soir chez moi, je m'imaginais seule du début jusqu'à la fin du jeu. De l'enjeu, puisqu'il me fallait échapper le plus possible aux frappes, parce qu'une fois à terre, de cible épuisée je deviendrais la proie passive de tous les hommes qui remplaceraient la balle par leurs mains Et je passerais ainsi, honteuse et heureuse, de mains en mains, fessée jusqu'à l'acmé d'un plaisir qui n'existe même pas dans la vraie vie.

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Explications en images

C'est un petit peu baroque de consacrer une entrée de blogue à répondre à des commentaires, mais comme il fallait des images (lesquelles s'agrandiront si on clique dessus), let's go.

Dans mon billet To sleep..., sous prétexte que cela servait mieux mon texte, j'ai découpé, hérésie, la superbe photo Moody de **Anna, que voilà dans on intégralité, et sa beauté teintée de fantastique (les poses longues,il n'y a que cela de vrai).

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Dans Vintage, je renvoyais à un site où les modèles avaient des corps naturels, comme l'a remarqué Dame, pas le moins du monde affectés par la chirurgie plastique ou la gymnastique intensive. J'ai donc trouvé un shooting pour le VogueVanity Italien où quelques anorexiques aux traits aussi durs que leurs cuisses tentent de perdre un os grâce au sport. On pourra ainsi faire la comparaison.

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Histoire d'O...mbre (XXXB pose ses congés)

C'est le long jour du solstice d'été (tout bruyant de la belle fête de la musique, mais non, je ne parlerai pas de mon corps instrument et de ta baguette de maestro, de tes cordes et de mes cris) qu'XXXB a choisi pour faire-part de son calendrier des mois à venir.

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On notera, puisque la saison est aux examens avec texte à interpréter, l'utilisation du mot "revoir", qui suppose que vu il y a eu, ainsi que celui de parler, contradictoire quant au contexte (voir épisodes précédents). Enfin, il n'échappera à personne le retour de l'ange, dont on sait surtout qu'il n'a pas de sexe (même s'il a les ailes chargées de patience).

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To sleep, perchance to dream

Je dormais comme on dort l'été quand toutes les fenêtres sont ouvertes et qu'un semblant de vent oblige à tirer le drap.
Je dormais bien, en somme.

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Je rêvais. Je ne sais plus de quoi, mais c'était suffisamment agréable et sexy pour avoir un orgasme. Comme ça. En rêve. En vrai aussi.

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Tellement surprise de la vérité de cette jouissance (en général, je me réveille avant, et frustrée, je fronce les yeux, je serre les poings, je m'arrondis autour de mon giron, accrochée aux derniers lambeaux du rêve pour essayer de le reprendre et de le terminer avec le bonheur), plutôt que de chercher à me souvenir du scénario que mon inconscient avait concocté avec amour, je me suis concentrée sur cet orgasme. Point n'était besoin de glisser une main, de fourrer un ou deux doigts (moteurs de recherche, passez votre chemin, ce billet est sans cyprine), il me suffisait d'écouter le pouls de mon sexe. Un plaisir qui mourait doucettement, comme des vaguelettes sur le sable mouillé, avec parfois, une petite velléitaire un peu plus costaude que les autres.

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Et en écoutant pulser cet autre coeur, je me suis souvenue qu'il y avait un homme, dans ce rêve, un inconnu, un quasi sans visage, un de ces factotums qui peuplent les songes... et aussi des lanières, cravaches ou ceintures, je ne sais, qui m'avaient hardiment caressée jusqu'au réveil de plaisir.
Mais elles n'ont laissé aucune trace de leur passage imaginaire.

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Charivirage

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Photo Björn Oldsen

Si veux me faire perdre la tête
Il te faudra me mettre les pattes en l'air
les autres sens dessus dessous aussi
et les dessous aux orties

Tu mordras mon pied
par dessus ta tête
je perdrais mes cris
entre tes cuisses

Si je trouve le sm
si sensuel
c'est que cul par dessus tête
je perds la boule enfin

Parle à ma fesse gauche,
mon cerveau droit t'entend
même la tête à l'envers
la perception est dextre

Bousculades, basculades
gambades et galipettes
j'sm comme j'aime
sans le chahut pas de salut

Ecosse ma peau
pour y laisser un tartan vif
pas tout à fait tartare
quand même barbare

Tes coups sur mes arrières
résonnent dans ma tête
c'est la raison que je préfère
tu claques donc je suis

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Vintage

De liane en liane, je me suis arrêtée dans l'équivalent ouaibesque d'une cabane dans un arbre. Un site exclusivement dédié aux images vintage, images de fessées presque exclusivement. Un site où l'on s'installe pour feuilleter ces pages toutes d'images pas sages, mais en understatment. Elles donnent peu à voir, mais beaucoup à rêver. Elles sont les prémices de scènes à venir, cuisantes et jubilantes.

La plupart du temps, ce sont des femmes entre elles, avec une bonne humeur et un sourire comme on en trouve dans les séries Bettie Page (laquelle Bettie a une place de choix sur le site, postergirl du bdsm sans façons). Pyjama parties ou matronnes châtiant leurs petites bonnes, duo de fesses sur canapé ou dentelles qui découvrent des lunes comme s'ouvre un rideau de théâtre, c'est une valse de postérieurs rebondis et rayonnants. Quelques messieurs manient les verges, mais ils sont minoritaires (et mes préférés).

Un petit teaser ci-dessous (pour la voir en plus grand, cliquer sur l'image) qui me permet aussi de tester les raffinements de la technique.

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Dildor

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Parfaitement mixte, l'anneau pour les hommes, la tige pour les femmes, complètement bling bling façon or serti de diamants, en vérité du métal doré (dommage, sinon, l'engin massif aurait pu avantageusement remplacer le pic à glace dans Basic Instinct 3), ce gode conjugal est une création Sam Baron pour Sisley (collection Napoli, 2005).

Vu d'ici, je ne suis pas sûre que les mètres TBM trouveront anneau à leur taille, mais en revanche, les mètres™ comme Guillaume seront enchantés de voir la marque en lettres capitales briller de mille feux pleins de carats.

Spéciale dédicace à lui donc.

J'essaie de visualiser un couple se disputant le sextoy et finissant par s'en servir ensemble. Il y a tout un petit kamasutra à réécrire.

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La saga des marques

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David Bailly, Vanité aux portraits

Tu as dégrafé le col du lourd manteau Dior, que John m'avait offert à l'issue de la party d'après-défilé, il y a deux mois. Dans un souffle froissé, la faille de soie sombre rebrodée par Lepage s'effondra en vagues successives autour de mes mules Louboutin (Où étaient-ce mes Manolo, je ne me souviens plus, tant j'étais fascinée par la lourde chevalière aux armes de ta famille qui armurait ton auriculaire.) J'ai frissonné, la cheminée et son feu attisé était trop loin dans ce salon si grand, aux proportions de ton hôtel particulier de la villa Montmorency. Je n'avais pour toute parure que le tanga rouge de Sabbia Rosa, que tu m'avais offert à Florence, pour le Nouvel an, selon cette coutume italienne qui veut qu'une culotte rouge apporte du bonheur pour toute l'année. Le bonheur, et le rouge, c'était pourtant ta cravache Hermès qui allaient me le prodiguer...

J'imagine qu'en lisant les lignes qui précèdent, vous vous demandez si j'ai passé le ouiquende devant Fashion-TV en perfusions, ou alors si j'ai trop léché d'envie les pages glacées de Harper's Bazaar, une ivresse mythomane m'en montant à la tête. D'ailleurs, j'ai abrégé, ne parlant pas des huiles rares, argan et onagre, dont ma masseuse m'avait ointe pour rendre ma peau la plus douce possible en prévision de cette soirée, ni même de ma coiffure made in Tony and Guy London, ou encore, de ce sac Lacroix vintage que j'avais disputé à Sharon la semaine passée, sur Rodeo Drive. Et encore moins de notre escapade éclair à Kyoto pour ce petit boui-boui où les sushis sont incomparables.

En vérité, je me contente de parodier quelques récits authentiques (non point que je crois un traître mot de ce qui se trouve dans ces témoignages prétendument vécus mais ils existent bel et bien, quelque part sur la toile, et ne sont pas nés de mon cerveau fashion et malade).

D'ailleurs, en voici des extraits. C'est un homme qui signe.

O ferme les yeux, s’installe plus confortablement sur le cuir marron du canapé. Elle a retiré ses hautes bottes cavalières en cuir marron, cadeau d’Guillaume chez Hermès lors de son dernier week-end avec lui à Paris, et porte la tenue exacte qu’il a exigée ce matin et qu’elle a sagement enfilé devant lui, docile et silencieuse : une jupe de tweed beige chinée MAX MARA, légèrement trapèze et s’arrêtant juste au dessus du genoux, un pull à col roulé en cachemire blanc, qui moule parfaitement sa poitrine et sous lequel elle est nue, des bas de soie crème retenus par un porte-jarretelles blanc, LA PERLA, ainsi qu’une toute petite culotte blanche en dentelles, assortie.

On dit qu'un bon maître laisse des marques. C'est le cas. Elles sont même majuscules, c'est dire si c'est capital. On remarquera le souci du détail, la "jupe de tweed beige chiné". Hélas, on ne sait pas si le cashmere est trois ou quatre fils. Le lecteur reste sur sa faim. En même temps, c'est bien de garder du mystère.

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Allez, ça continue.

Elle sourit en regardant son poignet gauche et le cadeau de Guillaume: un bracelet d’esclave Hermès, en cuir marron incrusté de larges plaques d’or, dont l’une comporte un large anneau. Elle l’a reçu quelques jours auparavant, et se souvient avec une excitation naissante du moment ou Guillaume le lui a passé, dans la boutique, devant une jeune vendeuse blonde et hautaine, qui n’a rien perdu du ton sec du Maître pour sa soumise lorsqu’il lui a ordonné de tendre son poignet.

Le Maître est généreux (toutes ces dépenses sont peanuts pour lui) et connaît les bonnes maisons. En tous cas de nom. Et il est indéniablement, à ses propres yeux, un homme de goût. Et d'argent. Rien n'est trop beau pour lui, il lui faut le meilleur.

Le visage contre le sol, O ne voit rien de ce qui se passe derrière elle, elle reconnaît pourtant le bruit de la machine à expresso professionnelle que son Maître, grand amateur de café, à rapporté d’Italie au début de l’hiver.

Ce n'est pas possible, c'est un pastiche, à ce stade de précision, on est dans le fantasme. Et sa cuisinière 8 feux, il en parle quand ?
George Clooney, sort de ce corps et remballe ta Nespresso !
Toujours du même gazier, une autre histoire, d'un semblable tonneau. Cette fois-ci l'homme est à son bureau, en loupe d'orme évidemment.

Sur le grand lit est étalée une robe de soirée en soie noire, qu’elle reconnaît pour être un modèle Armani, et deux paquets, l’un est une boîte à chaussures de couleur noire, sur laquelle le sigle PRADA est inscrit en bleu, et l’autre un petit sac de papier blanc luxueux, DIOR.

Pourquoi Armani n'a pas droit aux majuscules ? C'est vrai que les robes Armani, hein, franchement quand on voit ce que fait Dolce et Gabbana ou alors, un Versace grande époque, avant que Donatella ne reprenne les rênes de la maison. Mais bon, je serais de chez Giorgio, j'enverrais mes avocats.
Allez, un petit coup d'autoportrait pour la route.

Elle jette alors un regard rapide sur sa tenue, le costume gris sombre, cintré, la chemise bleu pâle, la cravate en soie rouge sombre, les boutons de manchettes en argent qui dépassent de la veste, les chaussures en veau velours noir, probablement sur-mesure. Elle apprécie en femme de goût l’élégance des matières, l’impression de luxe qui se dégage de sa tenue. Une élégance qui n’est pas excessive, ne subit aucun diktat de la mode, mais au contraire celle d’un homme qui ne cherche rien à prouver, ni à afficher, celle d’un homme vraiment sûr de lui, frisonne-t-elle agréablement en se dirigeant vers le lit.

(On appréciera à sa juste valeur l'"homme qui ne cherche rien à prouver, ni à afficher...")
Les enfants ont des amis imaginaires, il n'y a donc pas de raison que les adultes ne se projettent pas dans des rôles magnifiques...
Ce qui affleure, dans ces descriptions, c'est qu'on reste dans le papier glacé, dans le name dropping, dans les signes extérieurs d'appartenance à une classe aisée, très aisée, dans les fantasmes de fauché donc (sur des forums, je ne sais où, j'avais lu un début de discussion sur "un maître peut-il être chômeur" et/ou "un dominant doit-il être blindé" La réponse, en résumé et entre les lignes, était "oui". Le monsieur qui se gargarise des marques doit être de cet avis, et s'évade au pays magique de Chanel et de Choo). Jamais cet homme, dans ses récits, ne parle du corps et de ses humeurs. Son kif, ce sont les signes extérieurs de richesses. Quand on lui parle d'ISF, il a un début d'érection. Sa soumise est une chimère, elle aussi livrée en boîte, enveloppée de papier de soie crissant, avec la marque dessus, non, pas celle du fouet, du fer ou feu. Le bdsm aseptisé est né, dans des habits du dimanche.

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photo Red Charls

Ta ceinture n'est pas de chez Gucci, et pourtant, je porte avec une joie endolorie ses marques. Et quand elles auront disparu, tu m'en feras des nouvelles, sans bolduc autour, avec juste la pointe de la langue qui en suit le dessin quand la brûlure devient intolérable.

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Les bonnes copines

Et voilà, après avoir attisé avec malice l'esprit frappeur de monsieur Gougnafier (cela dit sans offense), Mélie récidive, directement à la source, si j'ose dire, en expédiant une missive de sa belle plume directement à dominamant.

P.,

Je me permets de vous écrire, ne pouvant davantage laisser les choses aller à vau l'O.

Après avoir publié un blog dans lequel Bricabrac frise la provocation, nous parlant d'un soleil couchant en compétition avec ses deux planètes couchées que vous lui avez teintées et rayonnées, m'en voici toute émue. Touchée en somme -la ceinture n'y est pour rien-.
Madame se pique de narguer les amateurs de foot qui prennent leur feet avec la coupe du monde, et ce faisant, avec le talent que vous lui connaissez, elle trouve la formule : la croupe du monde.

En bonne copine, et avec sincérité, je m'en vais lui dire ce que j'en pense.
Que du bon, que du bien.
Et la voilà qui me fait sa gamine par quelques mots désobligeants à son égard, donc au mien.
Si je dis que j'aime, j'aime.
Il va falloir sévir, me dis-je par devers moi.
Je la menace de vous passer commande.
Madame se gausse et me réponds : -Allez-y... Même pas peur.

Je ne voudrais en aucun cas vous laisser à penser que vos mains ne font pas les couchants aussi beaux que le soleil un soir de juin.
Non. Non.

Tenez, moi-même avant hier, je fus menacée d'un 50 de ceinture, qui à 3 secondes près faillit être doublé. Finalement, ayant manifesté une évidente obedience comme diraient nos voisins, la menace s'est négociée à 75.
Comme je suis au moins aussi rusée que Bricabrac, la ceinture est repassée par les passants en oubliant ma propre mappemonde.
Il m'est idée que peut-être, et elle le mérite, je suis au regret de vous le dire, c'est sur la sienne de croupe, que les 50, voire les 75, qui sait les 100, devraient retomber.
Vous auriez ainsi l'occasion, l'un et l'autre, de voir rougir le soleil, mais cette fois de honte et de jalousie. On vous appellerait Cézanne, qui sait....

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Dans le cas où je ne vous aurais pas tout à fait convaincu, je vous adresse tout de même la preuve d'un acte démesuré dont les journaux ont fait état. Décidément, elle dilapide... ses "talents" !

Espérant vous avoir convaincu suffisamment pour que ma commande ne reste pas dans les dossiers du service Clients, je vous salue n'en doutez pas, respectueusement.

Mélie

Ps : J'ai conscience également qu'on ne cafte pas les amies. Oui. Oui. Mais zenfin, je vous le dis, il y a du laisser faire autant qu'aller. Parlant de croupe du monde et de finale à Roland G, ça mérite bien quelques Aces enlevés.

Sur le coup (oui) de minuit tapante (re oui), P., véloce et sobre, répondait à une Mélie réjouie.

chère Mélie,

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photo imapix

Je vous remercie d'avoir pris la peine de m'ecrire pour me signaler le regretable comportement de notre Bric-à-Brac.

Elle est allée effectivement trop loin : son talent ne justifie aucune gaminerie désobligeante tant à son égard qu'à plus forte raison au vôtre.

Je prendrai les mesures qui s'imposent et ses fesses rougiront sous l'effet d'une punition que trop meritée.

N'hésitez pas à me signaler d'autres comportements inacceptables de la part de cet auteur qui en plus dilapide ses biens dans des contrées éloignées de son arrondissement parisien.

Avec mes remerciements et ceux de BàB.

Alors, je le redis très fort : Même pas peur. J'en connais un qui va pouvoir enfin achever une ceinture déjà très en charpie.(En revanche, rien ne dit que je serais en état, post ceinturum, de dire même pas mal.)

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Croupe du monde

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photo ThefStopshere

Heureusement, dominamant n'est pas fou du foot. Les seules rotondités qu'il taquine, et pas en manchot, sont mes joues arrières, et je n'ai pas besoin de les maquiller en ballon pour lui donner envie de taper dedans. Jamais de hors-jeu entre nous, et s'il aime mes cris, je n'y mettrais pas le hola. Ola, parfois, oui, quand j'ondule, tentant de me faire anguille quand ses coups deviennent comme dix mille aiguilles qui me hérissent.

Délaissant le terrain habituel, tu m'as poussée hier vers la fenêtre grande ouverte, et face à un couchant corail, tu as laissé siffler ta ceinture. La moitié du corps dehors, je regardais le ciel en me contentant de soupirer entre les cingleries. J'ose espérer qu'hier soir, la chaleur de la ville et un match avec l'Equateur auront détourné l'attention de cet appartement où se jouait un autre jeu de pelote. Et sans filet.

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Education anglaise

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Même si la portée érotique des petites capes (sauf pour lire au lit les rudes nuits d'hiver) tend à m'échapper, les fanfreluches de Mint Siren, aussi rétro que fetish ne me laissent pas indifférente, loin de là.

Ambiance boudoir d'hier, voire d'avant-hier, terriblement anglaise jusqu'aux dimettes, et ce bloomer rouge qu'il n'était même pas besoin de présenter avec une cravache pour que j'ai envie de le porter, le temps de le voir dépenaillé au fouet pour découvrir un séant du même cramoisi si seyant. La gaine noire à contrainte, quant à elle, fait domina en diable.

Cette collection très Rule Britannia ("Britons never shall be slaves"... peut-être, mais "submissive" ?) me permet en plus de faire joujou avec le dernier flickrtoy sorti.

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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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Les mots
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À lire
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L'oeil
Des images pas sages
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Épistole

aller Si vous souhaitez m'écrire, il suffit d'ouvrir votre courrielleur préféré, et d'adresser le tout à b.ricabrac chez free, en france. (On a le brouilleur de robot qu'on peut, logiquement, les humains devraient décoder.)

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