Rue Bricabrac

Baille baille l'an 9

Rue Bricabrac, bdsm, saint-sylvestre, bdsm
D.R.

SANS regrets.

(Si Mètre Soixantedouze me lit, ceci n'est pas une incitation à jeter sa soumise usée à la poubelle.)

(La décence voulant qu'on la dépose à la déchetterie.)

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Si avec ça le sapin n'a pas les boules... (7 - coulant)

POINT besoin d'être notaire pour se faire appeler Maître et être gratifié d'une cravate.

À défaut de briller par son originalité, le cadeau, bien présenté, fera toujours plaisir.

Rue Bricabrac, bdsm, cravate
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Le mari de la pony girl

Rue Bricabrac, bdsm, ponygirl
Mariko Sugawa

CONVERSATION (à peine imaginée) au rayon équitation d'une grande surface d'articles de sports à succursales multiples (ou chez son concurrent direct)

- Bonjour, puis-je vous aider ?

- Je cherche une selle pour ma femme.

- Pour votre femme ?

- Heu pardon, je veux dire pour le cheval de ma femme.

- Quelle taille ?

- 36/38, je crois, pas plus !

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Attendre ou attendre ?

IL y a l'attente, celle du premier coup qui comme l'éclair va libérer l'orage et la tension. Elle noue le ventre, elle coupe les genoux, elle cloue le bec. On a l'impression que les secondes durent des heures, que l'air pèse des tonnes.

Rue Bricabrac, bdsm, attente
D.R.

Il y a l'attente, celle du premier rendez-vous qui va briser le cyber et le virtuel. Elle rend prisonnier du calendrier, apprend à compter sur ses doigts, amène à scénariser en vain. Quand le moment se rapprochera, les secondes dureront des années, l'air sera aussi dense qu'un iceberg.

Alors, je pense à l'attente, l'autre, je m'étends, je m'étire, je ...

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Sous le soleil, exactement

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D.R.

SI la terre ne tournait pas, elle pourrait ainsi, après quelques heures de pose, de pause aussi, porter sur son corps les barreaux de sa condition, subsumée au dieu Hélios (ou Surya, ou Mithra, ou Belenos, en matière de paganisme, qu'importent les noms pourvu qu'on ait la lumière). Mais l'astre, pour être un brulant bourreau, est surtout mobile et volatil. Elle ne sera soumise et encagée que le temps d'un cliché.

Et puis s'en va.

Relevée, habillée, encore chaude, elle aura en tête l'idée subtile de la contrainte invisible.

(Merci à O*** pour cette photo, et toutes les autres encore)



Les bonnes

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D.R.

À ce qu'il semble, pas de Maid Café à la Japan Expo de cette année (n'ayant pas le courage de me rendre à Villepinte pour faire tache au milieu des manga dolls et des otaku exceptionnellement de sortie, j'ai compulsé le programme dans tous les sens). Les Romanesques devaient avoir mieux à faire.

S'il l'on trouve des vibrations japonaises, un groupe nommé School Food Punishment, et plein de petites mignonnes en exhibition cosplay, il faudra attendre encore pour ces Maid Cafés qui font florès non seulement au Japon, mais en Asie, et en Amérique.

Les serveuses sont habillées en écolières qui se seraient déguisées en soubrettes froufroutantes comme des marquises, elles accueillent les messieurs harassés par leurs journées de travail par des "Bienvenue chez vous, mon maître" ou encore "comment s'est passée ta journée, chéri ?". Elles servent avec une soumission parfaitement codée, et fournissent quelques autres prestations aussi peu sexuelles que d'entonner un chant en karaoké ou se laisser prendre en photo souvenir.

Ici, on est dans le fantasme, un fantasme pas forcément occidental (sinon, il y aurait autant de Maid cafés que de Starbucks), l'Occident préférait les lapins de Playboy. Plus Barbie. Moins fillette. Il paraît que dans la capitale, on peut s'amuser plus avant avec du sm et des fruits à l'heure du goûter.



Union fait la farce

SUR le même mode que les Martine, mais proposé par la revue elle-même, les couvertures d'UNION se customisent (un tout petit peu, on ne peut pas intervenir sur toutes les accroches).

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Pourquoi je ne suis pas soumise (6)

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MOI aussi, je suis gironde, alors viens déguster ma jouissance et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour épanouir ta grosse culture.

Et on se querellera jusqu'au bout de la nuit, je suis tellement irritante.

(Attention, O*** qui m'a transmis cette magnifique étiquette m'a également prévenue que ce château était une infâme piquette.)

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Pourquoi je ne suis pas soumise (5)

TANDIS que sur fessebouc, mes amis s'amusent à tous les tests & quiz qu'ils trouvent, de la liste des cinq plus belles têtes à claques du moment à la taille de leur QI, je continue sur la route des parfums qui viennent de sortir, comme si la fin des lilas et des glycines me donnait envie de retrouver, en attendant les roses et les chèvrefeuilles, des fragrances capiteuses. ...

De facto, mon ego est légèrement ébouriffé par le résultat du dernier..

Rue Bricabrac, bdsm, soumission

Je commence à comprendre pourquoi, dans la vraie vie, je n'attire que les soumis ! Ils espèrent que je vais brandir mon ortie.

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Le plastique c'est fantastique

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IL lui avait ordonné de venir au RV, une terrasse de café dans un lieu passager, en chemisier blanc très échancré, mini-jupe droite et sans culotte.

Un grand classique.

Il lui a dit qu'elle l'attendrait cuisses légèrement écartées, ce qui l'obligerait à remonter sa jupe déjà peu couvrante, et qu'il se chargerait de vérifier au plus vite en arrivant si sa mouille trahissait son excitation de chienne en chaleur.

La routine.

Elle rêvait depuis longtemps de cette première expérience. Mais tout de même, la chatte à l'air rue de Rennes, à deux pas de son lieu de travail, malgré un printemps rayonnant, elle avait comme une réticence.

Appel au viol ?

Alors, elle a pris l'Eurostar, a foncé Oxford Street chez Selfridges, rayon lingerie, pas même le temps d'aller chez Harvey's Nicks, what a pity. À 16 heures, elle était au rendez-vous, qu'elle confirmait par un texto.

Il pleuvait, ça tombait bien, le plastique, c'est hermétique.

Les petites culottes transparentes, continentes et collantes se trouvent ici.



Pourquoi je ne suis pas soumise (4)

Le présent test à pour but de vous aider à situer votre soumise dans cet art difficile de la soumission. Il est rempli par le Maître qui en toute équité attribue une valeur dans l'echelle de points de chaque ligne. Le jugement doit être impartial et motivant, en fonction de la capacité à supporter la pratique concernée.

Les différentes pratiques n'ont bien sur pas la même valeur, en fonction de leurs difficultés respectives. Par exemple, il est plus difficile de supporter des pinces sur les lèvres (petites ou grandes) qu'un bondage. C'est pourquoi les pinces rapportent plus de points que le bondage.

Si votre soumise ne pratique pas une discipline, il est bien évident que celle-ci est notée à zéro. En S.M. il n'y a pas que l'intention qui compte !!

Lorsque vous avez répondu à toutes les questions, vous totalisez les points et vous vous rapportez à la grille des valeurs. Celle-ci vous donnera le niveau de votre soumise, ainsi que la façon dont vous pourrez l'autoriser à vous appeler.

Rue Bricabrac, bdsm, soumission

DÉJÀ je l'ai fait moi-même, ce test. En toute honnêteté, je n'ai pas besoin d'un mentor pour ne pas mentir. Comme je ne bouffe pas plus de merde que je n'accepte la marque au fer, mon score n'a pas atteint la stratosphère des élites.
Je crois bien que cela m'a procuré grand plaisir. J'aurais été mortifiée de rentrer dans la grille en première de la classe.

L'auteur (?) de ce test a mis un charmant texte en introït de son site, adressé aux blogueuses prétendument soumises qui ne l'aiment pas sans le connaître (ainsi que Mètre Pas Trique, autre pivot de l'aristocratie bdsm), et qu'il emmerde copieusement. J'ignore si cela aurait pu me valoir quelques points supplémentaires en coprophagie. Qu'importe, mon statut de sans grade n'en aurait pas évolué vers le pas grand chose. C'est vrai, je ne connais pas personnellement cet homme (je ne crois pas l'avoir particulièrement conspué d'ailleurs). P*** Premier du nom l'avait croisé au Bar Barre ce me semble, et m'avait vanté la délicatesse avec laquelle il avait mis en place une belle suspension. Il se trouve que peu avant de rencontrer P*** prems, j'avais découvert sur un web français encore chiche de pages en tous genres (aussi bien ma bagnole, ma meuf et moi, les tricots de tante Lucette ou le bdsm sa vie ses petites annonces), le site du couple de référence. Il y avait une véhémente diatribe à l'adresse des faux pratiquants de sm, des tricheurs, notamment une femme qui suivait son mari (comme tant d'autres), et qu'il a donc fouettée d'importance pour lui apprendre à vivre et à débarquer chez l'élite sans y croire, l'impudente, l'inconsciente. J'avais trouvé encore plus méprisant qu'intolérant. Le signataire de ces lignes m'était soudainement et définitivement apparu comme détestable. (Je n'ai aucun sens de la nuance, je sais.)
Aujourd'hui, il réclame qu'on le laisse bdsmer en rond. Avec plaisir, bonhomme, mais fallait pas commencer.

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Pourquoi je ne suis pas soumise (3)

Rue Bricabrac, bdsm, parfum

PARCE que je n'aimerai pas que l'on m'offre des parfums nazes.

Certes, celui-ci semble destiné plutôt aux hommes, mais quand même.

(En revanche, gnaveu, rien que pour le flacon.)

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Pourquoi je ne suis pas soumise (2)

JE suis bien trop mécréante pour que cela m'effleure. J'avais déjà hasardé une vague opinion sur la ressemblance, dans ses récits et autofictions, entre la soumise et la mystique.

J'ai vu Dominique nique nique aujourd'hui. Nonnette pas encore Soeur Sourire, une jeune fille qui se cherche rejoint les Dominicaines. Elle entre dans sa cellule et sur le haut de l'armoire, sommeille un martinet, discipline moderne (je ne sais pas quand le Clergé décida de supprimer cet instrument d'auto-flagellation, s'apercevant que l'extase mystique était en fait un très profane et trivial orgasme et si au début des années soixante, la future chanteuse naïve aurait pu s'en servir).

D'un tempérament volcanique, la novice tient tête à la Supérieure, mange en dehors des heures prescrites et se retrouve dans une belle scène de l'imagerie bdsm : mains liées au dos, en chemise sous la pluie, à genoux sur la pierre et interdite d'intérieur tant qu'elle n'aura pas picoré sa pitance à même une assiette au sol.

Rue Bricabrac, bdsm, insoumission
D.R. Océans Films

Culte : 1 - Cul : 0 (évidemment en ce qui me concerne, histoire de désamorcer les commentaires du style "chez moi ça marche").

À suivre



Pourquoi je ne suis pas soumise (1)

Rue Bricabrac, bdsm, insoumission
photo Crowgirl66

OUI, je généralise. Oui, je tire la réponse par les cheveux. Oui, j'exagère.
Et alors ? Je me comprends.
J'ai plus de mal à me faire comprendre.

En lisant attentivement cet article de Libération hier, en repensant aux expériences de Milgram, je trouve une piste de mon rejet total de l'idée de soumission, quand bien même elle serait un jeu. Alors qu'elle n'est qu'un jeu.

L'autorité, avec ou sans majuscule (déjà l'écrire avec une majuscule m'écorche), me fait vomir. Je ne la comprenais pas à 5 ans quand j'ai intégré le système scolaire, pas plus que je ne pouvais encadrer les 10 commandements. J'ai picoré avec plaisir les 7 péchés capitaux que je trouvais capiteux et je crois que je n'aurais même pas pu tenir mes 3 jours (qui n'en duraient qu'un et demi) si j'avais été un homme.

L'autorité, qu'elle soit haute, autre, sacrée ou alien a toujours pour moi les traits d'un monstre muet et aveugle, d'une hydre à la tentation totalitaire. L'histoire m'a appris à m'en méfier. L'école aussi.

Je n'accepte pas qu'on me tourmente, je l'exige. Avec beaucoup de bémols à la clef, parce que j'aime avoir l'impression que l'on m'offre ces attentions.

À suivre

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La fabrique d'oxymorons

Rue Bricabrac, bdsm, féministes

J'ai baisé toutes les féministes de Paris. Elles se sont soumises, et le lendemain, elles se sentaient tellement plus fortes.

TENTÉE un moment de retrouver les sistas sur fessebouc ou de faire un tour à la Librairie des Femmes pour réaliser une enquête précise auprès des - nombreuses - intéressées, j'ai finalement décidé de m'en tenir à mon nombril, as usual, ce qui est moins fatigant à défaut d'être plus intéressant. Puisque je suis féministe, parisienne et qu'il m'a baisée.

Quel qu'ait été mon degré de conscience et d'acceptation de mon masochisme, quel qu'ait été celui qui "m'a baisée" (par là entendre partagé avec moi les pratiques du bdsm puisque telle est ma sexualité), je ne me suis jamais sentie plus forte, ni plus libre, ni plus belle, ni plus fière.
Les chaînes de la liberté, ce n'est décidément pas ma came. Je peux pourtant comprendre ce renoncement, cette démission, qu'ont en commun les nonnes et les kajira, cet acte de se subsumer volontairement, en toute conscience à un être (via une communauté pour les premières). C'est la plus belle solution de facilité face au libre arbitre et à l'existentialisme.
Je ne suis pas masochiste pour toucher le fond le soir et me la péter wonderwoman le matin. Je suis rigoureusement la même ligotée à un fauteuil à rougir sous les coups ou assise sur ce même fauteuil, à faire une conférence.

Dans le meilleur des cas, j'ai joui, ce qui m'a mise de bonne humeur pour les heures qui suivent.



Digression dominicale

JIMMIE Durham qui expose en ce moment à Paris, lapide un réfrigérateur jusqu'à ce qu'il prenne une autre forme, ou assomme une automobile d'une pierre immense qui a fini de rouler sur son toit.

Rue Bricabrac, bdsm, D/s

Il y a une vingtaine d'années, il a imaginé ce couple. Il s'agit de Cortès et de la Malinche, le premier étant le conquistador que l'on sait, la seconde, l'une des vingt femmes à lui offertes par un chef désireux de s'attirer ses grâces. La Malinche deviendra la maîtresse et la traductrice de Cortès. (Cherokee installé en Europe, Durham a une vision assez aiguë des luttes sociales, quelles qu'elles soient.)
Chez Walt Disney, ce genre d'histoire devient Pocahontas (qui a d'ailleurs existé).
Dans ma rue, ça ressemble à la D/s.

Le dimanche étant propice au coq et à l'âne, j'ai vu ces deux-là comme le couple maître/soumise tel que défini par moult petites annonces ou désirs blogués. Leur sexe n'est présent que par les signes extérieurs, mais pas par le principal signifié. Pas plus qu'ils n'ont de coeur. Ils sont apparences et codes. Ils sont bric-à-brac, ce qui ne pouvait que m'amuser.

Je l'imagine bien arrivant à toute blinde sur ses roulettes, la fumée sortant de tous ses tuyaux, fulminant littéralement, un seul bras vaillant, le sinistre. Tandis qu'elle, toute fine (il l'a mise au régime jusqu'à l'amener à la taille souhaitée), décolletée, en bas et sûrement sans culotte, l'attend sur un méchant siège. Presque une mariée. Ou une vierge. Résignée. Peut-être, après tout, a-t-elle un coeur, un petit coeur d'artichaut, caché sous le soutien-gorge. Quant à lui, il a dû perdre son bras droit à force de penser Heil ou Hail.

C'est assez flippant.
(Et si, vu de l'extérieur, tout le bdsm était un peu flippant, alors que jouissif quand vécu de l'intérieur ? C'était la tautologie du jour.)



Brève de tchat'

Rue Bricabrac, bdsm, soumise

j'ai un peu de materiel et je compte m'equiper dès que ma soumise sera validée

BON.
Je ne suis pas sûre de comprendre. Je sais qu'il existe en entreprise un truc (on me dit dans l'oreillette qu'il s'agit du VAE) qu'on appelle "validation des acquis".
Et le sens de la phrase laisse en effet penser que la soumise est une acquisition, et une fois celle-ci réalisée, il sera temps d'investir dans de l'équipement. Le faire avant d'avoir collé l'oiselle dans sa cage serait investir à perte, car si soumise pas validée, ou si soumise invalide, fouet sans objet.
Et un équipement sans le cul kivabien (ci-dessus, spéciale dédicace à celui dont j'ai oublié le pseudo, une soumise en attente de validation, et ce depuis les années folles), c'est comme un maître sans marteau.
Ou quelque chose de ce genre.



SM...S

Rue Bricabrac, bdsm, écriture
D.R.

Monsieur m'az attaché les jambes et les bras j'ai du ramper juska la porte d'entrée pour ke ceux ki passe sache kil se cachait une chienne derriere la porte.

Il n'y a pas à tortiller, les récits ainsi troussés, ça ne donne pas envie. En même temps, si Monsieur a oublié de la détacher, écrire avec le menton, c'est certainement un handicap. Ouah alors !

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Chérie, j'ai tes règles !

Rue Bricabrac, bdsm, règles
photo Freshphoto Martin

BIEN. En voilà un autre qui invente l'eau (O ?) tiède. Plutôt que de copier/coller les sacrosaintes lois D/s qui sont gravées dans l'éther marmoréen (si, si) de l'internet et des médiocres livres, Maître A*** y va de sa petite composition perso. Et c'est du lourd !

Si le mémètre a naturellement le compas dans l'oeil (et la poutre apparente), la soumise a intérêt à se munir d'un rapporteur.

A tout instant, les jambes de d’X*** présenteront un écartement d’environ 10 cm à l’entrejambes.

(et quand ta meuf se fera violer parce qu'elle prend les transports en commun ou les vélos libre service la foune à l'air ? )

Mémètre date un peu, il n'a jamais entendu parler des tampons, malgré les publicitaires qui depuis le XXe siècle essaient de nous faire croire que les menstrues, c'est du sang beu (ciel)

X*** ne portera que des strings, sauf en période d’indisposition (durée strictement limitée). A la demande expresse de Monsieur A***, elle ne portera aucun sous-vêtement.

(Hé oui bonhomme, la serviette périodique est en net recul depuis le temps de maman, heureusement les couches pour incontinents ont récupéré le marché. Mais je salue cet homme qui à force d'édicter des règles peut en prédire la durée.)

Mémètre, dont je pensais que peut-être il n'avait pas la télévision pour se consacrer à des plaisirs plus sains comme la visite des musées, la lecture et la belote coinchée, a trop regardé les pubs pour rasoirs dix mille lames.

X*** sera toujours rasée de près.

(et en guise d'après-rasage : Mennen ou Déxéril ? On avait les tables de la loi, mais pour le buisson ardent, on peut repasser.)

Pas de trône dans la Twingo ou la Ferrari, on la joue à la bonne franquette.

X*** s’assoie à même le siège de la voiture de Monsieur A***.

(Skaï ou cuir ? En tous cas, cette bonne X*** a évité de voyager dans le coffre, réjouissons-nous)

Merci à ce couple d'avoir rajouté du soleil à mon dimanche déjà tellement radieux que j'ai dû chercher un peu d'ombre. Une ombre d'ailleurs facilitée par le codicille du contrat de pacotille :

Ces règles peuvent toujours faire l’objet d’exceptions négociées.

Petit bras, va !

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Piège à connes

EN France, on vote le dimanche. Aux États-Unis, on vote le 4 novembre, et surtout, on ne vote pas, enfin, la moitié de la population s'abstient.

Chaque année, les vedettes du cinéma et de la chanson rivalisent d'ingéniosité et d'audace pour essayer de mobiliser leur public, sans doute des jeunes, les incitant à la citoyenneté.

Rue Bricabrac, bdsm, vote
photo David LaChapelle

On a vu Madonna il y a quelques années, Matt Damon il y a quelques semaines. Aujourd'hui, ce sont, entre autres, Jessica Alba photographiée par Mark Liddell et Christina Aguilera par David LaChapelle, dans une thématique terriblement sm et parfaitement claquante (tant les couleurs que le message) qui s'y collent. Et on peut se les récupérer en fond d'écran, sfw même que.

Sur ce que cette campagne peut nous raconter en infratexte, c'est que, certainement, la vraie soumission, c'est l'abstention. D'où tous ces discours (parfois factices tellement ils sont désincarnés) sur le renoncement, l'abdication, l'offrande du corps et de l'âme. Certaines esclaves (je parle de celles qui se placent un degré au-dessus des soumises soit en se référant au dieu Gor, soit par des discours qui échappent tellement à mon entendement que je ne peux les résumer) remettent même leurs papiers d'identité (passeport, permis de conduire, etc.) à leur seigneur et maître, signant ainsi leur mise en marge de la société et de la cité. Le silence, sauf demande contraire de leur propriétaire, étant aussi de mise.
On leur a cloué le bec.

Rue Bricabrac, bdsm, vote
photo Mark Liddell

Votez, gueulez, revendiquez, parlez. Sinon, rien ne changera, ni la vie, ni le plaisir.

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Je te queene, tu couines

Rue Bricabrac, bdsm, Harukawa Namio
Harukawa Namio

IL m'est arrivé, à leur demande, de m'asseoir sur le visage de mes partenaires, fussent-ils dominateurs. Pour un 69 bête comme chou ou parfois, juste comme ça. Comme le plaisir me rend un peu tulipe, molle, penchée, je finissais toujours par perdre l'attitude d'assise triomphante qui fait les facesittings réussis (je ne savais même pas un temps que c'était un fétichisme particulier).

En cherchant dans Google ce synonyme de face-sitting dont m'avait parlé F***, queening, voilà (et même kinging, vive les néologismes), je croise des bribes d'annonces (je n'ai pas visité les sites, j'ai juste parcouru les résultats).

j'adore le face sitting,surtout quand c une femme ronde qui s'asseois sur ma face.

Tandis que Wikipedia france me rappelle Otto Rank.

Cette pratique est aussi très présente chez les Fat Admirers (amateurs de femmes corpulentes), qui y recherchent soit une sensation d’écrasement extrême, soit une forme d’humiliation. Et surtout un désir de retour au ventre maternel.

Le livre (publié chez United Dead Artists) qui regroupe des dessins d'Harukawa Namio s'appelle Callipyge. C'est sans doute plus vendeur que stéatopyge, qui caractérise pourtant ces dames aux fesses considérables et à l'opulence généreuse.
Impressionnantes comme les bobonnes bonbonnes de Dubout qui toise et écrasent leur petit mari, hypersexuées comme les pépées poitrinaires de Pichard, elles pratiquent le face sitting avec une imagination débordante et pourraient casser entre leurs fesses la tête de leurs esclaves comme une modeste noisette.
Ce n'est pas du tout ma came, mais alors pas du tout (dominer les hommes à grands coups de cul et de chatte), et pourtant, ces dessins me ravissent. Par la voluptueuse sensualité de ces énormes femmes, par leur plaisir malicieux, par leur corps hors-norme.

J'imagine leur orgasme, à leur image, tellurique.



Vue sur geisha

Rue Bricabrac, bdsm, geisha
© UGC

EN regardant Inju de Barbet Schroeder, et bien que nourrie de cinéma japonais, notamment celui de Mizoguchi (pour rester en thème), j'ai prêté une attention particulière à ses geikos, un oeil un peu plus "technique".

J'ai connu des hommes qui ne cachaient pas leur attirance pour les femmes asiatiques en général, japonaises en particulier, à cause de leur tendance naturelle, disaient-ils, à la soumission. J'ai croisé des femmes qui piaulaient vouloir être maikos, qui se déguisaient en geisha pour faire une surprise à leur maître.

C'est à eux, à elles, que je pensais en voyant ces créatures (comme d'un autre âge tant le rite et le costume sont immuables) s'agenouiller prestement pour ouvrir une porte, rentrer dans une pièce, déposer une tasse, se relevant avec une même aisance gracieuse, comme si ce mouvement (je mets quiconque au défi d'essayer, c'est plus compliqué qu'un télémark, on ne peut s'aider des mains, ça demande de l'entraînement) était aussi simple que lever le bras. Pour tous ces hommes qui adulent la soumission de tous les instants, la femme à genoux est un délice. Et la geisha est l'archétype de la femme à genoux. Ensuite, seulement, vient la pénitente.

La geisha (qui n'est pas une pute, se plaît-on à répéter, même si elle, où plutôt la maxé de la maison de thé et autres plaisirs vend très cher sa virginité) excelle dans les arts de compagnie tels que danser, chanter, arranger les fleurs et servir le thé. Rien qui ne dérange la parole et la geste masculine.
La geisha (qui n'est toujours pas une travailleuse du sexe multiqualifiée même si elle se choisit un protecteur thuné qui lui fera des tas de cadeaux coûteux et se paiera sur la bête si l'envie avinée s'en fait sentir) ne moufte pas, on ne l'entend pas respirer, elle est maquillée jusqu'au masque, entravée dans ses kimonos compliqués qui ne lui permettent que des pas menus et interdisent la fuite.

La geisha d'Inju, qui n'est donc pas une prostituée, se prosterne aux pieds de l'homme qu'elle veut séduire et lui suce langoureusement les orteils, l'un après l'autre, pendant un temps suspendu. C'est cette image précise de la geisha (dont il est certainement très réconfortant pour l'ego de penser qu'elle fait cela par amour et non pour l'argent) que portent, gravée au fond de l'inconscient, les hommes qui rêvent de faire jouir une femme (figée dans des codes ancestraux, frigide de tout sentiment personnel) au chignon laqué et au teint de neige.

Reste à savoir si cette femme existe, même quand une soumise murmure des mots qui se terminent en sha ou en ko.

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Dessine-moi un fantasme

Rue Bricabrac, bdsm, soumission
photo Masteringdesires

DIS, s'il te plaît, dessine-moi un fantasme... Comme si c'était un vêtement, avec le tissu de ton choix, dans une couleur qui te plaît, et qui serait à ma taille.

Un fantasme comme un cadeau de Noël ou d'anniversaire, pour faire plaisir et surprise à la fois.

Un fantasme que nous pourrions grignoter chacun de notre côté jusqu'à ce que nos bouches se rejoignent et qu'on le dévore alors à belles dents, quitte à nous mordiller un peu au passage.

Dessine-moi un fantasme né de tes rêves et que je pourrais chevaucher sous ta cravache et tes compliments.

Cela m'est égal qu'il soit mal élevé, pas bien fini, encore en devenir. À nous deux, on arrivera à le faire grandir, à lui donner du piquant, du piment, de l'allant.

Je t'attends.

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Les perles de l'été (6)

Rue Bricabrac, bdsm, lavement

TANDIS que l'été continue sa vacation saisonnière, et quoique A*** le si brun s'en offusque un brin, je continue de me promener sur des sites où des messieurs sérieux comme des mémètres passent annonces, tiennent récits ou proposent leurs sévices.

Il y en a encore qui ont en magasin les 1260 règles de la soumission, plus ou moins adaptées à leur sauce perso (compte-tenu de ce qui suit, je m'excuse d'avoir employé le mot sauce). En voici un qui parle en Louis XIV dans le texte.

La soumise devra se faire un lavement avant chaque rencontre. Si elle loge chez son Maitre elle le fera après sa douche et sa grande commission du matin.

Certes, dire la grosse commission aurait été un peu populaire, et enfantin d'annoncer quand elle aura fait popo.
Je me demande si la précision "grande commission du matin" suppose qu'il y en a une autre le soir. Et que la soumise a intérêt à se soulager le matin. Hum, comme tout cela est tristement normatif.

Et quand je suis revenue à la page d'accueil du site déjà cité, la vidéo promotionnée était justement une petite merveille (j'en suis sûre, rien que le titre donne faim) : Catastrophe Anale !!! (les triples points d'exclamation sont d'origine et tout est évidemment rigoureusement exact sinon, ça n'aurait aucun sens).

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No n'O, Nonnette

Rue Bricabrac, bdsm, soumise
photo Red Charls

Puisque dans un commentaire, Billeversée m'ôte presque les mots du clavier, j'y vais de mes comparaisons.
Je n'en lis presque plus, mais une compulsion me fait aller lire les récits de soumises. Et de dominateurs, mais les soumises sont plus disertes. Et plus expressives. Et si merveilleusement prévisibles donc rassurantes.
Et plus je les lis, plus je leur trouve des analogies avec les grandes (ou les petites) mystiques.
On remplace le fouet par la discipline, le maître par Dieu ou Jésus (pas le saucisson, quoique...), la soumisson par la dévotion, la bénédiction par la punition (dans les deux cas, il y a imposition des mains). Et les deux images se superposent très exactement. Je crois que c'est aussi pour cela, alors que je rêve secrètement et bien évidemment qu'un jour quelqu'un sache de façon naturelle me faire plier, que je ne peux me dire soumise.

Aveugles comme des croyantes, elles ont investi dans un et un seul (même si parfois, l'incarnation dans le maître universel change, c'est de la même entité dont il s'agit, ce "Vous" qu'elles rêvent de voir au bois, d'où sans doute la facilité qu'ont certaines à passer de queue en queue en reproduisant les mêmes rituels). Leur existence n'est que par rapport à lui, qu'elles écrivent Lui tant il est tout et qu'elles ne sont rien. C'est la soumise qui a créé le maître, bonne fille.

Il leur faut leur bure plébéienne, leur uniforme d'appartenance, un collier, synecdoque épatante, fera l'affaire. Au lieu de coiffer la cornette, elles ôtent leur culotte. Les plus enflammées se feront brûler un bout de peau, leur médaille, leur bataille. Elles sont fières (que ce mot revient souvent dans leur discours en boucle, fières de leur collier, de leur tatouage, de leur douleur, de leur abnégation, fières comme elles sont folles, péché d'orgueil, mesdemoiselles, que vous semblez préférer encore à celui de luxure). Parfois, bien après avoir parlé de fierté (de porter le collier je le répète, c'est vrai qu'il y a de quoi ! quel exploit !), elles avouent leur bonheur.

Qu'elles soient deux, trois, une légion, une division sur le même coup, qu'importe, plus le maître à de fidèles, plus c'est la preuve ultime de sa puissance, et de leur choix judicieux de la vraie religion. Et pas d'une piètre imitation, d'un ersatz, un faux messie. Alors, dans cette extase profane qu'elles appellent subspace (les hippies en avaient aussi après deux taffes), elles prient la croix de Saint-André et crient à l'acmé, mon Maître, mon Maître, mon Maître, ô mon Maître !

Leur punition, c'est que le dieu d'opérette détourne les yeux et la badine, la messe est dite, la lumière n'est plus.
Je préfère qu'on m'entraîne (vigoureusement) à con fesse.

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Surmission et sphincters (et art moderne, le cas échéant)

LA soumise n'a pas de journée, ou en tout cas, surtout pas celle de la femme, donc demain, ceinture chérie !, puisqu'elle n'a plus de papiers, plus d'identité, plus de rond de serviette (allez, les soumises, protestez que non seulement vous l'avez votre bon rond de serviette, mais aussi le lave-vaisselle, et ne voyez dans ces lignes qu'infâme jugement et surtout pas la provoc déconnante) tout au plus peut-on lui accorder celle, vers fin juin, où l'artiste précédemment connue sous le nom de Brigitte Bardot, demande à ce qu'on n'abandonne pas ses chiennes sur le bord de la route.
Quant à la, en hausse de fréquentation, soumise rebelle, l'oxymore ne vaut pas tripette.
Néanmoins, à celles qui se réclament de cette étiquette, voici une petite idée de loisir créatif.

Je lisais il y a quelques années un ou deux récits, signés du même homme, présentés dans une rubrique témoignage ce qui incitait, même s'il s'agissait de fictions, à les prendre pour argent comptant. Connaissant un peu l'individu, s'il n'avait jamais encore pratiqué ce qu'il racontait, il n'attendait qu'une oiselle disponible pour passer le fantasme à l'acte.

Or donc, il était une fois une soumise ou une chienne ou une esclave ou une demeurée qui venant dans son donjon, acceptait le lavement, le buttplug, l'huile de ricin ou les dragées Fuca, bref, un bon laxatif pour avoir une incoercible envie d'aller mais l'ordre de seigneur et maître, pas du genre laxiste, de tout garder. Ce qu'évidemment elle faisait pour éviter l'humiliation supplémentaire de se conchier, de nettoyer la chienlit, de «décevoir» mémètre et si ça se trouve, de se faire jeter pour cause de mauvaise soumission.

En lisant cela, je me demandais pourquoi (il faut croire qu'il y en a qui se sont juste trompées d'addiction) la jeune personne ne lâchait pas les vannes, envoyant la purée au nez et à la barbe de son tortionnaire avant de le laisser la serpillière à la main et la pince à linge sur le nez.

En ce moment, au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris (celui siamois du Palais de Tokyo où l'on peut voir des oeuvres moins originales, mais plus reposantes), les Gelitin m'ont vengée (les Gelitin, ou Gelatin en français, sont très scato/uro régressif enfantins et totalement insoumis, ceci explique cela), avec une joie champagnisée, comme on peut le voir (la toile initiale doit faire une douzaine de mètres, ceci n'est qu'un détail, mais on doit la trouver sur le site de la galerie Perrotin ou des Gelitin eux-mêmes)

Rue Bricabrac, bdsm, soumission, scatologie
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Miscellanées liées de mars

Rue Bricabrac, bdsm, fanfreluche
Serre-taille Louise Feuillère

COMME tout le monde, j'ai lu voilà un mois cet article de Libération, ensuite relayé par à peu près tous les médias dits sérieux, sur ce nouveau mode de location à prix d'amants, tu me fais une, deux, trois, quatre, douze gâteries.... par jour, semaine, mois, année, et tu as la studette ou une pièce dans l'appart entre pas cher et gratos, de la main à la queue. De la belle grosse soumission sociale en Sarkozye, aux nouveaux pauvres les rapports ancillaires. Plus je lis cela, moins j'aime les soumises, je ne peux m'empêcher de faire des liens épais entre sexe et politique. Sauf que dans le premier cas, c'est l'économie libérale galopante qui porte le bada et pas une pauvre brêle qui se pique le cul avec une fourchette parce qu'un demeuré le lui a ordonné.
Quand même, je suis allée mater à la lorgnette le site craspec (use the web, Luke, celui-ci, je le linke pas) où l'on trouve ces charmantes et peu onéreuses propositions de logements sans baux. Dans la partie plus directement sexuelle de ce site de petites annonces, le masochisme se monnaie. Finalement, en Sarkozye, la misère est aussi sexuelle.

Pour chasser cette légère envie de vomir puis de mourir, je suis partie en Italie où le sport national est désormais réprimé, réglementé et pénalisé. Le mâle transalpin, celui qui quand il ne serre pas la mamma dans ses bras, ne mange pas la pasta all'arrabiata, ne chante pas l'opera ou n'enfourche sa mythologique vespa, se tripote les oeuvres vives pour les remettre d'aplomb ou conjurer le mauvais oeil (chat noire, chatte blonde, échelle, sel...). Le maschio italiano, subit une nouvelle castration, ni symbolique ni chimique mais inique : 1000 euros pour attentat à la pudeur (on parle bien de replacer ses propres couilles et pas celles d'un camarade). On ne saurait trop leur conseiller de sortir accompagné de leur cage de chasteté pour coincer les gosses une fois pour toute, et de se mettre des élastiques aux épaules pour éviter l'automatisme de ce geste ancestral. Vergogna ! Bon, dans un sens, faudra surveiller de près voir si le taux de demande de ballbusting en provenance des pénis péninsulaires augmente.

Le célèbre monsieur Darkplanneur (j'en ai été flattée deux minutes avant de me rappeler que c'est sans doute Maître Google qui nous a dénoncés, moi et mon passage en Enfer) m'a envoyé une électronique missive me faisant savoir qu'il allait continuer sa série de podcast dans le cadre de l'Enfer, cette prochaine fois avec Maïa Mazaurette, qui bien que peu civile en matière de correspondance, n'en reste pas moins une sexblogueuse de compète, drôle comme tout. Quitte à lire des blogues de filles, mieux vaut dix mille fois le sien que celui où des nanas, certes souvent dotées de jolies plumes qu'elles se gardent toutefois de se fourrer dans le cul, comparent les mérites du démaquillant X et de Jex Four spécial contour des yeux. En attendant, ici l'interview "sérieuse" avec les commissaires de l'expo et le 10 mars prochain, celle de Maïa.

Google, qui ne manque pas de ressources, scelle dans un coin ses trends, amusants en matière de bdsm et qui permettent de perdre un bon moment de productivité en jouant avec les graphiques et les articles (à condition de ne pas chercher bdsm a Antingua en 1997 ou au Botswana en 2002, le graphique resterait plat). Et l'on y apprend que certaines soumises ont échappé à la mort en jouant avec un serial killer qui respectait leurs limites. En vérité, il n'aurait dû avoir commerce qu'avec des sub. Ou encore une interprétation tout à fait exhaustive (façon monsieur Plus) des quatre fatidiques lettres qui deviennent 6 tout en restant quatre Bondage and Discipline, Domination and Submission, Sadism and Masochism et que l'on pourra, si l'on veut faire son cuistre, écrire désormais ainsi, BDD/sSM. CQFD etc.

Parlant de bdsm mais pas seulement, un site lancé depuis quelques mois propose une sorte de portail du sexe, attention, du sexe chicos, livres bien écrits, serres-taille en tulle transparent réalisés par Louise Feuillière meilleur ouvrier de France, sex toys bling bling, films à télécharger faits par et pour des femmes... Pour dire si c'est chic, au rayon sm, on y trouve le bandeau de soie, le masque de cuir et la cravache à cristaux. L'anti sous-sol du BHV, le contre-pied de Concorde, tout aussi germanopratin mais plus web 2.0 que le boudoir de la fille Rykiel.

Allez, je retourne à mes coloriages (mais pour ceux qui aiment l'habillage de mon blog, il faut acquérir dans la minute ce très rétro recueil à lire sous le manteau disent-ils).



Durs temps pour les chiennes (Goth, au pied !)

Rue Bricabrac, bdsm, chienne
D.R.

CE que j'ai d'emblée remarqué en voyant cette photo dans la toujours très classieuse presse britannique, c'est qu'il faisait drôlement doux dans le West Yorkshire fin janvier, un micro-climat sans doute, parce que la jeune dame s'y promenait fort décolletée et les bras nus, au contraire de son compagnon aussi engoncé dans sa redingote qu'un hassid, à la même saison, mais il y a quelques années dans son schtetl de la Mittel-Europa.

Le chauffeur du bus dans lequel ils voulaient monter l'a vu d'un autre oeil, lui. C'est la laisse qui l'a rendu pantois, et il a refusé de laisser monter à son bord ce gentil couple, ami depuis l'enfance, ) la colle depuis juillet, fiancé depuis novembre. Il a traité les deux tourtereaux de monstres, réservant le qualificatif de chienne à Tasha, et les deux, blessés au plus profond de leur style de vie gothique et plus parce qu'entente, ont porté plainte pour discrimination.

Tasha, une étudiante de 19 ans, est ravie de son statut d'animal domestique. Elle se comporte ainsi au quotidien, et n'y voit que des avantages, notamment d'être dispensée de cuisine et de ménage.

Finalement, chienne, ça n'est pas si mal que cela. Comme les jeunes gens bénéficient en ce moment de l'équivalent britton du RMI, on peut supposer qu'ils n'ont pas un train royal, et que c'est Dani (le wanabe Marilyn Manson) qui se tape les tâches domestiques. En plus de suer sous son burnous.

(Oui mais non.)

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Code barba(r)re 2 (Le régional de l'étape)

Rue Bricabrac, bdsm, code barre, soumise
D.R.

EN tombant sur le slaveregister et son code (bar)barre à l'usage des soumis(e)s, je pensais avoir touché le fond d'une forme d'imbécillité dans le bdsm. C'était oublier qu'un petit gaulois résiste dans son coin, et, guidé par des dieux de la bureaucratie mis en congés par l'exKGB, a imaginé la carte de soumise, à laisser traîner ostensiblement dans un coin de son portefeuille, ou à porter autour du cou comme les mineurs non accompagnés en avion.

Le promoteur de la chose, je l'avais croisé un jour de promenade sur les sites de sourciers de sites avec O, et un fou rire nerveux, associé à une vie un peu plus excitante que ces jours-ci, me l'avait vite fait oublier. Son bouge de petit caudillo au degré zéro arborait l'enseigne "Montrées". Il a changé de nom mais pas d'esprit, se proposant même aux heures des repas, et à condition que celles-ci ne soient pas en surpoids, de surveiller de temps à autres les soumises des mémètres en déplacement ou occupés à sauter leur collègue de bureau déjeuner à la cantine. Mais surtout, son chef-d'œuvre, n'ayons pas peur des mots, est la mise au point de cette "carte de soumise", sur le modèle de celles déjà existantes, de Confinoga à Club Med Gym en passant par celle du pressing du coin et les fiches de police. Car chez lui, il y a l'empreinte du pouce. Comme dans les films avec PJ. Ca rigole pas. On attend impatiemment la biométrie.

La photo, au contraire de celles d'identité, ne montre pas une tête qui fait la gueule (les nouvelles recommandations exigent une "expression neutre"), juste un sourire vertical et deux nichons, numéro graffité au feutre sur la cuisse, bras façon Vénus de Milo. On dirait une poupée gonflable de voyage. (Je ne suppose pas l'hommage à Coco Chanel qui n'aimait pas les genoux.)

A la limite, que des gens s'amusent à cela, chacun son trip. Si un homme et sa femme conçoivent de l'excitation à glisser une photo à oilpé d'icelle, collier de chienne au cou ou anneaux au sexe, dans les pages roses de son permis, pour un rougissement face aux gendarmes, ma foi... On pourrait même s'amuser de la prose pseudo administrative du gazier, sérieux comme la papauté au grand complet, qui doit résulter de la lecture assidue de polices d'assurances et de CGV diverses. J'imagine bien ce type qui a passé des heures à rédiger son machin en lui donnant les airs le plus officiels possible (officiel comme dans la tête d'un môme ou de Luc Besson) pour que ça ressemble à ces dossiers lourds, actes notariés, poulets indigestes, réglements de sociétés coercitives. C'est du boulot, à la mine de plomb et en tirant la langue...

Là où ça devient soit désespérant, soit encore plus hilarant, selon l'humeur du jour, c'est quand on découvre une liste de boutiques, boîtes et autres lieux prêts à consentir une ristourne sur présentation de cette carte. M'sieur exMontrées suggère d'ailleurs dans ses conditions d'utilisation que

La carte devra être présentée à toute réquisition : les cartes délivrées sont accessibles en permanence sur le site, voir ci-contre, pour permettre à chacun de vérifier la validité d'une carte présentée par une soumise (boutique, bar, club, soirée privée...).
Rappel : aucune discrétion n'est demandée aux établissements offrant des promotions, ils sont vivement incités à prendre leur temps pour bien vérifier la validité des cartes...

Personnellement, il se trouve que je ne traite avec aucun des commerçants immiscés dans la combine, mais dorénavant, j'enregistre les adresses pour être sûre de ne surtout pas y aller (tout en remarquant qu'ils avouent ainsi vendre aux gogos non encartés avec une marge plus que confortable, quand je dis que les marquis, ça ose tout, chaque jour me donne raison !).

Oui, il a dit "réquisition".
Oui, vérifier la validité des cartes ne suggère pas d'aller sur le site avec une loupe mais de mettre la main au cul des vaches des soumises, comme les maquignons sur les marchés aux bestiaux.
Oui, la lecture des pages que l'on trouve en se baladant dans l'arborescence prouve que cet Anarchaine a un délire extrêmement sérié, détaillé, maniaque, glauque.

C'est marrant, là, j'ai comme une vague envie de gerber alors que je n'ai même pas fait d'overdose de chocolat.

(Non, je n'ai pas mis de lien, mais ceux qui voudront trouveront assez facilement.)



Code barbar(r)e

Rue Bricabrac, bdsm, code-barre, contrat
Ralph Schenck

JE pensais avoir tout lu en parcourant ici et là des contrats de soumission, qui sans notaire, mais avec signature sanguine, mais pas loin, se donnent sans concessions, mais à ses (celles du maître qui s'écrit avec une majuscule, comme dieu quand on suit les bonnes règles de la typo, ou le Roy, du temps où...) conditions. Après tout, chacun est libre de contracter, et libre de penser qu'il peut renoncer à la liberté, aussi morbide cette pensée soit-elle (si je me base sur l'alternative свобода или смерть, la liberté ou la mort).

De l'homme, de l'amant, comme patron tout puissant. Droit de cuissage, droit de servage. Et le sevrage comme licenciement sec. C'est peut-être cela le maître. Je digresse. Je voulais aller ailleurs aujourd'hui, même si, dans le fond, il s'agit toujours de la même chose.

Comme si, or donc, le contrat d'opérette ne suffisait pas, qu'un tatouage aux armes de la maison, voire un branding pareillement constitué, n'étaient pas encore assez explicites pour prouver son appartenance, des petits malins ont mis en place le Slaveregister(après tout, on trouve sur la toile des cimetières de sites morts, une boîte à meuh, un blog d'authentiques rebelz (âmes sensibles s'abstenir, c'est violent) et mille autres conneries, alors pourquoi pas le registre des esclaves).

En plus du contrat et des petits Mickey en encre ou feu, les soumis(es) ont un numéro d'ordre à neuf chiffres, inscrit dans un grand livre (bonjour la symbolique) virtuel, assorti des mesures anthropométriques (souvenirs, souvenirs), celles qui comptent au royaume du BDSM, tailles de cou, de chevilles, et de poignets. En cas de litige entre nouveau et ancien propriétaires, les administrateurs de Slaveregister pourront arbitrer (penser à faire attention à ce que le soumis ou la soumise ne varie de poids) sur pièces justificatives. Lequel aura eu soin de faire imprimer ses étiquettes à code-barre, voire son mug et bien sûr, don suprême, en tatouage, sur la nuque ou au bas des reins. Je suis ton (vôtre plutôt, chez ces gens-là, on vouvoie la divinité suprême) numéro pour la vie.

(J'ai voulu en savoir un peu plus sur les animateurs de cette fumisterie fasciste. À l'origine de TSR, House of Tanos, tenu par un gars bien allumé qui ne kiffe rien tant que les prisons et l'esclavage, le vrai.)

Alors que pendant sa campagne électorale, l'actuel amant de Carla Bruni, avait déclaré "L'homme n'est pas une marchandise comme les autres", ce qui supposait qu'il était une marchandise, particulière certes, mais marchandise bel et bien, ce genre de site prend tout son sel.
Je dis site, façon de parler, ce qui me brutalise et que je fustige, c'est l'esprit qui lui est assorti. Des hommes et des femmes qui se reconnaissent comme une marchandise, ou comme le propriétaire d'une marchandise. Un BDSM, qui prétend à grands cris de ouistitis se situer du côté libertaire (qu'il appelle en abusant à tout bout de champ du terme transgression), alors qu'il traîne ses guêtres douteuses du côté le plus libéral qui soit. SirStephen/Parisot, même combat. Maître/MEDEF, même marigot. Dresscode dans l’entreprise et à la maison.

C'est pour cela que je le fuis, ce BDSM, que je ne m'y retrouve pas (d'autant qu'en autodidacte de la chose, je me suis construite sans dogme, avec des bribes de littérature et une tonne de fantasmes que je croyais personnels, et qui heureusement, ne l'étaient pas). Je ne cherche ni à choquer le bourgeois, ni à abdiquer mon humanité. Je ne suis pas de la chair à code-barre. Si je suis un objet, c'est pour mieux redevenir sujet. Et c'est parce que je suis un sujet que je peux m'offrir le luxe, ô combien reposant, de me laisser réifier.
Mon BDSM, est-il encore besoin de l’affirmer, c'est la sensualité, l'érotisme, le jeu. Rien d'autre. Pas de théorie, juste des envies.

(Le code-barre, on peut aussi l'avoir dans la tête, et là non plus, je n'en ai pas.)
(Pour éviter le point Godwin, je n'ai pas disserté sur ce que m'évoquait un numéro tatoué sur la peau.)



Ni rouge ni noir (violet powaaaa !)

Rue Bricabrac, bdsm, violet
photo Nathalie Addams

J'AI toujours aimé le violet, cette couleur qui se décline du mauve presque blanc, s'attarde à la saison des lilas, et finit en presque noir. Le premier habillage de mon blog était violet (et un peu vert aussi).

Cet hiver, le gris est le nouveau noir et le violet le nouveau rouge (à ongles). Le violet, c'est aussi la robe des évêques. Les violettes, c'est ainsi que se nommaient les lesbiennes au temps des garçonnes, depuis qu'au début du siècle, le XXe, Nathalie Barney ou Renée Vivien firent de cette fleur (qui ressemble à un clitoris), et de cette couleur donc, le symbole des dames saphiques.
Le violet, c'est un rouge qui va se transformer en bleu (puis en jaune), mais pour l'obtenir, il faut mettre du bleu dans le rouge, va comprendre. C’est un rouge refroidi, un bleu réchauffé, une couleur secondaire, c’est à dire double.
Le bouquet de violettes, de chez Lachaume, est un cadeau culte, souvenir patricien des plus modestes vendus par des petites fleuristes prolétaires, du temps justement où des violettes habillées en dandy s'embrassaient chez Moune.

En symbolique, il paraît que le violet est (entre sûrement mille autres, mais je plaide pro domo) la couleur de la passion, de la fusion et de la... soumission.

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Une partie de jambes en l'air

JE n'ai pas épluché le kama-sutra depuis bien longtemps, je ne connais pas bien le nom des positions, je confonds toujours avec celles du hatha-yoga de toute manière.
Mais qu'il s'agisse de caresses, de coups, de pénétration, de gamahuchage, d'agaceries diverses et de posture singulière, une chose est sûre, je jouis plus fort les jambes en l'air.

Rue Bricabrac, bdsm, érotisme
photo MHK annai

Agenouillé près de moi, il m'avait relevé les jambes suffisamment haut pour que le cul et les reins se soulèvent aussi, mes chevilles derrière son épaule, un bras autour de mes genoux et l'autre, la main telle un infatigable et implacable battoir, s'abattant avec la rapide régularité d'un automate de chair.
Il était tellement plus fort et ferme que moi, que mes tortillements n'avaient pas plus d'effet que mes couinements. Mes bras ne me servaient qu'à presser un oreiller contre mon visage pour étouffer mes cris. Je me serais défendue qu'il aurait saisi la cravache.
Il l'a saisie tout de même.
Mon sexe s'ouvrait dans la discrétion de mon aine fermée, réclamant, palpitant, une pitance qui ne venait pas.
Il n'a pas changé de bras, continuant son mouvement, monotone s'il n'avait pas été déchirant.
J'adorais vraiment cette position.
Il m'a ordonné d'écarter les cuisses, n'en maintenant plus qu'une serrée contre son corps.
La peur, follement excitante, au ventre, j'ai obéi. Je lui ai toujours obéi. Ses sanctions étaient trop cruelles. Sans appel.
Les secondes ont soudain duré des heures.
Un bambou sifflait dans l'air près de mes oreilles, torturant un oreiller.
La peur, toujours, comme une tenaille.
Sa main s'est posée sur mon sexe.
Son doigt a trouvé son chemin vers mon minuscule bouton qui craignait tant les coups.
Il a fait des 8, il a fait des O., il a fait je ne sais quoi.
Les pieds cambrés, les muscles le plus étiré possible, je tentais d'allonger et de hisser plus haut encore mes jambes, alors que sa bouche avait pris la place de ses doigts qui eux avaient trouvé un fourreau glissant où s'agiter.
Et quand j'ai joui, mes orteils touchaient le plafond, j'en suis sûre.



Soumis de substitution

LES soldes se terminent, les vacances commencent, et je pense à mes amies dominas qui vont peut-être se retrouver quelques jours ou quelques semaines sans leur jouet favori.

Alors évidemment, tous ces petits colifichets ne remplacent pas vraiment une jolie soubrette, ou un hercule de gymclub, pas plus qu' une femme fatale en lingerie et stiletto, mais voilà quand même ma récolte du jour sur un site marrant comme tout, débordant de gadgets décoratifs, de lampes ingénieuses, de stickers malins.

Rue Bricabrac, bdsm, soumis

Et vous pourrez dire (outre merci Bricabrac), "jamais sans un soumis".

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Au bout du bout du bout du bout... de tout (et du reste)

J'AI certains soirs de rêverie vagabonde l'envie que mon partenaire me bascule un instant dans une telle douleur, dans tant de larmes et de cris, que j'en vienne à le détester, mais qu'à peine la haine affleurante sur mes lèvres, il s'occupe à me faire changer d'avis, tout cajolant et d'une douceur insolite, et que par contraste et paradoxe, son souffle sur ma peau soit la plus intense caresse et endorme ma révolte.

Je ne suis évidemment pas seule dans ce cas, c'est du fantasme bien banal.

C'est ainsi que j'ai lu ceci sous une plume féminine, qui louange régulièrement l'homme qui a fait d'elle une amoureuse :

Je n’attends plus que ce jour ou Il restera sourd à mes cris, à mes supplications, à mes larmes…
Ce jour là nous irons au bout… au bout de moi… au bout de Lui… au bout de Nous… au bout de tout…

Rue Bricabrac, bdsm, mort
photo Kookei

"Au bout de tout" ? C'est où le bout ? C'est quoi le tout ? C'est une fois qu'on a franchi, en bonne pouliche dodécathlonienne, toutes les limites et étapes (refrain connu) imposées par mémètre, le dogme et la mauvaise littérature spécialisée ? Une fois que sont posés les anneaux, dépoilés au laser le pubis et les dépendances, brandé au cul les armes de M le M, tatouées les mêmes en une place plus épaulée, brûlées toutes les culottes, verrouillé le collier d'acier, gangbanguée par de gais lurons montés comme des ânes, dégotté une esclave de secours, on se la joue Thelma et Louis, on fonce vers le bout ? Ou plutôt Thelma seule, Louis sautant à temps de la bagnole sado-maso sur le bas-côté, allant grâce à son Loulou vers le néant tant convoité, comme si la mort était un don ultime (opinion partagée par certains tant soumises que maîtres).
Oui, je sais, on est dans la symbolique. Mais je n'ai jamais rien compris à la symbolique. Même dans mes fantasmes, le bout, c'est la jouissance (qui est fille de Thanatos autant que d'Éros, je sais, j'ai lu mes classiques).

Tous comptes faits, pragmatiquement, il n'y a qu'un bout qui m'aille, celui qui est arrimé à mon homme du moment et qui, s'agitant dans une main, une bouche, un slip ou un orifice, dans une fuite de semence qui jamais ne servira à la procréation fonce vers son plaisir, et le mien par adjacence. Petite mort (dit-on, voir plus haut) si vivante. Et si je veux mourir un jour, devançant la Faucheuse, je ne ferais pas appel à un partenaire pour me suicider à ma place. La pulsion de mort, il vaut mieux gérer cela seul, et ne pas attiser les côtés sombres des sados qui souvent pourtant savent si bien nous faire jouir.
Mourir ensemble, pour ne pas survivre à l'autre trop aimé, comme le couple Mercure, c'est ce qu'il y a de plus beau. Jouer à se faire tuer par son dominateur, c'est limite glauque. Mon opinion pas si humble évidemment.

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Un dom et une femme (anamnèse)

Rue Bricabrac, bdsm, dominateur
photo Dmitry

Comment tout a commencé ?
Comme ça.
Plus ou moins.
Mais pourquoi ?

Pourquoi un dom plutôt qu'un homme tout court ?

Un dom pour ce frisson quelque part derrière le nombril qui creuse le ventre, pour une voix à laquelle on ne saurait dire non, pour un nez auquel on ne saurait rire, sauf pour la provocation, sauf parce qu'on est deux et que ce n'est pas sérieux. Sauf quand ça le devient.
Un dom comme une poigne, pour maltraiter un corps incapable de sentir la caresse sans cela. Pour l'enflammer avec esprit, imagination et désir. Un dom qui bande quand il tape dur. Un type qui éjacule quand il câline aussi.
Un dom qui frappe et ordonne avec autant de naturel que je me ploie et reçois. Parce que c'est ainsi depuis toujours, inscrit dans les cellules, gravé dans l'ADN, légué par les gènes. Pas pour chercher le piment qui manque dans une relation fade, pas pour être sûr de se faire piper façon gorge profonde, pas pour la mode, pas pour le plaisir de traverser en dehors des clous, pas pour chasser l'ennui, la banalité et la routine. Pour soi, pour l'autre, pour le jouir, pour le jour et la nuit.
Un dom pour la surprise de se faire renverser sans préavis sur le dos d'un canapé, ou sur une cuisse solide, ou sur le buvard d'un bureau. Un dom est un bourreau qui assume et contrôle, pas une brute bourrée, quelqu'un qui sait jouer des sens, qui en a bien plus que cinq sûrement, qui jongle avec les miens et les siens et qui charme la peau comme d'autres les serpents.
Un dom, ce n'est pas qu'un bras armé dans une chemise de soie, c'est un cerveau qui connaît les mots par coeur comme les maux, qui organise les coups de théâtre, qui a fait de l'injustice le joker de ses parties de fouet en l'air, et qui contrairement au poker, même s'il tient les cartes, ne bluffe jamais.
Un dom, c'est quelqu'un qui pour s'endormir compte toutes les nuances de rouge qu'on trouve au monde et se donne du plaisir à les peindre sur chair.

Une femme qui cherche un dom plutôt qu'un homme tout court, c'est un être de palpitations qui a envie qu'on lui extorque les sentiments et la douleur pour mieux les offrir et les dédier. Mais ce dom-là, faut pas qu'il s'imagine qu'elle lui sera servie toute liée toute rôtie. Il lui faudra savoir frapper les silex pour mettre le feu, embrocher la donzelle, tourner la broche, lui cuire le cuir avant qu'elle n'accepte son joug.
Une femme qui cherche un dom, c'est aussi parfois un roseau un peu bêta qui pense trouver son chêne alpha, ou aleph, ou ce qu'on voudra.

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Les bêtises

Finalement, je suis peut-être une soumise qui s'ignore... Parce que quand tu n'es pas là, en retraite dans un monastère ou en goguette dans un séminaire, en vacances familiales ou en méditation transcendantale, je suis vide comme un petit sac en papier. Le silence me saccage, l'absence m'aspire, la décadanse me manque.
À Cent ans de solitude, j'ai toujours préféré Belle du Seigneur.

Rue Bricabrac, bdsm, bêtises

Je n'ai plus mon corset qui m'aide à me tenir altière, je n'ai plus de fil aux pattes et mes gestes sont désordonnés, j'ai n'ai plus ta main dans mon sexe qui m'ordonne la direction, je n'ai plus le bâillon de ta bouche et je dis n'importe quoi.

Alors, je fais rien que des bêtises.

(Puique les vacances sont à la mode, les prochains billets, précuits donc, seront déposés grâce à un plug-in qui quand il tombe en marche les fait apparaître comme par magie. Ou pas.)

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La fausse (donc vraie) soumise

Rue Bricabrac, bdsm, Pygmalion

Dans un mois, le Studio Théâtre de Stains présentera une nouvelle mise en scène de Pygmalion. Celui de George-Bernard Shaw, avec Liza et son prof. Le modèle des relations D/s, le prince dominant étant évidemment un Pygmalion, d'ailleurs, quand ils ne s'appellent ni Marquis, ni Maître, ni Stephen, ni DAF, les messieurs qui veulent être bien placés en tête de gondole dans les allées des tchattes choisiront Pygmalion comme pseudo attrape-soumise.

(En trois mots, le professeur Higgins a parié qu'il pourrait transformer la plus insigne bouquetière des bas quartiers en dame du monde en un temps record. Ce qu'il réussit, non sans tomber amoureux de sa créature.)

L'affiche, qui m'a tapée dans l'œil en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, résume le propos de la metteuse Marjorie Nakache. Certes choucroutée, corsetée, pupettisée, tatouée sur l'omoplate (que j'aime ce détail), Barbie-Galatée-Liza n'en tire pas moins les ficelles de son Pygmalion, et si elle existe, c'est parce qu'elle l'a décidé ainsi. La bonne vieille dialectique du maître et de l'esclave n'est pas morte, et le corset mauve lui va bien.

Alors, m'sieur Pyg, ça fait quel effet d'être manipulé ?

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Au théâtre ce soir (La Mégère...)

Rue bricabrac, bdsm, Mégère Apprivoisée

L'opéra de Paris donne quelques représentations de La Mégère apprivoisée, d'après Shakespeare, adaptée pour le ballet de Stuttgart par John Cranko, condensée en deux actes. La mégère apprivoisée, pour moi, c'est le duel truculent et tambour battant entre Liz Taylor et Richard Burton dans le film de Franco Zeffirelli, ou alors, la comédie musicale Kiss me Kate, copié/collé du précédent, des versions édulcorées presque dévoyées de la comédie de Shakespeare. Des spectacles dont je n'ai gardé que l'envie déchirante d'être domptée, de trouver celui qui aura la poigne et qui saura le prouver, la paume grande ouverte.

À en oublier les vers originaux de William.

Elle n’a rien mangé et ne mangera rien
D’aujourd’hui ; l’autre nuit elle n’a point dormi
Et ne dormira point cette nuit davantage ;
Comme au souper, je trouverai quelque prétexte ;
Le lit sera mal fait ; et je ferai voler
L’oreiller d’un côté, le traversin de l’autre,
Et puis le couvre-lit par ci, les draps par là
Mais soutenant toujours, dans ce remue-ménage,
Que j’agis par respect pour elle et pour son bien…
C’est ainsi que l’on tue une femme en douceur
Et que je peux plier son fol entêtement.

Ca m'en rappelle quelques-uns... qui le disent moins bien, mais cherchent bel et bien à dépersonnaliser celle appelée à devenir leur soumise, crâne rasé et corps décharné. La tuer en douceur... On quitte les motifs joyeusement SM, les volées réconfortantes, les claques rassurantes, les dégelées euphorisantes pour les contrées plus sombres de la D/s.

(En cherchant une image, je suis tombée sur cet article tout à fait intéressant d'une professeure anglaise.)



Mauvais esprit de nouelle (8)

J'ai souvent cherché un bracelet d'esclave, quelque chose d'ancien, ou plutôt une copie d'ancien, qui parlerait de Rome ou de Nubie, qui se porterait à la cheville (passant pas mal de temps sur un clavier, je me débarrasse de tout ce qui est bracelet aussi souvent que possible, ce qui ne m'empêche pas d'en avoir une collection respectable), et qui serait assez lourd pour ne pas se confondre avec l'habituelle chaînette. Un bracelet qui obligerait à mesurer ses pas pour ne pas se fracturer la malléole, un bracelet qui ne se laisserait pas oublier, à la limite de la gêne.

J'aime les symboles, j'aime que dans les objets que j'offre, ou que je reçois, il y ait une histoire, une autre histoire que le décrochez-moi-ça-nouelle-réclame-son-dû. L'objet peut-être anodin en apparence, c'est sa charge qui m'importe. Charge, poids... Le poids des symboles, la charge des bracelets ? Dans ce qui peut lier une femme à un homme, une soumise à son dominant, une maso à son bourreau, il y a les symboles. D'où tout le foin du mariage, et le rituel encore plus lourd de la rupture. Mais quand on ne veut pas se marier, mais pourtant porter sur soi ce qui ne représente pas une alliance mais une emprise, quelque chose de lourd s'impose à moi (donc pas la médaille + qu'hier - que demain, qu'est-ce que Rosemonde Gérard et son "Car vois-tu chaque jour, je t'aime d'avantage..." a pu inspirer la joaillerie et les amoureux de Peynet-like).

J'aime sentir le poids d'un homme. Au propre autant qu'au figuré. J'aime quand il s'écroule sur moi, que ma respiration se fasse plus courte sous l'oppression de son laisser-aller. Je me sens bien sous ce corps un peu trop pesant pour le mien. J'aime que mes muscles s'endolorissent sous sa force de frappe, et c'est sans doute pour cela que je préfère les instruments de bois ou de cuir épais aux fines lanières et badines champêtres. Je préfère être meurtrie que cinglée. J'aime que quelque chose dans ou sur mon corps, me rappelle ce poids à chaque instant, courbature ou bijou.

Ces bracelets de Ben, aux lignes pures, déclarent de son écriture ronde, esclave pour toujours. Selon la manière dont il sera porté, dont le poignet bougera, dont le regard le saisira, on en lira tout ou partie. Pour toujours. Toujours esclave. Esclave. Pour. On en lira peu car il n'en existe que huit exemplaires. (3 000 €)

Cliquez-moi !
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Épuise-moi !

Rue Bricabrac, bdsm, soumission
photo Kevin Hundsnurscher aka Elaisted

Secoue-moi comme un arbre, arrache-moi comme une herbe, ploie-moi comme une baguette, fais moi trembler comme une feuille.
Sois ma tempête, s'il te plaît !
Assouplis-moi comme un lacet, écartèle-moi comme un compas, ouvre-moi comme un sésame, creuse-moi comme un volcan.
Sois ma lave, s'il te plaît !
Tourne mes pages une par une, effeuille-moi comme éphéméride, dépoussière-moi comme un palimpseste, déroule-moi comme un manuscrit.
Sois le lecteur de mon corps, s'il te plaît !
Démembre-moi comme une peluche, ébrèche-moi comme une porcelaine, souffle-moi comme du verre, piétine-moi comme un pot de terre.
Sois un sale gosse, s'il te plaît !
Tords-moi le cou, prends mon pied, attache mes cheveux, enchaîne mes pensées, mords mon oeil.
Sois un Gepetto tordu, s'il te plaît !
Murmure-moi tes désirs, écris-moi tes secrets, anagramme-moi tes réticences, télégraphie-moi tes obscénités.
Sois ma Shéhérazade, s'il te plaît !

Non, je n'ai rien dit, chuuuut, je l'ai peut-être pensé très fort.

Exige, dirige, induis, imagine, mastère, colère, condamne, châtie, conduis, nourris...

Emmène-moi au bout de tes forces.
Épuise-moi.

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Histoire d'O...bédience

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Couple par Azraël

J'ai toujours eu le réflexe de me serrer, avant que la danse ne commence, contre celui qui allait me châtier. Pour signifier ma confiance, pour jouer la montre, pour voler un peu de force, pour sentir la protection.
Un moment recueilli, un adoubement mutuel.
Quelques mots dans mon oreille, une caresse légère, un baiser rapide.

La femme de l'image est à genoux. A la confiance, l'adoubement, elle rajoute l'obéissance, la soumission. Comme les chattes montrent leur ventre, elle se place volontairement en position de vulnérabilité. Elle ne fuira pas, c'est ainsi.
Elle fait allégeance.
Il accepte.
Elle n'a pas besoin de l'appeler maître, il ne tient pas à la traiter d'esclave. Ainsi posée, elle le reconnaît comme suzerain naturel, elle se définit comme vassale. Le corps parle très bien.

Au-delà de l'inégalité de la taille, de la posture, il y a celle de la tenue. Il est en costume, la chemise boutonnée jusqu'au cou, verrouillée par sa cravate. Elle est dénudée, ne portant que ces dessous qui dévoilent plus qu'ils ne cachent, guêpière, jarretelles, bas.
De chair, il n'y a que les mains de l'homme, les fesses de la femme. Ils sont faits pour se rapprocher, se percuter, se confronter, s'entendre*. Aimants.

* Et bien sûr, faire sonner et résonner leurs retrouvailles loin alentour...

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Ma coussine Bécassine

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On a le Graal qu'on mérite.
Ici et là (annonces, tchattes, récits) on entend parler d'une impossible quête de la soumise parfaite, celle qui cause en latin et prend les positions officielles, qui garde les yeux baissés et retient ses gémissements. Toujours prête, jamais lasse, invariablement offerte, forcément modeste, elle sera, selon les critères très définis de son futur acquéreur, blonde à forte poitrine ou asiatique menue de partout (sauf le sexe qui doit être capable d'engloutir un avant-bras sans broncher et sans péridurale).

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Des femmes comme moi, c'est à dire avec mauvais esprit, fond et langue, se gaussent à gorge déployée (la gorge déployée, toi qui cherche ta soum sur catalogue, ça te fait bicher, hein ?) des dediderata ratés de pauvres hères qui confondent rêve et réalité.

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Et pourtant, un petit tour chez les nippons rabat mon caquet. La soumise idéale existe, elle est tunable à volonté, l'oeil manga ou la bouche démaquillée, les cheveux d'une elfe ou sans tête, le kilt d'écolière ou les lunettes de secrétaire, sans bras mais avec des gambettes. Poupée de chiffon avec vagin opérationnel (existe en deux modèles), elle peut se réduire au plus petit dénominateur, un coussin qu'il n'est pas forcément nécessaire de couvrir d'une nuisette.

Enjoy !

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Embobinée

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photo Craig Morey

Prends ton temps. Le mien t'appartient déjà. Suspends-le, étire-le, dilate-le. Fais-lui ce que tu aimes me faire. Installons-nous dans la durée. Mieux, abolis-le, tue-le, oublie-le, ce temps qui mange notre plaisir.
Il y a tant de mètres de chanvre qui t'attendent, et des bougies tendres à longues mèches.

Mes jambes disparaissent, mes bras aussi, tout comme ma bouche et mes yeux. L'entourage a pris le dessus, je suis dessous, comme une bobèche. Il ne reste visible de moi que les parties les plus redondantes, quatre balles de chair qui bondissent sous le corset des cordes.

Je suis comme dans un cocon prison. C'est réconfortant de ne pouvoir marcher, parler, voir, toucher. Je suis vulnérable et insouciante. Ce qui était le but.

Comme une cible au centre de la pièce, voguant en toupie au gré des mouvements de la corde qui me tient en équilibre, je reçois pareillement désarmée caresses ou claques.
Commence doucement s'il te plaît, échauffe-moi progressivement, surprends-moi d'une mèche sèche, imagine ma peau comme un nuancier dont il faut respecter les degrés, ma chair comme une pâte qui faut travailler en profondeur. Mesure au fur, à la brûlure extérieure sous ta paume, l'endolorissement des muscles.

Je t'en supplie, aide-moi à dépasser l'agacement des premiers coups, emporte-moi dans ton rêve de dom et laisse-toi enlever par les sensations paradoxales, fais-toi du bien en me faisant du mal, fais-moi bien mal, fais-moi ce mal qui fait du bien, qui nous fait du bien, allons vers un épuisement mutuel, un étourdissement commun, jusqu'à ce qu'enfin apaisés, nos corps collés par des liqueurs d'humeur, nos oreilles résonnent encore longtemps de gémissement et de sifflements.

Mais pour le moment, il faut oublier montre et fatigue, et m'enserrer dans cette grosse ficelle pas encore assez douce. J'en ai déjà le tournis.

Emballe-toi.
Embobine-moi.
Emballe-moi.

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Envie d'été et d'être (Narcisso Summer Show part nine)

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photo Lilloolla

Défi. Il est déconseillé de bouger. Même par réflexe. C'est le jeu du chapeau (celui repose entre les omoplates d'une fouettée à quatre pattes et qu'il ne convient pas de laisser choir) poussé à l'extrême. Pas question de frémir, même d'un soupir. Recevoir sans gémir. Avec le stoïcisme plastique d'une poupée gonflable.
Mais surtout pas gonflée.
Orifices ou or aux fesses, motte ou mains, jeux de vilain ou caresses de coquin, la chair doit faire croire qu'elle est de marbre.
Rebondir, éventuellement, sous des coups de reins ou de raquette.
Un tarif des pénalités est déjà prévu, ce qui semble inaugurer un mouvement perpétuel du bdsm. Tu me frappes. Si je bouge, tu me fouettes plus fort encore d'un éclair de singletail qui raille la peau. Si je geins, tu pinces en crabe ce bouton trop sensible. Si je jappe, tu me frappes.
Da capo.
S'émouvoir, jouir, pleurer mais sans manifestations. Intérioriser. Emprisonner les lamentos, les trémolos. Devenir un corps aux terminaisons nerveuses niées. Un paradigme de passivité.
On dirait que je dors.

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À part des équilibres

Sur le bout de langue, et celui de la hanche aussi, j'ai envie de revenir sur ce qui a été dit et échangé ici ces jours derniers. L'appartenance, éternel sujet, fatalement enrobée par mon essème à moi que j'aime et qui n'est pas pour autant un paradigme.

Il était question d'appartenir corzéamme. Si le cliché m'ennuie, parce que je préfère qu'on invente des images, comme des jeux aussi, j'ai évidemment cette envie d'appartenance. Offrir son corps pour qu'on le martyrise, pour qu'on y fasse naître cette douleur mystique ou mythique, c'est un don. Ou alors, c'est que l'on considère l'homme comme un bras armé (variante bdsm du gode à pattes). J'ai envie de faire cadeau de cette douleur à celui qui saura l'extorquer. Je n'ai donc pas envie qu'on me fasse mal, mais que tu me fasses mal, et que tu le fasses bien, avec soin, sensualité, méticulosité, munificence. Et cela ne peut se faire que si je me donne (ou me prête).

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photo Jennifer Hawke

Je veux pouvoir te confier mon corps, ma peau, mes sens, pour que tu les prives ou les stimules. Je veux être ton parc d'attraction, ton orchestre, ta page blanche, une extension de toi. Un temps. Suspendu. Dont tu es le maestro et le métronome.

Je sais bien que je n'appartiendrai jamais à personne, et qu'aucun homme (sauf en rêve) ne saurait être propriétaire d'un autre être, mais j'ai envie tout de même que tu (je dis tu comme on dit on, ce pourrait être générique, tu étant celui qui à qui j'ai confié le gouvernail d'un moi vaisseau ou barcasse, tu c'est celui qui a le droit et la dextre, tu c'est celui qui m'accompagne et que j'escorte en ce moment, depuis un moment...) écrives notre histoire cinglée à même ma chair, avec la tienne. Je n'ai pas envie de l'alliance des épouses pas plus que du fer rouge des esclaves. Je peux (veux ?) vivre et jouir sans. Pourtant, j'aime l'idée d'un signe, un rappel, des traces de dents sur le bras ou une chaîne à la cheville. Je ne suis pas à un paradoxe près.

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photo Jennifer Hawke

Appartenir, c'est arriver à faire suffisamment confiance à l'autre pour lui donner les clés. (Sachant qu'il n'y a pas de clés, juste une façon de faire et d'être pour que j'éclose, que je m'ouvre, sans restrictions.) Une heure ou un an. Un mois ou une vie. On ne saura si c'était une heure ou une vie qu'au bout de l'une ou l'autre évidemment. Une heure peut-être longue comme une vie parfois. C'est pour cela que j'aime offrir et m'entourer de sabliers, de clepsydres, de machines étranges à compter le temps.
Appartenir, c'est tout donner, ses larmes et sa jouissance, sa bouche et sa vérité. C'est s'oublier, se perdre, se diluer, fusionner et se retrouver, intacte et lacérée.
Appartenir, c'est un savant déséquilibre entre soi et moi, entre aime et lui, entre peur et confiance.

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Clichés avec un C comme Corps et âme

"Je suis fière, Maître, de Vous appartenir corps et âme."

Combien de fois avons-nous lu, tous sans exception, dans des récits, des blogs, des fantasmes, des annonces, des délires... de wannabe soumises, la phrase ci-contre ou quelque chose du même tonneau ?
Corps et âme. Fromage et dessert. Ceinture et bretelles. Wash and go. Rock and roll. La queue et les oreilles.
Corzéamme.
Deux en un (font trois)

Outre le fait que l'appartenance et la propriété sont des choses trop sérieuses pour les confier à un maître, quelle que soit la taille de ses haillons ou son sens des irresponsabilités, l'alliance de ces mots, en apparence indissociables, a des relents de judéocrétins insupportables. La femme n'a donc rien de mieux à faire de ses 21 grammes (dit-on) d'âme que de la livrer, avec quelques dizaines de kilos de corps, à celui qui a su lui dire "à poil, chienne, suce-moi ?" ou alors, dans une version plus hypocrite "tu seras l'ombre de mon ombre, l'ombre de ma chienne."

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Photo Catherine Jamieson

Qu'est ce que ça veut dire, appartenir corps et âme ? Parce que tu peux faire des maux croisés sur ma peau, me prendre pieds et poings liés, m'ordonner comment te faire plaisir, mais du corps, tu n'as qu'une image et de l'âme, l'âme, c'est quoi déjà ?
Le libre arbitre ? Dans ce cas, dire qu'on a envie, par immaturité ou refus de choisir, par tempérament ou par fatigue, que l'autre décide. Ce qu'on mange, ce qu'on porte, ce qu'on dit, et comment on fait tout cela. Appartenir corps et âme, ce serait être une esclave sans droits ni identité, une enfant, une femme d'un temps révolu. Déposer son cerveau entre les mains d'un autre (le problème, ce que de tout ce que j'ai lu à propos de corps et âme, tant le récipiendiaire que la donneuse, étaient dépourvus de ce genre d'organe).

Il y a, sans contestation possible, à l'origine de bien des penchants bdsm et de l'envie de s'abandonner, cette tentation.
Abdiquer.
Totalement.
Mirage.
Alors, on le fait, dans des espaces-temps limités et sur des miettes, synecdoque d'un don total. Et c'est bon. Et on en sort avec le rouge aux joues et sans bleu à l'âme.

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La palme se réveille

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Photo Gernot Poetsch

Tandis que je papotais aimablement avec Monsieur Belino (celui qui ne manque pas de se prétendre inculte dans tous les commentaires qu'il laisse ici, avec l'assurance de ceux qui savent qu'ils ne le sont pas, enfin, pas plus que cela...), ce farceur me propose un sujet de blog, dresser la liste de ses dominateurs/trices ou soumis(es) de prédilection, pêchés dans le vaste vivier de nos pipoles.

Je renâcle un peu, cela me rappelle trop les "par quelle vedette de cinéma aimeriez-vous être fessé/fesser" de mon vieux forum américain soc.sexuality.spanking, qui correspond plus ou moins à la liste des acteurs/trices les plus sexy publiée par le magazine People ou alors vire à une espèce d'outing genre "Jack Nicholson est des nôtres".

Mais Monsieur Belino n'en a cure, et profitant de ce que Madame Belino ne s'occupe pas des choses informatiques m'envoie son "...and the winners are :

Hors donc, voici mon palmarès des dames que je me verrais bien tourmenter dans mes fantasmes pervers, lubriques et people.

  • Médaille d’or : Sandrine Kiberlain. Je perçois cette jeune personne comme la synthèse de l’emmerdeuse paumée. Elle se laisserait faire avec un air d’ennui chic. Ferais des apparitions, disparitions imprévisibles dans ma vie sexuelle, sans rien n’y comprendre et moi non plus. Mon film de référence : Rien sur Robert.
  • Médaille d’argent : Joan Collins. Il y a un plan de flagellation dans Terre des Pharaons qui a certainement beaucoup influencé mon orientation.
  • Médaille de bronze : Bilie Holliday. Celle la, je la tiendrais avec la came, suivant mes humeurs, se serait chant ou dressage. Quel salaud !
  • Nominée : Elisabeth Guigoux. Encore une fois, une fragilité magnifiquement feinte m’émeut. Il me semble que cette dame se fiche éperdument de se qu’elle nous dit, pense à toutes autres choses et en particulier aux mêmes que moi.

Forcément, je me pique au jeu, et je me livre à mon tour à l'exercice. Voici quelques messieurs qui me raviraient s'ils portaient la main sur moi.

  • Hors concours : Marlon Brando en 1944, quand il tournait d'infects navets pour la Warner qui le tenait par contrat, et était au sommet de sa beauté animale. Heureusement pas encore Parrain, mais avec quelque chose encore de Kowalski. Doublement hors-concours puisqu'à voir les films qu'il a réalisé, l'homme est clairement un masochiste. Possibilité de repli sur Robert Mitchum ou Burt Lancaster.
  • Médaille d'or : Harvey Keitel pour l'ensemble de son oeuvre, de Fingers à Taking Sides, en passant par Bad Lieutenant, Holy Smoke et La leçon de piano, dont l'infra-texte D/s est d'une limpidité parfaite. Là encore, le côté brut(e) de décoffrage du monsieur n'est pas à démontrer.
  • Médaille d'argent : Autre animal de scène, hélas, il ne joue plus Shakespeare pour la décentralo mais Les rois maudits version Josée Dayan, Tchéky Kario. Râblé, solide, sauvage, sombre et une voix très blanche.
  • Médaille de bronze : Puisqu'on parle de voix, celle de Sami Frey me ferait faire n'importe quoi. Et aussi ses yeux si noirs qu'ils absorbent la lumière jusqu'à l'inquiétude.
  • Mention spéciale à Anthony Higgins dans Meurtre dans un jardin anglais, à l'érotisme D/s indéniable (les 12 contrats imposés), à condition qu'il garde sa perruque et ses manchettes. J'ai toujours aimé les films en costumes et l'idée de me faire trousser n'y est pas étrangère.

À vous de jouer !

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Un pneu de plaisir

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Sylvain Coeur-Jolly est sans aucun doute un joli coeur mais surtout, pour qui ne le connaît pas de près, un créateur grand recycleur (respect à son empreinte écologique) qui travaille le caoutchouc pour en faire des ravissants petits ensembles fetish sur mesure, de la robe froufroutante à la coiffe nonne troppo (ne pas manquer de visiter les galeries), du collier au fauteuil.

Le fauteuil. Quel fauteuil ! Un fauteuil de soumission. Tout un programme. Attache-moi. Il le fait. (Il, c'est le fauteuil, bien sûr). Et ne lâche pas. Enfin, j'imagine. Sous ses airs confortables, il ne doit pas être commode, ce fauteuil. Certes, il ne s'intègre pas forcément à tous les intérieurs et devra trouver sa place entre un Poltrona Frau et un ligne Roset, l'idéal étant un grenier dédié pour évietr de faire jaser ou de se retrouver avec des otages volontaires, mais il est drôlement tentant. Saluons donc ce garçon (Sylvain Coeur-Jolly, pas le fauteuil) plein de ressource qui travaille pour le bien-être et l'élégance du monde bdsm.

Qu'on n'aille surtout pas penser que ce billet est un hommage subliminal à la mémoire d'Édouard Michelin, récemment disparu au large de Sein tandis qu'en Indonésie, 3 000 morts n'émeuvent que leur famille. Laurence Parisot a très bien salué la mémoire de ce patron d'exception aux méthodes novatrices et révolutionnaires, puisque si son papa licenciait parce qu'il n'y avait pas assez de boulot, lui a fêté son entrée en fonction en larguant 7 500 employés alors que la société affichait 20% de bénéfices. Encore une parenthèse qui n'a rien à voir, sauf le caoutchouc. Autrement dit, entre les pneus neiges et le noir siège, j'ai choisi.



All O

Hier, alors que nous échangions des civilités sur MSN, Maxence me dit "c'est bien beau tout ça, dauber les stephen de banlieue, railler les petits marquis, se gausser des DAFS sans syntaxe, affubler les maîtres de haillons, de milli, d'ailleurs, transformer ces pauvres dominants déjà dans le tourment en dogmateurs, mais les O, tu en fais quoi, hein, des O ? Allez ma vieille, sus aux gOurdasses !"

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Photo Fertraban

Me voilà devant ma page blanche, cherchant quoi dire sur ces O dalisques, belles O bois dormant, innOcentes, annO, O de mer, fleur d'O, et j'en oublie, j'ai même connu sur minitel un monsieur Sourcier qui cherchait son O (en tous cas, s'il ne l'a pas dénichée, il a au moins trouvé VermOt).

Dois-je ressasser qu'O est un personnage de roman, comme Hiéronomus Bosch, Ed Cercueil, Jean-Baptiste Grenouille ou San Antonio. Née de l'imagination fertile et bdsm de Pauline Réage alias Dominique Aury (sans O mais avec AU). O est une femme de papier, quelques pages arrachées à des rêves plus fous qu'une réalité frustrante, un support fait au tour à des fantasmes plus de don de soi que de sadomaso. C'est un mannequin pas vaudou dans quoi on pique des aiguilles, qu'on lacère au fouet, qu'on mène à l'abattage comme une pute de la Goutte d'Or, qui porte l'alliance au sexe. Et Roissy n'est pas un aéroport d'où un aréopage de wanabe soumises partirait au 7e ciel avec un ticket d'embarquement tamponné SS (pour Sir Stephen, ou Super Sado).

Qu'on veuille par son pseudo appâter le chaland, de la même manière que sur des tchattes vanilles, on s'appellera Chimène ou Roxane sans avoir lu Corneille ou Rostand, je comprends. Mais ces jeunes (ou moins) personnes qui se cherchent quelque analogie avec l'O fondatrice de tous les mythes ont-elles à ce point besoin d'effacer leur identité déjà pâlichOnne derrière une figure aussi emblématique qu'hypothétique ? Mettre les pieds dans l'O comme un rite de passage, s'Ornementer en routarde aguerrie, devenir la zérOïne de son histoire à venir, donner de la cOnfiture aux Stephen...
Quand on s'anOnymise O comme les ânes se nomment Martin.

O est un livre érotique, avec des passages forts et des tunnels casse-pieds, qui puise dans l'imaginaire SM autant que dans la métaphore, et même s'il a l'avantage d'être bien écrit (au contraire de ces médiocres récits qui sortent à raison d'un par an en moyenne, et qui sont torchés avec les pieds), il serait écervelé de le prendre à la lettre, fût-elle la quinzième de l'alphabet. D'ailleurs, le fer à marquer n'est pas fourni avec l'Ouvrage.
(De toute évidence, je suis plus à l'aise à tailler des croupières aux membres du clan de la race des saigneurs, qu'aux pauvres filles qui attendent le prince fouettant.)

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Clichés avec un C comme Chaude

"Mon maître a une voix chaude qui me fait fondre."

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Le maître a toujours la voix chaude. (La voix chaude et profonde est une option pour les soumises qui ont souscrit le contrat Premium). Jamais il ne parle, fausset, comme Alain-Gérard Slama ou Jean d'Ormesson. Pas plus qu'il ne chuinte ou ne zézaye. Même maîmaître, il ne saurait être bègue. Encore moins tubard, ou trachéitique. Sa cloison nasale est droite comme son membre.
Gutturales, palatolabiales, uvulaires, sifflantes, occlusives et mêmes glottales, il n'en rate pas une. Mounet-Sully n'est pas son cousin.
Le maître est un peu comme le cinéma hollywoodien, plus beau, plus grand que la vie. Il trouve toujours une place pour se garer, ne craque pas son cuir parce qu'il a un peu forci de la fesse, et possède l'organe vocal de Sami Frey, d'André Dussolier ou de Féodor Atkine. Baryton, c'est un minimum. Baryton basse, le nirvana. A 37°9, même le matin.

Il n'a pas que la voix du maître à être chaude. Ses mains aussi. (Pour le service Premium, chaudes et sèches, bien entendu). Ce qui tombe bien, puisque sa soumise, que nous avons déjà connue liquide, est également une chaudasse. Comme, malgré les bourgeons naissants, nous sommes encore en hiver, personne ne se plaindra de cette orgie calorifère.

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La lutte continue

Je me souviens avoir, non pas choqué, dépité plutôt un ou une correspondant(e) en avouant un jour mon profond désir d'être vaincue. Je suis venue, j'ai été vue, j'ai été vaincue. Cette envie de rendre les armes est l'un des moteurs, depuis toujours, de mes tendances bdsm. Elle l'est toujours, aussi vive qu'au premier jour, même si je peux aujourd'hui assumer pleinement mes pulsions et n'avoir aucune honte à me mettre à quatre pattes, à tendre la croupe, à réclamer encore, à dire plus fort... à plus fort que moi. Alors que dans chaque recoin de ma vie, professionnel, amical, privé, je fuis les conflits, les rapports de force (sachant que la vie en société ne permet hélas pas de les éviter en permanence), les abus de pouvoir, autant dans l'arène de sexualité, je les appelle de tous mes vœux.

lutte, Jarek Kubicki, bdsm, Rue Bricabrac

Je ne suis pas soumise (a priori). Je suis maso (et encore, très petite joueuse par rapport à toutes celles qui se font brûler, marquer, percer, coudre... et qui en jouissent avec ardeur). Pourtant, tandis que je prends les larmes, je rêve d'être soumise de force, mais seulement après une haute lutte. Je consens à ce que l'on me fasse violence. J'aspire à un corps à corps sans concession. Je ne suis pas chienne, j'espère être chatte, mais j'aspire à ce qu'un homme, par la manière dont il me traite, bien et mal donc, me rende à un état animal. Je ne suis pas bonne comédienne, je ne sais pas jouer la louve ou la biche, alors je reste une femme, le cerveau en éveil, le radar en alerte, voyeuse de mes exhibitions, la manette de contrôle à portée de menotte. Certains gestes et certaines pratiques d'aucuns jours, me font perdre pied et prendre patte. Quand mon corps malmené, excité, épuisé, cajolé, fouillé, cambré, branlé, courbé, est convaincu de s'incliner, quand il n'a plus d'autre choix que d'acquiescer. Bien sûr, à défaut, je me peux m'offrir pour un sourire de connivence, pour une promesse de correction, pour une poigne dans mes cheveux.

J'en parlais il y a quelques jours avec un homme délicieux, Ozzz, que je croise dans ma cour de récré préférée. Il dit ces choses-là très bien (il parle, clavarde, très bien, en vérité)

"Nous partageons, je pense, la même envie celle de se faire soumettre plutôt que d'être soumis. Ce n'est pas l'état de soumission qui est plaisant ...quoique... mais le passage de l'homme à l'animal en ce qui me concerne du sujet à l'objet, de la raison à l'instinct."

et aussi

"Personnellement, si m'avouer battu est un délice j'aime à me battre de toutes mes forces qu'importe la victoire tant que la bataille fut belle."

Une belle bataille qui me permettra de m'inféoder, un combat dur pour que je file doux, une escarmouche pour qu'à la fin de l'envoi, je me couche.

La lutte me subjugue. L'idée d'un cercle d'où il est interdit de sortir sous peine de punitions terribles, la conscience de courir en rond en vain jusqu'à l'épuisement, la définition d'un lieu de tous les possibles, gémir ma défaite quand, après longue joute, les épaules touchent terre. Plaisir ineffable que de mordre la poussière encore plus que l'oreiller, subir démembrée de fatigue et déjà moulue de coups, les lanières piquantes et le lourd paddle, me plonger dans ces espaces où je m'évade sans m'égarer parce que tu m'as mis la peau à l'envers.

Si la photo de Jarek Kubicki vous plaît, suivez la flèche ->

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Clichés avec un C comme Cyprine

Dans le souci de maintenir mon blogue propre, je vais entreprendre une chasse au cliché (le cliché étant en écriture quelque chose comme l'acarien dans l'oreiller d'un asthmatique ou les miettes de pain sous la couette, une petite chose minuscule mais urticante). Fuir le cliché consistant donc aussi à filer la métaphore la plus éloignée du sujet possible (j'aurais pu aussi comparer le cliché à un je ne sais quoi de papier toilette entre le gland et le prépuce ou le plaquage plein skaï du singletail d'un MTBM). Ce qui finalement fait que parfois, à défaut d'être un perdreau de l'année, le cliché est pratique et évite de s'entortiller sur des terrains ampoulés.

...il mit ses doigts dans ma chatte dégoulinante...

Rue Bricabrac, cyprine, bdsm

Un grand classique du cliché dans le discours de la soumise/maso (que ce soit elle qui autobiographe ou son partenaire qui narre), c'est la mouille. Pas question de pipi chat, d'une humble humidité bienveillante et poliment lubrifiante. Non, on est plus proche du dégât des eaux que de la modeste rosée matutinale. Une soumise bienséante dégouline. C'est une fontaine, une laiterie (mot employé par mon premier maître, Stéphane qui s'appelait en réalité Franck, pour ceux qui ne sont pas là depuis le début, et qui a dû, le mot plus que lui, quoique lui aussi sûrement, infiniment plus stimulant que mes rares amants vanilles d'avant lui, me donner le goût d'être barattée), un barrage qui se rompt, Niagara, un océan démonté, la pluie qui faillit noyer Noé...

La soumise/maso, si j'en crois ce que je lis, ne connait pas la sécheresse vaginale, ni les effets de bord de la ménopause, ni la moindre grève des glandes de Bartholin. À se demander pourquoi le marché des lubrifiants (voire des lubrifiants chauffants) est en plein essor... La soumise/maso est donc une surfemme, à moins que ce ne soit son complément d'objet direct qui soit un sourcier.
Tu as cherché l'O, tu l'as trouvée. Toi content.

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Plaisir d'offrir

Rue Bricabrac, bdsm, photo, R.C. Horsch, Lily's Offer
Lily's Offer © R.C.Horsch

Court vêtue, largement déshabillée, si la pose est espiègle, le regard est implorant. Lily ne dit pas non, Lily prie s'il te plaît. Ceci est mon cul, ceux-là sont mes seins, viens y mettre la main, au moins. Bien plus que les deux mains, j'espère. Lily n'a pas envie de faire tapisserie, de rester en plan, face au mur, avec sa peau découverte autant d'albâtre que sa chemise est neige.

Combien de temps faut-il à une femme, masochiste, soumise, masoumiste, soumachise, qu'importent les mots, une femme qui a envie qu'on lui mette le corps en fusion, qu'on lui tanne la peau, qu'on la marque de la paume, qu'on la fesse, qu'on la fouette, qu'on la tawse, qu'on la badine, qu'on la canne, qu'on l'enflamme, pour pouvoir, sereinement, royalement, souriante, ravie, prendre cette pose. Sans qu'on l'y oblige.

Dans mes fantasmes de jeune fille vierge de tout geste sm mais pas de fantasmes, je ne pouvais imaginer la scène que contrainte et forcée. Il me fallait un corps à corps belliqueux, des prises et des clés, mille raisons en plus de la pure force physique, il fallait que je perde la partie, et que la volée tant espérée prenne la forme d'une punition infligée. Seule ma jouissance (ou en tous cas ses prémices liquides) rappellera la réalité de mon désir inavoué. Et cet aveu, verbal, était à nouveau sujet à extorsion, moulue sous les coups, je murmurais un "j'aime ça".

Le temps passe, la honte aussi, celle de dévoiler ses fesses (car en sm, c'est le pile qui y passe avant le face) pour la première fois à un inconnu percutant qui va en prendre, un peu maquignon, la mesure, flatter les rotondondités, évaluer la souplesse avant de claquer pour briser la glace. La jeune fille, sans abandonner sa boîte à fantasme et ses doux aveux pliants sous la dureté du châtiment, devient une femme qui vit en harmonie avec ses envies. Et comme Lily, elle sait lever ses jupes, déchirer son décolleté et se proposer, simplement, sans réticences ni exigences, à celui qui a su la mater.
Oui, tout de même, il y aura eu, d'une manière ou d'une autre, à un moment ou un autre, dans la genèse de la relation, un combat. Et la contrainte sera toujours la bienvenue.

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La sexe trinité (2ème partie)

Les trios, je n'en connais pas. Ou de loin, par ouï dire, par lu vu. Je lis, j'entends ici et là que certains vivent un quasi-nirvana, et que tout ça est tellement plus fort à trois qu'à deux. L'homme est le plus heureux de tous, et la complicité entre les deux femmes est magique. Certaines s'appellent même soeurs. Deux soeurs qui couchent ensemble et avec le même homme, oncle Sigmund, parle-moi du symbolique.

Mon enthousiasme est malheureusement un peu tempéré, parce que le seul trio constitué que j'ai connu, un couple à quoi s'était rajoutée une collègue de bureau de madame, accessoirisée d'un minot qui avait des difficultés d'expression, ne vivait que par le discours tonitruant de l'homme, auto décrété lesbien en chef et ravi d'avoir initié cette combinaison idyllique et parfaite, où il trônait comme un coq en pâte. Peu d'années plus tard, l'épouse légitime quittait le nid, et se jetait, d'un pont, dans la Seine. Les larmes épongées, la première concubine est passée au rang d'épouse et aucune tierce personne n'a rejoint le couple. Ce qui n'a pas valeur d'exemple, juste d'anecdote. Et depuis, chez moi, ça fait filtre. Un homme et deux femmes, je vois le corps noyé gonflé cyanosé de S.
Les trios dans le monde bdsm sont légions, quasi tradition (c'est quelle page dans O déjà ?). Furieuse de petites annonces, j'écume, comme on va visiter un supermarché dès qu'on arrive dans un pays étranger, la socio au ras du trottoir, les p.a. sur les sites de chat et de rencontres BDSM (je retrouve d'ailleurs les mêmes partout, certains fainéants, non, je ne donnerai pas de nom, passant d'un site à l'autre en y allant du bon copier/coller des familles). J'y vois des couples frais émoulus, le ciment pas sec, qui viennent à peine de se trouver et pas encore de se découvrir, en chercher une troisième, quête urgente souvent ainsi explicitée "pour le grand côté bi de madame". Je me demande si, à l'image de mon trio, les dames en questions avaient un côté (même micro) bi avant de rencontrer celui qui avait follement envie de voir deux garces se gougnotter, et si cela pouvait se faire sous son fouet, alors encore mieux, double bonus et extra ball. D'autres fois, c'est la soumise qui aurait envie de s'exercer à la domination (pour faire comme papa ?), donc de la même manière qu'on adopte un chat pour désennuyer son chien, ou des poissons rouges pour amuser son chat, le maître dans sa grande mansuétude offre une soumise à sa soumise. L'idée étant que bien sûr, les deux cochonnes sauront s'occuper consciencieusement du verrat (par exemple l'une sert de repose-pieds et l'autre un cocktail avec un petit parasol dedans, une certaine idée du bonheur et d'IKEA réunis).

On assistera éventuellement à un très signifiant glissement sémantique. La première concubine, ou l'épouse, est l'esclave. Titre honorifique. Elle mange assise et on lui fait l'amour. La concubine en second, il ne s'agit pas de froisser les sentiments de la plus ancienne, est la chienne (passés quarante ans, les couples ainsi constitués cherchent une "jeune chienne"). Qui bouffe dans la gamelle et se prend un gode dans le cul les jours fastes, mais pas de boules Quiès dans les oreilles quand les patrons escaladent bruyamment l'escalier qui mène au 7ème ciel. Cette option séduira ceux que la version sœusœur et l'inceste latent ne tente pas.
La dernière venue tiendra son rang comme dans toute entité polygame, trois pas derrière, 2ème classe, partira en vacances avec le Club Med ou Framtours, et s'en retournera, du foutre encore entre les dents, dormir chez elle.

Rue Bricabrac, bdsm, trio
© Rosalie O'Connor

Nos nanomaîtres envoient souvent leur soumise chercher la nouvelle proie. Certaines dès lors prennent leurs cliques, leur laissent les claques, et claquent la lourde. Le nanomaître ira s'en chercher une toute neuve tout seul, faut trimer bonhomme, avec qui il réitérera, mot pour mot, geste pour geste ce qu'il a fait et ce qu'il n'a pas eu le temps de faire avec la précédente. Da capo. On finira bien par se retrouver à la coda.
Un jour, une soumise A qui flairait l'embrouille chez son cher et dur, prend un pseudo B de secours et d'observation. Ca ne traîne pas, elle se fait accoster par une naïve novice C qui lui transmet les désirs d'extension du domaine de la domination de son propriétaire. Lequel est par ailleurs celui de soumise A, qui se pensait la seule, et qui a eu le nez creux en empruntant un pseudo B.

De cette géométrie, triangle équilatéral ou isocèle, de cette algèbre, quand ça pousse à l'exponentielle avec constitution de haras, je ne sais que penser. Est-ce désiré à 100% ? Est-ce de peur de tout perdre ? (Le coup du "elle ou moi", c'est comme rouge ou noir, pile ou face, ou pair et impair, tu as 50% de chances de rafler le tapis, et autant d'y laisser ta chemise.) Est-ce une manière d'échapper à l'aspect pathétiquement petit-bourgeois de l'adultère pour prétendre arpenter le terrain de la transgression dans le train triolisme. Pourquoi en tous cas tant de précipitation à en chercher une troisième ? L'homme (et on a vu dans le texte précédent et dans les commentaires que lorsqu'il est dans une frange dite sm, la compilation de partenaires lui est facile) veut-il coûte que coûte collectionner ? La femme nous fait-elle une variation du syndrome de Stockholm, il a tout bon mon bourreau ? La femme, soumise ou maso, permet-elle mieux qu'une légitime vanille, cette surenchère ? En tous cas, le sm, plus encore que le libertinage (dans son acception la plus moderne et la plus triviale, plus proche de la boîte à touze que de Casanova aux plombs), ne saurait-il se conjuguer que pluriel, pour éviter un attachement qui s'avérerait catastrophique.
Nous avons toutes, tous, connu des soumises détruites par une rupture. Le lien (ni maire ni abbé, vous avez raison, Absolue si vous me permettez ce diminutif raccourci) est tellement plus fort dans un rapport sm, bdsm, D/s, quelque soit la graphie et la nuance, qu'on perd plus de plumes - parce qu'on donne plus de panache ? - quand on largue ou est larguée. Alors, qui sait si les hommes, plus pragmatiques, plus animalement polygames au sens où l'homme peut engrosser cinq femmes en même temps, tandis qu'au contraire des chattes, une femme, même chienne, ne saurait porter les fruits de cinq saillies, ne se prémunissent pas de la perte d'une possible aimée en diluant leur affection (oeufs, paniers, tout ça...).
Maintenant, je serais eux (ce qu'avec bonheur je ne suis pas), je me méfierais. Parce que deux femmes, bien unies, le jour où elles décident de lui démonter la tête, maître, dom, marquis, DAF ou Sévère, ça risque de ventiler façon puzzle.

Selon les personnalités, les sentiments se placent quelque part sur la portée. Encore heureux.

(Pour les mal comprenants qui confondent opinion et jugement, questionnement et sentence, je n'ai aucune religion en la matière, bien au contraire, mes aventures avec P(an) et P(an) en sont la preuve. À cela près que nous ne cherchons pas de grand appartement bien insonorisé avec poutres apparentes et sans vis à vis, que P(an) accepte de ne faire que passer, pour le plaisir, tandis que P(an) trouve son grain à moudre dans mon fantasme.)

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La sexe trinité (interlude)

Avez-vous remarqué, sur les tchattes bdsm et autres meet me roughly, que dès qu'une femme a trouvé un partenaire, sans préjuger du temps de cette alliance, elle modifie son annonce, la désactive, annonce la couleur, se met en pause, prévient son monde (ce qui, je le dis d'expérience, et même en rouge et en gras n'est pas toujours compris de dom en mode écriture seule, il faut croire) ? Tandis que l'homme (l'autre moitié du pacte sus-cité) ne bouge pas un iota d'icelle (ce qui ne signifie pas fatalement qu'il considère la relation comme nulle et non avenue et qu'il cherche s'il ne pourrait pas trouver mieux pour le même prix, mais on peut se demander).

Oui, je sais, il y a des exceptions, mais cette pseudo généralité m'a été confirmée par l'administrateur d'un site, lequel passe une bonne partie de son temps à valider les annonces.

 



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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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