Rue Bricabrac

Histoire (presque) sans paroles (Part 1)

ON dirait une idée de drapeau, d'emblème, de bannière revendicative, l'un et l'autre, le paradoxe et l'oxymore pour une harmonie heureuse.

Rue Bricabrac, bdsm, drapeau
photo captain Orange


Johhny, fais-moi rire, Johnny, Johnny

Rue Bricabrac, bdsm, sextoy

LE bdsm se parfume à la vanille, y a de la praline dans le soufre. Ayant pour l'élitisme autoproclamé, forme sectaire, les plus grandes réserves, cela ne me dérange pas. On en voit les effets chaque jour un peu plus, pas seulement à travers la mode, domaine créatif voire artistique (parfois) qui peut tout se permettre, mais aussi la publicité, domaine mercantile qui peut aussi tout se permettre, mais encore la presse, renifleuse de tendance qui analyse la sexualité de ses lecteurs et nous a démontré depuis longtemps les vertus piquantes d'une fessée et pimentées d'une corde aux poignets et d'un bandeau sur les yeux.

Les sex-shops, que la vogue des vibros zoomorphes aux couleurs bonbons, se sont multipliés comme des amibes, et ont rangé paddle et martinets pas loin des boules de geisha et des plugs. De la quasi-batte de cricket à quoi ressemblaient les fraternity paddles, la tapette a épousé la forme d'un coeur, les menottes se sont recouvertes de fourrure rose et les cravaches ont vu leur manche attirer les cristaux Swarovski.

Mais cela ne suffisait pas.

Ici, la cravache nouvellement arrivée avec quelques autres articles simili bdsm dans le rayon "fouette-moi" (ce qui tombe bien, sur les antennes, anniversaire de la mort de Vian oblige, on entend Johnny fais moi mal autant par Magali Noël que par François Hadji Lazaro), se voit qualifiée d'"accessoire espiègle".

Je pourrais beaucoup parler de la cravache. Celle, très luxe, sellier et tradition, tressée en bois de micocoulier qui peut entamer le cuir d'une jument pour peu qu'on y mette du coeur. Celle, plébéienne, acquise chez Go Sport ou Décathlon, qui siffle comme une anglaise et laisse sa marque. Toutes les autres venue de l'équitation ou des boutiques fétiches qui effraient, excitent, entêtent, érotisent mais aussi tracent, tuméfient, tourmentent, tarabustent.

Alors franchement, espiègle, ce n'est sans doute pas le mot qui convient. Dire que la cravache est espiègle, c'est une façon de la castrer, de la normer, de la dévitaliser.
Toutefois, préparons-nous à accueillir des singletails spirituels, des paddles primesautiers, des martinets marrants.

(Et "Cris et Chuchotements" changera de nom pour "Rires et Chansons")

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Silky sulky

Rue Bricabrac, bdsm, publicité

MOI qui pensait que les courses de chevaux, c'était Epsom, derby et habit, ou prix de Diane, chapeaux et griffes, ou même, tous les goûts sont dans le sm, les pony-girl, mors en or et sabots stilettos, je suis assez désappointée que le cheval national ne me propose pour me faire rêver que de cravacher (en cyan, quelle horreur) un cassoulet pour me retrouver un vendredi soir devant une timballe de courgettes et des jockeys, avec un beauf repeint en pseudo-chi.

Et Guy Roux en icône fouetteuse, ce n'est pas ma vision de l'éclate. Paris-Vincennes a tout oublié de son château, ma parole !



LHOOQ

SUIS-JE seule à voir ici notre amie l'immarcescible soumise, se branlant comme une petite fille sur son crazy horse, jusqu'à laisser au sol une flaque de ses humeurs intimes (que je me garderai de nommer cyprine), dont elle glissera quelques gouttes derrière le lobe, comme si c'était du champagne.

La gaine ne fait plus scandale et les ligues de vertu étaient trop occupés à enquiquiner une marque de matelas qui avait eu l'heur, parmi cinq affiches, d'en imaginer une avec deux hommes lovés l'un à l'autre en plein sommeil, pour s'offusquer de cet explicite jusqu'au risible spot porno-chiquissime de David LaChapelle.
Uro, masturbation, sm, femme fontaine, n'en jetez plus !

Bada bing bada boum, piece of cake for sure, et la musique donne certes envie de s'élancer et de chevaucher un étalon, à condition que celui-ci tienne la cravache. Et ne fonde pas trop vite.

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Pluie de feu

Rue Bricabrac, bdsm, masochisme
photo Nad Iksodas

IL a monté le chauffage pour que je n'aie pas froid. Au bout de quelques minutes, j'en avais presque oublié que j'étais attachée nue sur la banquette neuve, faisant corps avec celle-ci, mes seins et mon ventre confondus avec le cuir cramoisi, membres solidement joints aux quatre jambes du meuble. Je ne pouvais que bouger la tête pour parfois apercevoir ses cuisses. Et puis plus rien, juste l'habituel plancher et les meubles autour. Tandis qu'esseulée et préférant mille fois la pire correction à son inattention, Sibelius étirait les accords de Tapiola dans ma tête, il a mis du Stravinski assez fort, opéra de feu pour un duo volcanique.

Je l'ai tout de même entendu s'approcher, étoile de Diaghilev qui s'échauffe, jouer des deux cravaches comme un dompteur jongleur en coulisse, déployer au lancer les lanières des floggers qui sifflent plus de trois fois, étouffer la percussion des battoirs sur sa cuisse capitonnée de tweed.

Il a ensuite joué doucement avec mes sens. J'ai respiré le cuir, écouté le latex, regardé le bois, léché sa main, frotté mon visage à son entrecuisse. J'ai frissonné, non pas de froid ou de crainte, mais sous les caresses trop exquises. J'ai ronronné sous ses attentions, j'ai essayé d'onduler aussi, mais il m'avait trop bien associé à sa dernière trouvaille, ce banc kitsch, ni de piano, ni d'enfant, un truc de chez Drouot qui aurait pu venir de chez Roméo, des dorures pour une roulure, mais qui était parfaitement à ma taille.

Sans sommation, la cajolerie attendue a traversé mon dos comme un éclair sanglant. D'une omoplate au rein opposé, c'était comme si tous mes sens étaient sortis de leur domestiquage. Des larmes dans mes yeux, un haro de bête, un sursaut qui a entraîné le banc, et une première tache sur le cuir. Pourtant, j'avais souvent eu plus mal. Mais pas depuis longtemps. Ou alors, le déferlement des caresses habiles m'avait ramollie pour que le pain n'en cuise que plus.

Tandis que mon côté face collait, tout en sueur de peur et de douleur, au petit banc, mon verso prenait la couleur du cuir. Ambidextre et sans pitié, il variait l'intensité et la cible de ses coups. J'avais l'impression, pourtant plus immobile qu'une gisante, de tournoyer dans mon corps, d'être un Picasso, la nuque à la place du mollet, de ne plus m'appartenir, mais d'être une nouvelle personne de cabosses et de bosses qu'il sculptait selon ses envies, sans soucis de mes pleurs, les apaisant parfois de baisers mouillés eux aussi, buvant mes larmes pour lécher mes plaies d'embrassades salées, m'offrant des jouissances en entracte, forçant ma bouche tout en la faisant taire.

Quand il n'en eut plus la force, ni l'envie, ou qu'il a senti que j'étais aussi à bout et qu'il me fallait quelque récréation, il m'a détachée, mais en lieu du cocon de son corps, il m'a conduite par les cheveux, fiévreuse de sa correction et la peau portant fort et net la signature de l'heure qui venait de passer, de l'autre côté de la baie vitrée, sous l'averse. Indifférent à mes poings qui cognaient au carreau, sachant que la pudeur m'interdisait de m'éloigner ne serait que de cinquante centimètres pour trouver un pauvre abri, me regardant en souriant.
Quand il se déciderait à me laisser rentrer, ce serait évidemment pour me réchauffer. Recto.

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Mauvaises vibrations, man...

Rue Bricabrac, bdsm, vibrations
photo Shadowplay

LES petits rois fainéants sont servis.

Le fouet vibrant, et la cravache pareillement parkinsonnienne, existent en magasin (je décommande vigoureusement le premier qui pratique des prix et une orthographe honteux, et proposent dans leur rubrique sex toys funny, une kyrielle de fruits et légumes grotesques, dont le pompon revient aux boules de geisha en forme de fraise. Tue l'orgasme, je dis.).

Je ne suis pas sûre de bien saisir la subtilité de ces objets, sauf à conchier le développement durable, je ne vois vraiment pas. En même temps, difficile de passer à côté en faisant semblant de ne pas les voir.

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Une partie de jambes en l'air

JE n'ai pas épluché le kama-sutra depuis bien longtemps, je ne connais pas bien le nom des positions, je confonds toujours avec celles du hatha-yoga de toute manière.
Mais qu'il s'agisse de caresses, de coups, de pénétration, de gamahuchage, d'agaceries diverses et de posture singulière, une chose est sûre, je jouis plus fort les jambes en l'air.

Rue Bricabrac, bdsm, érotisme
photo MHK annai

Agenouillé près de moi, il m'avait relevé les jambes suffisamment haut pour que le cul et les reins se soulèvent aussi, mes chevilles derrière son épaule, un bras autour de mes genoux et l'autre, la main telle un infatigable et implacable battoir, s'abattant avec la rapide régularité d'un automate de chair.
Il était tellement plus fort et ferme que moi, que mes tortillements n'avaient pas plus d'effet que mes couinements. Mes bras ne me servaient qu'à presser un oreiller contre mon visage pour étouffer mes cris. Je me serais défendue qu'il aurait saisi la cravache.
Il l'a saisie tout de même.
Mon sexe s'ouvrait dans la discrétion de mon aine fermée, réclamant, palpitant, une pitance qui ne venait pas.
Il n'a pas changé de bras, continuant son mouvement, monotone s'il n'avait pas été déchirant.
J'adorais vraiment cette position.
Il m'a ordonné d'écarter les cuisses, n'en maintenant plus qu'une serrée contre son corps.
La peur, follement excitante, au ventre, j'ai obéi. Je lui ai toujours obéi. Ses sanctions étaient trop cruelles. Sans appel.
Les secondes ont soudain duré des heures.
Un bambou sifflait dans l'air près de mes oreilles, torturant un oreiller.
La peur, toujours, comme une tenaille.
Sa main s'est posée sur mon sexe.
Son doigt a trouvé son chemin vers mon minuscule bouton qui craignait tant les coups.
Il a fait des 8, il a fait des O., il a fait je ne sais quoi.
Les pieds cambrés, les muscles le plus étiré possible, je tentais d'allonger et de hisser plus haut encore mes jambes, alors que sa bouche avait pris la place de ses doigts qui eux avaient trouvé un fourreau glissant où s'agiter.
Et quand j'ai joui, mes orteils touchaient le plafond, j'en suis sûre.



Au fouet et au parfum

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TANDIS que Robert Piguet réédite son fameux Cravache (fragrance pour homme, mais que la belle Dahlia va acquérir, just for fun, et moi aussi sûrement, passez uscade), chez Hermès, c'est à la cravache qu'une amazone rose et cartoon mène son nouveau jus, une eau de toilette plus florale que cuirée, nommée Kelly Calèche, en souvenir de deux standards de la maison.

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L'animation flash ingénue perverse en diable, une cavalière façon poney magique décalotte le parfum d'un fouet en volutes, assortie d'un son sifflant claquant vaut le détour sur le site américain (qui depuis fin juin a la primeur de l'odeur), bien plus que la publicité traditionnelle et photographique, genre retour de cavalcade sur la plage de Cabourg (le parfum est plus inspiré par Giono que par Proust, si l'on en croit son "nez", Jean-Claude Ellena).

Nul doute que la cavalière de dos porte au poignet le bracelet étrivières (Hermès évidemment, who else) pour que la panoplie soit bien complète. On frôle la faute de goût des total look. Que j'aimerai qu'un jour, telle publicité serve à un parfum homme...
Mais encore plus, je convoite cette cravache (tirage limité ?) éditée par la maison du 24 Faubourg, une pièce de toute beauté, d'un brun sombre, siglée Kelly 2007.

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Domina's fight

J'EN parle rarement, mais les dominas sont des femmes de choix dans le bdsm.

Deux représentations d'icelles publicitent l'une le service beta Q&A de Microsoft (il semblerait que depuis que je l'ai croisée, elle ait disparu, pourtant, elle menait son monde à la baquette), chose virtuelle toute d'octet, et l'autre, Madonna de muscle et de botox, mène cravache battante la nouvelle collection H&M. Le clip, qui vaut le détour dans le genre la domina s'habille cheap, est visible sur le site de la marque.

Rue Bricabrac, bdsm, domina Rue Bricabrac, bdsm, domina

Alors, qui de l'instit de Billou ou de la madonne des shopping à votre préférence ?

Fight !

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The Punisher

Un clou chasse l'autre, on dit. Comme d'hab, "on" dit n'importe quoi, faisant appel à la sagesse populaire ou au truisme pour proférer sottises et billevesées. Non seulement un clou ne chasse pas l'autre, mais il ne faut surtout pas qu'un clou chasse l'autre. Dans mon écosystème en tout cas. J'ai besoin d'un vide, d'un sas, d'une ambassade, d'une terre neutre. Pour apprendre à oublier. Non pas remettre la page en blanc, d'un coup de gomme ou de peinture, mais au contraire, la gribouiller, la griffonner, la griffer, jusqu'à ce qu'elle en devienne illisible et en lambeaux. Le temps qu'il faut.

La page, c'est ma peau, mon nez, mes yeux, ma tête.
Le crayon, c'est the punisher, P*** (alias l'ancien, le 3e homme, le gougnafier, en ce jour, aucune de ces appellations ne lui rendent justice, il a été le seul, le compréhensif, l'homme-pansement), mon vieux complice. Dix ans, dans un mois, que nous nous connaissons et que nous conjuguons, de temps à autres, nos fantasmes au plus proche.

Je l'ai appelé à l'aide il y a une semaine. J'ai bafouillé en apnée ma tristesse, la disparition dans quelqu'éther contemplatif de dominamant, l'odieuse peine de mon exil et ma décision définitive de le quitter, parce que je ne reste jamais avec les hommes qui me font pleurer hors contexte-bdsm. Et puis, je lui ai volé dans les plumes, parce que j'avais mal, sans doute. Je me suis piètrement excusée, et je l'ai rappelé au secours. Sous forme d'une courte prière obscène, de désirs crus.

Oui, je sais que tu es chiffonné par mon agression de harpie, mais j'ai envie d'être battue, de partir sur le tapis volant du subspace, de redevenir animale et plus moi sociale, d'un fessial poursuite, d'un café cravache, de dés qui décident de mes sévices, de fermer les yeux et de ne les ouvrir que sur ordre.

Il a répondu.

Es-tu libre samedi matin pour recevoir ton châtiment ?
Je pourrais venir vers 9h30.
Tu ouvriras sans dire un mot,
Tu me présenteras les diverses cravaches que tu possèdes.
Je te donnerai des dés. Tu lanceras les dés. Tu liras le résultat.
Sans dire un mot tu iras te mettre en position. Debout, penchée en avant,
les mains posées sur le rebord de la table ou du canapé.
Tu porteras une jupe ou une robe. Un vêtement assez ample pour qu'il puisse être soulevé.
Tu recevras le nombre de coups indiqué par les dés.
Tu n'auras pas le droit de te plaindre.
Si tu ne suis pas les instructions, tu seras punie.

Tu m'enverras ta réponse en précisant que tu sais que les coups de cravache sont très douloureux et que tu acceptes la punition.

La tenue imposée n'avait rien de spectaculairement fétichiste, il fallait juste assez de fluidité pour que le bas se trousse aisément et que la culotte se baisse sans barguigner. Les deux cravaches seraient prêtes. Les dés, les siens, décideraient du compte. Les deux chiffres les plus forts une fois multipliés ont donné le nombre de coups, trente, distribués en cinq séries. Le quatre du troisième dé ce que j'aurais le droit de faire, compter, crier, mais pas bouger. Je comptais déjà, les dés me fascinent parce qu'ils inscrivent et prescrivent admirablement.

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Le premier coup est juste tombé pour que je me rende compte de l'intensité de la punition à venir. J'avais oublié je crois qu'on puisse avoir aussi mal.
Crié, je l'ai fait. Et pleuré. Qu'il s'agisse de la cravache, ou de vigoureuses fessées présentées comme des interludes ou des desserts, j'ai sangloté comme jamais, jusqu'à ce que mes cheveux soient trempés de larmes.
P***, la cinquième série finie, m'a fait remarquer, m'entourant de son corps comme emprisonne une amante, alors que je reprenais mon souffle, ma respiration, sûrement pas ma contenance sous ses doigts inquisiteurs, que j'étais bien trop humide pour que l'on puisse décemment considérer ce qui se passait comme une punition. Pourtant, c'en était une, et je n'ai pas non plus échappé à la punition dans la punition. Avais-je bougé ? Oui, bien sûr, décollée du sol par presque chaque coup, déplacée parfois même.

Je pensais lui avoir tout donné en matière de souffrance et de sanglots, j'imaginais savourer la fin. Il m'a redressée, éloignée de l'accoudoir du canapé, conduite à la chambre, allongée sur le lit.
Les cravaches ont repris leur manège. Ses mains, sa ceinture, le strap aussi.

Alors qu'il se reposait sur moi, sa queue encore dans mon cul, mes mains sur ses bras, j'ai su que je ne pleurerai plus jamais sur l'histoire passée. Parce que mes dernières larmes pour celle-ci ont coulé à flots, jusqu'à se tarir, sous les assauts du cuir. Si je grimace aujourd'hui, si j'essuie une goutte d'eau salée au coin de l'oeil, c'est que je ne peux plus m'asseoir.
J'ai déjà envie que P*** revienne me faire mal aussi bien et accepter avec cette même ferveur ma douleur. Jusqu'à ce que la page soit noire d'encre.

Alors, après, bien après seulement, mes sentiments pourront à nouveau s'éveiller, au delà des sensations fortes.

(Edit du 11 mars : quelques courriels reçus me laissent penser qu'il y a une ambiguïté qui subsiste. Les initiales du 3e homme et de dominamant sont identiques : P***. Il n'en demeure pas moins que c'est avec dominamant, mon homme des ces trois dernières années, qu'il y a rupture et que the punisher est P***, que j'ai connu il y a beaucoup plus longtemps. Il ne s'agit donc pas du récit d'une réconciliation mais de celui d'une catharsis et d'un retour progressif au désir.)

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The go-between

Rue Bricabrac, bdsm, punition, messager
photo Flyzipper

Tu étais chargé d'une commission. J'aurais vexé T*** qui, toute mauvaise foi dehors, s'était empressé de t'écrire pour exiger ma punition.

Toutes affaires cessantes, à peine ta parka et ton sac posés, tu m'as prise par le cou, par les cheveux, par la taille, par tous les bouts et par je ne ne sais plus quoi, pour me plier, me poser, me ployer, et m'annoncer la sentence, 20 coups de cravache de la part de T***, comptés.
Mais avant, tu m'as longuement fessée d'une main lourde et sûre.

Aux premiers coups de cravache (qui se poursuivirent bien au-delà des 20 contractuels, mais ce sont ceux-là, les meilleurs, les injustes, les inattendus, les impérieux, ta commission sur la commission, ton pourcentage replet, les comptes qui se perdent et le cuir qui se tanne., j'ai trouvé ton geste différent.
Plus direct, plus décidé, plus ferme...

Comment ça, je suis mou d'habitude ?

... plus audacieux.
Moins prévenant, moins inquiet, moins pusillanime.

Plus libre ?

Comme si, le temps de cet intermède, tu n'étais plus tout à fait toi, mais un peu lui. Un lui que tu imaginais, tu ne sais rien de sa main, de son bras, de sa force, de son abord, de ses manières. Un lui qui te servait de masque. Un lui qui permettait ton aliénité. Un lui comme on dirait un autre. Tes défenses, tes appréhensions, tes peurs qui sait, étaient envolées, ou étaient restées dans le toi original, celui qui s'était momentanément absenté pour laisser la place au toi-lui. Ou alors, tu t'autorisais, messager d'un père tap'dur, à te laisser aller sans prévention.

J'ai aimé cet autre, ce toi, ce toi autrement.
Et c'est troublant.

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Bonnes résolutions (eco-bdsm 2)

Pourquoi diable commander un singletail en Australie, une chambrière en Angleterre et enchérir sur eBay USA pour une Hermès vintage alors qu'à Sorède, en pays Catalan, la spécialité locale est le fouet "Perpignan" et mille autres (enfin, une douzaine) choses du même tonneau.

Rue Bricabrac, bdsm, fouet, cravache

Dans ce coin des Pyrénées-Orientales où poussent les micocouliers, qui sont du bois dont on fait les fouets, une usine perpétue la tradition. Centre d'Aide par le Travail, Les Micocouliers sont l'endroit où se fournir si l'on veut continuer à pratiquer son style de vie tout en réduisant son empreinte écologique (une cravache qui arrive par ferroutage, c'est écologiquement correct). D'autant que les prix sont on ne peut plus raisonnables, pour ne pas dire bas par rapport à ceux pratiqués dans la boutique de référence. On en prendrait bien un de chaque, du fouet gris de western au stick de dressage en passant par le fouet de charretier. Sans oublier les superbes cravaches, oui, oui, celles-là même que la maison H. diffuse aux cavaliers.

(J'espère sincèrement que cette honorable et respectable maison, qui a le civisme de faire travailler de jeunes handicapés, ne m'en voudra pas de ne voir dans leur catalogue que matière à jeux qu'une certaine morale réprouve...)

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Mauvais esprit de nouelle (10)

Puisque la fête du consumérisme d'hiver se termine, voici les derniers objets qui traînaient dans ma hotte, parodie de liste à Rockenfeller de la part d'une Cinderella qu'en peut plus, mais alors plus du tout, de ces célébrations sur commande.

À 1369 € le godemiché en obsidienne (en or, il faudra compter le double) ou 1500 € celui en argent et verre, à 370 € la cravache de m'as-tu-vu et 310 € le martinet en vrai cheveux (au moins, il pourra finir en toupet pour les chauves et en touffe pour les relapses de l'épilation laser), ça finit par filer un peu la gerbe...

Je n'ose penser aux frais de bouche d'hier soir, on doit frôler, peut-être pas le PNB du Malawi (avant les prodigalités de Madonna) mais sûrement ceux de la rombière Bernadette C. quand elle avait table et Danette ouvertes à la mairie de Paris.

Je préfère applaudir la geste spectaculaire, qui fit hausser les épaules à Chantal Vautrin (si vous trouvez, à raison, qu'il serait mieux de faire dormir les sans abris au chaud que les avec abris au froid, ouvrez les portes de votre ministère, il y a sûrement de la place en rab), des bien nommés enfants de Don Quichotte, qui se battent contre le vent glacial, le général hiver et l'indifférence quasi générale en dressant des tentes au bord du canal Saint Martin.

Année après année, la goberge et les cadeaux ont un goût de plus en plus amer. Qui sait, un jour ils comprendront qu'à l'image de dieu avec qui il partage une grosse barbe blanche, le père noël n'existe pas.

Cliquez-moi !
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Mauvais esprit de nouelle (2)

Nettement plus offensif que le martinet petit poney d'hier, mais toujours dessiné par Shiri Zinn, en turquoise pour changer un peu d'horizon et des couleur girlie, et en pur serpent. C'est une cravache qui se prend pour un fouet, à moins que ce ne soit l'inverse, c'est un bel objet qui se la pète, dont le pommeau pourrait trouver sa place sur le sapin ou au plafond d'un endroit où l'on danse le tango. Et ce qui brille, ce ne sont pas des Swarovski mais des zircon, c'est dire si ça blingue sérieusement.

On doit danser sous les sifflements de ce python-là et le bleu-vert de son pelage doit appeler un violet complémentaire. (1194 €)

Cliquez-moi !
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Scène de ménage

Je ne sais plus très bien ce qu'il s'était passé. Les causes sont floues. J'avais été méprisante, exaspérante, arrogante, empoisonnante, insultante, blessante. Je m'étais emmurée de mauvaise foi, drapée de provocation, caparaçonnée d'hystérie. J'avais été pénible, tempestueuse, dévergondée. J'étais malheureuse et je cachais cette peine derrière de l'agressivité. Je n'arrivais à lui dire ce que je voulais que par des périphrases haineuses.

"Je vais te donner vingt coups de cravache. Vingt seulement, oui, pas cinquante, pas cent. Mais chacun d'eux sera appliqué de telle manière que tu t'en souviendras longtemps."

Au mot cravache, j'ai frissonné. C'est toujours comme ça. Si le mot badine est amusant, ceinture familier et canne confus, le mot cravache porte en lui le cinglant et le cruel de l'instrument. Ce sont deux syllabes qui éructent. Et puis des quatre, la cravache est un outil de dressage, sans conteste, qui brise les pouliches les plus rétives. Le mot résonnait tant en moi, courait dans mes veines, que j'en ai oublié de tenter un pardon.

"Pour cela, je vais t'attacher solidement à ce fauteuil. Et te bâillonner, parce que je n'ai même pas envie d'entendre tes cris."

Hypnotisée, je me suis déshabillée moi-même, sans même plus chercher d'arguments de défense. Je n'aurais pas cru que l'on puisse à ce point d'étroitesse faire corps avec le cuir. Peau contre peau, mais laquelle était la mienne ? La plus claire, mais je n'étais pas en position de l'apprécier. La moins tannée, mais plus pour longtemps.

Il a frappé, en prenant tout son temps, et pareillement son élan. Je sentais l'air déplacé par son corps quand il avançait prestement de deux pas et pivotait, plutôt que de lancer seulement le bras. Sans aucun doute le swing était parfait. D'ailleurs, la matière était déchirante comme un fer. Mes hurlements emplissaient ma tête, j'essayais de compter, à rebours, je ne sais plus pourquoi, maîtriser encore un peu, même le supplice. Son souffle à chaque effort ne faisait qu'un avec le sifflement de la cravache et le bruissement de sa volte. Il me faisait mal contre lui aussi. C'était un duel à deux perdants. (Ou deux gagnants, qui sait ?) Je n'étais pas habitée par la douleur, c'était au-delà, à peine si elle laissait encore la place pour autre chose, pour ma pensée ou pour ma respiration.

Les coups se sont arrêtés, bien après que le temps s'est détraqué et la raison a démâté.

"Je viendrai te détacher plus tard."

Dans le silence soudain insolite, il n'y avait plus que la brûlure et moi, en tête à queue, le cul en tête. Quand les larmes se sont tues, quand j'ai ouvert les yeux, j'ai vu que le lourd Chippendale avait glissé d'un bon mètre.

Rue Bricabrac, bdsm, punition
Photo Magic Zyks
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Madonnamazone

Après la série de Steven Klein pour W, Libération dévoile aujourd'hui dans son cahier tendances (l'article, sans les croquis, est consultable gratuitement quelques jours en ligne) les costumes de scène de Louise Ciccone, d'Esther, de Ms Ritchie, de Madonna quoi, tels que dessinés par Jean-Paul Gaultier pour son Confessions Tour qui débute le 21 mai.

Beaucoup de croquis et une longue interview du créateur, on retrouve notre amazone baptisée ici "écuyère dominatrice", clairement référencée sado-maso par Djipigi qui lui avait déjà, il y a seize ans, inventé des corsets aux bonnets exocets. Les messieurs danseurs portent la selle sur l'épaule ou sur le dos, évidemment, moulés dans des jodhpurs que ça va en être un bonheur. (Il y a aussi des tableaux bédouins, et une passion qui va faire plaisir à Mel Gibson...)

Au risque de faire subir les pires outrages au copyright, voici un trop beau dessin... Une cravache en jais noir, retenez-moi...

Rue Bricabrac, bdsm, Jean-Paul Gaultier, Madonna


Madonna en amazone et Kajira go home

Rue Bricabrac, bdsm, Madonna

On remplace le cheval par un homme, la cravache change de main, et je pars au septième ciel sans même passer par les étages intermédiaires. Cette image, c'est du concentré de mes fantasmes, des vêtements déchirés, à la cravache j'espère (je projette, la série de photos montre Madonna en amazone domptant le cheval, peu prompt à se laisser faire), des corps en sueur, la sciure du cirque, le corps qui se rend et s'abandonne.

Rue Bricabrac, bdsm, Madonna

Cette photo de Madonna, extraite d'une série réalisée par Steven Klein pour la prochaine livraison du magazine top glam W, m'est tombée sous les yeux en lisant l'un de mes petits péchés acidulés du moment, Touche-Sexy, qui donne tous les liens qui permettent d'aller voir une partie de ce portofolio. Pour la totale, attendre le 19 mai et la sortie du magazine.
Touche-Sexy comme son nom l'indique, n'est pas spécifiquement sm, mais furieusement sexy, et pas avare de beautés dénudées entrecoupées d'infos fashion. Donc à référencer par tous ceux qui trouvent que ça manque de femme à poil ici (ou dans la rue, si j'en crois les innombrables requêtes Google qui aboutissement chez moi avec les mots clés "nue dans la rue" ou sa variante, "en string dans la rue".

Pour comprendre pourquoi je n'arrive pas, viscéralement, à accepter la situation d'esclave et autres fantaisies goréennes, même entre adultes consentants, même juste le mot, voir ici. Ou .

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Le sifflement du chausse-pieds




Tu trouves qu'elle ressemble à un chausse-pieds, cette cravache, toi ?
Cravache, Rue Bricabrac En tous cas, ça fait un joli bruit pour un chausse-pieds !


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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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Les mots
Flash-back
À lire
¶
L'oeil
Des images pas sages
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Le cliquodrome
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aller Si vous souhaitez m'écrire, il suffit d'ouvrir votre courrielleur préféré, et d'adresser le tout à b.ricabrac chez free, en france. (On a le brouilleur de robot qu'on peut, logiquement, les humains devraient décoder.)

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