Rue Bricabrac

Olga et son oligarque

Rue Bricabrac, bdsm, photo
© Bettina Rheims

JE suis un nouveau russe, je suis pété de thune, et ma femme, tellement qu'elle est belle, tellement qu'elle est mannequin, tellement que je l'aime, je l'ai fait prendre en photo par Bettina Rheims dans des situations d'un érotisme torride, même que sur une elle est à côté d'une voiture rouge, sur une autre elle a un peu de lait qui lui coule de la commissure des lèvres, et encore une autre, on dirait Mylène Farmer qui chante "pourvu qu'elles soient douces".

Le mari d'Olga Rodionov a très envie de montrer sa femme, tellement qu'elle est belle, tellement qu'elle est jet-setteuse, tellement qu'elle a une bouche de suceuse. Le blaireau de base, il amène sa meuf après lui avoir rasé le minou aux Chandelles ou au Moon City, quand il a envie de l'exhiber. L'oligarque, lui, fait venir l'une des plus grandes photographes du monde, contacte une maison d'édition (Taschen) et offre (enfin, moyennant 350 neuneus et à hauteur de 1000 exemplaires,faudrait pas que des miséreux se rincent l'oeil) sa femme en marquise, en pinup ou en maso.

Je ne sais pas à quel moment le léninisme a foiré (ha oui, avec Staline), mais y a un gros bug.

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Soudain, un homme vous offre une coccinelle

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Gotlib

IL y a même une fille qui dort le dimanche aprème.
Allez, j'y retourne.

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Je te queene, tu couines

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Harukawa Namio

IL m'est arrivé, à leur demande, de m'asseoir sur le visage de mes partenaires, fussent-ils dominateurs. Pour un 69 bête comme chou ou parfois, juste comme ça. Comme le plaisir me rend un peu tulipe, molle, penchée, je finissais toujours par perdre l'attitude d'assise triomphante qui fait les facesittings réussis (je ne savais même pas un temps que c'était un fétichisme particulier).

En cherchant dans Google ce synonyme de face-sitting dont m'avait parlé F***, queening, voilà (et même kinging, vive les néologismes), je croise des bribes d'annonces (je n'ai pas visité les sites, j'ai juste parcouru les résultats).

j'adore le face sitting,surtout quand c une femme ronde qui s'asseois sur ma face.

Tandis que Wikipedia france me rappelle Otto Rank.

Cette pratique est aussi très présente chez les Fat Admirers (amateurs de femmes corpulentes), qui y recherchent soit une sensation d’écrasement extrême, soit une forme d’humiliation. Et surtout un désir de retour au ventre maternel.

Le livre (publié chez United Dead Artists) qui regroupe des dessins d'Harukawa Namio s'appelle Callipyge. C'est sans doute plus vendeur que stéatopyge, qui caractérise pourtant ces dames aux fesses considérables et à l'opulence généreuse.
Impressionnantes comme les bobonnes bonbonnes de Dubout qui toise et écrasent leur petit mari, hypersexuées comme les pépées poitrinaires de Pichard, elles pratiquent le face sitting avec une imagination débordante et pourraient casser entre leurs fesses la tête de leurs esclaves comme une modeste noisette.
Ce n'est pas du tout ma came, mais alors pas du tout (dominer les hommes à grands coups de cul et de chatte), et pourtant, ces dessins me ravissent. Par la voluptueuse sensualité de ces énormes femmes, par leur plaisir malicieux, par leur corps hors-norme.

J'imagine leur orgasme, à leur image, tellurique.



Histoire d'O...mbre (the end ?)

Rue Bricabrac, bdsm, XXXB
photo Lemoox

DEPUIS qu'elle a annoncé son déménagement, XXXB n'a plus posté dans Libé. Deux mois sans nouvelles, je m'étais attachée depuis toutes ces années.

Est-ce l'irruption de Bernard dans le paysage ? Ou bien en parlant de déménagement, XXXB entendait les pages petites annonces, et c'est ailleurs qu'à Libération qu'elle délivre ses cryptiques cris d'amour.

Avec elle, deux quinzièmes de mes blogues de feignasse s'éteignent.

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La barre, l'avoir ou pas

Rue Bricabrac, bdsm, Vélib'

D'ENTREE de jeu, il avait annoncé la couleur "je ne sodomise pas les femmes, moi, je ne suis pas une fiotte."
Qu'il ne considère pas la sodomie comme un mode d'humiliation (!) obligatoire dans les relations sm ne me dérangeait pas plus que cela, vu que la sodomie ne m'intéresse justement pas plus que cela. Mais qu'il ne le fasse pas parce que c'est un truc de tarlouze, alors là, je tique.
Et toc.

Antipathique, certes, le spécimen réveillait l'anthropologue refoulé qui roupille en moi. Malgré mes excursions dans le monde du sadomasochisme et dans un milieu professionnel longtemps masculin, je n'ai que rarement rencontré du macho pur beauf. Certes, j'ai croisé Bigard (à la plage), Laspallès (à la FIAC) et j'ai dansé sur "Macho Man" avec des copains qui ne représentaient pas le triomphe de la virilité hétérosexuelle. Mes dominateurs étaient pour la plupart (ceux qui ont compté) aussi féministes et égalitaristes que moi.

Donc ce discours chez un trentenaire (en début de trentaine, du perdreau de l'année en somme), n'arrivant pas de la planète Mars et ayant de l'instruction, m'a sidéré. Pas dominateur ni sadique, il venait sur un site BDSM en se disant qu'il trouverait femme à son dard, qui se laisserait enfiler et bourriquer sans moufter autrement que d'extase. Peut-être même qu'il pourrait la tenir par les cheveux tandis qu'il lui enfoncerait sa langue dans la bouche.

Ma ténacité a eu raison. Enflammé par ses propres propos qu'il écoutait avec attention, il a lâché cet aveu suprême "jamais je ne roulerai sur un Vélib' parce que c'est un vélo de gonzesse" !

Donc ce garçon qui n'est pas, je cite, une fiotte, a un besoin pathologique d'une barre entre les jambes. Contre le périnée, même que.
On se demande pourquoi.

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L'osier au panier

Rue Bricabrac, bdsm, tapette
D.R.

JE n'en avais pas vue depuis longtemps. Sauf parfois, en passant dans des arrondissements conservateurs où il y a encore des soeurs Papin bonnes, suspendues à la devanture des drogueries, mais de là à descendre de vélo... Alors, tandis qu'elle trônait en compagnie d'une douzaine d'autres, dans un magasin où je faisais des courses, je l'ai achetée. Je ne suis pas bien sûre qu'elle fasse beaucoup d'usage.
La dernière, et la première aussi pour cet usage, un peu plus fine, n'avait pas tenu cinq coups, cassée nette. C'était quelque part dans les années 90. Je ne pense pas que le marché de la tapette à tapis en osier se soit amélioré et bonifié. Pourtant, c'est le meilleur remède contre les acariens. Secouer les couettes, les oreillers, battre les tapis. Et la moquette ? On l'éradique. Ou on la fume. Revenons à nos moutons, enfin, non, justement, ce n'est pas pour les moutons. Mais pour mon croupion.

H*** qui avait du biceps, du triceps et du deltoïde n'a fait qu'une brève volée de la tapette numéro 1.

Je ne sais pas encore qui usera de la numéro 2 ni si le manche (un peu tordu) tiendra bien l'homme.
Mais j'aimerai qu'en souvenir de cette enfance où je m'imaginais solidement arrimée à la grille pivotante du jardin, près de l'escalier qui menait à la buanderie, à la place des tapis que l'on battait alors, avec ardeur, je puisse rougir à loisir sous l'osier tressé, et garder quelques jours des marques de bretzel sur les brioches.



Fessées publiques, fessées ludiques

Rue Bricabrac, bdsm, martinet heureux
photo Panavatar

JE ne suis pas, mais alors pas du tout, fan des skyblogs, mais il se trouve que le professeur Larue, un sacré personnage que je chéris (même s'il ne le sait pas), en tient un, et organise un petit fessetival ainsi présenté :

La Compagnie du Martinet Heureux vous convie à sa manifestation annuelle.
Programme du samedi 27 septembre :
Départ des Papillons, à la hauteur du 126 rue Mouffetard, vers 15h30.
Munis de vos martinets, veuillez suivre avec votre équipe, les différents points de rencontre indiqués sur le plan. Il est bien entendu que vous pouvez faire tous ces bars dans l'ordre que vous voudrez, évitez ceux où vous êtes tricards, l'important est de propager la bonne parole et de distribuer des fessées gratuites.
Choisissez votre slogan, des panneaux seront à votre disposition.
Quoi qu'il arrive, nous nous retrouvons aux Pipos pour un dernier verre avant de nous égayer dans la nature

Alors oui, je sais que le propos du pro-fesseur refuse toute perversion ou érotomanie, tout sadomasochisme et sévices, juste du ludique et de la gourmandise, de l'exorcisme des vieilles peurs enfantines et l'épanouissement.

Je ne suis pas sûre que cette frontière existe vraiment (je n'en suis peut-être pas sûre parce que je suis incapable de ne pas la franchir, et donc je n'irai pas fessetoyer, je risquerai d'y prendre un plaisir trop sexuel pour la philosophie de la compagnie du martinet heureux).

Mais l'association des mots martinets et heureux me réjouit. Quand bien même ce serait parfumé à la vanille.

(La photo n'a rien à voir avec la Mouff' mais avec le Folsom Street Fair de Frisco où les martinets et les fouettés sont pareillement heureux.)



Miscellanées liées de septembre

TOTAL shopping ou presque ce mois-ci. Puisqu'il paraît (que j'aime de plus en plus violemment notre gouvernement) que l'alloc de rentrée à servi à certains à s'acheter un écran plasma, voici, pour ceux qui ne regardent pas la télé, d'autres moyens de la claquer (au lieu d'acheter des cahiers et des plumiers aux gniards qui de toute manière seront au chômage et asthmatiques à cause de la pollution).

Voici le premier martinet qui se présente comme végétarien friendly. Outre qu'il est laid avec ses couleurs pastel façon Hello Kitty, il est aussi en fibre synthétique. Cachez ce cuir que je ne saurais voir, mon seigneur, et fouettez-moi avec du plastique (rapport au développement durable, c'est criminel, mais passons).

Non, ceci n'est pas un fouet, mais une lampe de salon dont malheureusement, j'ai perdu les références. Ça ne se marie pas avec tous les intérieurs, pas même dans un donjon, mais ce peut-être suggestif. (Si on passe outre une laideur très présente.)

Rue Bricabrac, bdsm, miscellanées

Sous les jupes des filles, il s'en passe des drôles. Pour avoir toujours des mains bien placées, les culottes Carole Malony (la créatrice se réclame du chic, on en jugera ici, il y a du froufrou sympathique, mais du chic, hum) sont là pour ça. Tu reprendras bien une poignée de bonheur*, ma poule.

On ne sait trop ce qui s'est passé dans la tête de Cyril Koskas. Pratiquant un sm aussi peu safe que consensuel.

Alice explique s’être laissé ligoter et enfoncer un bâillon muni d’un gode dans la bouche «pour lui faire plaisir. Plus j’avais mal, plus il était content, plus il allait loin. Quand je lui disais "j’ai mal, je peux plus respirer", il disait "continue, continue à dire ça" et il se branlait».

Les deux qui ne peuvent témoigner, non pas à cause du bâillon gode, sont celles qu'il a balancées à la baille, dans le canal de l'Ourq. Comme le garçon a le sens de l'humour, il signe les pv de son instruction d'une "petite bite avec deux sacoches". Pourquoi pas une grosse ?
La prochaine fois, on offrira à tous les Cyril une jolie chaise. En plus, elle est déjà rouge.

* C'est ainsi que les étudiants des Beaux-Arts nommaient la main au cul.



Mutterseelenallein

Rue Bricabrac, bdsm, Mutterseelenallein
© Lila Jang

LES objets détournés m'ont toujours attirée. Ce canapé du plus pur style Louis les pattes en l'air, et qui ferait un pas si mauvais siège de lecture (je ne sais ce qu'il en serait du dos au bout de quelques dizaines de livres), mais ne serait d'aucune utilité dans un contexte sm, me réjouit depuis que je l'ai aperçu, de passage, dans une galerie germanopratine.

Et parfois, il y a des jours où le monde entier semble ainsi distordu. Sans avoir approché de près ou de loin un quelconque dérivé de l'ergot de seigle. Même pas du pain de seigle. C'est dire. Et pourtant, les murs avancent, les fenêtres disparaissent, tout comme les serrures, les meubles deviennent miniatures. La réalité se fait cauchemar, la voix des autres arrive de si loin, au ralenti.

Il y en a qui prétendent que la réalité peut se redresser à coups de fouet. C'est pourtant quand la réalité ressemble à autre chose qu'une nouvelle du docteur Seuss que je peux me départir de la posture droite comme un "i" (exigée par la société, au même titre que la factice joie de vivre) pour me tordre et danser sous un fouet.

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À bas toutes les calottes (celles des glands aussi)

Rue Bricabrac, bdsm, Edvige
photo Iamsin

EN ces jours où Monsieur Pape vient rappeler à sa fille aînée les fondements de la foi et la force du dogme à grands coups de mitre, de crosse et de missel, Benito bene pendentes me fait penser à ces mémètres (je ne dis pas cela pour celui qui parlait à ses soumises en latin de cuisine) qui gardent jalousement les clés d'un bdsm intégriste. Comme les fidèles, leurs affidées reçoivent les ordres à genoux et la langue pendante, avant de se prosterner devant une Croix de Saint-André.

Moulés dans la rigidité fervente des missionnaires (dont pourtant ils fuient la position qui pourrait laisser croire qu'ils aiment la vanille), à défaut de toujours bander aussi dur qu'on souhaiterait, ils reproduisent une liturgie immuable, vidée de son sens tant la forme a pris le dessus. Leurs évangélistes sont des Master(mind ?), Marquis(marron), Sir(Stephen). Les tortures de l'Inquisition allument dans leur prunelle une lueur païenne, mais c'est sur le dos de leur soumise qu'ils envoient les flagelles.

Toutes les religions m'emmerdent. Ainsi que leurs prosélytes.

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Edvige, celle qui nie quand elle attige

Rue Bricabrac, bdsm, Edvige
photo Thesittingbear

COMME je vais parfois au cinéma, je pensais que Edvige était la chouette d'Harry Potter et Cristina, Scarlett Johansson dans le prochain Woody Allen.

Je déconne.

Donc Edvige (Exploitation Documentaire et Valorisation de l'Information GEnérale), ma grande, c'est par ici que ça se passe. Fais comme chez toi, mais je te préviens, il y a déjà Anastasie qui rode avec ses grands ciseaux, donc si elle te coupe la chique, viens pas chouiner. Il y a aussi des as du singletail qui rêvent de t'en faire voir des rouges et des très mûres.

Allez, on se retrouve dans un mois, s'il te reste encore la peau sur les os, pour ta fête. J'aime pas les reluqueuses.

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Sexe bavard

Rue Bricabrac, bdsm, magazine

À part le blog d'Agnès Giard, et parfois Sexactu mais je commence à décrocher, je ne suis pas très lectrice de la prose sexuelle, quelle qu'elle soit, ludique, graphique, poétique... Cela doit se voir puisque même mes élucubrations, je les relis de moins en moins laissant des coquilles que M*** relève parfois dans un rire, 48 heures minimum après mes monstrueuses co(q)uilles.

Mais depuis que Stéphane Rose (un garçon forcément bien puisqu'on lui doit les indispensables et déconnants "Gérards") a lancé un webzine "L'autre sexe" (à ne pas confondre avec "Le second sexe" où j'ai musardé, mais malgré les moyens mis en oeuvre, il me laisse un peu sur ma faim et mon quant-à-soi, et qui clôt sèchement le débat en supposant qu'il n'y a que deux sexes...), je sens que je vais devenir une assidue.

Notamment parce qu'il présente ce site comme, entre autres, militant. Et la militance, ça me manque. Pas pour faire un plaidoyer pro domo (le sm, ça va fort, surtout rapport à la jouissance, refrain connu des connasses en mal de reconnaissance) mais parce que dans une époque tiède et fade, il faut ressortir les piques. Et les discours. Il prône aussi une sexualité joyeuse, ce qui me va comme un monogant.

Parlant de discours, le mien n'a aucun intérêt, donc je laisse le maître des lieux s'exprimer, il fait ça de belle façon.

Ne nous en cachons pas: notre ambition est également militante. Parler cul, certes, mais d'abord en parler à tout le monde: les hommes, les femmes, les hétéros, les homos, les bi, les travestis et les transexuels, mais aussi les enfants, les ados, leurs parents et grands-parents, sans oublier les grosses et les gros, les pas beaux, les chauves, les nains, les handicapés et autres exclus du marché de la séduction. Parler à tous sans discriminer, chômeurs et patrons, strip-teaseuses et mères au foyer, athées et pratiquants, ni-putes ni-soumises, putes et soumises, dominatrices, fétichistes et paraphiles divers... tout le monde est le bienvenue dans nos pages, y compris les serviteurs passifs ou actifs des modèles dominants de la sexualité que nous entendons bousculer, pour ne pas dire combattre. Car qui dit militantisme dit combat, et le nôtre est bien résolu à se décliner sur tous les fronts: pornographie fascisante, sexualité consommatrice, uniformisation des codes de séduction, individualisme libertin, eugénisme, âgisme, hygiénisme, homo-phobie, bi-phobie, hétéro-phobie (les minorités ne sont pas exemptes de critiques)... la guerre à l'uniformisation sexuelle est ouverte.

C'est fou ce que je les aime déjà ! La rubrique mondo sexo a pour le moment ma préférence, mais je crois que je n'ai pas encore fini le tour du propriétaire. M'sieur Rose a raison, un tel sexzine manquait dans le paysage.


Vue sur geisha

Rue Bricabrac, bdsm, geisha
© UGC

EN regardant Inju de Barbet Schroeder, et bien que nourrie de cinéma japonais, notamment celui de Mizoguchi (pour rester en thème), j'ai prêté une attention particulière à ses geikos, un oeil un peu plus "technique".

J'ai connu des hommes qui ne cachaient pas leur attirance pour les femmes asiatiques en général, japonaises en particulier, à cause de leur tendance naturelle, disaient-ils, à la soumission. J'ai croisé des femmes qui piaulaient vouloir être maikos, qui se déguisaient en geisha pour faire une surprise à leur maître.

C'est à eux, à elles, que je pensais en voyant ces créatures (comme d'un autre âge tant le rite et le costume sont immuables) s'agenouiller prestement pour ouvrir une porte, rentrer dans une pièce, déposer une tasse, se relevant avec une même aisance gracieuse, comme si ce mouvement (je mets quiconque au défi d'essayer, c'est plus compliqué qu'un télémark, on ne peut s'aider des mains, ça demande de l'entraînement) était aussi simple que lever le bras. Pour tous ces hommes qui adulent la soumission de tous les instants, la femme à genoux est un délice. Et la geisha est l'archétype de la femme à genoux. Ensuite, seulement, vient la pénitente.

La geisha (qui n'est pas une pute, se plaît-on à répéter, même si elle, où plutôt la maxé de la maison de thé et autres plaisirs vend très cher sa virginité) excelle dans les arts de compagnie tels que danser, chanter, arranger les fleurs et servir le thé. Rien qui ne dérange la parole et la geste masculine.
La geisha (qui n'est toujours pas une travailleuse du sexe multiqualifiée même si elle se choisit un protecteur thuné qui lui fera des tas de cadeaux coûteux et se paiera sur la bête si l'envie avinée s'en fait sentir) ne moufte pas, on ne l'entend pas respirer, elle est maquillée jusqu'au masque, entravée dans ses kimonos compliqués qui ne lui permettent que des pas menus et interdisent la fuite.

La geisha d'Inju, qui n'est donc pas une prostituée, se prosterne aux pieds de l'homme qu'elle veut séduire et lui suce langoureusement les orteils, l'un après l'autre, pendant un temps suspendu. C'est cette image précise de la geisha (dont il est certainement très réconfortant pour l'ego de penser qu'elle fait cela par amour et non pour l'argent) que portent, gravée au fond de l'inconscient, les hommes qui rêvent de faire jouir une femme (figée dans des codes ancestraux, frigide de tout sentiment personnel) au chignon laqué et au teint de neige.

Reste à savoir si cette femme existe, même quand une soumise murmure des mots qui se terminent en sha ou en ko.

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Inju sans injure

Rue Bricabrac, bdsm, Inju
© UGC

POUR ceux qui regrettaient (grains de sel d'un billet flemmard) l'absence de scènes de flagellation dans les films mainstream, Inju (que je considère comme grand public puisqu'élu "film Inter" après sa présentation à la Mostra de Venise et ayant droit à ce titre à des spots de pub répétés) vient réparer ce manque.

Inju, c'est un Barbet Schroeder (d'après Edogawa Ranpo), et de la part de l'auteur de Maîtresse, ce Soumise ne vient ni par hasard ni par surprise. Je m'abstiens délibérément de toute critique de ce film, pour décontextualiser "la" scène, et ne parler que d'elle. Ou plutôt des scènes, puisque ce n'est pas celle de flagellation qui m'a le plus troublée

Or donc une femme, aponaise, et qui plus est, une geiko (ainsi qu'on appelle les geishas à Kyōto), suspendue par chevilles et poignets au-dessus d'une table massive que son ventre plat effleure à peine, gagballée et fouettée avec une sévérité qui ne tient pas du grand guignol (car au cinéma, les quelques références au sm tiennent souvent plus du grotesque que du sensuel, de l'érotique ou du réaliste). Schroeder, qui n'a jamais caché sa fascination pour le sadomasochisme, profite visiblement de ce que l'action se déroule au Japon pour adopter l'attitude décomplexée qui convient au lieu. Le plaisir de la jeune femme n'est pas non plus masqué, et elle engueulerait presque son "sauveur" qui interrompt la séance.

À mes yeux, la scène la plus troublante se situe en amont, quand face à Benoît Magimel, Lika Minamoto saisit une longue corde noire qu'elle noue à son poignet (son regard coulé est d'une éloquence excitante), avant de la passer à un premier anneau, puis un second, astucieusement placés derrière la tête du lit, et d'enfin d'enserrer son poignet libre avec l'extrémité. S'allongeant alors, elle attrape la corde entre les deux anneaux, la remet à son amant qui comprend qu'il lui suffit de tirer pour désarticuler sa poupée, pour étirer déraisonnablement son amante.

Rue Bricabrac, bdsm, Inju
© UGC

C'est simple, peu banal, c'est typiquement masochiste, je t'apprends à me faire mal, à jouer avec moi, je prends le contrôle, pour que tu me le fasses perdre.

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Dessine-moi un fantasme

Rue Bricabrac, bdsm, soumission
photo Masteringdesires

DIS, s'il te plaît, dessine-moi un fantasme... Comme si c'était un vêtement, avec le tissu de ton choix, dans une couleur qui te plaît, et qui serait à ma taille.

Un fantasme comme un cadeau de Noël ou d'anniversaire, pour faire plaisir et surprise à la fois.

Un fantasme que nous pourrions grignoter chacun de notre côté jusqu'à ce que nos bouches se rejoignent et qu'on le dévore alors à belles dents, quitte à nous mordiller un peu au passage.

Dessine-moi un fantasme né de tes rêves et que je pourrais chevaucher sous ta cravache et tes compliments.

Cela m'est égal qu'il soit mal élevé, pas bien fini, encore en devenir. À nous deux, on arrivera à le faire grandir, à lui donner du piquant, du piment, de l'allant.

Je t'attends.

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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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Les mots
Flash-back
À lire
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L'oeil
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