Baille baille l'an 9
SANS regrets.
(Si Mètre Soixantedouze me lit, ceci n'est pas une incitation à jeter sa soumise usée à la poubelle.)
(La décence voulant qu'on la dépose à la déchetterie.)
jeudi 31 décembre 2009 / 3 grains de sel
SANS regrets.
(Si Mètre Soixantedouze me lit, ceci n'est pas une incitation à jeter sa soumise usée à la poubelle.)
(La décence voulant qu'on la dépose à la déchetterie.)
jeudi 31 décembre 2009 / 3 grains de sel
POINT besoin d'être notaire pour se faire appeler Maître et être gratifié d'une cravate.
À défaut de briller par son originalité, le cadeau, bien présenté, fera toujours plaisir.
mercredi 23 décembre 2009 / Rien à dire ?
CONVERSATION (à peine imaginée) au rayon équitation d'une grande surface d'articles de sports à succursales multiples (ou chez son concurrent direct)
- Bonjour, puis-je vous aider ?
- Je cherche une selle pour ma femme.
- Pour votre femme ?
- Heu pardon, je veux dire pour le cheval de ma femme.
- Quelle taille ?
- 36/38, je crois, pas plus !
vendredi 30 octobre 2009 / Un grain de sel
C'EST dialectique mais pas automatique, ce sont toujours les femmes qui choisissent. Pendant une semaine encore, des théories de doms frais émoulus de juillet et qui rentreront dans le rang quand leurs enfants sortiront les cartables, sont à disposition sur les sites de rencontres.
Alors, mes chères, faites-leur donc croire qu'ils mènent le bal. Mais nous savons que ce ne sont jamais que nos joujoux.
(Évidemment, s'il est un film à voir aujourd'hui, c'est Les derniers jour du monde, avec entre autres, la très juste description d'une passion masochiste.)
mercredi 19 août 2009 / 2 grains de sel
Le présent test à pour but de vous aider à situer votre soumise dans cet art difficile de la soumission. Il est rempli par le Maître qui en toute équité attribue une valeur dans l'echelle de points de chaque ligne. Le jugement doit être impartial et motivant, en fonction de la capacité à supporter la pratique concernée.
Les différentes pratiques n'ont bien sur pas la même valeur, en fonction de leurs difficultés respectives. Par exemple, il est plus difficile de supporter des pinces sur les lèvres (petites ou grandes) qu'un bondage. C'est pourquoi les pinces rapportent plus de points que le bondage.
Si votre soumise ne pratique pas une discipline, il est bien évident que celle-ci est notée à zéro. En S.M. il n'y a pas que l'intention qui compte !!
Lorsque vous avez répondu à toutes les questions, vous totalisez les points et vous vous rapportez à la grille des valeurs. Celle-ci vous donnera le niveau de votre soumise, ainsi que la façon dont vous pourrez l'autoriser à vous appeler.
DÉJÀ je l'ai fait moi-même, ce test. En toute honnêteté, je n'ai pas besoin d'un mentor pour ne pas mentir. Comme je ne bouffe pas plus de merde que je n'accepte la marque au fer, mon score n'a pas atteint la stratosphère des élites.
Je crois bien que cela m'a procuré grand plaisir. J'aurais été mortifiée de rentrer dans la grille en première de la classe.
L'auteur (?) de ce test a mis un charmant texte en introït de son site, adressé aux blogueuses prétendument soumises qui ne l'aiment pas sans le connaître (ainsi que Mètre Pas Trique, autre pivot de l'aristocratie bdsm), et qu'il emmerde copieusement. J'ignore si cela aurait pu me valoir quelques points supplémentaires en coprophagie. Qu'importe, mon statut de sans grade n'en aurait pas évolué vers le pas grand chose. C'est vrai, je ne connais pas personnellement cet homme (je ne crois pas l'avoir particulièrement conspué d'ailleurs). P*** Premier du nom l'avait croisé au Bar Barre ce me semble, et m'avait vanté la délicatesse avec laquelle il avait mis en place une belle suspension. Il se trouve que peu avant de rencontrer P*** prems, j'avais découvert sur un web français encore chiche de pages en tous genres (aussi bien ma bagnole, ma meuf et moi, les tricots de tante Lucette ou le bdsm sa vie ses petites annonces), le site du couple de référence. Il y avait une véhémente diatribe à l'adresse des faux pratiquants de sm, des tricheurs, notamment une femme qui suivait son mari (comme tant d'autres), et qu'il a donc fouettée d'importance pour lui apprendre à vivre et à débarquer chez l'élite sans y croire, l'impudente, l'inconsciente. J'avais trouvé encore plus méprisant qu'intolérant. Le signataire de ces lignes m'était soudainement et définitivement apparu comme détestable. (Je n'ai aucun sens de la nuance, je sais.)
Aujourd'hui, il réclame qu'on le laisse bdsmer en rond. Avec plaisir, bonhomme, mais fallait pas commencer.
lundi 4 mai 2009 / 6 grains de sel
HILARE, M*** me raconte la vidéo de la machine à fesser, dernier modèle, à la pointe de la mode, toute entière commandée par ordinateur. (La chose se trouve sur des sites payants, ou pas, Google est ton ami, je n'ai pas la moindre envie de lier ici des sites payants, quand aux nids à binaires, on est geek ou pas.)
Outre la laideur rare de l'engin qui ne s'accordera pas avec tous les intérieurs (mais au sous-sol d'un pavillon, ou dans un garage-donjon, tout est permis), nous nous demandâmes, M*** et moi quel pouvait être le plaisir (sensuel, forcément sensuel) du monsieur en chemise verte.
Toujours chantournée, je me creuse et j'imagine qu'il a des envies voyeuristes sans toutefois avoir trouvé dans ses relations un bourreau de substitution, à moins qu'il (ou elle) ne veuille pas entendre parler d'une tierce personne, de concurrence, que sais-je. La machine permet ce presque dédoublement.
M***, lui, s'imaginait l'homme en blaireau fainéant affalé avec bière entrain de se la couler douce.
La question reste entière : quel plaisir ? Car il s'agit bien là d'une relation sm, d'une relation, et l'intervention de la machine, déléguée aux coups, passé les 5 minutes de rigolade (un peu comme avec le fémidom qui n'est pas une dominatrice mais un préservatif pour femme, autrement dit une poubelle de table qu'on se fourre comme on peut dans le vagin en rabattant bien la collerette sur le pubis), réifie aussi bien la soumise que son dominant (on imagine le bug informatique, le beauf qui panique, ne peut atteindre la prise au risque de se prendre un coup de canne sur le groin, qui appelle la hotline "vous avez moins de 8 minutes d'attente, un téléconseiller va vous répondre, ne quittez pas..." et la fille qui hurle). Comme un premier pas vers du cyber sm.
Sur ce site assez exhaustif (jusqu'à un inventeur américain qui a fabriqué la bicyclette de Gwendoline), l'usage de la machine se justifie (si j'ose dire) par le fouettage de masses (ach, les teutons, toujours bien organisés pour juguler les foules) ou le fastidieux (ou l'injustice, le premier frappé l'étant plus fort que le suivant et ainsi de suite) des châtiments corporels pour un principal briton.
lundi 23 février 2009 / 2 grains de sel
j'ai un peu de materiel et je compte m'equiper dès que ma soumise sera validée
BON.
Je ne suis pas sûre de comprendre. Je sais qu'il existe en entreprise un truc (on me dit dans l'oreillette qu'il s'agit du VAE) qu'on appelle "validation des acquis".
Et le sens de la phrase laisse en effet penser que la soumise est une acquisition, et une fois celle-ci réalisée, il sera temps d'investir dans de l'équipement. Le faire avant d'avoir collé l'oiselle dans sa cage serait investir à perte, car si soumise pas validée, ou si soumise invalide, fouet sans objet.
Et un équipement sans le cul kivabien (ci-dessus, spéciale dédicace à celui dont j'ai oublié le pseudo, une soumise en attente de validation, et ce depuis les années folles), c'est comme un maître sans marteau.
Ou quelque chose de ce genre.
mardi 6 janvier 2009 / 5 grains de sel
BIEN. En voilà un autre qui invente l'eau (O ?) tiède. Plutôt que de copier/coller les sacrosaintes lois D/s qui sont gravées dans l'éther marmoréen (si, si) de l'internet et des médiocres livres, Maître A*** y va de sa petite composition perso. Et c'est du lourd !
Si le mémètre a naturellement le compas dans l'oeil (et la poutre apparente), la soumise a intérêt à se munir d'un rapporteur.
A tout instant, les jambes de d’X*** présenteront un écartement d’environ 10 cm à l’entrejambes.
(et quand ta meuf se fera violer parce qu'elle prend les transports en commun ou les vélos libre service la foune à l'air ? )
Mémètre date un peu, il n'a jamais entendu parler des tampons, malgré les publicitaires qui depuis le XXe siècle essaient de nous faire croire que les menstrues, c'est du sang beu (ciel)
X*** ne portera que des strings, sauf en période d’indisposition (durée strictement limitée). A la demande expresse de Monsieur A***, elle ne portera aucun sous-vêtement.
(Hé oui bonhomme, la serviette périodique est en net recul depuis le temps de maman, heureusement les couches pour incontinents ont récupéré le marché. Mais je salue cet homme qui à force d'édicter des règles peut en prédire la durée.)
Mémètre, dont je pensais que peut-être il n'avait pas la télévision pour se consacrer à des plaisirs plus sains comme la visite des musées, la lecture et la belote coinchée, a trop regardé les pubs pour rasoirs dix mille lames.
X*** sera toujours rasée de près.
(et en guise d'après-rasage : Mennen ou Déxéril ? On avait les tables de la loi, mais pour le buisson ardent, on peut repasser.)
Pas de trône dans la Twingo ou la Ferrari, on la joue à la bonne franquette.
X*** s’assoie à même le siège de la voiture de Monsieur A***.
(Skaï ou cuir ? En tous cas, cette bonne X*** a évité de voyager dans le coffre, réjouissons-nous)
Merci à ce couple d'avoir rajouté du soleil à mon dimanche déjà tellement radieux que j'ai dû chercher un peu d'ombre. Une ombre d'ailleurs facilitée par le codicille du contrat de pacotille :
Ces règles peuvent toujours faire l’objet d’exceptions négociées.
Petit bras, va !
dimanche 19 octobre 2008 / 3 grains de sel
EN ces jours où Monsieur Pape vient rappeler à sa fille aînée les fondements de la foi et la force du dogme à grands coups de mitre, de crosse et de missel, Benito bene pendentes me fait penser à ces mémètres (je ne dis pas cela pour celui qui parlait à ses soumises en latin de cuisine) qui gardent jalousement les clés d'un bdsm intégriste. Comme les fidèles, leurs affidées reçoivent les ordres à genoux et la langue pendante, avant de se prosterner devant une Croix de Saint-André.
Moulés dans la rigidité fervente des missionnaires (dont pourtant ils fuient la position qui pourrait laisser croire qu'ils aiment la vanille), à défaut de toujours bander aussi dur qu'on souhaiterait, ils reproduisent une liturgie immuable, vidée de son sens tant la forme a pris le dessus. Leurs évangélistes sont des Master(mind ?), Marquis(marron), Sir(Stephen). Les tortures de l'Inquisition allument dans leur prunelle une lueur païenne, mais c'est sur le dos de leur soumise qu'ils envoient les flagelles.
Toutes les religions m'emmerdent. Ainsi que leurs prosélytes.
vendredi 12 septembre 2008 / 3 grains de sel
Lundi matin, la guêpière, la forte poitrine et le haut talon sont venu chez moi, pour me serrer la pin(c)e, le p'tit maître a dit
guepiere, haut talon, et forte poitrine bien venu.
J'imagine, pas bien loin de la table de dissection, du parapluie et de la machine à coudre, une guêpière altière lacée à craquer, juchée sur un vertigineux et sinueux talon orphelin, surmontée d'une poitrine russmeyerienne comme seules les blondes savent s'en faire faire, qui se dandine tant bien que mal vers celui qui a bien précisé, tant qu'à rester dans les détails anatomiques qu'
Un message n engage a rein
Rein de rien, la femme du fétichiste est réduite à trois signes. Et puis s'en va.
lundi 11 août 2008 / 2 grains de sel
C'est sans la moindre malice que j'aime les lapsus, les miens comme ceux de mes interlocuteurs. Ils disent si bien la vérité. J'ignore si ce qui suit est lapsus ou faute d'orthographe (le contexte laisse planer un léger doute), mais je l'ai pris comme un de ces fourchages calami.
je suis un maître zen le fist et ce que je pratique le mieux car j'ai passer tout les secret en me fessant fister moi même, mais je ne me bloque pas dessus.
En effet, le fist, vaut mieux pas bloquer dessus, parce qu'ensuite, pour sortir travailler ou aller danser, c'est un peu encombrant.
dimanche 20 juillet 2008 / 4 grains de sel
QUAND j'ai commencé à faire mumuse, "pour de vrai" comme disent les enfants, dans les allées vénéneuses du bdsm, Portier de nuit de Liliana Cavani venait tout juste de sortir.
Maître Stéphane qui s'appelait Franck (c'est un running gag, mais oui le tout premier était un mémètre, ce qui m'a permis d'évacuer assez vite le sujet, et tout ce qui pourrait ressembler à un mémètre ou un Stephen) en avait sans doute conçu des idées qui j'espère ne lui étaient pas venus à l'esprit en visionnant Nuit et Brouillard. (Par un de ces drôles de hasards, Cavani a situé l'action de son film quasiment l'année de la sortie du Resnais.)
Un soir, au téléphone, il m'a parlé de tortures et de camps de concentration. Ce qui compte tenu de mon histoire personnelle et surtout de mon rapport très lourd au réel (il aurait été question de gégène et d'Algérie, de rats et de tortionnaires chiliens, de viols et de Milošević, mon sang aurait évidemment tourné de la même manière et dans le même sens) était pour le moins maladroit.
Je sais jouer avec moi, avec ce que je suis (et pas à la soubrette ou à l'écolière), mais je ne sais pas muser avec l'Histoire.
Alors, moi qui ne fréquente ni les clubs, ni les donjons, ni les soirées (et encore moins les goûters), ni le milieu, ni l'empire, ni les sectes, je me suis demandée avec le grand Ingrid Circus (je suis bien sûr ravie de la libération des quatorze otages, mais trop de médiatisation nuit, et quand on sait que nous attend encore la médaille, la béatification in vivo par monsieur Pape, le film, la pièce, les bios... je crains l'explosion de la vésicule, les nausées néphrétiques et frénétiques, la crise de foi - l'absence d'e est volontaire) déclenché la semaine dernière à la veillée, si quelques-uns des fanas de fantasmes à la noix et de scénars à la petite semaine allaient donner des séances très privées d'Ingrid chez les FARC comme ils s'éclataient, il y a 35 ans, avec de très intimes Portier de nuit.
Et je me suis sentie d'un coup pas dans mon assiette.
(Penser à retourner voir La belle captive de feu l'agronome.)
Pour P*** C*** qui se reconnaîtra s'il passe par ici.
mardi 8 juillet 2008 / 2 grains de sel
Puisque dans un commentaire, Billeversée m'ôte presque les mots du clavier, j'y vais de mes comparaisons.
Je n'en lis presque plus, mais une compulsion me fait aller lire les récits de soumises. Et de dominateurs, mais les soumises sont plus disertes. Et plus expressives. Et si merveilleusement prévisibles donc rassurantes.
Et plus je les lis, plus je leur trouve des analogies avec les grandes (ou les petites) mystiques.
On remplace le fouet par la discipline, le maître par Dieu ou Jésus (pas le saucisson, quoique...), la soumisson par la dévotion, la bénédiction par la punition (dans les deux cas, il y a imposition des mains). Et les deux images se superposent très exactement. Je crois que c'est aussi pour cela, alors que je rêve secrètement et bien évidemment qu'un jour quelqu'un sache de façon naturelle me faire plier, que je ne peux me dire soumise.
Aveugles comme des croyantes, elles ont investi dans un et un seul (même si parfois, l'incarnation dans le maître universel change, c'est de la même entité dont il s'agit, ce "Vous" qu'elles rêvent de voir au bois, d'où sans doute la facilité qu'ont certaines à passer de queue en queue en reproduisant les mêmes rituels). Leur existence n'est que par rapport à lui, qu'elles écrivent Lui tant il est tout et qu'elles ne sont rien. C'est la soumise qui a créé le maître, bonne fille.
Il leur faut leur bure plébéienne, leur uniforme d'appartenance, un collier, synecdoque épatante, fera l'affaire. Au lieu de coiffer la cornette, elles ôtent leur culotte. Les plus enflammées se feront brûler un bout de peau, leur médaille, leur bataille. Elles sont fières (que ce mot revient souvent dans leur discours en boucle, fières de leur collier, de leur tatouage, de leur douleur, de leur abnégation, fières comme elles sont folles, péché d'orgueil, mesdemoiselles, que vous semblez préférer encore à celui de luxure). Parfois, bien après avoir parlé de fierté (de porter le collier je le répète, c'est vrai qu'il y a de quoi ! quel exploit !), elles avouent leur bonheur.
Qu'elles soient deux, trois, une légion, une division sur le même coup, qu'importe, plus le maître à de fidèles, plus c'est la preuve ultime de sa puissance, et de leur choix judicieux de la vraie religion. Et pas d'une piètre imitation, d'un ersatz, un faux messie. Alors, dans cette extase profane qu'elles appellent subspace (les hippies en avaient aussi après deux taffes), elles prient la croix de Saint-André et crient à l'acmé, mon Maître, mon Maître, mon Maître, ô mon Maître !
Leur punition, c'est que le dieu d'opérette détourne les yeux et la badine, la messe est dite, la lumière n'est plus.
Je préfère qu'on m'entraîne (vigoureusement) à con fesse.
mercredi 21 mai 2008 / 10 grains de sel
Il a écrit
J'ai un fantasme.
J'ai pensé
Je n'en ai pas qu'un
Je le lui ai dit.
Il a poursuivi
Il faut acheter un corset sur internet
Je me suis demandée
Il a des actions chez Axford ?
et aussi
Qui paye le corset ?
Il ne s'est pas démonté en chemin
Il faut surtout le prendre deux tailles trop petit
Pourtant, je sais bien que
Un corset, c'est fait pour perdre deux tailles, et il faut donc envoyer ses mesures très précises.
Toujours à fond, il a précisé
Il faudra le serrer au maximum après l'avoir garni de ronces, avant mon arrivée.
Dans ma mémoire, ont dansé le soutien-gorge aux punaises, une vieille histoire qui m'avait fait tant rire, mais pas autant que le corset fourré aux ronces.
Et la date de mon rappel de tétanos.
Le fantasme est vraiment la chose au monde la moins bien partagée, avec les sonneries de téléphone mobile peut-être, ceux et celles des autres sont souvent perçues comme un désastre.
(Pour donner un ordre de grandeur, l'opération du délirant monsieur reviendrait à passer d'une taille 44 à une taille 36, en ne comptant pas les ronces qui, si mes derniers souvenirs de chasse aux mûres sont exacts, représentent facilement une demi-taille.)
samedi 19 avril 2008 / 3 grains de sel
QUESTION de cours : Si le macho a des comportements dominants évidents, le dominateur doit-il être macho par essence ?
En regardant en arrière, si j'ai croisé et je croise encore pas mal de machos (so macho, so so, cette syllabe qui sépare machiste de masochiste, tiens), je pense que les hommes qui ont su me dominer, vraiment, sous le joug de qui j'ai ployé (sans faire semblant, car oui, en masochisme aussi on simule, bad news man), n'avaient pas une once de machisme. Ils m'ont respectée (sans quoi je n'aurais jamais pu les respecter), m'ont peut être admirée (pas en tant que masochiste, en tant que femme, ma sexualité n'a jamais été l'objet d'une fierté quelconque, pas plus que mon tour de poitrine, les pulsions et la génétique sont tellement des éléments que je ne maîtrise pas, il n'y aucune raison d'en tirer gloriole), m'ont souvent témoigné une affection sincère. Jamais, au grand jamais, ils ne m'ont, en dehors du strict cadre des jeux, traitée comme un objet ou un sous-être.
En revanche, ils m'ont très parfaitement mise à terre, à quatre pattes, le cul en l'air, écartelée de la plus obscène manière, fait jouir en me rudoyant, donné des ordres que même Cro-Magnon quand il trainait sa compagne par les cheveux ne devait pas émettre.
Ils étaient en règle avec eux-mêmes, je crois. La domination, le sadisme, ne venait pas remplacer un manque social, une faille intime. Il y avait sûrement des ressorts secrets et sans doute pas nickel chrome, mais ils ne se servaient pas des femmes parce que leur chien leur mordait les mollets et que leur boucher leur fourguait au prix du filet des bas morceaux.
Je dédie aux mémètres à chiennes cette toile d'Arroyo qui dit si bien le machisme primaire.
jeudi 17 avril 2008 / 7 grains de sel
J'imagine que vous avez votre propre matériel ?
OUI, bonhomme, t'inquiètes, tu n'auras pas à te coltiner ton petit sac de gym désuet caché au coffre avec les précieuses reliques acquises entre chien et loup à la boutique de référence (cuir code : black only) plus la cuiller en bois que ta femme cherche encore (je suis un peu énervée sur le marié en ce moment, j'ai eu une avalanche de "marié mais libre et je ne le cache pas, mais je ne vais quand même pas le mettre dans mon annonce) et le vibro en solde chez Concorde (sous pli discret). Je suis du genre meilleur ouvrier de France, de mes années de compagnonnage et de mon tour des pratiques, j'ai un trousseau bien complet, des choses exotiques qui viennent de pays étrangers ou du sous-sol du BHV, des cadeaux de dominamants attentionnés et des cuirs de couleurs chinés à l'arrache sur eBay.
Le diction du jour est donc : à bonne maso, dodue dot.
dimanche 16 mars 2008 / 4 grains de sel
LA soumise n'a pas de journée, ou en tout cas, surtout pas celle de la femme, donc demain, ceinture chérie !, puisqu'elle n'a plus de papiers, plus d'identité, plus de rond de serviette (allez, les soumises, protestez que non seulement vous l'avez votre bon rond de serviette, mais aussi le lave-vaisselle, et ne voyez dans ces lignes qu'infâme jugement et surtout pas la provoc déconnante) tout au plus peut-on lui accorder celle, vers fin juin, où l'artiste précédemment connue sous le nom de Brigitte Bardot, demande à ce qu'on n'abandonne pas ses chiennes sur le bord de la route.
Quant à la, en hausse de fréquentation, soumise rebelle, l'oxymore ne vaut pas tripette.
Néanmoins, à celles qui se réclament de cette étiquette, voici une petite idée de loisir créatif.
Je lisais il y a quelques années un ou deux récits, signés du même homme, présentés dans une rubrique témoignage ce qui incitait, même s'il s'agissait de fictions, à les prendre pour argent comptant. Connaissant un peu l'individu, s'il n'avait jamais encore pratiqué ce qu'il racontait, il n'attendait qu'une oiselle disponible pour passer le fantasme à l'acte.
Or donc, il était une fois une soumise ou une chienne ou une esclave ou une demeurée qui venant dans son donjon, acceptait le lavement, le buttplug, l'huile de ricin ou les dragées Fuca, bref, un bon laxatif pour avoir une incoercible envie d'aller mais l'ordre de seigneur et maître, pas du genre laxiste, de tout garder. Ce qu'évidemment elle faisait pour éviter l'humiliation supplémentaire de se conchier, de nettoyer la chienlit, de «décevoir» mémètre et si ça se trouve, de se faire jeter pour cause de mauvaise soumission.
En lisant cela, je me demandais pourquoi (il faut croire qu'il y en a qui se sont juste trompées d'addiction) la jeune personne ne lâchait pas les vannes, envoyant la purée au nez et à la barbe de son tortionnaire avant de le laisser la serpillière à la main et la pince à linge sur le nez.
En ce moment, au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris (celui siamois du Palais de Tokyo où l'on peut voir des oeuvres moins originales, mais plus reposantes), les Gelitin m'ont vengée (les Gelitin, ou Gelatin en français, sont très scato/uro régressif enfantins et totalement insoumis, ceci explique cela), avec une joie champagnisée, comme on peut le voir (la toile initiale doit faire une douzaine de mètres, ceci n'est qu'un détail, mais on doit la trouver sur le site de la galerie Perrotin ou des Gelitin eux-mêmes)
vendredi 7 mars 2008 / Un grain de sel
EN tombant sur le slaveregister et son code (bar)barre à l'usage des soumis(e)s, je pensais avoir touché le fond d'une forme d'imbécillité dans le bdsm. C'était oublier qu'un petit gaulois résiste dans son coin, et, guidé par des dieux de la bureaucratie mis en congés par l'exKGB, a imaginé la carte de soumise, à laisser traîner ostensiblement dans un coin de son portefeuille, ou à porter autour du cou comme les mineurs non accompagnés en avion.
Le promoteur de la chose, je l'avais croisé un jour de promenade sur les sites de sourciers de sites avec O, et un fou rire nerveux, associé à une vie un peu plus excitante que ces jours-ci, me l'avait vite fait oublier. Son bouge de petit caudillo au degré zéro arborait l'enseigne "Montrées". Il a changé de nom mais pas d'esprit, se proposant même aux heures des repas, et à condition que celles-ci ne soient pas en surpoids, de surveiller de temps à autres les soumises des mémètres en déplacement ou occupés à sauter leur collègue de bureau déjeuner à la cantine. Mais surtout, son chef-d'œuvre, n'ayons pas peur des mots, est la mise au point de cette "carte de soumise", sur le modèle de celles déjà existantes, de Confinoga à Club Med Gym en passant par celle du pressing du coin et les fiches de police. Car chez lui, il y a l'empreinte du pouce. Comme dans les films avec PJ. Ca rigole pas. On attend impatiemment la biométrie.
La photo, au contraire de celles d'identité, ne montre pas une tête qui fait la gueule (les nouvelles recommandations exigent une "expression neutre"), juste un sourire vertical et deux nichons, numéro graffité au feutre sur la cuisse, bras façon Vénus de Milo. On dirait une poupée gonflable de voyage. (Je ne suppose pas l'hommage à Coco Chanel qui n'aimait pas les genoux.)
A la limite, que des gens s'amusent à cela, chacun son trip. Si un homme et sa femme conçoivent de l'excitation à glisser une photo à oilpé d'icelle, collier de chienne au cou ou anneaux au sexe, dans les pages roses de son permis, pour un rougissement face aux gendarmes, ma foi... On pourrait même s'amuser de la prose pseudo administrative du gazier, sérieux comme la papauté au grand complet, qui doit résulter de la lecture assidue de polices d'assurances et de CGV diverses. J'imagine bien ce type qui a passé des heures à rédiger son machin en lui donnant les airs le plus officiels possible (officiel comme dans la tête d'un môme ou de Luc Besson) pour que ça ressemble à ces dossiers lourds, actes notariés, poulets indigestes, réglements de sociétés coercitives. C'est du boulot, à la mine de plomb et en tirant la langue...
Là où ça devient soit désespérant, soit encore plus hilarant, selon l'humeur du jour, c'est quand on découvre une liste de boutiques, boîtes et autres lieux prêts à consentir une ristourne sur présentation de cette carte. M'sieur exMontrées suggère d'ailleurs dans ses conditions d'utilisation que
La carte devra être présentée à toute réquisition : les cartes délivrées sont accessibles en permanence sur le site, voir ci-contre, pour permettre à chacun de vérifier la validité d'une carte présentée par une soumise (boutique, bar, club, soirée privée...).
Rappel : aucune discrétion n'est demandée aux établissements offrant des promotions, ils sont vivement incités à prendre leur temps pour bien vérifier la validité des cartes...
Personnellement, il se trouve que je ne traite avec aucun des commerçants immiscés dans la combine, mais dorénavant, j'enregistre les adresses pour être sûre de ne surtout pas y aller (tout en remarquant qu'ils avouent ainsi vendre aux gogos non encartés avec une marge plus que confortable, quand je dis que les marquis, ça ose tout, chaque jour me donne raison !).
Oui, il a dit "réquisition".
Oui, vérifier la validité des cartes ne suggère pas d'aller sur le site avec une loupe mais de mettre la main au cul des vaches des soumises, comme les maquignons sur les marchés aux bestiaux.
Oui, la lecture des pages que l'on trouve en se baladant dans l'arborescence prouve que cet Anarchaine a un délire extrêmement sérié, détaillé, maniaque, glauque.
C'est marrant, là, j'ai comme une vague envie de gerber alors que je n'ai même pas fait d'overdose de chocolat.
(Non, je n'ai pas mis de lien, mais ceux qui voudront trouveront assez facilement.)
dimanche 3 février 2008 / 4 grains de sel
maso plus des seins ou du cul ?
D'habitude, j'ai de la répartie, mais là, j'en reste coite, comme un Flanby à moitié gobé.
Je n'ai toujours pas la réponse d'ailleurs.
Je sens qu'un doute existentiel me tripote.
mercredi 16 janvier 2008 / 11 grains de sel
ÇA commence comme une petite annonce sur un site BDSM, ça se termine comme une chanson de Brel. (Il s'agit en vérité d'un ancien fait divers destiné à illustrer ce péché capital qu'est la luxure, dans le cadre d'une série de la rubrique "Grand angle".)
Une jeune femme d'une trentaine d'années, en costume de soubrette, est découverte morte et portant des traces de strangulations au rez-de-chaussée d'une location transformée en donjon.
On me rapporte qu'une soumise (épanouie jusqu'à l'hystérie) aux mains d'un homme marié a loué, à sa demande, un studio qu'elle a, toujours à ses frais, équipé en donjon. Mon interlocutrice doute qu'il ne s'en serve qu'avec elle.
L'enquête dénoue les fils, la jeune femme était la soumise d'un notable du coin, ainsi que de sa première concubine et soumise, plus âgée, éperdue d'amour pour lui, qui pour l'occasion, s'était faite maîtresse. Elle aurait convoqué la jeune pour une punition, raté son bondage, laissé la victime seule comme cela se fait fréquemment et retrouvé 10 mn plus tard la soubrette toute bleue. On parle de jalousie. Homicide involontaire.
Combien de maîtres envoient leur soumise à la recherche de chair fraîche, la number one se découvrant pour l'occasion des nouvelles pulsions, tourmentant de conserve avec son maître la nouvelle venue. Évidemment, tout se passe bien, nulle jalousie. Juste la première qui se bourre de Nutella (par exemple, tout le monde ne tue pas). Ou la seconde, quand elle n'est pas décérébrée, qui tire sa révérence.
L'avocat a déclaré, à propos de sa cliente, coupable mais victime "Ces relations triangulaires étaient perverses, néfastes, très sinistrogènes."
Une annonce de couple, copiée/collée à la volée : "Recherche - En Particulier une femme soumise et masochiste, pour relation suivie et privilégiée à trois." Ou encore "Lui : dom exclusivement, 1m.80, 70 kg - Elle : soumise (ou domina avec jeune femme ou couple) 1m.70, 60 kg."
Les habitués parisiens de leurs jeux sont venus à la barre. Esclaves et maîtres. Lunettes de soleillisés, perruqués, enfoulardisés, casquettés, un peu comme les témoins chez Delarue. À la fin des débats, l'entrepreneur du cru, tandis que son amante risquait la prison, a entraîné ses amis mémètres ou mémères démasqués. "Allez, au bistrot, je vous paye un pot !"
Une jeune femme raconte sa sinistre histoire sur son blog. Elle a rencontré un homme, s'est donnée à lui comme dans une chanson des années 80, le fist s'est fini dans le sang, il ne maîtrisait rien, sous l'emprise de l'alcool. On serait tenté de lui dire que si elle avait pris le soin de lire le blog de son partenaire (qui aujourd'hui joue les agneaux voués à la vindicte par des vilains méchants ligués contre lui, si imaginatif, si beau, si intelligent, si supérieur à tous ses contempteurs...), elle aurait pu entre les lignes deviner la mythomanie, la haine de l'autre et de soi, la psychopathie... (mais de la même manière que les aigreurs d'une divorcée de président, les propos post love-story sont toujours à prendre avec des pincettes).
Tout ça pour pas grand-chose, juste pour le sourire que j'ai eu en imaginant quelques Dafs, Stephen, Marquis, ici photographiés en pantalons de cuir, ventre rentré et sous leur meilleur profil, là en lunettes Emmanuelle Kahn, perruque de poupée Corolle, parlant dans leur barbe pour dire que non, monsieur le juge, tout cela était badin et soft, pensez, juste des petites innocences entre amis, Sade kissa... Si cela se trouve, c'est un de ceux-là lui un jour m'a abordée par un "bonjour chienne".
(Calypso semblant mal recevoir ce texte qui ne lui est pas essentiellement consacré - voir les commentaires, je viens de retirer le lien vers son blog.)samedi 12 janvier 2008 / 24 grains de sel
JE pensais avoir tout lu en parcourant ici et là des contrats de soumission, qui sans notaire, mais avec signature sanguine, mais pas loin, se donnent sans concessions, mais à ses (celles du maître qui s'écrit avec une majuscule, comme dieu quand on suit les bonnes règles de la typo, ou le Roy, du temps où...) conditions. Après tout, chacun est libre de contracter, et libre de penser qu'il peut renoncer à la liberté, aussi morbide cette pensée soit-elle (si je me base sur l'alternative свобода или смерть, la liberté ou la mort).
De l'homme, de l'amant, comme patron tout puissant. Droit de cuissage, droit de servage. Et le sevrage comme licenciement sec. C'est peut-être cela le maître. Je digresse. Je voulais aller ailleurs aujourd'hui, même si, dans le fond, il s'agit toujours de la même chose.
Comme si, or donc, le contrat d'opérette ne suffisait pas, qu'un tatouage aux armes de la maison, voire un branding pareillement constitué, n'étaient pas encore assez explicites pour prouver son appartenance, des petits malins ont mis en place le Slaveregister(après tout, on trouve sur la toile des cimetières de sites morts, une boîte à meuh, un blog d'authentiques rebelz (âmes sensibles s'abstenir, c'est violent) et mille autres conneries, alors pourquoi pas le registre des esclaves).
En plus du contrat et des petits Mickey en encre ou feu, les soumis(es) ont un numéro d'ordre à neuf chiffres, inscrit dans un grand livre (bonjour la symbolique) virtuel, assorti des mesures anthropométriques (souvenirs, souvenirs), celles qui comptent au royaume du BDSM, tailles de cou, de chevilles, et de poignets. En cas de litige entre nouveau et ancien propriétaires, les administrateurs de Slaveregister pourront arbitrer (penser à faire attention à ce que le soumis ou la soumise ne varie de poids) sur pièces justificatives. Lequel aura eu soin de faire imprimer ses étiquettes à code-barre, voire son mug et bien sûr, don suprême, en tatouage, sur la nuque ou au bas des reins. Je suis ton (vôtre plutôt, chez ces gens-là, on vouvoie la divinité suprême) numéro pour la vie.
(J'ai voulu en savoir un peu plus sur les animateurs de cette fumisterie fasciste. À l'origine de TSR, House of Tanos, tenu par un gars bien allumé qui ne kiffe rien tant que les prisons et l'esclavage, le vrai.)
Alors que pendant sa campagne électorale, l'actuel amant de Carla Bruni, avait déclaré "L'homme n'est pas une marchandise comme les autres", ce qui supposait qu'il était une marchandise, particulière certes, mais marchandise bel et bien, ce genre de site prend tout son sel.
Je dis site, façon de parler, ce qui me brutalise et que je fustige, c'est l'esprit qui lui est assorti. Des hommes et des femmes qui se reconnaissent comme une marchandise, ou comme le propriétaire d'une marchandise. Un BDSM, qui prétend à grands cris de ouistitis se situer du côté libertaire (qu'il appelle en abusant à tout bout de champ du terme transgression), alors qu'il traîne ses guêtres douteuses du côté le plus libéral qui soit. SirStephen/Parisot, même combat. Maître/MEDEF, même marigot. Dresscode dans l’entreprise et à la maison.
C'est pour cela que je le fuis, ce BDSM, que je ne m'y retrouve pas (d'autant qu'en autodidacte de la chose, je me suis construite sans dogme, avec des bribes de littérature et une tonne de fantasmes que je croyais personnels, et qui heureusement, ne l'étaient pas). Je ne cherche ni à choquer le bourgeois, ni à abdiquer mon humanité. Je ne suis pas de la chair à code-barre. Si je suis un objet, c'est pour mieux redevenir sujet. Et c'est parce que je suis un sujet que je peux m'offrir le luxe, ô combien reposant, de me laisser réifier.
Mon BDSM, est-il encore besoin de l’affirmer, c'est la sensualité, l'érotisme, le jeu. Rien d'autre. Pas de théorie, juste des envies.
(Le code-barre, on peut aussi l'avoir dans la tête, et là non plus, je n'en ai pas.)
(Pour éviter le point Godwin, je n'ai pas disserté sur ce que m'évoquait un numéro tatoué sur la peau.)
dimanche 6 janvier 2008 / 8 grains de sel
J'AI évidemment beaucoup ri à ce lien donné par Maïa Mazaurette, qui a quitté sexe, love et gaudriole pour son sexblog à elle, Sexactu. (Dans la série, Agnès Giard aussi à le sien, les 400 culs, deux saines lectures, ces deux dames ayant de la plume.)
Quand bien même le berger s'est empressé de répondre à la bergère, je me demande depuis que j'ai lu les 40 manières de foirer sa rencontre (au sens biblique, évidemment) si certains parmi toutes les sortes d'hommes qui fréquentent les sites bdsm de rencontre, n'y viennent pas uniquement pour pouvoir se comporter comme des pignoufs au pieu. Comme pour ma part, si je n'avais pas été maso, j'aurais certainement fait la soumise uniquement pour jouir de mon extrême passivité et me reposer de toutes ces années de luttes féministes où le corollaire supposait le soir, après la manif, de prendre le dessus et s'agiter comme des diablesses au risque de se ruiner les seins et de se péter les ligaments croisés uniquement pour que l'homme puisse à son tour faire la fille et être à la fois le guerrier et le gisant. Donc je ne donne de leçons à personne, j'aime les metteurs en scène et les marionnettistes, et je ne suis capable d'imagination que si l'autre en a aussi.
Combien se sont glissés parmi les dominants exclusivement pour être renarcissisés (tu la sens comme elle est grosse) ; baiser avec des chaussettes ; pouvoir traiter une femme de salope et de cochonne (en effet, pour les accueillir, il faut au moins cela) ; forcer leur sexe dans sa gorge sans égards ; sodomiser comme si c'était une pratique illégale ; refuser le port du préservatif... ?
Ce n'est évidemment pas une généralisation, mais je suis parfois posée la question devant l'incapacité de certains à créer le désir, ou à même envisager de devoir le faire, associée à leur maniement sans art des lanières ; l'envie d'une soumise clé en main, mets ta main sur mes couilles ; l'impossibilité de trouver un clitoris même avec une boussole, et donc de triturer ce qui leur tombe sous les gros doigts gourds, ça te fait mal, mais tu aimes ça hein, dis le que tu aimes ça...
Et s'ils n'étaient que des Zemmour en quête de soulier à leur petit pied ? Après le Prince cherchant le peton à la taille de la pantoufle de vair, voici les machos tristes à la poursuite de leur fourreau.
Tout ça n'est pas bien grave, mais comme vient de me dire un vieil ami, et en ces temps de mère nouelle, je mersifle.
mardi 25 décembre 2007 / 9 grains de sel
Comme je l'avais envisagé, j'ai changé mon annonce sur sensationsm, brute de décoffrage mais toutefois claire il me semble.
J'ai donc viré mon
Masochiante en quête d'un dominamant, souminante ou soumuse tendance ni dieu ni maître plus que soumise, je rêve d'un esprit frappeur, incarné toutefois dans une chair vigoureuse.
Bagués, mariés, pacsés, collés, passez votre chemin, je suis une femme libre pour un homme libre. Et je cherche une relation, pas des prestations. Pour les séances, j'ai le cinéma !
entre temps amendé d'un
Quête mise entre parenthèses, en pause pour cause de dominamant comblant, mais il reste les discussions avec ceux que ça ne rebute pas d'emblée et la petite bande sympathique rencontrée ici.
Quant aux "maîtres" autoproclamés et ainsi pseudonymisés - valable pour les marquis, les stephen, les DAF et consorts, passez votre chemin, rien que le mot m'écorche les yeux.
pour un primesautier et presque libertin
Femme masochiante éventuellement souminante cherche intellectuel dominateur muni d'un cerveau en état de marche non point pour jouer au bdsm, j'ai l'homme qu'il me faut pour cela, mais pour causer bdsm. Fantasmeuse, pensez-vous ? Oui, aussi. Évidemment.. Comme tout le monde, j'espère. Parce que pour nourrir ma chair et mes désirs, j'ai besoin des mots des maux. Dominamant (aka mon homme) est un taiseux. Et moi, j'ai la pépie. Peut-être que vous aussi. J'ai envie de parler d'images, de libertinages, de choses pas sages, pour comprendre, pour relancer les petits rouages de l'imagination.
J'omettais, tête en l'air que je suis, les restrictions d'usage, genre goliots, nabots du bulbe, UMP, épilés et mémètres, allez voir ailleurs siouplaît.
Du coup, je goûte de nouveau au plaisir d'être assaillie de toutes parts, je me sens très star. Si certains, la majorité, sont des gens de bonne compagnie, dotés d'un cerveau dont les neurones n'ont pas planté, d'une langue alerte et de sentiments délicats, je retrouve ces abordages abrupts que j'adore et qui correspondent tout à fait à ma demande.
salope, posite e tenu
J'imagine que le monsieur est gaucher, et qu'au mot conversation, il a déjà expédié sa main gauche sous le bureau et tandis qu'il se débraguette, il ne tape plus que de la main droite.
suis pervers, très vicieux, sans tabous...
Un coup d'oeil au pseudonyme du quidam, je vous le donne en mille, il y a un gros morceau de marquis dedans (c'est bien, il y a des choses qui ne changent pas, lonlère lonla).
Ma théorie selon laquelle beaucoup de tchatteurs sont en mode écriture seule, ce que mon ordinateur interprète ainsi -w--w--w- (222 vl'à le mémètre trop feignant pour lire), se confirme. Pour les mettre en rw-rw-rw- (lecture et écriture, pour les droits d'exécution, dits x - si, si - ce n'est en aucun cas à l'ordre du jour), il faudrait chmoder. Mais je ne sais pas chmoder les gens. Déjà, la dernière fois que j'ai fait un chmod 666, je n'ai même plus pu ouvrir un fichier texte, toutes mes autorisations avaient disparu, j'ai eu beau clavioter comme une damnée, en braillant que merdalors nomého, j'ai tous les droits sur cet ordi, je l'ai payé avec mes sous, il a fallu faire appel à un vrai geek qui m'a remis tout en place en quelques clics.
Donc si un barbu mangeur de pizza froide et baptisé à la Guinness tiède sait comment chmoder un dom, qu'il n'hésite pas à me contacter. Le meilleur accueil lui sera réservé.
mardi 27 février 2007 / 13 grains de sel
Il n'aime pas faire rouler les dés, le hasard l'indispose, il dit. Alors, je fais semblant de le croire. Pourtant, c'est drôle, les dés, ça s'additionne, se multiplie, se juxtapose, ça désigne un instrument, ça définit le nombre des coups, ça peut même indiquer leur force, comme le vent, comme les tremblements de terre. On peut tricher aux dés, les coups trichés sont les meilleurs, ils comptent double. Il existe toute sorte de dés plus extravagants les uns que les autres, avec très peu de faces ou au contraire une vingtaine, dans les magasins de jeux de rôles. Ils ont des ravissantes couleurs ambrées, veinées, nacrées. Les vendeurs me regardent d'un air amusé piocher çà et là pour les assortir.
Mais bon, exit les dés, à moins de s'en servir pour apprendre à jongler. Jongleur de dés à l'heure du thé chez Alice, une idée, comme ça.
Alors, j'ai cherché dans un improbable grenier de grand-mère, une boîte à couture, un panier à tricot. J'ai prélevé tous les brins de laine que j'ai pu trouver. Comme pour les dés, j'ai joué des couleurs et des nuances et des matières. Je les ai chacun coupés un deux morceaux inégaux. Le plus petit pour entourer, faveur à saveur de cadeau, qui la cravache, qui le paddle, qui le martinet. Le plus long pour cercler une fesse, enserrer un sein, marquer le haut du dos, trancher une cuisse, signaler un pubis. Mon corps comme une zone militarisée, des collines à prendre, des terres à marquer au fanion de l'envahisseur, un pied à prendre. Il ne lui restait plus, loin de tout hasard (cette part m'appartenant, puisque je prenais les brins au petit bonheur la chance), à refaire les paires, cravacher un sein, fouetter un dos, se jouer d'un sexe avec une tawse.
Dans mes cris, mes larmes, mes supplications, il n'y avait en effet pas de hasard.
dimanche 25 février 2007 / Un grain de sel
Eurêka ! Je l'ai trouvé ! Tadam ! Mieux, il est arrivé à moi, sur le coup de midi, que je n'ai pas cherché à quatorze heures. Il est made un USA. Je suis à lui. Il est à moi. J'ai même le code barre...
Désolée, je sors.
vendredi 29 décembre 2006 / 4 grains de sel
Hier, c'était la journée consacrée à la maladie d'Alzheimer, pour qu'on pense 24 heures à ceux qui oublient. Alors, avant-hier, je me suis blogué un petit pense pas bête musical, et aujourd'hui, je reviens sur de drôles d'habitudes blogueuses, façon trou de mémoire.
Soit deux mémètres et une soumise. Qui n'ont pas de lien particulier entre eux, je ne sais pas s'ils se connaissent (la suite prouvera qu'ils auraient peut-être intérêt à faire affaires entre eux, leur rapport aux traces étant très complémentaire). Pour préserver leur anonymat, les noms des protagonistes ont été changés. Je n'ai que trois exemples, ne fréquentant pas assez la blogobulle pour lister de manière exhaustive les comportements des uns et des autres, mais je pense que ces trois-là sont représentatifs.
Les deux hommes, Angedevin et ManantNoir, pratiquent une forme de révisionnisme,
pas celle du passé table rase pour mieux construire mais celle bien
stalinienne des déchus effacés de la photo. Ils sont amoureux,
ou accouplés en tous cas, et se disant amoureux. Leurs blogues deviennent
le temps de la liaison une carte du torride et du mordant, tout entier dédié à leur
soumise (c'est à dire à eux, elle n'est qu'on objet transitionnel).
Laquelle est évidemment ce qui se fait de mieux, de plus beau, de plus
chien, de plus souple. Et puis comme les histoires d'amour finissent mal en
général, un jour vient la rupture. Parfois, l'un ou l'autre vient
encore nourrir son espace de ses larmes et regrets, d'appels à Pomponette
pour qu'elle revienne. Et puis le deuil fait, disparaît soudain du blogue
toute trace de l'ancienne aimée et malmenée. Comme si elle n'avait
jamais existé. Elle a fait pschitt, comme dirait notre président
plébiscité.
De la même manière qu'on déchire des lettres et des photos
devant sa cheminée ou son cendrier, entre une boîte de kleenex,
un tube de Lexomil, une serpillière et une bouteille d'alcool fort (le
tout ou en partie, ou juste la colère, la rage, la haine), ce qui reste
du domaine privé, les bits sont éradiqués, ça va
plus vite à virer qu'à édifier. Le visiteur se pointe
un soir ou un matin pour trouver toile blanche.
La bloguerie reprendra, au même endroit ou ailleurs (l'avantage des skyblogs
et assimilés, c'est qu'on en ouvre aussi facilement que si c'était
une boîte de sardines, deux doigts et un mouvement de poignet suffisent,
plus simple qu'une branlette), lorsqu'il y aura de nouveau une femme dans le
paysage.
Ce qui laisse penser que certains aimeraient effacer de leur mémoire
comme ils gomment d'un clic de souris les traces exhibées de leur passé arrogant
et la honte de ne plus être "à la hauteur". Je te raye,
non pas de ma mémoire, mais de l'exposition. Nous n'existe plus, je
est de retour. Et je, c'est peu. Comme quoi, l'adage à raison, sans
soumise, le mémètre n'existe pas. Quand elle a servi et n'assure
plus le SAV, aux oubli...ettes ! Le roi est nu et flacide, et il n'aime se
montrer qu'en cuir, la flamberge au vent.
Neptuuna, elle, est une soumise. A la manière de la mer dont elle porte
le nom du dieu, elle est surtout soumise à des flux et reflux. Vagabonde
menstruelle, elle cherche son maître comme le marteau. Elle s'en rend
marteau d'ailleurs. Parfois elle en trouve un. Elle lui dédie poèmes,
séances de webcams, textes mal ponctués et rêves mouillés.
Tout ce qui est liquide en elle s'enflamme. C'est lui, le bon, le majuscule,
le capital, le cardinal. Le lecteur met parfois du temps à comprendre
que le monsieur en question n'est parfois qu'une ombre nyctalope qui hulule
sur la toile, quand les enfants et leur mère dorment, ou qui noie sa
solitude et son Weltschmerz sur la messagerie instantanée de la première
poire qui passe. Neptuuna retombera vite d'aussi haut qu'elle est montée,
pauvre soufflé que les gifles morales qu'elle reçoit font peine à lire
(sincèrement). Et puis quinze jours plus tard (ou 2 mois, ou 3 heures), à se
demander s'il n'y a pas eu de copié/collé dans le processus,
la dame a rencontré le seul, le vrai, l'intégral, le définitif.
Da capo.
Et depuis des années, je ne peux que l'imaginer tristement comme un
hamster dans sa roue, parcourant le même chemin, mais heureusement dotée
d'une mémoire de poisson rouge, ce qui lui fait dire à chaque
tour "oh, chic, une mangeoire !". Et au contraire des deux lascars
ci-dessus, elle n'efface rien, garde tout, compilation d'échecs compulsifs,
répétition sisyphienne et douloureuse de l'échec comme
une fin en soi, comme l'ultime meurtrissure.
Moi aussi, j'ai jeté des cadeaux, cessé de fréquenter des restaurants, évité certains lieux, noyé des petits mots. Je suis seule à le savoir. Depuis que je narcissise à électrons ouverts, sans accorder plus de valeur à ce blog qu'il n'en mérite, ni moins non plus, je n'ai pas changé une virgule (éventuellement rajouté une espace avec certaines), un iota. Je ne sais pas où va ma vie, ma relation, ma plume et ce petit caillou dans le village global. Un jour, comme une épave, il dérivera peut-être tout seul, abandonné. Parce que ça prend du temps, de l'énergie, de l'imagination, des émotions. Mais jamais parce que je renierai quoi que ce soit de mes actes, pensées, rêves.
vendredi 22 septembre 2006 / 7 grains de sel
Comme disait un copain, si j'étais plus souple, je me les mordrais. Je n'arrive même pas à en rire. Cette image n'est pas un gag, c'est une invitation d'une rare vulgarité pour une vente de produits pour clebs et minous. Des produits qui s'appellent, d'où sans doute la photo, Alter Ego. Tu quoque mi cani.
Or donc, on en revient aux chiennes. On en revient toujours aux chiennes, faut croire. Puisque c'est ainsi que mémètres et dominas aiment parfois appeler leur soumis(e). Qui sont chiennes (lubriques, forcément lubriques) quel que soit le sexe de départ. Chien doit encore être trop noble (le machisme, où ça va se nicher tout de même) et couillu. En voyant cette photo, je sais pourquoi je n'aime pas l'idée de chienne, d'être chienne (encore une fois, chacun fait ce qu'il veut de son collier, et moi je dis ce que je veux, je ne dicte pas, j'explore). Au nom de l'obéissance et de l'appartenance, elles abandonnent toute dignité. C'est leur pied, enfin leur patte, ok. Mais pas ma came.
Aparté. Avoir honte, c'est différent, ce peut être sexy même. En fantasme en ce qui me concerne, je ne suis pas prête de sauter le pas. Mais hier, en cherchant je ne sais quoi sur Google, une référence, la couverture d'un livre de Mac Orlan quand il signait Sadie Blackness, je me retrouve sur Doctissimo, rayon fantasmes, open space fessée. Un homme racontait comment il aurait aimé être fessé en public, devant des joueurs de l'équipe adverse, et devant des femmes. Je mourrais plutôt que de subir pareille honte. Cette histoire m'a excitée. Si dominamant avait été là et mon rhume ailleurs, je vous raconte pas le festival. Je n'en aurais pas fait ouah ouah pour autant (manger sur le sol dans une gamelle m'indiffère, me déplaît, me rase, mais ne me fait pas honte). Fin de l'aparté.
Ailleurs, hors du cadre sexe et consensuel (heu, baiser sa chienne, c'est de la zoophilie ou pas ?), un centième de l'humanité en traite 80% pire que des chiens. Pas même de doggy bag, juste des coups de pieds au train, du mépris, de l'arrogance, des ordres, des crachats.
Autre aparté. Etre animale, c'est aussi différent. C'est ce que je recherche. Que je trouve parfois, comme un moment de grâce. Une sauvagerie venue du plus profond, au delà du laché prise, au delà de la quête du plaisir. Une perte temporaire de l'être social, du langage articulé et de la pensée structurée. Un ailleurs de tempête et de feu, un tapis volant de sensations. Toujours pas de chienne à l'horizon. Juste un moi reptilien, comme le cerveau du même nom, qui sort de la caverne. Fin de l'autre aparté.
Peut-être d'ailleurs que ces oppresseurs ont un carlin ou un bouledogue, qu'ils accessoirisent de petits cirés écossais ou de manteaux en cashmere quatre fils. À qui ils offrent thalasso, griffes de couleur, pâtées de lusque. Au moins, ceux-là ne seront pas abandonnés (ce n'est plus un animal de compagnie, c'est du foncier), et n'ouvriront pas de blogs pour narrer leur errance en collier desserré. Et leurs femmes ont des perles trois rangs. Et eux portent le noeud pap' parce qu'ils trouvent que ça fait classe.
lundi 5 juin 2006 / 5 grains de sel
Aujourd'hui, Libération consacre son portrait de dernière de couverture au citoyen Patrick Lesage, mieux connu des milieux sm sous le sobriquet de Maître Patrick.
Il aurait continué à fouetter dans sa cave bien aménagée, avec vue sur barreaux, personne ne se serait déplacé pour lui tendre un micro et saisir sa bobine (qu'il masque soigneusement sur sa page perso). Mais le gars Patrick sort un livre (avaient-ils raison, ceux qui disaient que le site n'avait été mis en place, que pour promouvoir un livre à venir, à moins que le site passé depuis en allo pass ne soit une sorte d'extention promotionnelle du livre) où il raconte (d'autres rumeurs le disent incapable d'écrire seul un livre, même une lettre...) comment il a fait subir les derniers outrages aux plus riches et belles femmes de Paris, déposées chez lui par leur mari ou amant. Je reviendrai, si j'ai le courage de lire la chose, sur ce Journal d'un maître (chez Flammarion).
Je ne connais pas Patoche, ni aucun Maître d'ailleurs. Son site, du temps où il était gratuit, donnait particulièrement envie d'aller voir ailleurs s'il n'y était pas.
J'ai donc fait la connaissance de la (mettre ici des rires enregistrés) figure emblématique du sm qui se prend au sérieux via cet article (que l'on peut lire encore pendant un temps limité sur le site du quotidien). Il en ressort que Monsieur Lesage s'est fait tout seul, ou tout comme, même s'il est ingénieur, il n'a pas oublié que ses parens étaient de modestes commerçants malouins, il n'a pas la distinction des sévères mais justes british qui habillent leur minceur sèche dans un tweed de bonne facture. Une ressemblance sidérante avec le maître disparu d'une soumise nommée Gladys a fait son destin. Elle lui a tout appris, et maintenant, rentier, l'immobilier, ça paye, il attend à la porte du donjon que la femelle tremblante toque à l'huis.
Bon.
Pêle-même, j'ai encore appris que pour lui, il était important qu'un homme ait "des couilles" (tu l'as dit, coco, c'est là que tout se passe, le cerveau, l'âme et la niaque), il jubilait à soumettre des "intellectuelles" (le pire péché chez les fendues, il faut croire, elles pensent maintenant... . À défaut de voir ce que les riches ont dans le ventre, il regarde ce que les rupines ont dans le con. Dans le monde où il vit, celui des dominateurs trade mark, il est essentiel de rafler "la plus belle, la plus folle, la plus obéissante". Il est de droite, il ne baise pas celles qu'il frappe. Sur son site, déjà, il disait que les femmes qu'il dressaient étaient belles sans exception. Et au rayon littérature, il citait les livres de Vanessa Duriès (de chez Le lien), Salomé (de la petite entreprise Salomé et Mastermind) et une autre soumise confessée dans l'édition, qui tous parlent de ... lui.
A la louche, j'en déduis que le bonhomme est un sacré revanchard, un inculte qui soumet des femmes mille fois plus intelligentes que lui, un pas séduisant qui emballe (dans du plastique bien sûr) les plus jolies. Finalement, on a du bol qu'il ait croisé Gladys, sinon, dieu sait comment il aurait fini.
En tous cas, ce n'est pas mon sm, ça, c'est tout ce que je déteste dans ce monde, du show-off au refus de la sexualité, de l'ego démesuré à la vengeance. Ca tombe bien, je ne suis pas fille de golfeur, les machos me font vomir, et j'adore me faire baiser par celui qui me fouette et dans les bras de qui je dors.
lundi 3 octobre 2005 / 10 grains de sel
Les trios, je n'en connais pas. Ou de loin, par ouï dire, par lu vu. Je lis, j'entends ici et là que certains vivent un quasi-nirvana, et que tout ça est tellement plus fort à trois qu'à deux. L'homme est le plus heureux de tous, et la complicité entre les deux femmes est magique. Certaines s'appellent même soeurs. Deux soeurs qui couchent ensemble et avec le même homme, oncle Sigmund, parle-moi du symbolique.
Mon enthousiasme est malheureusement un peu tempéré, parce que
le seul trio constitué que j'ai connu, un couple à quoi s'était
rajoutée une collègue de bureau de madame, accessoirisée
d'un minot qui avait des difficultés d'expression, ne vivait que par le
discours tonitruant de l'homme, auto décrété lesbien en
chef et ravi d'avoir initié cette combinaison idyllique et parfaite, où il
trônait comme un coq en pâte. Peu d'années plus tard, l'épouse
légitime quittait le nid, et se jetait, d'un pont, dans la Seine. Les
larmes épongées, la première concubine est passée
au rang d'épouse et aucune tierce personne n'a rejoint le couple. Ce qui
n'a pas valeur d'exemple, juste d'anecdote. Et depuis, chez moi, ça fait
filtre. Un homme et deux femmes, je vois le corps noyé gonflé cyanosé de
S.
Les trios dans le monde bdsm sont légions, quasi tradition (c'est quelle
page dans O déjà ?). Furieuse de petites annonces, j'écume,
comme on va visiter un supermarché dès qu'on arrive dans un pays étranger,
la socio au ras du trottoir, les p.a. sur les sites de chat et de rencontres
BDSM (je retrouve d'ailleurs les mêmes partout, certains fainéants,
non, je ne donnerai pas de nom, passant d'un site à l'autre en y allant
du bon copier/coller des familles). J'y vois des couples frais émoulus, le ciment
pas sec, qui viennent à peine de se trouver et pas encore de se découvrir,
en chercher une troisième, quête urgente
souvent ainsi explicitée "pour le grand côté bi de madame".
Je me demande si, à l'image de mon trio, les dames en questions avaient
un côté (même micro) bi avant de rencontrer celui qui avait
follement envie de voir deux garces se gougnotter, et si cela pouvait se faire
sous son fouet, alors encore mieux, double bonus et extra ball. D'autres fois,
c'est la soumise qui aurait envie de s'exercer à la domination (pour faire
comme papa ?), donc de la même manière qu'on adopte un chat pour
désennuyer son chien, ou des poissons rouges pour amuser son chat, le
maître dans sa grande mansuétude offre une soumise à sa soumise.
L'idée étant que bien sûr, les deux cochonnes sauront s'occuper
consciencieusement du verrat (par exemple l'une sert de repose-pieds et l'autre
un cocktail avec un petit parasol dedans, une certaine idée du bonheur
et d'IKEA réunis).
On assistera éventuellement à un très signifiant glissement
sémantique. La première concubine, ou l'épouse, est l'esclave.
Titre honorifique. Elle mange assise et on lui fait l'amour. La concubine en
second, il ne s'agit pas de froisser les sentiments de la plus ancienne, est
la chienne (passés quarante ans, les couples ainsi constitués
cherchent une "jeune chienne"). Qui bouffe dans la gamelle et se
prend un gode dans le cul les jours fastes, mais pas de boules Quiès
dans les oreilles quand les patrons escaladent bruyamment l'escalier qui mène
au 7ème ciel. Cette option séduira ceux que la version sœusœur
et l'inceste latent ne tente pas.
La dernière venue tiendra son rang comme dans toute entité polygame,
trois pas derrière, 2ème classe, partira en vacances avec le
Club Med ou Framtours, et s'en retournera, du foutre encore entre les dents,
dormir chez elle.
Nos nanomaîtres envoient souvent leur soumise chercher la nouvelle proie.
Certaines dès lors prennent leurs cliques, leur laissent les claques,
et claquent la lourde. Le nanomaître ira s'en chercher une toute neuve
tout seul, faut trimer bonhomme, avec qui il réitérera, mot pour
mot, geste pour geste ce qu'il a fait et ce qu'il n'a pas eu le temps de faire
avec la précédente. Da capo. On finira bien par se retrouver à la
coda.
Un jour, une soumise A qui flairait l'embrouille chez son cher et dur, prend
un pseudo B de secours et d'observation. Ca ne traîne pas, elle se fait accoster
par une naïve
novice C qui lui transmet les désirs d'extension du domaine de la domination
de son propriétaire. Lequel est par ailleurs celui de soumise
A, qui se pensait la seule, et qui a eu le nez creux en empruntant un pseudo
B.
De cette géométrie, triangle équilatéral ou isocèle,
de cette algèbre, quand ça pousse à l'exponentielle avec
constitution de haras, je ne sais que penser. Est-ce désiré à 100%
? Est-ce de peur de tout perdre ? (Le coup du "elle ou moi", c'est
comme rouge ou noir, pile ou face, ou pair et impair, tu as 50% de chances
de rafler le tapis, et autant d'y laisser ta chemise.) Est-ce une manière
d'échapper à l'aspect pathétiquement petit-bourgeois de
l'adultère pour prétendre arpenter le terrain de la transgression
dans le train triolisme. Pourquoi en tous cas tant de précipitation à en
chercher une troisième ? L'homme (et on a vu dans le texte précédent
et dans les commentaires que lorsqu'il est dans une frange dite sm, la compilation
de partenaires lui est facile) veut-il coûte que coûte collectionner
? La femme nous fait-elle une variation du syndrome de Stockholm, il a tout
bon mon bourreau ? La femme, soumise ou maso, permet-elle mieux qu'une légitime
vanille, cette surenchère ? En tous cas, le sm, plus encore que le libertinage
(dans son acception la plus moderne et la plus triviale, plus proche de la
boîte à touze que de Casanova aux plombs), ne saurait-il se conjuguer
que pluriel, pour éviter un attachement qui s'avérerait catastrophique.
Nous avons toutes, tous, connu des soumises détruites par une rupture.
Le lien (ni maire ni abbé, vous avez raison, Absolue si vous me permettez
ce diminutif raccourci) est tellement plus fort dans un rapport sm, bdsm, D/s,
quelque soit la graphie et la nuance, qu'on perd plus de plumes - parce qu'on
donne plus de panache ? - quand on largue ou est larguée. Alors, qui
sait si les hommes, plus pragmatiques, plus animalement polygames au sens où l'homme
peut engrosser cinq femmes en même temps, tandis qu'au contraire des
chattes, une femme, même chienne, ne saurait porter les fruits de cinq
saillies, ne se prémunissent pas de la perte d'une possible aimée
en diluant leur affection (oeufs, paniers, tout ça...).
Maintenant, je serais eux (ce qu'avec bonheur je ne suis pas), je me méfierais.
Parce que deux femmes, bien unies, le jour où elles décident
de lui démonter la tête, maître, dom, marquis, DAF ou Sévère, ça
risque de ventiler façon puzzle.
Selon les personnalités, les sentiments se placent quelque part sur la portée. Encore heureux.
(Pour les mal comprenants qui confondent opinion et jugement, questionnement et sentence, je n'ai aucune religion en la matière, bien au contraire, mes aventures avec P(an) et P(an) en sont la preuve. À cela près que nous ne cherchons pas de grand appartement bien insonorisé avec poutres apparentes et sans vis à vis, que P(an) accepte de ne faire que passer, pour le plaisir, tandis que P(an) trouve son grain à moudre dans mon fantasme.)
mardi 20 septembre 2005 / 3 grains de sel
Avez-vous remarqué, sur les tchattes bdsm et autres meet me roughly, que dès qu'une femme a trouvé un partenaire, sans préjuger du temps de cette alliance, elle modifie son annonce, la désactive, annonce la couleur, se met en pause, prévient son monde (ce qui, je le dis d'expérience, et même en rouge et en gras n'est pas toujours compris de dom en mode écriture seule, il faut croire) ? Tandis que l'homme (l'autre moitié du pacte sus-cité) ne bouge pas un iota d'icelle (ce qui ne signifie pas fatalement qu'il considère la relation comme nulle et non avenue et qu'il cherche s'il ne pourrait pas trouver mieux pour le même prix, mais on peut se demander).
Oui, je sais, il y a des exceptions, mais cette pseudo généralité m'a été confirmée par l'administrateur d'un site, lequel passe une bonne partie de son temps à valider les annonces.
dimanche 18 septembre 2005 / 3 grains de sel
Un jour, dans un "salon" où ça discutait sm, une animatrice m'a reproché de m'attacher trop à l'orthographe. Comment le savait-elle ? Mystère (non, pas mystère, boule de gomme, soit elle lisait les échanges entre abonnés, soit des hommes s'étaient plaints de mes remarques les priant d'essayer de s'exprimer dans un français intelligible). Mais elle avait raison, un minimum d'orthodoxie en la matière m'est indispensable.
Les maîtres autoproclamés, on le sait, sont une de mes cibles favorites. Quand ces derniers, ainsi que leurs versions femelles, dominas, enchaînent les perles, de maso je deviens sado, et j'épingle avec un plaisir mesquin leurs participes passés désaccordés et autres diphtongues en déliquescence. Parfois, pourtant, ces fôtes sont hilarantes, et détournent totalement le propos. Y a du lapsus dans l'air. Florilège. |
Je suis sans tabou et avec un brun de perversité.
(Comme quoi il n'y a pas que les blondes, y a aussi les blonds.)
Plus que de simples moments je demande une réelle implacation de la soumise pour de longs moments d obéissance et de soumission.
(Voilà ce qu'on appelle un homme implacable.)
ma recherche est assée diversifiée mais elle ira en priorité a une femme soumise peu importe l'age ou le physique
(Magré l'effort louable d'accorder les participes mêmes là où il n'y en a pas, cette maîtresse retournera à l'école fissa.)
j'ai envie de vous faire jouir avec ma langue et mes 22cm je réve de métre ma téte entre tes cuisse et vous léchee ta jolie chatte jusque aton miéle coule sure ma langue jadort ca et tois ca te plait
(C'est un cadavre exquis, où je ne m'y connais pas, ils s'y sont mis à plusieurs là, ce n'est pas possible autrement.)
je suis un soumi qui aime se feminise recherche maitresse ... vous ne serez pas dessus si vous me prener a votre service ...
(Quand la maîtresse citée plus haut aura décroché son certif, elle pourra s'occuper de faire apprendre le Grévisse à ce jeune homme, si elle arrive à prendre le dessus, bien sûr.)
tu aime les mark sur les fésses et les cuisses ?
(Non seulement on est passé à l'euro, mais je ne fais pas payer...)
jeudi 8 septembre 2005 / 10 grains de sel
Mon chat, parfois, sort de son sommeil, pour aller regarder les oiseaux qui bectent et piaillent à deux mètres de lui.
Après une longue introspection, il agite la mâchoire inférieure comme si elle était une moitié de castagnettes tout en émettant ce qu'un malentendant pourrait interpréter comme un feulement mais qui doit, en vérité, être un gémissement d'impuissance.
Les oiseaux, encore plus nombreux que tout à l'heure, continuent de se graisser la panse. Même pas peur.
Le chat, dans l'oeil de qui passe un ils sont trop verts et bons pour des goujats, retourne à sa sieste de marmotte, épuisé par sa tension, son attention et son cri de guerre.
Sur les chats (tchattes) bdsm, il y a des maîtres, des stephen, des dom, des sir, des marquis, des Donatien, des DAF, des qui cumulent genre maître stephen ou domDAF, qui de leur bureau ou sur leurs genoux, lancent des "physique, tabous, présente-toi" aux soumises qui musent.
Ils caracolent du clavier, se poussent du col du bout des doigts, s'inventent une anima.
Au contraire des oiseaux, les "soumises" ainsi interpellées y croient (ou font-elles semblant ?).
Et le Sade de bazar d'éteindre son écran et d'aller voir son chef de service ou sa femme qui vient de servir le dîner. La projection est terminée.
J'ai oublié de préciser... mon chat est castré.
dimanche 14 août 2005 / 7 grains de sel
Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.
Si vous souhaitez m'écrire, il suffit d'ouvrir votre courrielleur préféré, et d'adresser le tout à b.ricabrac chez free, en france. (On a le brouilleur de robot qu'on peut, logiquement, les humains devraient décoder.)