Rue Bricabrac

Ca tend (pas) la bite

Rue Bricabrac, bdsm, cinéma, chaînes

CHRISTINA Ricci, amaigrie au look white trash, Samuel Jackson en bluesman, une chaîne qui fait des tours et des détours pour les lier dans ses boucles sensuelles, son boulot de chaîne en somme, et un titre qui nous parle du gémissement du serpent noir, ça sent le sud, le chaud, et mon esprit délié mais obsédé m'assure que je vais tenir là une bonne petite série B crypto SM possiblement excitante.

Déception. En fait, elle est une pauvre petite paumée qui parce qu'elle a été violée par son père est devenue une nymphomane dont seul son fiancé arrive à canaliser les débordements. Mais il part, c'est son devoir, sauver le bushisme en Irak. Et là voilà, reprise par ses démons (le mot est choisi à dessein), quelque part entre une crise d'épilepsie du temps de Charcot et la gamine à la tête giratoire de L'exorciste, il s'en faut de peu qu'elle ne vomisse de l'écume verte et qu'un curé se précipite, missel et gousse (d'ail) en bandoulière. Faute de représentant de Dieu sur terre, c'est un brave homme, croyant et pieux, la recueille, et pour qu'elle n'aille par courir le gueux et se faire mettre par tous les ploucs du coin, l'enchaîne au radiateur. C'est thérapeutique. On attend qu'il aille à la grange chercher le fouet, ou dans sa salle d'eau récupérer le cuir à affuter les rasoirs. Déception. Quand elle se tord à ses pieds, lui offrant tout ce qu'elle a l'habitude de donner aux hommes, il prie Dieu. Pour un peu, il lui collerait le silice pendant qu'il se flagelle.

Alors, série B, pour sûr, mais moralo bigote gnangnan. Et l'affiche joue à fond l'ambiguïté, puisque la scène représentée est une photo posée, et n'existe pas telle quelle dans le film (dont la scène finale donnera des idées d'alliance, l'objet, aux futurs mariés sm, n'en doutons pas, enfin, ceux qui se marient bondieusement).

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Une après-midi de pluie (chaude journée)

Rue Bricabrac, bdsm, photographie, rouge
photo Swirlingthoughts

IL a plu sur mon corps comme il a plu sur Paris. Et ça m'a plu. Plus que plu. J'étais en eau.

Bruine légère d'une badine, averse claquette d'une baguette de noisetier ou orage grondant de quelque règle rigide, vent d'un martinet tournoyant ou tempête d'une cravache à cru, j'en ai vu des bleues et des trop mûres, oh la belle rouge, et quelle confusion quand de la même main, les plus douces onctions rendaient mon corps confit.
À l'heure de la messe, j'étais à con-fesse, j'ai hurlé quand ses doigts ont tordu mon mont, j'ai ronronné quand son index a caressé mon bouton.

La Callas chantait Casta Diva, la camera obscura lançait des éclairs.

Il y a des hommes, des magiciens, des qui aiment tellement s'en servir sensuellement que ça devient un don, qui devraient assurer leurs mains, tant elles semblent animées d'un esprit propre. Un petit génie sadien et câlin qui connaît toutes les étapes de chair à cuir et les nuances d'ivoire à incarnat, qu'aucune branlée, gamahuchage ou fouettage, ne leur est inconnue. Des mains de mateur, d'amateur, de masseur. Des mains comme j'en redemande, à genoux s'il le faut, que je bisse, trisse, ho et hisse, pour qu'elles reviennent applaudir et jazzer sur ma peau.

Je pensais être verte, je suis violette.

(Tout cela ayant évidemment été fait pour l'art, et uniquement pour l'art, même si celui-ci n'a pas été, pour des raisons évidentes d'espace-temps, répertorié par Hegel, il reste à savoir qui a été le plus impressionné de la pellicule - des électrons plutôt - et des participants - un Rouge et une Prune, question purement rhétorique et destinée à rester sans réponse.)

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Alerte Rouge (La fée verte)

Rue Bricabrac, bdsm, vert, lierre, rouge
Photo Joe Strahlen

QUELQU'UN m'a dit, le nez sur des idéogrammes chinois, que j'aurai avantage à porter du vert, parce que je suis de bois. Ca je le savais déjà, mais je pensais que j'étais de ce bois dont on fait les pipes, ou les chaleureuses flambées, mais non, je suis du bois yin, celui, petit, qui rampe et s'étend, le lierre par exemple. Ca me plaît bien, d'être lierre, symbole de fidélité, plante attachante (jusqu'à en faire des dégâts) entre toutes.
J'aimerais plus volontiers le rouge, mais j'ai déjà trop de feu dans mon thème, il m'est fortement conseillé de l'éviter. Ce qui me chaut peu. Et que dire alors des rougeurs à coeur et à cru dont j'aime qu'on enlumine mon corps ?

Monsieur Rouge, toujours prompt en verbe, a trouvé la solution à tous mes maux : une volée de bois vert.

Je sais désormais comment rédiger ma petite annonce :
Cherche donneur, pas trop blet (pourquoi tous les hommes de mon âge me semblent des vieillards ?), encore vert mais sevré, pour volée de même couleur (je n'ai pas dit de même métal, ce n'est pas de circonstances, il couperait mes radicelles), dans l'espoir de faire des étincelles.

Et si jamais ça fait quand même du rouge, il suffira de le fixer longtemps puis de fermer les yeux, on n'y verra que du vert !

Il ne me reste plus qu'à changer de pseudo. Je vais remplacer cul-brique par vert-maux.



Histoire d'O...mbre (L'amur tujurs)

Rue Bricabrac, bdsm, XXXB

Une tempête ? Du calme après ?
Un appel.
Ca en fait des choses.
Trois au moins.
Il y a des gens qui ont une vie trépidante.
A mon tour de me sentir envieuse.

On dirait des cartes postales, ses annonces, des cartes postales de vacances, comme on dirait de béance, des cartes d'abandonnée absente.

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Curiosity Kill the Cat

Rue Bricabrac, bdsm, piment, rouge
Photo Howephotodesign

C'EST sans doute à cause de ces possibles morts que dans le bdsm, on ne parle pas tellement de félins pour leur préférer, dans le vernaculaire, les canins (confer Maître Stéphane en 1966 dans une fête privée "A poil chienne, suce-moi"). Sinon, tout le microcosme sado-maso serait déjà moribond. Le monde du bdsm est curieux, non pas au sens d'étrange ou de bizarre, mais de fouineur, avide de sensations nouvelles, souvent puisant plus son aspiration dans les pages sports (je vais te faire dépasser tes limites) que dans celle des maux croisés (conjuguons ensemble des plaisirs piquants).

Ainsi telle soumise avouera dans un récit que tous les maîtres étaient jaloux du sien lorsqu'il lui a administré 400 coups de badine dans un célèbre club de la capitale hexagonale, tandis que telle autre se rajoutera quelques anneaux à une bijouterie intime déjà très bling-bling, voire un petit branding de plus, pour la route. Ces sujets ayant sûrement déjà été traités ici, je me contenterai de parler des usages détournés de la pharmacopée et de l'épicerie.

Je lis sur un forum des échanges entre deux soumises masochistes et néanmoins amies, relatant leur rencontre du 3e type avec de la confiture de piments (kézako ? je connais le gel de piment d'Espelette, en vente libre et pas gratuite) et celle de gingembre (alors là encore, je ne possède que de la purée, qui se trouve à côté du wasabi en tubes, dans les épiceries japonaises). À son grand dam, miss Piment ne trouvant pas le résultat concluant a réclamé la deuxième couche. Résultat, elle a eu le feu au clito et a dû utiliser de quoi sauver l'Afrique de la sécheresse pour ne même pas calmer la brûlure insoutenable.

Moi-même, pour pondre ces lignes ironiques, je ne m'excepte pas et je suis pareillement tombée dans le panneau, et j'y retomberai sûrement. À la suite d'un article sur le figging (pratique dont j'ai quelque mal à croire qu'elle est née chez les brittons, pour empêcher les élèves cannés de serrer les fesses pendant le châtiment par l'intromission d'une racine de gingembre fraîchement épluchée dans leur anus), j'y suis allée de ma curiosité, et pour faire bonne mesure, les échanges préliminaires avec mon partenaire montant en régime, en plus du gingembre in ze baba, un petit coup de baume du Tigre sur le bouton (ma chère Dahlia ayant écrit chez elle que c'était une torture délicieuse, je l'ai crue bien volontiers).
Résultat des courses, une femme qui se sent un peu ridicule, essayant de dissocier les sensations, d'érotiser le truc, pour finir par se dandiner dans ses liens, entraînant la chaise à laquelle elle était attachée.

À ces évocations piquantes, il y en a qui seraient tenté par une chatte fourrée d'orties ou qui se bricolent déjà un soutien-gorge à punaises (autant ressortir le silice de tante Adèle...). J'inspecte mon réfrigérateur et le placard à provisions. Il y a des la moutarde de Dijon, de la hot sauce chinoise, du raifort, de la harissa, de la purée de piments verts, des pâtes de curry rouge... Côté salle de bain, une crème de massage post-claquage à base de capsicum anuum (j'y ai laissé la peau d'une cuisse en plus de l'adducteur, un jour), de la cannelle en huile essentielle... Trop chaud ! D'autres idées dans la salle ? "Mon corps n'est pas un temple, mais un parc d'attraction" comme disaient les post-féministes. Est-ce vraiment une raison pour en faire une paillasse ?

Le bdsm est-il un lieu où la surenchère est inévitable, où la quantité remplace ou s'adjoint à la qualité, où l'expérimentation se substitue parfois aux sentiments, où la recherche du plaisir joue les Géo Trouvetout, où l'on se blase plus vite que l'on se satisfait, où la société est, à l'image de son nouveau président, de consommation et de compétition.
Et chez vous ?



Espèce de pouf-fesse !

DANS la lignée du "fantasme de la lectrice", il semble acquis par tous que le siège est important.

Personnellement, j'avais il y a longtemps expérimenté une position assez confortable pour tout le monde (à condition que l'homme n'ait pas les genoux pointus). Ce dernier est assis, où bon lui chante, et la femme s'installe à plat ventre sur ses cuisses, les mollets et pieds derrière son dos, le cas échéant attachés, le livre sur sol, devant ou entre ses pieds, le cul à portée de paume, vue imprenable sur... (Les liens peuvent se justifier si les ardeurs percussives du perturbateur sont par trop vives, et puis les liens se justifient toujours, per se.)

Mais d'aucuns préfèrent jucher la femme sur un tabouret, façon tabouret de bar, bien haut perché. Ou alors, à défaut sur quelque chose de plus courtaud, façon diabolo tam-tam le bien nommé ou plus orientalisant, chargé de velours et d'argenture.

Des designers italiens ont imaginé celui-ci, qui me ravit, explicite et de la bonne couleur, mais ne serait-ce pas redondant ?

Rue Bricabrac, bdsm, rouge, tabouret
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Trop shoes !

Rue Bricabrac, bdsm, chaussures

CE ne sont pas des Pierre Hardy, certes. Elles n'ont d'ailleurs pas grand chose de fetish. Elles coûtent tout de même un bras. Leur vintage est sans pedigree. Pas une seule seconde, elles ne torturent le pied et font tout de même la belle jambe.
Mais dans le genre Betty Boop, ne sont-elles pas adorables ?

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Considérations cul...inaires

Rue Bricabrac, bdsm, cuisine

J'AI bien senti qu'on m'en voulait, çà et là, d'avoir joué avec de la nourriture. Je vais donc persister, mais d'une manière beaucoup plus orthodoxe, tout en restant ludique et sexuelle.

Je profite de la sortie d'un livre de recettes, Les cuisines de l'amour" pour tenter de piquer des idées de menus (et je ne remercierai jamais assez l'adorable Ph*** qui depuis son île, tente de me guider pour que je sorte de ma routine roquette/poivrons/poulet/riz).

Fatalement, je feuillette ce livre tête bêche qui se la joue 69 pour offrir sa face rose aux filles et l'autre bleue aux garçons, et je tombe sur quelques recettes sado-maso, dont les intitulés sont prêts à rivaliser avec les périphrases des grands chefs. L'humour en plus.

Rue Bricabrac, bdsm, vin, masochisme

Chez les filles, j'apprends l'existence d'un champagne Marquis de Sade, lequel donne aussi son nom à un côte du ventoux plus rouquin mais sans bulles, ainsi qu'un petit vin de table, La soif du mal (le A ligoter, je connais déjà, j'en ai encore une bouteille). Pour la crème d'ortie, la recette suggère que madame aille les cueillir avant de s'en faire fesser par monsieur, puis d'en passer les tiges (pas celle de monsieur) à la casserole, largement accompagnée de crème fraîche (la fouettée, ce sera pour le dessert).,

Rue Bricabrac, bdsm, orties, cuisine

Après cet amuse-gueule et croupe, suivent des queues (décidément) de langoustines bondées aux rubans de jambon cru, puis du cul de petite cochonne de lait (tout mon portrait) laqué aux épices fortes (il s'agit de piment d'espelette, pas de gingembre, on se calme Columbine), sodomisé (n'ayons pas peur des mots) avec du bois de réglisse et des brindilles sauvages.

(Les auteurs, des érudits que ne se la jouent pas péteux, notent que le bois de réglisse fait d'excellentes baguettes magiques et qu'en porter sur soi attire l'amour et attise le désir. )

A suivre, de la beurrée de chou, de la purée de castagnes, de la salade d'herbes amères (tiens, je pensais que Pessah était passé) et une battue de fruits du péché associée à la crème fouettée.

Chez les garçons, les menus sont tout aussi drôles, mais plus miso/macho que maso.

Bon appétit les gens !
Quant à toi, je suis bonne pâte, alors fais ce qu'il te plaît. Play-moi tant que tu veux même.

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Qui trop embrase (figging, entre autres)

Rue Bricabrac, bdsm, figging
photo Lune-atik

PROGRAMME bien rempli, trop rempli peut-être, à force de se faire des propositions provocatives par courriel, à jouer la surenchère épistolaire, on se retrouve, faisant corps avec une chaise, basculée par-dessus le dossier, ligotée pieds et poings, chatte et cul offerts, ouverts, obscènes.
Sur le si petit bouton bien caché, pour le débusquer, du Baume du Tigre. Du blanc (aurait-il fallu prendre son faux jumeau rouge ?). Et dans l'oeil froncé, pour l'écarquiller, du gingembre très dragon. Le tout n'est pas d'écrire (putain, déjà deux ans !) ou de lire, encore faut-il passer à la praxis comme disait l'autre (the reality check, comme dirait son ennemi juré).

Parasitage total. Le menthol distille des sensations contrastées, subtiles. La ginger root brûle brute et tout mon corps ne demande qu'à l'expulser, et ce n'est pas la fine dentelle du string qui va l'en empêcher. Moi qui attendais l'ascenseur pour le 7e ciel, sans arrêt omnibus aux étages intermédiaires...

Donc tu t'es approché, quittant ta place un peu froide de voyeur, je me suis sentie moins seule, tu as enfoncé et joué lentement de ce plug de feu, ce qui a un peu érotisé la chose. Je crains (à moins que le figging ne soit une pratique mode mais totalement surfaite) que ce ne soit comme la sodomie, je l'accepte, j'aime par-dessus tout la jouissance de mon partenaire, mais ça ne me fait ni chaud ni froid (enfin, le gingembre, ça a fait chaud, au point qu'à force de gigotage et de révolte, j'ai délié mes bras). Je crois que j'aurais aimé que tu retires cette satanée racine pour immédiatement planter ta queue à sa place, en sachant que tu profiterais, si j'ose, dire, du feu qui me consumait. Aurais-tu eu le temps d'éjaculer avant d'être contaminé par la brûlure ? Aurais-tu partagé ma douleur ?

Le feu était trop fort à l'arrière pour que je puisse profiter des effets du tigre, qui ma foi, n'étaient pas sans intérêt et sous tes doigts agiles, gagnaient du terrain. (Penser à ne pas enfouir le baume au diable.)(Ne pas oublier qu'il y a aussi quelque part la version rouge, et surtout celui, ambré, dans une minuscule boîte rouge et or, rapporté de Pékin par boîte de dix ou vingt.)

Et puis tu as trouvé des lanières plus piquantes encore que l'épicerie et la parapharmacie associées, qui ont apporté une chaleur nouvelle. Enfin, comme nous sommes sages en bons amants de hasard, le latex même fin t'a isolé des sucs post gingerum. Je l'ai un peu regretté.

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Histoire d'O...mbre (Marketing viral)

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ELLE a la colère muette, la dame.
Moi, quand je suis en colère, fût-elle froide, je cause, et mal. Je suis coupante comme un verre brisé. Et ça s'entend. Non point que j'ai une voix de crisyal ou de crécelle.

Quant au virus, je vais garder le diagnostic du docteur Columbine et pencher pour l'herpès. Ou alors, une crise de Sarkoïde aiguë.

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L'agronome, Delacroix et Gorée

Rue Bricabrac, bdsm, Gradiva, cinéma
© Zootrope films

ALAIN Robbe-Grillet avant d'être écrivain, scénariste, réalisateur et immortel est agronome. Avec une affection particulière pour les fruits. C'est ainsi que dans Gradiva, son nouveau film, on trouve des seins en poire, en pomme et en melon même (la minçotte Ally McTiana de chez John B. Root revenue au cinéma traditionnel avec une paire de nouveaux nichons pleins d’ostentation et son patronyme d'origine, mais toujours à poil dans le rôle de la servante-maîtresse), des culs en pêche et même des abricots.
Alain Robbe-Grillet a 84 ans, sa femme Catherine est mieux connue comme Jeanne de Berg (domina à voilette des salons privés germanopratins), et ils partagent quelques fantasmes sm. Ici, sous prétexte d'exploration de l'oeuvre orientaliste de Delacroix, un historien se retrouve membre d'un Cris et Chaînes sis à Marrakech sur mystères et nommé plus artistiquement (et clin d'oeil, en souvenir...) Club du Triangle d'or, où des hommes en habits chassent des proies dressées à leur obéir. Au gré de tableaux vivants, ce ne sont que femmes enchaînées, fouettées, marquées. Certains regretteront qu'Arielle Dombasle n'en soit pas, les rôles de Gradiva ou écrivaine, c'est selon, lui étant réservés.

Un peu pervers pépère, un peu rigolard tendance surréaliste, tissant toujours son érotisme de violence, monsieur de Berg montre assez bien comment des aveugles, impuissants et consorts tirent quelque potence de la mise à bas des femmes. Leur esclavage, réel ou simulé.

Ce qui m'amène à Gorée, parce que nous sommes le 10 mai, et à Gor, cette planète de roman dont les habitants s'appellent pareillement les Goréens. Si le premier est un lieu bien plus symbolique que rigoureusement historique, Gor sur Second Life est bel et bien une île aux esclaves, où le jeu de rôles permet, sous l'influence d'un mauvais roman de SF en une vingtaine de tomes, d'être kajira. Je n'arrive pas à décoller l'un de l'autre, mais je suis du genre à rester scotchée au fond du paquet par les connotations.



Corset (le voir ou pas)

Rue Bricabrac, bdsm, Roc

L'ÉTÉ (au sens calendaire) profilant son nez caniculesque et les congépés commençant à fleurer bon le monoï et l'ambre solaire, les marques de produits pour gogo fleurissent en façade, avec des publicités et des molécules encore plus bouleversifiantes que l'année dernière.
Même les pharmacies s'y mettent.

Effet corset, qu'ils disent. Autrement dit, c'est comme quand on rentre le ventre ? J'ai bon ?

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Parlant de corset, deux écrivaines intéressantes, Éliette Abécassis et Caroline Bongrand, viennent de sortir chez Albin Le corset invisible. Et quitte à flanquer 20 euros dans un corset (ceux en tissu, victoriens ou non, coûtent bien plus), le second vaut mieux que le premier.
Car il y est dit, entre autres choses plus civiles et moins futiles, le thème en étant les aléas de la condition féminine, que la cellulite (mal nommée, c'est en vérité une maladie très grave), alias le capiton, est indélogeable. Si tu en as, tu te la gardes. Mince ou grosse, danseuse ou odalisque. C'est comme ça, c'est primitif. Ensuite, on peut masser, encrémer, palper rouler, ça fait la jolie peau, mais le capiton, tintin, il s'accroche. Même sur le muscle.

En revanche, si quelqu'un trouve la crème miracle (non, le semtex n'est pas une option) pour nous débarrasser du corset (celui qui ferme à droite) qu'on vient de se décrocher pour 5 voire 10 ans, je (et 47% de la population) suis preneuse. Parce que depuis dimanche soir, j'ai dû mal à respirer. Le fond de l'air effraie.



Color Dolor (Rouge mon corps)

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photo Ken Wronkiewicz

CHANGER les piles ça change la vie ! L'avantage de la masturbation, c'est qu'elle permet un cinéma permanent sans aucun des chocs et barrières de la réalité. Pour clore cette semaine que j'ai voulue rouge, comme mes joues d'ado l'étaient en mai 68 par trop d'excitation devant tout ce qu'il se passait, comme les drapeaux qu'on voit de moins en moins, comme mon cul, mon sexe et mes seins quand un infatigable s'en occupe, j'ai envie de parler des flammèches vives qui dansent dans ma tête quand le vibro envoie ses beats technos sur ma corde sensible. (Et que le cas échéant, j'ai absorbé quelques substances psychotropes de couleur complémentaire. Non, il ne s'agit pas d'absinthe...)

Rouge mon corps qui tournoie sous les coups de deux voire trois hommes, poignets attachés au plafond, je suis une toupie qu'ils se renvoient et je perds la tête et e nord, sauf quand parfois, une main dont les doigts s'insinuent en moi m'immobilise. La tournée continue à l'intérieur. Rouge !

Rouge mon corps immobilisé par un bondage savant qui ne me laisse aucune latitude tandis que ma longitude et mes protubérances sont méticuleusement frappées, avec l'instrument qui convient, et dont, derrière le bandeau, j'essaie en vain de deviner la nature pour me préparer à la brûlure. Rouge !

Rouge mon corps trop pétri, trop pincé, trop mordu, trop giflé, trop bonne pâte que j'ai laissée entre tes mains pour que, deux heures durant, foi de montre suisse, tu le traites à ta guise, femme-objet désirante et gémissante, une même modulation de transe pour toutes sortes de sensations. Rouge !

Rouge mon corps comme une bûche embrasée, irradiant en aura d'une chaleur insolite, dans la torpeur de l'après châtiment, la peau tant tannée qu'il suffit de l'effleurer pour que je sursaute et que les câlins cuisent pour le meilleur. Rouge !

Rouge mon corps, encore, toujours, tout rouge.

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Color Dolor (Bondage pour feignasses)

Rue Bricabrac, bdsm, rouge, bondage

EN ouvrant le paquet arborant fièrement les insignes du Royal Mail, et rempli à ras bord de mes dernières folies ebayeuses (dont ce monogant dont je rêvais depuis longtemps), j'ai vu chaque objet était emballé dans un sachet cristal arborant l'étiquette d'un site web, celui du vendeur. Je me suis évidemment précipitée, frétillant des doigts en tapant le seul mot de bondage.

Et là, en feuilletant la totalité de la production maison, je tombe sur le must have de tous ceux pour qui le kinbaku n'est que casse-tête et compagnie, qui passent deux heures à réaliser trois noeuds hésitants et quatre à les défaire, quand ils n'attaquent carrément pas le saucissonnage de guingois aux ciseaux. Le bondage n'est pas chose facile, surtout quand on n'a pas été marin, scout ou sensei stagiaire. Ou encore, quand on est fainéant.

Pour 20 £ moins un penny, et dans un rouge qui met tout de suite de bonne humeur, voici le bondage prêt à poser. Pour les nuls en somme. Un peu le plat préparé Marie du shibari, "c'est moi qui l'ai fait". Mais au moins, fier de son joli entrelacs rubis, le maladroit ne dira plus "nawashi port'nawak".

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Color Dolor (J'enlève le bas)

Rue Bricabrac, bdsm, pubis, rouge
photo Andy Stuardo L.

PAS besoin d'encrer de pourpre ces lèvres-là, rendues au plus pivoine par tant de manipulations et mordillements, de pincements et de plaisir, gonflées d'une jouissance indélébile.

Assis amusé en face du lit où j'ai rougi et rugi, où je gis ramollie, attendrie, émiettée, en vrac et couleur brique de tes maltraitements conjugués, tu écartes gentiment mes cuisses de tes pieds, tu me fixes, enfin, me c'est trop dire, tu vises ma fente, je reviens un peu sur terre, je te regarde, tu souris toujours.

Un autre rouge, ailleurs, plutôt rose. Pas né de l'embarras, mais de la surexposition. Qu'est ce que cet oeil te raconte ?

Tu ne t'en laisses pas compter plus longtemps. La pression de tes pieds se fait plus forte pour m'intimer de ne pas prendre mes jambes pour des ciseaux. D'une cravache d'abord badine, presque mutine, mais qui saura se faire orageuse comme une pluie italienne, tu t'occupes, d'assortir la chair ivoire alentour aux tissus enflammés. Ta main claque, une fois, dix fois, les dents mordent, et la cravache reprend son fortissimo métrono-diaobolique. Tu me secoues à pleines mains, grandes lèvres et mont dodus semblent les appeler. La douleur le dispute à l'excitation, j'imagine le nuancier, je veux que tu arrives à l'exacte teinte, je tends mon ventre, reins cambrés, je réclame. Il n'y a plus de honte devant ton regard, juste l'envie de dire encore, plus fort. Intutile, tu ne sembles pas avoir envie d'arrêter.

Encore quand même, encore ces coups à main nue qui me font vibrer au plus profond, qui titillent des nerfs que je ne connais pas.

Et si je suis assez colorée à ton goût, mords moi ce bouton bandé qui t'implore, et je jouirais dans ta bouche.

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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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Les mots
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