Rue Bricabrac

Glissando 2010

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Photo Danny Sahne

JE vous embrasse tous.

(Quant à 2010, on en reparlera dans 365 jours. Ou pas.)

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Mythes au logis

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© MK2

PASSÉE sur ARTE, et repassera le 1er janvier au matin avant une sortie cinéma presque confidentielle, la Blanche-Neige de Preljocaj propose une reine marâtre de cuir et de latex, cuissardes et gants longs, qui terrasse les hommes d'un mouvement impérieux du bras, telle une baguette magique terrifique et inévitable.

Enfant, après avoir vue celle, noire et violette, de Walt Disney, le sourcil exagéré et le regard dur, matérialisation de mes cauchemars de sorcières et méchantes fées, et sans connaître Dolto, j'avais en retour terrorisé mes géniteurs en refusant, pour cause de trauma profond et indélébile, de toucher au chou-rouge qui portait, affirmais-je avec un instinct très sûr des tenants et aboutissants freudiens, ses couleurs (et qu'au titre de légume, je n'aimais pas... le chou, pas la reine). Incarnée par la très belle danseuse Céline Galli (mazette, ces yeux !), cette reine a été voulue domina SM par Gaultier, avec ses manches ballon et son col cages, sa robe à tournure, son corset en bandeaux souples (que l'on retrouve, en version plus esclave dans la tenue mousseline des courtisanes, et aussi chez la marque de lingerie Bordelle). Hautaine, arrogante, altière, cruelle, elle est sublime.

Rue Bricabrac, bdsm, Alice
Images Rom Devideg

Une autre de mes icônes, qui celle-ci m'accompagne tendrement depuis l'enfance, c'est Alice, qui n'interrogeait pas son miroir, elle, préférant passer de l'autre côté pour voir un chat sourire et prendre le thé avec un lapin. Son pays des merveilles revisité par Rom Devideg, un photographe et illustrateur malicieux, en fait une jeune fille tout à fait majeure, court vêtue façon kawaï, aux bas blancs et chaussures hautes de lolita, à qui les roi et reine de coeur feront découvrir les rougeurs délicieuses de la fessée.

Deux idées du diable au corps, diamétralement opposées et pareillement phantasmatiques. Deux mythes enfantins revisités, avec une bonne dose de surentendus sexuels, pour les adultes.



Times, they're changing

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Création Retrofutur

De cette année-là, et ce qu'elle a enfanté, j'ai gardé l'amour déculpabilisé. J'ai compris que ce serait compliqué, un peu secret, mais j'ai réussi à me construire avec mon masochisme, en surfant sur la libération sexuelle.
J'en ai gardé non pas une désinhibition totale, mais les termes de perversion, de vice, de péché, ne sont pas dans mon dictionnaire, et si je sais mes pulsions singulières, elles ne sont ni anormales ni destructrices. Ni même transgressives.

Gimme an F...



Les bonnes

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D.R.

À ce qu'il semble, pas de Maid Café à la Japan Expo de cette année (n'ayant pas le courage de me rendre à Villepinte pour faire tache au milieu des manga dolls et des otaku exceptionnellement de sortie, j'ai compulsé le programme dans tous les sens). Les Romanesques devaient avoir mieux à faire.

S'il l'on trouve des vibrations japonaises, un groupe nommé School Food Punishment, et plein de petites mignonnes en exhibition cosplay, il faudra attendre encore pour ces Maid Cafés qui font florès non seulement au Japon, mais en Asie, et en Amérique.

Les serveuses sont habillées en écolières qui se seraient déguisées en soubrettes froufroutantes comme des marquises, elles accueillent les messieurs harassés par leurs journées de travail par des "Bienvenue chez vous, mon maître" ou encore "comment s'est passée ta journée, chéri ?". Elles servent avec une soumission parfaitement codée, et fournissent quelques autres prestations aussi peu sexuelles que d'entonner un chant en karaoké ou se laisser prendre en photo souvenir.

Ici, on est dans le fantasme, un fantasme pas forcément occidental (sinon, il y aurait autant de Maid cafés que de Starbucks), l'Occident préférait les lapins de Playboy. Plus Barbie. Moins fillette. Il paraît que dans la capitale, on peut s'amuser plus avant avec du sm et des fruits à l'heure du goûter.



Vengeance sauce sm

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© CBS

IL a pas mal été question ici de la sauce vanille à laquelle le sm était souvent accommodé ces temps-ci, des pubs pour crèmes aux cravaches espiègles.

Pourtant, il reste des niches où la lumière ne brille pas et où la pratique sadomasochiste est encore synonyme de vergogne et de gémonies. Los Angeles par exemple, où, si l'on en croit un "insolite" de Courrier International (et pas mal de sites de ragots américains), Scott et Melinda Tamkin ont porté plainte contre la scénariste des Experts, Sarah Goldfinger.

Selon leurs allégations, la dame se serait vengée de ce couple d'agents immobiliers en donnant leur nom, leur profession (et en choisissant des acteurs qui leur ressemblaient) à une paire de chelous dans l'épisode Fried and Minty Fresh (le treizième de la saison 9). Scott, drogué d'alcool et de sexe sm tue son épouse Melinda. Au dernier moment, le nom Tamkin a été remplacé par Tucker. Qu'importe, l'affaire au pays le plus procédurier du monde ira en justice.

Auraient-ils été moins chiffonnés si Mme Goldfinger les avait dépeints comme des débiles mentaux ? Ou comme des fans de Michael Jackson ? Ou des membres du KKK ?
La scénariste, pour les humilier, n'a pas choisi d'en faire des supporters de George Bush, ni des marchands de sommeil pas plus que des capos de la Mafia.

Des pervers sexuels, serait-ce encore ce qui marche le mieux pour déclencher l'opprobre (du ruisseau bien sûr) et la stigmatisation (hou hou hue la foule devant son chewing-gum pour les yeux) ? C'est plus la honte d'aimer l'amour vache que de piquer sa retraite à une vieille, que de voter George Bush, Et tant pis pour Yoda et Weeds. Voilà aussi la différence entre Los Angeles et San Francisco, entre CBS et Showtime.

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Des ronds dans l'O

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Argentine Lee

DE passage dans une galerie, je découvre Argentine Lee, une artiste coréenne qui s'interroge sur les rapports de l'homme et de la machine.

Cette histoire d'O, ce rond des corps, ces nus connectés, ce ne sont pas des poupées, ce ne sont pas des machines.
Si je devais figurer par une image un site de rencontre, je crois que je choisirai ce photomontage. On se court après, on se mélange, on est pris dans une même roue, on se connaît trop et pas assez à la fois, on s'offre dans une apparente impudeur alors qu'on cache tout. On se fait centre et on cherche des relations.
On parle d'O et de son nombril (piercé ou pas). On parle de Bellmer et de La Mettrie.
On tourne en rond.

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Dahlia en prise

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photo Kelly B.

DAHLIA est une voisine de blogue, une fleur qui pousse parfois dans les grains de sel, une amie et aujourd'hui une écrivaine qui publie son premier roman.

Elle écrit comme elle pense, elle écrit comme on sait qu'elle sait faire quand on la lit depuis un moment, elle écrit comme on parle, elle écrit comme on se venge.

Un jeune écrivain la largue au bout de deux mois par SMS (très tendance). Ils se connaissent depuis peu, mais leurs jeux comptaient triple. Au moins. Pour reprendre la main, la voix et l'ascendant, elle le drogue, le bâillonne, le ligote, et lui balance son ressenti(ment) tandis qu'il se refait le film.

Il se souvient de leurs étreintes vénéneuses, elle lui crache son amour.

J'avais hâte de le lire et je l'ai lu comme il est destiné à l'être, je pense, d'un souffle et un seul, jusqu'à être moi aussi haletante. Je l'ai lu comme si je l'avais écoutée, je l'ai lu comme si on m'avait largué par SMS, je l'ai lu comme si elle m'avait vengée, et j'y pense encore souvent.

C'est d'emprise qu'il s'agit, ce lien invisible qui attache et suspend mieux que les shibaris les plus sophistiqués.

Et je l'ai refermé, excessivement heureuse de connaître cette brune fetish model et aussi black devil (sous des airs angéliques) que les cigarettes noires qu'elle se plaît à fumer.

(Pour les grincheux, oui, j'adore Dahlia et son "Adore", et re oui, l'objectivité n'existe pas.)

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Gazon béni !

GRANDE fan de la série Weeds (en ce moment sur Canal+), j'ai doublement apprécié la scène ci-dessous.

Parce que c'est Weeds, bien sûr. Parce que cela ressemble terriblement aux scénarios que j'espérais adolescente. Avec ici en plus, le trouble (joliment joué par la très délicieuse Marie-Louise Parker) en regardant et en caressant les marques.

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De la pétillance

COMMENT diantre rester pétillante sous le fouet après avoir lu cela ?

Le batteur à champagne est, pour sa part, un instrument de torture qui détruit en 30 secondes le travail de 3 ans et ruine les qualités du vin. Voici ce que dit avec beaucoup de pertinence le Larousse des vins à ce sujet : Champagne (batteur à), instrument barbare né dans l'esprit inventif d'un ennemi du champagne. Tenter de supprimer les bulles légères de ce vin spirituel revient à essayer de lui enlever tout son esprit et son élégance. Le champagne ainsi maltraité prend immédiatement un goût d'évent désagréable. Le breuvage n'est plus du champagne et n'est pas du vin; ce n'est plus qu'une tisane qui désole le palais et l'estomac.

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Le champagne n'est pas un masochiste. Il n'aime à être ni battu, ni fouetté, et tous les connaisseurs sans exception condamnent les batteurs et fouets dont il est menacé. Il semble que l'origine de ces instruments remonte aux Années folles [...] En Belgique, on appelle le batteur à champagne le... bâton des putains, et il est vrai que certaines professionnelles s'en servent régulièrement. Et comble de l'horreur, on a vu un jour une jeune femme battre son champagne avec... une de ses épingles à cheveux!

Pour les amateurs de champagne et de tradition, c'est ici.

Merci à Oxtiern, commentateur de qualité et chromatophile érudit de m'avoir aiguillée vers ces mossers.

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Pluton m'emporte

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Détail d'une statue de Bernini dit "Le Bernin"

TRÈS rarement, je trouve une image qui symbolise ma vision du sm. Sans qu'il y ait besoin de mots. Avec ce qu'il faut d'électricité érotique.

En voici une. On peut admirer la statue en pied et en marbre au palais Borghese. Mais ce détail, cet incroyable et violent réalisme qui fait passer la pierre pour la chair, cette longue main de Pluton dans (plus que sur) la cuisse et le flanc de Proserpine au moment de l'enlèvement, me bouleverse.

Syndrome de Stendhal. Sans détour. Après des heures de fascination.

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Identification d'une femme

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À quel sein se vouer ?
À quelle image de la femme s'identifier en cette veille de 8 mars 2009 ?Une Beth Ditto dodue à la nudité insolente ou une Barbie de chair qui supplie "pimp me pink, c'est tellement girly" ? Une anorexique sur plaform shoes de Ricci vêtue ou une strip-teaseuss burlesque qui assume, assure et tutoie le queer ?

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(J'ai délibérément omis des modèles telles Rachida Dati ou Christine Lagarde, l'ambitieuse et la nageuse, femmes de pouvoir, de parloir et de dollars.)



La première secrétaire

Elle aspirait après ce secret besoin de souffrance, qui pousse certaines femmes, non point vulgaires par l'éducation, à se soumettre à la poigne robuste d'un maître qui les frappant comme on peut frapper une enfant.


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PIERRE Mac Orlan qui signait cette Petite Dactylo sous son pseudonyme de jeune fille, Sadie Blackeyes en 1914, considérait que les flagellées de ses romans étaient plus honteuses et excitées si la correction s'apparentait à celle que l'on donne aux enfants. Aujourd'hui qu'on ne fouette plus les enfants et que des lois nationales voire internationales, l'interdisent, et c'est tant mieux, il faut un Jacques Serguine pour tenir semblables langage et pensée.

Autant tout ce qui peut s'apparenter à la pédophilie, fût-elle fantasmée, me plonge dans un malaise révolté, autant cet aspect de la fessée, et partant, de la flagellation, purement régressif me charme (faut-il le redire, je ne l'ai jamais été enfant).

Ce qui appartient à l'enfance dans ce geste dévoyé, c'est (à mes yeux évidemment) l'impuissance, l'impossibilité de se révolter, ou de se révolter en vain et d'appeler un châtiment encore plus appuyé. C'est l'abandon forcé, la sensation que c'est "pour ton bien", la projection dans un no man's land. Et cette superposition enfant/adulte, cette substitution, dans son inexplicable paradoxe est d'un érotisme furieux.



Idée blême

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TON pseudo est Marquis ou Kajira ? Cette info est pour toi, seul capable de l'apprécier avec le sérieux et l'approbation requis. Marlon Jackson, de la famille des Jackson Five donc frangin de Michael et de Janet, vient d'avoir une idée qui lui permet de tenter de se hisser au niveau de bargerie de ses cadets.

Son kif, à ce grand garçon, c'est d'ouvrir un parc à thème de luxe au Nigeria sur le thème de l'esclavage. Tout cela étant fait à titre mémoriel, bien entendu. Mais comme il faut bien faire trébucher les pépètes, il y aura aussi un casino, un golf 18 trous et de l'hôtellerie palace. Bien sûr, Marquis ou Kajira qui me lit (enfin, ça m'étonnerait, ou alors, tu es maso de la tête), si tu veux aller pécho des idées nouvelles dans les pratiques anciennes, lance une alerte Google sur le nom de Marlon. Parce que son parc, s'il voit le jour, ça sera quand même autre chose que la zone SM de Second Life. Que de l'authentique en hologrammes. De la balle (de coton, évidemment).

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Limites, le retour de la revanche (et ce n'est pas fini)

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Soumise repoussant les limites

Dans les arts comme dans la cuisine, on procède à des mélanges, des inventions comme on n’en avait jamais fait, on rajoute des épices, dans tous les sens du terme, pour éveiller l’intérêt. Plongés dans la brutalité, nous ne voyons plus. L’affadissement du goût et le besoin concomitant de repousser sans cesse les limites sont autant de signes de basse époque : il ne suffit pas de courses de chars, il faut faire dévorer les chrétiens par les lions.

Petit extrait d'une interview de Michel David-Weill, banquier, collectionneur et administrateur de musée, recueillie par Vincent Noce dans Libération du 6 janvier dernier.

À la comparaison de l'art et de la cuisine, je pourrais, voudrais, rajouter le bdsm. Ces limites dont certains veulent connaître le méridien et le tropique d'emblée pour ensuite s'atteler à les repousser (peut-être pensent-ils que c'est cela la transgression) chaque jour un peu plus... Plus, comme Monsieur Plus de je sais plus quelle pub. Tu as voulu avoir le fouet, tu as eu les anneaux. Maintenant que tu fais sonner tous les portiques, depuis celui du Tribunal du Commerce à celui du terminal international de Newark, il est temps de te marquer. Demain, quand tu m'auras présenté ta soeur, tu pourras retourner chez ta mère, à Vesoul.

J'ai repensé, en répondant aux commentaires où en dialoguant avec des esprits fins (plus que le mien), à cette volonté bornée de (re)pousser les limites coûte que coûte, arcbouté et buté, à grands coups de pompes, de manche de pioche... Alors que dans une relation harmonieuse, une de celle où l'on n'a même pas besoin de se poser la question des limites, le terrain de jeu s'agrandit peu à peu, par la complicité, par l'assouplissement, par l'apprivoisement de l'un à l'autre, par l'envie conjuguée d'explorer de nouveaux territoires à la faveur de leur éclairage nouveau par quatre pupilles au lieu de deux.
Et non pas comme des alpinistes ou des apnéistes qui pour le record, pour la postérité, veulent aller sans cesse plus haut, plus bas.

Si dans une relation, je devais avoir envie que Monsieur Plus donne des coups de coude, ce serait vers le plus profond (je ne parle pas des marques), le plus tendre, le plus léger.



Pour l'an 9, shake your booty

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photo Masteringdesires
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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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Les mots
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L'oeil
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Le cliquodrome
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