Baille baille l'an 9
SANS regrets.
(Si Mètre Soixantedouze me lit, ceci n'est pas une incitation à jeter sa soumise usée à la poubelle.)
(La décence voulant qu'on la dépose à la déchetterie.)
jeudi 31 décembre 2009 / 3 grains de sel
SANS regrets.
(Si Mètre Soixantedouze me lit, ceci n'est pas une incitation à jeter sa soumise usée à la poubelle.)
(La décence voulant qu'on la dépose à la déchetterie.)
jeudi 31 décembre 2009 / 3 grains de sel
POINT besoin d'être notaire pour se faire appeler Maître et être gratifié d'une cravate.
À défaut de briller par son originalité, le cadeau, bien présenté, fera toujours plaisir.
mercredi 23 décembre 2009 / Rien à dire ?
CONVERSATION (à peine imaginée) au rayon équitation d'une grande surface d'articles de sports à succursales multiples (ou chez son concurrent direct)
- Bonjour, puis-je vous aider ?
- Je cherche une selle pour ma femme.
- Pour votre femme ?
- Heu pardon, je veux dire pour le cheval de ma femme.
- Quelle taille ?
- 36/38, je crois, pas plus !
vendredi 30 octobre 2009 / Un grain de sel
IL y a l'attente, celle du premier coup qui comme l'éclair va libérer l'orage et la tension. Elle noue le ventre, elle coupe les genoux, elle cloue le bec. On a l'impression que les secondes durent des heures, que l'air pèse des tonnes.
Il y a l'attente, celle du premier rendez-vous qui va briser le cyber et le virtuel. Elle rend prisonnier du calendrier, apprend à compter sur ses doigts, amène à scénariser en vain. Quand le moment se rapprochera, les secondes dureront des années, l'air sera aussi dense qu'un iceberg.
Alors, je pense à l'attente, l'autre, je m'étends, je m'étire, je ...
vendredi 7 août 2009 / 14 grains de sel
SI la terre ne tournait pas, elle pourrait ainsi, après quelques heures de pose, de pause aussi, porter sur son corps les barreaux de sa condition, subsumée au dieu Hélios (ou Surya, ou Mithra, ou Belenos, en matière de paganisme, qu'importent les noms pourvu qu'on ait la lumière). Mais l'astre, pour être un brulant bourreau, est surtout mobile et volatil. Elle ne sera soumise et encagée que le temps d'un cliché.
Et puis s'en va.
Relevée, habillée, encore chaude, elle aura en tête l'idée subtile de la contrainte invisible.
(Merci à O*** pour cette photo, et toutes les autres encore)
lundi 6 juillet 2009 / 4 grains de sel
À ce qu'il semble, pas de Maid Café à la Japan Expo de cette année (n'ayant pas le courage de me rendre à Villepinte pour faire tache au milieu des manga dolls et des otaku exceptionnellement de sortie, j'ai compulsé le programme dans tous les sens). Les Romanesques devaient avoir mieux à faire.
S'il l'on trouve des vibrations japonaises, un groupe nommé School Food Punishment, et plein de petites mignonnes en exhibition cosplay, il faudra attendre encore pour ces Maid Cafés qui font florès non seulement au Japon, mais en Asie, et en Amérique.
Les serveuses sont habillées en écolières qui se seraient déguisées en soubrettes froufroutantes comme des marquises, elles accueillent les messieurs harassés par leurs journées de travail par des "Bienvenue chez vous, mon maître" ou encore "comment s'est passée ta journée, chéri ?". Elles servent avec une soumission parfaitement codée, et fournissent quelques autres prestations aussi peu sexuelles que d'entonner un chant en karaoké ou se laisser prendre en photo souvenir.
Ici, on est dans le fantasme, un fantasme pas forcément occidental (sinon, il y aurait autant de Maid cafés que de Starbucks), l'Occident préférait les lapins de Playboy. Plus Barbie. Moins fillette. Il paraît que dans la capitale, on peut s'amuser plus avant avec du sm et des fruits à l'heure du goûter.
samedi 4 juillet 2009 / 2 grains de sel
SUR le même mode que les Martine, mais proposé par la revue elle-même, les couvertures d'UNION se customisent (un tout petit peu, on ne peut pas intervenir sur toutes les accroches).
mardi 30 juin 2009 / 2 grains de sel
MOI aussi, je suis gironde, alors viens déguster ma jouissance et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour épanouir ta grosse culture.
Et on se querellera jusqu'au bout de la nuit, je suis tellement irritante.
(Attention, O*** qui m'a transmis cette magnifique étiquette m'a également prévenue que ce château était une infâme piquette.)
jeudi 14 mai 2009 / 5 grains de sel
TANDIS que sur fessebouc, mes amis s'amusent à tous les tests & quiz qu'ils trouvent, de la liste des cinq plus belles têtes à claques du moment à la taille de leur QI, je continue sur la route des parfums qui viennent de sortir, comme si la fin des lilas et des glycines me donnait envie de retrouver, en attendant les roses et les chèvrefeuilles, des fragrances capiteuses. ...
De facto, mon ego est légèrement ébouriffé par le résultat du dernier..
Je commence à comprendre pourquoi, dans la vraie vie, je n'attire que les soumis ! Ils espèrent que je vais brandir mon ortie.
dimanche 10 mai 2009 / 4 grains de sel
IL lui avait ordonné de venir au RV, une terrasse de café dans un lieu passager, en chemisier blanc très échancré, mini-jupe droite et sans culotte.
Un grand classique.
Il lui a dit qu'elle l'attendrait cuisses légèrement écartées, ce qui l'obligerait à remonter sa jupe déjà peu couvrante, et qu'il se chargerait de vérifier au plus vite en arrivant si sa mouille trahissait son excitation de chienne en chaleur.
La routine.
Elle rêvait depuis longtemps de cette première expérience. Mais tout de même, la chatte à l'air rue de Rennes, à deux pas de son lieu de travail, malgré un printemps rayonnant, elle avait comme une réticence.
Appel au viol ?
Alors, elle a pris l'Eurostar, a foncé Oxford Street chez Selfridges, rayon lingerie, pas même le temps d'aller chez Harvey's Nicks, what a pity. À 16 heures, elle était au rendez-vous, qu'elle confirmait par un texto.
Il pleuvait, ça tombait bien, le plastique, c'est hermétique.
Les petites culottes transparentes, continentes et collantes se trouvent ici.
mercredi 6 mai 2009 / 7 grains de sel
Le présent test à pour but de vous aider à situer votre soumise dans cet art difficile de la soumission. Il est rempli par le Maître qui en toute équité attribue une valeur dans l'echelle de points de chaque ligne. Le jugement doit être impartial et motivant, en fonction de la capacité à supporter la pratique concernée.
Les différentes pratiques n'ont bien sur pas la même valeur, en fonction de leurs difficultés respectives. Par exemple, il est plus difficile de supporter des pinces sur les lèvres (petites ou grandes) qu'un bondage. C'est pourquoi les pinces rapportent plus de points que le bondage.
Si votre soumise ne pratique pas une discipline, il est bien évident que celle-ci est notée à zéro. En S.M. il n'y a pas que l'intention qui compte !!
Lorsque vous avez répondu à toutes les questions, vous totalisez les points et vous vous rapportez à la grille des valeurs. Celle-ci vous donnera le niveau de votre soumise, ainsi que la façon dont vous pourrez l'autoriser à vous appeler.
DÉJÀ je l'ai fait moi-même, ce test. En toute honnêteté, je n'ai pas besoin d'un mentor pour ne pas mentir. Comme je ne bouffe pas plus de merde que je n'accepte la marque au fer, mon score n'a pas atteint la stratosphère des élites.
Je crois bien que cela m'a procuré grand plaisir. J'aurais été mortifiée de rentrer dans la grille en première de la classe.
L'auteur (?) de ce test a mis un charmant texte en introït de son site, adressé aux blogueuses prétendument soumises qui ne l'aiment pas sans le connaître (ainsi que Mètre Pas Trique, autre pivot de l'aristocratie bdsm), et qu'il emmerde copieusement. J'ignore si cela aurait pu me valoir quelques points supplémentaires en coprophagie. Qu'importe, mon statut de sans grade n'en aurait pas évolué vers le pas grand chose. C'est vrai, je ne connais pas personnellement cet homme (je ne crois pas l'avoir particulièrement conspué d'ailleurs). P*** Premier du nom l'avait croisé au Bar Barre ce me semble, et m'avait vanté la délicatesse avec laquelle il avait mis en place une belle suspension. Il se trouve que peu avant de rencontrer P*** prems, j'avais découvert sur un web français encore chiche de pages en tous genres (aussi bien ma bagnole, ma meuf et moi, les tricots de tante Lucette ou le bdsm sa vie ses petites annonces), le site du couple de référence. Il y avait une véhémente diatribe à l'adresse des faux pratiquants de sm, des tricheurs, notamment une femme qui suivait son mari (comme tant d'autres), et qu'il a donc fouettée d'importance pour lui apprendre à vivre et à débarquer chez l'élite sans y croire, l'impudente, l'inconsciente. J'avais trouvé encore plus méprisant qu'intolérant. Le signataire de ces lignes m'était soudainement et définitivement apparu comme détestable. (Je n'ai aucun sens de la nuance, je sais.)
Aujourd'hui, il réclame qu'on le laisse bdsmer en rond. Avec plaisir, bonhomme, mais fallait pas commencer.
lundi 4 mai 2009 / 6 grains de sel
PARCE que je n'aimerai pas que l'on m'offre des parfums nazes.
Certes, celui-ci semble destiné plutôt aux hommes, mais quand même.
(En revanche, gnaveu, rien que pour le flacon.)
samedi 2 mai 2009 / 5 grains de sel
JE suis bien trop mécréante pour que cela m'effleure. J'avais déjà hasardé une vague opinion sur la ressemblance, dans ses récits et autofictions, entre la soumise et la mystique.
J'ai vu Dominique nique nique aujourd'hui. Nonnette pas encore Soeur Sourire, une jeune fille qui se cherche rejoint les Dominicaines. Elle entre dans sa cellule et sur le haut de l'armoire, sommeille un martinet, discipline moderne (je ne sais pas quand le Clergé décida de supprimer cet instrument d'auto-flagellation, s'apercevant que l'extase mystique était en fait un très profane et trivial orgasme et si au début des années soixante, la future chanteuse naïve aurait pu s'en servir).
D'un tempérament volcanique, la novice tient tête à la Supérieure, mange en dehors des heures prescrites et se retrouve dans une belle scène de l'imagerie bdsm : mains liées au dos, en chemise sous la pluie, à genoux sur la pierre et interdite d'intérieur tant qu'elle n'aura pas picoré sa pitance à même une assiette au sol.
Culte : 1 - Cul : 0 (évidemment en ce qui me concerne, histoire de désamorcer les commentaires du style "chez moi ça marche").
À suivre
mardi 28 avril 2009 / Un grain de sel
OUI, je généralise. Oui, je tire la réponse par les cheveux. Oui, j'exagère.
Et alors ? Je me comprends.
J'ai plus de mal à me faire comprendre.
En lisant attentivement cet article de Libération hier, en repensant aux expériences de Milgram, je trouve une piste de mon rejet total de l'idée de soumission, quand bien même elle serait un jeu. Alors qu'elle n'est qu'un jeu.
L'autorité, avec ou sans majuscule (déjà l'écrire avec une majuscule m'écorche), me fait vomir. Je ne la comprenais pas à 5 ans quand j'ai intégré le système scolaire, pas plus que je ne pouvais encadrer les 10 commandements. J'ai picoré avec plaisir les 7 péchés capitaux que je trouvais capiteux et je crois que je n'aurais même pas pu tenir mes 3 jours (qui n'en duraient qu'un et demi) si j'avais été un homme.
L'autorité, qu'elle soit haute, autre, sacrée ou alien a toujours pour moi les traits d'un monstre muet et aveugle, d'une hydre à la tentation totalitaire. L'histoire m'a appris à m'en méfier. L'école aussi.
Je n'accepte pas qu'on me tourmente, je l'exige. Avec beaucoup de bémols à la clef, parce que j'aime avoir l'impression que l'on m'offre ces attentions.
À suivre
dimanche 26 avril 2009 / 7 grains de sel
J'ai baisé toutes les féministes de Paris. Elles se sont soumises, et le lendemain, elles se sentaient tellement plus fortes.
TENTÉE un moment de retrouver les sistas sur fessebouc ou de faire un tour à la Librairie des Femmes pour réaliser une enquête précise auprès des - nombreuses - intéressées, j'ai finalement décidé de m'en tenir à mon nombril, as usual, ce qui est moins fatigant à défaut d'être plus intéressant. Puisque je suis féministe, parisienne et qu'il m'a baisée.
Quel qu'ait été mon degré de conscience et d'acceptation de mon masochisme, quel qu'ait été celui qui "m'a baisée" (par là entendre partagé avec moi les pratiques du bdsm puisque telle est ma sexualité), je ne me suis jamais sentie plus forte, ni plus libre, ni plus belle, ni plus fière.
Les chaînes de la liberté, ce n'est décidément pas ma came. Je peux pourtant comprendre ce renoncement, cette démission, qu'ont en commun les nonnes et les kajira, cet acte de se subsumer volontairement, en toute conscience à un être (via une communauté pour les premières). C'est la plus belle solution de facilité face au libre arbitre et à l'existentialisme.
Je ne suis pas masochiste pour toucher le fond le soir et me la péter wonderwoman le matin. Je suis rigoureusement la même ligotée à un fauteuil à rougir sous les coups ou assise sur ce même fauteuil, à faire une conférence.
Dans le meilleur des cas, j'ai joui, ce qui m'a mise de bonne humeur pour les heures qui suivent.
lundi 6 avril 2009 / 4 grains de sel
JIMMIE Durham qui expose en ce moment à Paris, lapide un réfrigérateur jusqu'à ce qu'il prenne une autre forme, ou assomme une automobile d'une pierre immense qui a fini de rouler sur son toit.
Il y a une vingtaine d'années, il a imaginé ce couple. Il s'agit de Cortès et de la Malinche, le premier étant le conquistador que l'on sait, la seconde, l'une des vingt femmes à lui offertes par un chef désireux de s'attirer ses grâces. La Malinche deviendra la maîtresse et la traductrice de Cortès. (Cherokee installé en Europe, Durham a une vision assez aiguë des luttes sociales, quelles qu'elles soient.)
Chez Walt Disney, ce genre d'histoire devient Pocahontas (qui a d'ailleurs existé).
Dans ma rue, ça ressemble à la D/s.
Le dimanche étant propice au coq et à l'âne, j'ai vu ces deux-là comme le couple maître/soumise tel que défini par moult petites annonces ou désirs blogués. Leur sexe n'est présent que par les signes extérieurs, mais pas par le principal signifié. Pas plus qu'ils n'ont de coeur. Ils sont apparences et codes. Ils sont bric-à-brac, ce qui ne pouvait que m'amuser.
Je l'imagine bien arrivant à toute blinde sur ses roulettes, la fumée sortant de tous ses tuyaux, fulminant littéralement, un seul bras vaillant, le sinistre. Tandis qu'elle, toute fine (il l'a mise au régime jusqu'à l'amener à la taille souhaitée), décolletée, en bas et sûrement sans culotte, l'attend sur un méchant siège. Presque une mariée. Ou une vierge. Résignée. Peut-être, après tout, a-t-elle un coeur, un petit coeur d'artichaut, caché sous le soutien-gorge. Quant à lui, il a dû perdre son bras droit à force de penser Heil ou Hail.
C'est assez flippant.
(Et si, vu de l'extérieur, tout le bdsm était un peu flippant, alors que jouissif quand vécu de l'intérieur ? C'était la tautologie du jour.)
dimanche 1 février 2009 / 3 grains de sel
j'ai un peu de materiel et je compte m'equiper dès que ma soumise sera validée
BON.
Je ne suis pas sûre de comprendre. Je sais qu'il existe en entreprise un truc (on me dit dans l'oreillette qu'il s'agit du VAE) qu'on appelle "validation des acquis".
Et le sens de la phrase laisse en effet penser que la soumise est une acquisition, et une fois celle-ci réalisée, il sera temps d'investir dans de l'équipement. Le faire avant d'avoir collé l'oiselle dans sa cage serait investir à perte, car si soumise pas validée, ou si soumise invalide, fouet sans objet.
Et un équipement sans le cul kivabien (ci-dessus, spéciale dédicace à celui dont j'ai oublié le pseudo, une soumise en attente de validation, et ce depuis les années folles), c'est comme un maître sans marteau.
Ou quelque chose de ce genre.
mardi 6 janvier 2009 / 5 grains de sel
Monsieur m'az attaché les jambes et les bras j'ai du ramper juska la porte d'entrée pour ke ceux ki passe sache kil se cachait une chienne derriere la porte.
Il n'y a pas à tortiller, les récits ainsi troussés, ça ne donne pas envie. En même temps, si Monsieur a oublié de la détacher, écrire avec le menton, c'est certainement un handicap. Ouah alors !
lundi 17 novembre 2008 / 2 grains de sel
BIEN. En voilà un autre qui invente l'eau (O ?) tiède. Plutôt que de copier/coller les sacrosaintes lois D/s qui sont gravées dans l'éther marmoréen (si, si) de l'internet et des médiocres livres, Maître A*** y va de sa petite composition perso. Et c'est du lourd !
Si le mémètre a naturellement le compas dans l'oeil (et la poutre apparente), la soumise a intérêt à se munir d'un rapporteur.
A tout instant, les jambes de d’X*** présenteront un écartement d’environ 10 cm à l’entrejambes.
(et quand ta meuf se fera violer parce qu'elle prend les transports en commun ou les vélos libre service la foune à l'air ? )
Mémètre date un peu, il n'a jamais entendu parler des tampons, malgré les publicitaires qui depuis le XXe siècle essaient de nous faire croire que les menstrues, c'est du sang beu (ciel)
X*** ne portera que des strings, sauf en période d’indisposition (durée strictement limitée). A la demande expresse de Monsieur A***, elle ne portera aucun sous-vêtement.
(Hé oui bonhomme, la serviette périodique est en net recul depuis le temps de maman, heureusement les couches pour incontinents ont récupéré le marché. Mais je salue cet homme qui à force d'édicter des règles peut en prédire la durée.)
Mémètre, dont je pensais que peut-être il n'avait pas la télévision pour se consacrer à des plaisirs plus sains comme la visite des musées, la lecture et la belote coinchée, a trop regardé les pubs pour rasoirs dix mille lames.
X*** sera toujours rasée de près.
(et en guise d'après-rasage : Mennen ou Déxéril ? On avait les tables de la loi, mais pour le buisson ardent, on peut repasser.)
Pas de trône dans la Twingo ou la Ferrari, on la joue à la bonne franquette.
X*** s’assoie à même le siège de la voiture de Monsieur A***.
(Skaï ou cuir ? En tous cas, cette bonne X*** a évité de voyager dans le coffre, réjouissons-nous)
Merci à ce couple d'avoir rajouté du soleil à mon dimanche déjà tellement radieux que j'ai dû chercher un peu d'ombre. Une ombre d'ailleurs facilitée par le codicille du contrat de pacotille :
Ces règles peuvent toujours faire l’objet d’exceptions négociées.
Petit bras, va !
dimanche 19 octobre 2008 / 3 grains de sel
EN France, on vote le dimanche. Aux États-Unis, on vote le 4 novembre, et surtout, on ne vote pas, enfin, la moitié de la population s'abstient.
Chaque année, les vedettes du cinéma et de la chanson rivalisent d'ingéniosité et d'audace pour essayer de mobiliser leur public, sans doute des jeunes, les incitant à la citoyenneté.
On a vu Madonna il y a quelques années, Matt Damon il y a quelques semaines. Aujourd'hui, ce sont, entre autres, Jessica Alba photographiée par Mark Liddell et Christina Aguilera par David LaChapelle, dans une thématique terriblement sm et parfaitement claquante (tant les couleurs que le message) qui s'y collent. Et on peut se les récupérer en fond d'écran, sfw même que.
Sur ce que cette campagne peut nous raconter en infratexte, c'est que, certainement, la vraie soumission, c'est l'abstention. D'où tous ces discours (parfois factices tellement ils sont désincarnés) sur le renoncement, l'abdication, l'offrande du corps et de l'âme. Certaines esclaves (je parle de celles qui se placent un degré au-dessus des soumises soit en se référant au dieu Gor, soit par des discours qui échappent tellement à mon entendement que je ne peux les résumer) remettent même leurs papiers d'identité (passeport, permis de conduire, etc.) à leur seigneur et maître, signant ainsi leur mise en marge de la société et de la cité. Le silence, sauf demande contraire de leur propriétaire, étant aussi de mise.
On leur a cloué le bec.
Votez, gueulez, revendiquez, parlez. Sinon, rien ne changera, ni la vie, ni le plaisir.
dimanche 12 octobre 2008 / 4 grains de sel
IL m'est arrivé, à leur demande, de m'asseoir sur le visage de mes partenaires, fussent-ils dominateurs. Pour un 69 bête comme chou ou parfois, juste comme ça. Comme le plaisir me rend un peu tulipe, molle, penchée, je finissais toujours par perdre l'attitude d'assise triomphante qui fait les facesittings réussis (je ne savais même pas un temps que c'était un fétichisme particulier).
En cherchant dans Google ce synonyme de face-sitting dont m'avait parlé F***, queening, voilà (et même kinging, vive les néologismes), je croise des bribes d'annonces (je n'ai pas visité les sites, j'ai juste parcouru les résultats).
j'adore le face sitting,surtout quand c une femme ronde qui s'asseois sur ma face.
Tandis que Wikipedia france me rappelle Otto Rank.
Cette pratique est aussi très présente chez les Fat Admirers (amateurs de femmes corpulentes), qui y recherchent soit une sensation d’écrasement extrême, soit une forme d’humiliation. Et surtout un désir de retour au ventre maternel.
Le livre (publié chez United Dead Artists) qui regroupe des dessins d'Harukawa Namio s'appelle Callipyge. C'est sans doute plus vendeur que stéatopyge, qui caractérise pourtant ces dames aux fesses considérables et à l'opulence généreuse.
Impressionnantes comme les bobonnes bonbonnes de Dubout qui toise et écrasent leur petit mari, hypersexuées comme les pépées poitrinaires de Pichard, elles pratiquent le face sitting avec une imagination débordante et pourraient casser entre leurs fesses la tête de leurs esclaves comme une modeste noisette.
Ce n'est pas du tout ma came, mais alors pas du tout (dominer les hommes à grands coups de cul et de chatte), et pourtant, ces dessins me ravissent. Par la voluptueuse sensualité de ces énormes femmes, par leur plaisir malicieux, par leur corps hors-norme.
J'imagine leur orgasme, à leur image, tellurique.
vendredi 26 septembre 2008 / Un grain de sel
EN regardant Inju de Barbet Schroeder, et bien que nourrie de cinéma japonais, notamment celui de Mizoguchi (pour rester en thème), j'ai prêté une attention particulière à ses geikos, un oeil un peu plus "technique".
J'ai connu des hommes qui ne cachaient pas leur attirance pour les femmes asiatiques en général, japonaises en particulier, à cause de leur tendance naturelle, disaient-ils, à la soumission. J'ai croisé des femmes qui piaulaient vouloir être maikos, qui se déguisaient en geisha pour faire une surprise à leur maître.
C'est à eux, à elles, que je pensais en voyant ces créatures (comme d'un autre âge tant le rite et le costume sont immuables) s'agenouiller prestement pour ouvrir une porte, rentrer dans une pièce, déposer une tasse, se relevant avec une même aisance gracieuse, comme si ce mouvement (je mets quiconque au défi d'essayer, c'est plus compliqué qu'un télémark, on ne peut s'aider des mains, ça demande de l'entraînement) était aussi simple que lever le bras. Pour tous ces hommes qui adulent la soumission de tous les instants, la femme à genoux est un délice. Et la geisha est l'archétype de la femme à genoux. Ensuite, seulement, vient la pénitente.
La geisha (qui n'est pas une pute, se plaît-on à répéter, même si elle, où plutôt la maxé de la maison de thé et autres plaisirs vend très cher sa virginité) excelle dans les arts de compagnie tels que danser, chanter, arranger les fleurs et servir le thé. Rien qui ne dérange la parole et la geste masculine.
La geisha (qui n'est toujours pas une travailleuse du sexe multiqualifiée même si elle se choisit un protecteur thuné qui lui fera des tas de cadeaux coûteux et se paiera sur la bête si l'envie avinée s'en fait sentir) ne moufte pas, on ne l'entend pas respirer, elle est maquillée jusqu'au masque, entravée dans ses kimonos compliqués qui ne lui permettent que des pas menus et interdisent la fuite.
La geisha d'Inju, qui n'est donc pas une prostituée, se prosterne aux pieds de l'homme qu'elle veut séduire et lui suce langoureusement les orteils, l'un après l'autre, pendant un temps suspendu. C'est cette image précise de la geisha (dont il est certainement très réconfortant pour l'ego de penser qu'elle fait cela par amour et non pour l'argent) que portent, gravée au fond de l'inconscient, les hommes qui rêvent de faire jouir une femme (figée dans des codes ancestraux, frigide de tout sentiment personnel) au chignon laqué et au teint de neige.
Reste à savoir si cette femme existe, même quand une soumise murmure des mots qui se terminent en sha ou en ko.
samedi 6 septembre 2008 / 5 grains de sel
DIS, s'il te plaît, dessine-moi un fantasme... Comme si c'était un vêtement, avec le tissu de ton choix, dans une couleur qui te plaît, et qui serait à ma taille.
Un fantasme comme un cadeau de Noël ou d'anniversaire, pour faire plaisir et surprise à la fois.
Un fantasme que nous pourrions grignoter chacun de notre côté jusqu'à ce que nos bouches se rejoignent et qu'on le dévore alors à belles dents, quitte à nous mordiller un peu au passage.
Dessine-moi un fantasme né de tes rêves et que je pourrais chevaucher sous ta cravache et tes compliments.
Cela m'est égal qu'il soit mal élevé, pas bien fini, encore en devenir. À nous deux, on arrivera à le faire grandir, à lui donner du piquant, du piment, de l'allant.
Je t'attends.
mardi 2 septembre 2008 / 4 grains de sel
TANDIS que l'été continue sa vacation saisonnière, et quoique A*** le si brun s'en offusque un brin, je continue de me promener sur des sites où des messieurs sérieux comme des mémètres passent annonces, tiennent récits ou proposent leurs sévices.
Il y en a encore qui ont en magasin les 1260 règles de la soumission, plus ou moins adaptées à leur sauce perso (compte-tenu de ce qui suit, je m'excuse d'avoir employé le mot sauce). En voici un qui parle en Louis XIV dans le texte.
La soumise devra se faire un lavement avant chaque rencontre. Si elle loge chez son Maitre elle le fera après sa douche et sa grande commission du matin.
Certes, dire la grosse commission aurait été un peu populaire, et enfantin d'annoncer quand elle aura fait popo.
Je me demande si la précision "grande commission du matin" suppose qu'il y en a une autre le soir. Et que la soumise a intérêt à se soulager le matin. Hum, comme tout cela est tristement normatif.
Et quand je suis revenue à la page d'accueil du site déjà cité, la vidéo promotionnée était justement une petite merveille (j'en suis sûre, rien que le titre donne faim) : Catastrophe Anale !!! (les triples points d'exclamation sont d'origine et tout est évidemment rigoureusement exact sinon, ça n'aurait aucun sens).
dimanche 17 août 2008 / 2 grains de sel
Puisque dans un commentaire, Billeversée m'ôte presque les mots du clavier, j'y vais de mes comparaisons.
Je n'en lis presque plus, mais une compulsion me fait aller lire les récits de soumises. Et de dominateurs, mais les soumises sont plus disertes. Et plus expressives. Et si merveilleusement prévisibles donc rassurantes.
Et plus je les lis, plus je leur trouve des analogies avec les grandes (ou les petites) mystiques.
On remplace le fouet par la discipline, le maître par Dieu ou Jésus (pas le saucisson, quoique...), la soumisson par la dévotion, la bénédiction par la punition (dans les deux cas, il y a imposition des mains). Et les deux images se superposent très exactement. Je crois que c'est aussi pour cela, alors que je rêve secrètement et bien évidemment qu'un jour quelqu'un sache de façon naturelle me faire plier, que je ne peux me dire soumise.
Aveugles comme des croyantes, elles ont investi dans un et un seul (même si parfois, l'incarnation dans le maître universel change, c'est de la même entité dont il s'agit, ce "Vous" qu'elles rêvent de voir au bois, d'où sans doute la facilité qu'ont certaines à passer de queue en queue en reproduisant les mêmes rituels). Leur existence n'est que par rapport à lui, qu'elles écrivent Lui tant il est tout et qu'elles ne sont rien. C'est la soumise qui a créé le maître, bonne fille.
Il leur faut leur bure plébéienne, leur uniforme d'appartenance, un collier, synecdoque épatante, fera l'affaire. Au lieu de coiffer la cornette, elles ôtent leur culotte. Les plus enflammées se feront brûler un bout de peau, leur médaille, leur bataille. Elles sont fières (que ce mot revient souvent dans leur discours en boucle, fières de leur collier, de leur tatouage, de leur douleur, de leur abnégation, fières comme elles sont folles, péché d'orgueil, mesdemoiselles, que vous semblez préférer encore à celui de luxure). Parfois, bien après avoir parlé de fierté (de porter le collier je le répète, c'est vrai qu'il y a de quoi ! quel exploit !), elles avouent leur bonheur.
Qu'elles soient deux, trois, une légion, une division sur le même coup, qu'importe, plus le maître à de fidèles, plus c'est la preuve ultime de sa puissance, et de leur choix judicieux de la vraie religion. Et pas d'une piètre imitation, d'un ersatz, un faux messie. Alors, dans cette extase profane qu'elles appellent subspace (les hippies en avaient aussi après deux taffes), elles prient la croix de Saint-André et crient à l'acmé, mon Maître, mon Maître, mon Maître, ô mon Maître !
Leur punition, c'est que le dieu d'opérette détourne les yeux et la badine, la messe est dite, la lumière n'est plus.
Je préfère qu'on m'entraîne (vigoureusement) à con fesse.
mercredi 21 mai 2008 / 10 grains de sel
LA soumise n'a pas de journée, ou en tout cas, surtout pas celle de la femme, donc demain, ceinture chérie !, puisqu'elle n'a plus de papiers, plus d'identité, plus de rond de serviette (allez, les soumises, protestez que non seulement vous l'avez votre bon rond de serviette, mais aussi le lave-vaisselle, et ne voyez dans ces lignes qu'infâme jugement et surtout pas la provoc déconnante) tout au plus peut-on lui accorder celle, vers fin juin, où l'artiste précédemment connue sous le nom de Brigitte Bardot, demande à ce qu'on n'abandonne pas ses chiennes sur le bord de la route.
Quant à la, en hausse de fréquentation, soumise rebelle, l'oxymore ne vaut pas tripette.
Néanmoins, à celles qui se réclament de cette étiquette, voici une petite idée de loisir créatif.
Je lisais il y a quelques années un ou deux récits, signés du même homme, présentés dans une rubrique témoignage ce qui incitait, même s'il s'agissait de fictions, à les prendre pour argent comptant. Connaissant un peu l'individu, s'il n'avait jamais encore pratiqué ce qu'il racontait, il n'attendait qu'une oiselle disponible pour passer le fantasme à l'acte.
Or donc, il était une fois une soumise ou une chienne ou une esclave ou une demeurée qui venant dans son donjon, acceptait le lavement, le buttplug, l'huile de ricin ou les dragées Fuca, bref, un bon laxatif pour avoir une incoercible envie d'aller mais l'ordre de seigneur et maître, pas du genre laxiste, de tout garder. Ce qu'évidemment elle faisait pour éviter l'humiliation supplémentaire de se conchier, de nettoyer la chienlit, de «décevoir» mémètre et si ça se trouve, de se faire jeter pour cause de mauvaise soumission.
En lisant cela, je me demandais pourquoi (il faut croire qu'il y en a qui se sont juste trompées d'addiction) la jeune personne ne lâchait pas les vannes, envoyant la purée au nez et à la barbe de son tortionnaire avant de le laisser la serpillière à la main et la pince à linge sur le nez.
En ce moment, au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris (celui siamois du Palais de Tokyo où l'on peut voir des oeuvres moins originales, mais plus reposantes), les Gelitin m'ont vengée (les Gelitin, ou Gelatin en français, sont très scato/uro régressif enfantins et totalement insoumis, ceci explique cela), avec une joie champagnisée, comme on peut le voir (la toile initiale doit faire une douzaine de mètres, ceci n'est qu'un détail, mais on doit la trouver sur le site de la galerie Perrotin ou des Gelitin eux-mêmes)
vendredi 7 mars 2008 / Un grain de sel
COMME tout le monde, j'ai lu voilà un mois cet article de Libération, ensuite relayé par à peu près tous les médias dits sérieux, sur ce nouveau mode de location à prix d'amants, tu me fais une, deux, trois, quatre, douze gâteries.... par jour, semaine, mois, année, et tu as la studette ou une pièce dans l'appart entre pas cher et gratos, de la main à la queue. De la belle grosse soumission sociale en Sarkozye, aux nouveaux pauvres les rapports ancillaires. Plus je lis cela, moins j'aime les soumises, je ne peux m'empêcher de faire des liens épais entre sexe et politique. Sauf que dans le premier cas, c'est l'économie libérale galopante qui porte le bada et pas une pauvre brêle qui se pique le cul avec une fourchette parce qu'un demeuré le lui a ordonné.
Quand même, je suis allée mater à la lorgnette le site craspec (use the web, Luke, celui-ci, je le linke pas) où l'on trouve ces charmantes et peu onéreuses propositions de logements sans baux. Dans la partie plus directement sexuelle de ce site de petites annonces, le masochisme se monnaie. Finalement, en Sarkozye, la misère est aussi sexuelle.
Pour chasser cette légère envie de vomir puis de mourir, je suis partie en Italie où le sport national est désormais réprimé, réglementé et pénalisé. Le mâle transalpin, celui qui quand il ne serre pas la mamma dans ses bras, ne mange pas la pasta all'arrabiata, ne chante pas l'opera ou n'enfourche sa mythologique vespa, se tripote les oeuvres vives pour les remettre d'aplomb ou conjurer le mauvais oeil (chat noire, chatte blonde, échelle, sel...). Le maschio italiano, subit une nouvelle castration, ni symbolique ni chimique mais inique : 1000 euros pour attentat à la pudeur (on parle bien de replacer ses propres couilles et pas celles d'un camarade). On ne saurait trop leur conseiller de sortir accompagné de leur cage de chasteté pour coincer les gosses une fois pour toute, et de se mettre des élastiques aux épaules pour éviter l'automatisme de ce geste ancestral. Vergogna ! Bon, dans un sens, faudra surveiller de près voir si le taux de demande de ballbusting en provenance des pénis péninsulaires augmente.
Le célèbre monsieur Darkplanneur (j'en ai été flattée deux minutes avant de me rappeler que c'est sans doute Maître Google qui nous a dénoncés, moi et mon passage en Enfer) m'a envoyé une électronique missive me faisant savoir qu'il allait continuer sa série de podcast dans le cadre de l'Enfer, cette prochaine fois avec Maïa Mazaurette, qui bien que peu civile en matière de correspondance, n'en reste pas moins une sexblogueuse de compète, drôle comme tout. Quitte à lire des blogues de filles, mieux vaut dix mille fois le sien que celui où des nanas, certes souvent dotées de jolies plumes qu'elles se gardent toutefois de se fourrer dans le cul, comparent les mérites du démaquillant X et de Jex Four spécial contour des yeux. En attendant, ici l'interview "sérieuse" avec les commissaires de l'expo et le 10 mars prochain, celle de Maïa.
Google, qui ne manque pas de ressources, scelle dans un coin ses trends, amusants en matière de bdsm et qui permettent de perdre un bon moment de productivité en jouant avec les graphiques et les articles (à condition de ne pas chercher bdsm a Antingua en 1997 ou au Botswana en 2002, le graphique resterait plat). Et l'on y apprend que certaines soumises ont échappé à la mort en jouant avec un serial killer qui respectait leurs limites. En vérité, il n'aurait dû avoir commerce qu'avec des sub. Ou encore une interprétation tout à fait exhaustive (façon monsieur Plus) des quatre fatidiques lettres qui deviennent 6 tout en restant quatre Bondage and Discipline, Domination and Submission, Sadism and Masochism et que l'on pourra, si l'on veut faire son cuistre, écrire désormais ainsi, BDD/sSM. CQFD etc.
Parlant de bdsm mais pas seulement, un site lancé depuis quelques mois propose une sorte de portail du sexe, attention, du sexe chicos, livres bien écrits, serres-taille en tulle transparent réalisés par Louise Feuillière meilleur ouvrier de France, sex toys bling bling, films à télécharger faits par et pour des femmes... Pour dire si c'est chic, au rayon sm, on y trouve le bandeau de soie, le masque de cuir et la cravache à cristaux. L'anti sous-sol du BHV, le contre-pied de Concorde, tout aussi germanopratin mais plus web 2.0 que le boudoir de la fille Rykiel.
Allez, je retourne à mes coloriages (mais pour ceux qui aiment l'habillage de mon blog, il faut acquérir dans la minute ce très rétro recueil à lire sous le manteau disent-ils).
mercredi 5 mars 2008 / 2 grains de sel
CE que j'ai d'emblée remarqué en voyant cette photo dans la toujours très classieuse presse britannique, c'est qu'il faisait drôlement doux dans le West Yorkshire fin janvier, un micro-climat sans doute, parce que la jeune dame s'y promenait fort décolletée et les bras nus, au contraire de son compagnon aussi engoncé dans sa redingote qu'un hassid, à la même saison, mais il y a quelques années dans son schtetl de la Mittel-Europa.
Le chauffeur du bus dans lequel ils voulaient monter l'a vu d'un autre oeil, lui. C'est la laisse qui l'a rendu pantois, et il a refusé de laisser monter à son bord ce gentil couple, ami depuis l'enfance, ) la colle depuis juillet, fiancé depuis novembre. Il a traité les deux tourtereaux de monstres, réservant le qualificatif de chienne à Tasha, et les deux, blessés au plus profond de leur style de vie gothique et plus parce qu'entente, ont porté plainte pour discrimination.
Tasha, une étudiante de 19 ans, est ravie de son statut d'animal domestique. Elle se comporte ainsi au quotidien, et n'y voit que des avantages, notamment d'être dispensée de cuisine et de ménage.
Finalement, chienne, ça n'est pas si mal que cela. Comme les jeunes gens bénéficient en ce moment de l'équivalent britton du RMI, on peut supposer qu'ils n'ont pas un train royal, et que c'est Dani (le wanabe Marilyn Manson) qui se tape les tâches domestiques. En plus de suer sous son burnous.
(Oui mais non.)
samedi 9 février 2008 / 4 grains de sel
EN tombant sur le slaveregister et son code (bar)barre à l'usage des soumis(e)s, je pensais avoir touché le fond d'une forme d'imbécillité dans le bdsm. C'était oublier qu'un petit gaulois résiste dans son coin, et, guidé par des dieux de la bureaucratie mis en congés par l'exKGB, a imaginé la carte de soumise, à laisser traîner ostensiblement dans un coin de son portefeuille, ou à porter autour du cou comme les mineurs non accompagnés en avion.
Le promoteur de la chose, je l'avais croisé un jour de promenade sur les sites de sourciers de sites avec O, et un fou rire nerveux, associé à une vie un peu plus excitante que ces jours-ci, me l'avait vite fait oublier. Son bouge de petit caudillo au degré zéro arborait l'enseigne "Montrées". Il a changé de nom mais pas d'esprit, se proposant même aux heures des repas, et à condition que celles-ci ne soient pas en surpoids, de surveiller de temps à autres les soumises des mémètres en déplacement ou occupés à sauter leur collègue de bureau déjeuner à la cantine. Mais surtout, son chef-d'œuvre, n'ayons pas peur des mots, est la mise au point de cette "carte de soumise", sur le modèle de celles déjà existantes, de Confinoga à Club Med Gym en passant par celle du pressing du coin et les fiches de police. Car chez lui, il y a l'empreinte du pouce. Comme dans les films avec PJ. Ca rigole pas. On attend impatiemment la biométrie.
La photo, au contraire de celles d'identité, ne montre pas une tête qui fait la gueule (les nouvelles recommandations exigent une "expression neutre"), juste un sourire vertical et deux nichons, numéro graffité au feutre sur la cuisse, bras façon Vénus de Milo. On dirait une poupée gonflable de voyage. (Je ne suppose pas l'hommage à Coco Chanel qui n'aimait pas les genoux.)
A la limite, que des gens s'amusent à cela, chacun son trip. Si un homme et sa femme conçoivent de l'excitation à glisser une photo à oilpé d'icelle, collier de chienne au cou ou anneaux au sexe, dans les pages roses de son permis, pour un rougissement face aux gendarmes, ma foi... On pourrait même s'amuser de la prose pseudo administrative du gazier, sérieux comme la papauté au grand complet, qui doit résulter de la lecture assidue de polices d'assurances et de CGV diverses. J'imagine bien ce type qui a passé des heures à rédiger son machin en lui donnant les airs le plus officiels possible (officiel comme dans la tête d'un môme ou de Luc Besson) pour que ça ressemble à ces dossiers lourds, actes notariés, poulets indigestes, réglements de sociétés coercitives. C'est du boulot, à la mine de plomb et en tirant la langue...
Là où ça devient soit désespérant, soit encore plus hilarant, selon l'humeur du jour, c'est quand on découvre une liste de boutiques, boîtes et autres lieux prêts à consentir une ristourne sur présentation de cette carte. M'sieur exMontrées suggère d'ailleurs dans ses conditions d'utilisation que
La carte devra être présentée à toute réquisition : les cartes délivrées sont accessibles en permanence sur le site, voir ci-contre, pour permettre à chacun de vérifier la validité d'une carte présentée par une soumise (boutique, bar, club, soirée privée...).
Rappel : aucune discrétion n'est demandée aux établissements offrant des promotions, ils sont vivement incités à prendre leur temps pour bien vérifier la validité des cartes...
Personnellement, il se trouve que je ne traite avec aucun des commerçants immiscés dans la combine, mais dorénavant, j'enregistre les adresses pour être sûre de ne surtout pas y aller (tout en remarquant qu'ils avouent ainsi vendre aux gogos non encartés avec une marge plus que confortable, quand je dis que les marquis, ça ose tout, chaque jour me donne raison !).
Oui, il a dit "réquisition".
Oui, vérifier la validité des cartes ne suggère pas d'aller sur le site avec une loupe mais de mettre la main au cul des vaches des soumises, comme les maquignons sur les marchés aux bestiaux.
Oui, la lecture des pages que l'on trouve en se baladant dans l'arborescence prouve que cet Anarchaine a un délire extrêmement sérié, détaillé, maniaque, glauque.
C'est marrant, là, j'ai comme une vague envie de gerber alors que je n'ai même pas fait d'overdose de chocolat.
(Non, je n'ai pas mis de lien, mais ceux qui voudront trouveront assez facilement.)
dimanche 3 février 2008 / 4 grains de sel
JE pensais avoir tout lu en parcourant ici et là des contrats de soumission, qui sans notaire, mais avec signature sanguine, mais pas loin, se donnent sans concessions, mais à ses (celles du maître qui s'écrit avec une majuscule, comme dieu quand on suit les bonnes règles de la typo, ou le Roy, du temps où...) conditions. Après tout, chacun est libre de contracter, et libre de penser qu'il peut renoncer à la liberté, aussi morbide cette pensée soit-elle (si je me base sur l'alternative свобода или смерть, la liberté ou la mort).
De l'homme, de l'amant, comme patron tout puissant. Droit de cuissage, droit de servage. Et le sevrage comme licenciement sec. C'est peut-être cela le maître. Je digresse. Je voulais aller ailleurs aujourd'hui, même si, dans le fond, il s'agit toujours de la même chose.
Comme si, or donc, le contrat d'opérette ne suffisait pas, qu'un tatouage aux armes de la maison, voire un branding pareillement constitué, n'étaient pas encore assez explicites pour prouver son appartenance, des petits malins ont mis en place le Slaveregister(après tout, on trouve sur la toile des cimetières de sites morts, une boîte à meuh, un blog d'authentiques rebelz (âmes sensibles s'abstenir, c'est violent) et mille autres conneries, alors pourquoi pas le registre des esclaves).
En plus du contrat et des petits Mickey en encre ou feu, les soumis(es) ont un numéro d'ordre à neuf chiffres, inscrit dans un grand livre (bonjour la symbolique) virtuel, assorti des mesures anthropométriques (souvenirs, souvenirs), celles qui comptent au royaume du BDSM, tailles de cou, de chevilles, et de poignets. En cas de litige entre nouveau et ancien propriétaires, les administrateurs de Slaveregister pourront arbitrer (penser à faire attention à ce que le soumis ou la soumise ne varie de poids) sur pièces justificatives. Lequel aura eu soin de faire imprimer ses étiquettes à code-barre, voire son mug et bien sûr, don suprême, en tatouage, sur la nuque ou au bas des reins. Je suis ton (vôtre plutôt, chez ces gens-là, on vouvoie la divinité suprême) numéro pour la vie.
(J'ai voulu en savoir un peu plus sur les animateurs de cette fumisterie fasciste. À l'origine de TSR, House of Tanos, tenu par un gars bien allumé qui ne kiffe rien tant que les prisons et l'esclavage, le vrai.)
Alors que pendant sa campagne électorale, l'actuel amant de Carla Bruni, avait déclaré "L'homme n'est pas une marchandise comme les autres", ce qui supposait qu'il était une marchandise, particulière certes, mais marchandise bel et bien, ce genre de site prend tout son sel.
Je dis site, façon de parler, ce qui me brutalise et que je fustige, c'est l'esprit qui lui est assorti. Des hommes et des femmes qui se reconnaissent comme une marchandise, ou comme le propriétaire d'une marchandise. Un BDSM, qui prétend à grands cris de ouistitis se situer du côté libertaire (qu'il appelle en abusant à tout bout de champ du terme transgression), alors qu'il traîne ses guêtres douteuses du côté le plus libéral qui soit. SirStephen/Parisot, même combat. Maître/MEDEF, même marigot. Dresscode dans l’entreprise et à la maison.
C'est pour cela que je le fuis, ce BDSM, que je ne m'y retrouve pas (d'autant qu'en autodidacte de la chose, je me suis construite sans dogme, avec des bribes de littérature et une tonne de fantasmes que je croyais personnels, et qui heureusement, ne l'étaient pas). Je ne cherche ni à choquer le bourgeois, ni à abdiquer mon humanité. Je ne suis pas de la chair à code-barre. Si je suis un objet, c'est pour mieux redevenir sujet. Et c'est parce que je suis un sujet que je peux m'offrir le luxe, ô combien reposant, de me laisser réifier.
Mon BDSM, est-il encore besoin de l’affirmer, c'est la sensualité, l'érotisme, le jeu. Rien d'autre. Pas de théorie, juste des envies.
(Le code-barre, on peut aussi l'avoir dans la tête, et là non plus, je n'en ai pas.)
(Pour éviter le point Godwin, je n'ai pas disserté sur ce que m'évoquait un numéro tatoué sur la peau.)
dimanche 6 janvier 2008 / 8 grains de sel
J'AI toujours aimé le violet, cette couleur qui se décline du mauve presque blanc, s'attarde à la saison des lilas, et finit en presque noir. Le premier habillage de mon blog était violet (et un peu vert aussi).
Cet hiver, le gris est le nouveau noir et le violet le nouveau rouge (à ongles). Le violet, c'est aussi la robe des évêques. Les violettes, c'est ainsi que se nommaient les lesbiennes au temps des garçonnes, depuis qu'au début du siècle, le XXe, Nathalie Barney ou Renée Vivien firent de cette fleur (qui ressemble à un clitoris), et de cette couleur donc, le symbole des dames saphiques.
Le violet, c'est un rouge qui va se transformer en bleu (puis en jaune), mais pour l'obtenir, il faut mettre du bleu dans le rouge, va comprendre. C’est un rouge refroidi, un bleu réchauffé, une couleur secondaire, c’est à dire double.
Le bouquet de violettes, de chez Lachaume, est un cadeau culte, souvenir patricien des plus modestes vendus par des petites fleuristes prolétaires, du temps justement où des violettes habillées en dandy s'embrassaient chez Moune.
En symbolique, il paraît que le violet est (entre sûrement mille autres, mais je plaide pro domo) la couleur de la passion, de la fusion et de la... soumission.
lundi 17 décembre 2007 / 4 grains de sel
JE n'ai pas épluché le kama-sutra depuis bien longtemps, je ne connais pas bien le nom des positions, je confonds toujours avec celles du hatha-yoga de toute manière.
Mais qu'il s'agisse de caresses, de coups, de pénétration, de gamahuchage, d'agaceries diverses et de posture singulière, une chose est sûre, je jouis plus fort les jambes en l'air.
Agenouillé près de moi, il m'avait relevé les jambes suffisamment haut pour que le cul et les reins se soulèvent aussi, mes chevilles derrière son épaule, un bras autour de mes genoux et l'autre, la main telle un infatigable et implacable battoir, s'abattant avec la rapide régularité d'un automate de chair.
Il était tellement plus fort et ferme que moi, que mes tortillements n'avaient pas plus d'effet que mes couinements. Mes bras ne me servaient qu'à presser un oreiller contre mon visage pour étouffer mes cris. Je me serais défendue qu'il aurait saisi la cravache.
Il l'a saisie tout de même.
Mon sexe s'ouvrait dans la discrétion de mon aine fermée, réclamant, palpitant, une pitance qui ne venait pas.
Il n'a pas changé de bras, continuant son mouvement, monotone s'il n'avait pas été déchirant.
J'adorais vraiment cette position.
Il m'a ordonné d'écarter les cuisses, n'en maintenant plus qu'une serrée contre son corps.
La peur, follement excitante, au ventre, j'ai obéi. Je lui ai toujours obéi. Ses sanctions étaient trop cruelles. Sans appel.
Les secondes ont soudain duré des heures.
Un bambou sifflait dans l'air près de mes oreilles, torturant un oreiller.
La peur, toujours, comme une tenaille.
Sa main s'est posée sur mon sexe.
Son doigt a trouvé son chemin vers mon minuscule bouton qui craignait tant les coups.
Il a fait des 8, il a fait des O., il a fait je ne sais quoi.
Les pieds cambrés, les muscles le plus étiré possible, je tentais d'allonger et de hisser plus haut encore mes jambes, alors que sa bouche avait pris la place de ses doigts qui eux avaient trouvé un fourreau glissant où s'agiter.
Et quand j'ai joui, mes orteils touchaient le plafond, j'en suis sûre.
dimanche 30 septembre 2007 / 6 grains de sel
LES soldes se terminent, les vacances commencent, et je pense à mes amies dominas qui vont peut-être se retrouver quelques jours ou quelques semaines sans leur jouet favori.
Alors évidemment, tous ces petits colifichets ne remplacent pas vraiment une jolie soubrette, ou un hercule de gymclub, pas plus qu' une femme fatale en lingerie et stiletto, mais voilà quand même ma récolte du jour sur un site marrant comme tout, débordant de gadgets décoratifs, de lampes ingénieuses, de stickers malins.
Et vous pourrez dire (outre merci Bricabrac), "jamais sans un soumis".
mercredi 18 juillet 2007 / 7 grains de sel
J'AI certains soirs de rêverie vagabonde l'envie que mon partenaire me bascule un instant dans une telle douleur, dans tant de larmes et de cris, que j'en vienne à le détester, mais qu'à peine la haine affleurante sur mes lèvres, il s'occupe à me faire changer d'avis, tout cajolant et d'une douceur insolite, et que par contraste et paradoxe, son souffle sur ma peau soit la plus intense caresse et endorme ma révolte.
Je ne suis évidemment pas seule dans ce cas, c'est du fantasme bien banal.
C'est ainsi que j'ai lu ceci sous une plume féminine, qui louange régulièrement l'homme qui a fait d'elle une amoureuse :
Je n’attends plus que ce jour ou Il restera sourd à mes cris, à mes supplications, à mes larmes…
Ce jour là nous irons au bout… au bout de moi… au bout de Lui… au bout de Nous… au bout de tout…
"Au bout de tout" ? C'est où le bout ? C'est quoi le tout ? C'est une fois qu'on a franchi, en bonne pouliche dodécathlonienne, toutes les limites et étapes (refrain connu) imposées par mémètre, le dogme et la mauvaise littérature spécialisée ? Une fois que sont posés les anneaux, dépoilés au laser le pubis et les dépendances, brandé au cul les armes de M le M, tatouées les mêmes en une place plus épaulée, brûlées toutes les culottes, verrouillé le collier d'acier, gangbanguée par de gais lurons montés comme des ânes, dégotté une esclave de secours, on se la joue Thelma et Louis, on fonce vers le bout ? Ou plutôt Thelma seule, Louis sautant à temps de la bagnole sado-maso sur le bas-côté, allant grâce à son Loulou vers le néant tant convoité, comme si la mort était un don ultime (opinion partagée par certains tant soumises que maîtres).
Oui, je sais, on est dans la symbolique. Mais je n'ai jamais rien compris à la symbolique. Même dans mes fantasmes, le bout, c'est la jouissance (qui est fille de Thanatos autant que d'Éros, je sais, j'ai lu mes classiques).
Tous comptes faits, pragmatiquement, il n'y a qu'un bout qui m'aille, celui qui est arrimé à mon homme du moment et qui, s'agitant dans une main, une bouche, un slip ou un orifice, dans une fuite de semence qui jamais ne servira à la procréation fonce vers son plaisir, et le mien par adjacence. Petite mort (dit-on, voir plus haut) si vivante. Et si je veux mourir un jour, devançant la Faucheuse, je ne ferais pas appel à un partenaire pour me suicider à ma place. La pulsion de mort, il vaut mieux gérer cela seul, et ne pas attiser les côtés sombres des sados qui souvent pourtant savent si bien nous faire jouir.
Mourir ensemble, pour ne pas survivre à l'autre trop aimé, comme le couple Mercure, c'est ce qu'il y a de plus beau. Jouer à se faire tuer par son dominateur, c'est limite glauque. Mon opinion pas si humble évidemment.
dimanche 17 juin 2007 / 2 grains de sel
Comment tout a commencé ?
Comme ça.
Plus ou moins.
Mais pourquoi ?
Pourquoi un dom plutôt qu'un homme tout court ?
Un dom pour ce frisson quelque part derrière le nombril qui creuse le ventre, pour une voix à laquelle on ne saurait dire non, pour un nez auquel on ne saurait rire, sauf pour la provocation, sauf parce qu'on est deux et que ce n'est pas sérieux. Sauf quand ça le devient.
Un dom comme une poigne, pour maltraiter un corps incapable de sentir la caresse sans cela. Pour l'enflammer avec esprit, imagination et désir. Un dom qui bande quand il tape dur. Un type qui éjacule quand il câline aussi.
Un dom qui frappe et ordonne avec autant de naturel que je me ploie et reçois. Parce que c'est ainsi depuis toujours, inscrit dans les cellules, gravé dans l'ADN, légué par les gènes. Pas pour chercher le piment qui manque dans une relation fade, pas pour être sûr de se faire piper façon gorge profonde, pas pour la mode, pas pour le plaisir de traverser en dehors des clous, pas pour chasser l'ennui, la banalité et la routine. Pour soi, pour l'autre, pour le jouir, pour le jour et la nuit.
Un dom pour la surprise de se faire renverser sans préavis sur le dos d'un canapé, ou sur une cuisse solide, ou sur le buvard d'un bureau. Un dom est un bourreau qui assume et contrôle, pas une brute bourrée, quelqu'un qui sait jouer des sens, qui en a bien plus que cinq sûrement, qui jongle avec les miens et les siens et qui charme la peau comme d'autres les serpents.
Un dom, ce n'est pas qu'un bras armé dans une chemise de soie, c'est un cerveau qui connaît les mots par coeur comme les maux, qui organise les coups de théâtre, qui a fait de l'injustice le joker de ses parties de fouet en l'air, et qui contrairement au poker, même s'il tient les cartes, ne bluffe jamais.
Un dom, c'est quelqu'un qui pour s'endormir compte toutes les nuances de rouge qu'on trouve au monde et se donne du plaisir à les peindre sur chair.
Une femme qui cherche un dom plutôt qu'un homme tout court, c'est un être de palpitations qui a envie qu'on lui extorque les sentiments et la douleur pour mieux les offrir et les dédier. Mais ce dom-là, faut pas qu'il s'imagine qu'elle lui sera servie toute liée toute rôtie. Il lui faudra savoir frapper les silex pour mettre le feu, embrocher la donzelle, tourner la broche, lui cuire le cuir avant qu'elle n'accepte son joug.
Une femme qui cherche un dom, c'est aussi parfois un roseau un peu bêta qui pense trouver son chêne alpha, ou aleph, ou ce qu'on voudra.
samedi 17 mars 2007 / 4 grains de sel
Finalement, je suis peut-être une soumise qui s'ignore... Parce que quand tu n'es pas là, en retraite dans un monastère ou en goguette dans un séminaire, en vacances familiales ou en méditation transcendantale, je suis vide comme un petit sac en papier. Le silence me saccage, l'absence m'aspire, la décadanse me manque.
À Cent ans de solitude, j'ai toujours préféré Belle du Seigneur.
Je n'ai plus mon corset qui m'aide à me tenir altière, je n'ai plus de fil aux pattes et mes gestes sont désordonnés, j'ai n'ai plus ta main dans mon sexe qui m'ordonne la direction, je n'ai plus le bâillon de ta bouche et je dis n'importe quoi.
Alors, je fais rien que des bêtises.
(Puique les vacances sont à la mode, les prochains billets, précuits donc, seront déposés grâce à un plug-in qui quand il tombe en marche les fait apparaître comme par magie. Ou pas.)
vendredi 23 février 2007 / Un grain de sel
Dans un mois, le Studio Théâtre de Stains présentera une nouvelle mise en scène de Pygmalion. Celui de George-Bernard Shaw, avec Liza et son prof. Le modèle des relations D/s, le prince dominant étant évidemment un Pygmalion, d'ailleurs, quand ils ne s'appellent ni Marquis, ni Maître, ni Stephen, ni DAF, les messieurs qui veulent être bien placés en tête de gondole dans les allées des tchattes choisiront Pygmalion comme pseudo attrape-soumise.
(En trois mots, le professeur Higgins a parié qu'il pourrait transformer la plus insigne bouquetière des bas quartiers en dame du monde en un temps record. Ce qu'il réussit, non sans tomber amoureux de sa créature.)
L'affiche, qui m'a tapée dans l'œil en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, résume le propos de la metteuse Marjorie Nakache. Certes choucroutée, corsetée, pupettisée, tatouée sur l'omoplate (que j'aime ce détail), Barbie-Galatée-Liza n'en tire pas moins les ficelles de son Pygmalion, et si elle existe, c'est parce qu'elle l'a décidé ainsi. La bonne vieille dialectique du maître et de l'esclave n'est pas morte, et le corset mauve lui va bien.
Alors, m'sieur Pyg, ça fait quel effet d'être manipulé ?
lundi 12 février 2007 / 6 grains de sel
L'opéra de Paris donne quelques représentations de La Mégère apprivoisée, d'après Shakespeare, adaptée pour le ballet de Stuttgart par John Cranko, condensée en deux actes. La mégère apprivoisée, pour moi, c'est le duel truculent et tambour battant entre Liz Taylor et Richard Burton dans le film de Franco Zeffirelli, ou alors, la comédie musicale Kiss me Kate, copié/collé du précédent, des versions édulcorées presque dévoyées de la comédie de Shakespeare. Des spectacles dont je n'ai gardé que l'envie déchirante d'être domptée, de trouver celui qui aura la poigne et qui saura le prouver, la paume grande ouverte.
À en oublier les vers originaux de William.
Elle n’a rien mangé et ne mangera rien
D’aujourd’hui ; l’autre nuit elle n’a point dormi
Et ne dormira point cette nuit davantage ;
Comme au souper, je trouverai quelque prétexte ;
Le lit sera mal fait ; et je ferai voler
L’oreiller d’un côté, le traversin de l’autre,
Et puis le couvre-lit par ci, les draps par là
Mais soutenant toujours, dans ce remue-ménage,
Que j’agis par respect pour elle et pour son bien…
C’est ainsi que l’on tue une femme en douceur
Et que je peux plier son fol entêtement.
Ca m'en rappelle quelques-uns... qui le disent moins bien, mais cherchent bel et bien à dépersonnaliser celle appelée à devenir leur soumise, crâne rasé et corps décharné. La tuer en douceur... On quitte les motifs joyeusement SM, les volées réconfortantes, les claques rassurantes, les dégelées euphorisantes pour les contrées plus sombres de la D/s.
(En cherchant une image, je suis tombée sur cet article tout à fait intéressant d'une professeure anglaise.)
samedi 6 janvier 2007 / 6 grains de sel
J'ai souvent cherché un bracelet d'esclave, quelque chose d'ancien, ou plutôt une copie d'ancien, qui parlerait de Rome ou de Nubie, qui se porterait à la cheville (passant pas mal de temps sur un clavier, je me débarrasse de tout ce qui est bracelet aussi souvent que possible, ce qui ne m'empêche pas d'en avoir une collection respectable), et qui serait assez lourd pour ne pas se confondre avec l'habituelle chaînette. Un bracelet qui obligerait à mesurer ses pas pour ne pas se fracturer la malléole, un bracelet qui ne se laisserait pas oublier, à la limite de la gêne.
J'aime les symboles, j'aime que dans les objets que j'offre, ou que je reçois, il y ait une histoire, une autre histoire que le décrochez-moi-ça-nouelle-réclame-son-dû. L'objet peut-être anodin en apparence, c'est sa charge qui m'importe. Charge, poids... Le poids des symboles, la charge des bracelets ? Dans ce qui peut lier une femme à un homme, une soumise à son dominant, une maso à son bourreau, il y a les symboles. D'où tout le foin du mariage, et le rituel encore plus lourd de la rupture. Mais quand on ne veut pas se marier, mais pourtant porter sur soi ce qui ne représente pas une alliance mais une emprise, quelque chose de lourd s'impose à moi (donc pas la médaille + qu'hier - que demain, qu'est-ce que Rosemonde Gérard et son "Car vois-tu chaque jour, je t'aime d'avantage..." a pu inspirer la joaillerie et les amoureux de Peynet-like).
J'aime sentir le poids d'un homme. Au propre autant qu'au figuré. J'aime quand il s'écroule sur moi, que ma respiration se fasse plus courte sous l'oppression de son laisser-aller. Je me sens bien sous ce corps un peu trop pesant pour le mien. J'aime que mes muscles s'endolorissent sous sa force de frappe, et c'est sans doute pour cela que je préfère les instruments de bois ou de cuir épais aux fines lanières et badines champêtres. Je préfère être meurtrie que cinglée. J'aime que quelque chose dans ou sur mon corps, me rappelle ce poids à chaque instant, courbature ou bijou.
Ces bracelets de Ben, aux lignes pures, déclarent de son écriture ronde, esclave pour toujours. Selon la manière dont il sera porté, dont le poignet bougera, dont le regard le saisira, on en lira tout ou partie. Pour toujours. Toujours esclave. Esclave. Pour. On en lira peu car il n'en existe que huit exemplaires. (3 000 €)