Rue Bricabrac, bdsm, Jean-Paul Four

Il est impossible, quand on a les yeux curieux d'images qui flattent le fétichisme bdsm d'ignorer le travail de Jean-Paul Four. Je ne connais, comme toute promeneuse voyeuse au porte-monnaie infibulé, que la partie libre d'accès de son travail. On me dit que du côté des galeries payantes, tout ça est moins glacé, et ce que l'on peut voir en échantillons laisse présager moins de douceur et plus de sel.

Rue Bricabrac, bdsm, Jean-Paul Four

Il y a quelque chose d'un défilé de monde ici. Avec ce côté glacé comme le papier, comme le blanc qui accompagne si bien le noir, comme la beauté hiératique des modèles. Ce n'est pas un défaut, c'est une manière de faire. Les photos de Jean-Paul Four sont un théâtre, on y trouve les lourds rideaux, des miroirs, des chandelles, des poupées, des anneaux et des tables comme des autels.

Rue Bricabrac, bdsm, Jean-Paul Four

Soigneusement posées, ombrées, étirées, talonnées (une partie du site est consacrée aux shoes et à rien d'autre), ses femmes sont presque statufiées, même les pony-girl ont des corps d'amazones, figées dans des corsets, des menottes, des bondages. J'aime particulièrement toutes celles où le déséquilibre de la position est patent. Un front, un genou, et rien d'autre. Les cheveux se mélangent aux cordes, les serre-tailles aux colliers. Comme des bibelots vivants, comme un arrêt du temps. L'objectif, comme une baguette magique, les a épinglées pour l'éternité, offertes, vaincues, tourmentées. Et si calmes en même temps. La tempête est ailleurs, avec le mouvement, hors champ ou dans son propre imaginaire.

Pour les (a)mateurs qui ne craignent pas les regards indiscrets, quelques fonds d'écran délicatement explicites et délictueusement artistiques sont en libre-accès...

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