Rue Bricabrac

Retour de flamme

Tu as dit vouloir me faire souffrir. Avec tes mains. Sans autre accessoire.
Tu m'a fait souffrir, pour la première fois depuis trois semaines, tes vacances, ton absence, m'auraient rendue douilette ?

J'ai regardé tes yeux pendant que tu écoutais mes cris.
Et je les ai fermés.
Tu ne me bandes presque jamais les yeux, grâce à quoi je connais les tiens par coeur.
Mais je les ai fermés. (Combien de fois avais-je expliqué à H. que loin de me mettre à sa merci, d'avoir les yeux bandés me permettait de m'enfoncer dans mon monde, peut-être dans ce subspace dont les érudits parlent...)
Tu as exigé que les ouvre, que je puisse témoigner de l'élan de ta paume, que je vois la douleur avant de la sentir.
Comme je n'y arrivais pas sans interposer les miennes, de mains, pour stopper le grand huit de tes cinq doigts, j'ai regardé tes yeux et tu as fait semblant de croire que je suivais ton bras.

Tes pupilles, tes prunelles, m'ont raconté une histoire.

J'étais attachée au trapèze, tête en bas, bras croisés liés dans le dos, pieds très écartés, mais pas assez pour que le plus tendre de mes cuisses ne sente la chaleur de la bougie noire que tu avais fichée dans mon sexe, m'interdisant de plier les genoux vers l'intérieur. Ton fouet me faisait danser comme il envoyait valser les goutelettes de cire sur mon corps.

Photo Drogolus

Y as-tu vraiment pensé, à ce même moment ?

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Gang Bang à Copyright City

Violdecopyright

En bas de la colonne de gauche ou de droite, selon le thème que vous avez choisi pour me lire, un nouveau bouton "anti-skyblog" n'est pas là juste pour assouvir mon goût pour les auto-collants. Il renvoie vers un minisite mis en place par Kelly.
Le terme de skyblog est évidemment générique, et en matière de pompe et d'irrespect de la propriété intellectuelle, les blogues bdsm ne sont pas les derniers.

La plupart des blogues bdsm - et ma rue à ses débuts aussi - étaient, avant que ne fleurissent les canalblog, over-blog et autres hébergeurs de blogues clés en main (où il n'y a pas que du pire), planqués douillettement derrière un (ou des ?) site dédié, à l'abri de tout référencement Google & Co (pas fous, les proprios...), et où, malgré l'avertissement légal ("-vous vous engagez à signaler tout problème de copyright à l'auteur du WebLog"), le gang-bang de copyright (droit d'auteur en France) est un sport local.

Certains cumulent en un seul blogue tout de que Audiax dénonce. Les photos pêchées sur le net, manga hardcore ou ManRay célèbre sans citations d'auteurs, textes purement et simplement scannés d'un quotidien national ou d'un site web en jachère, là encore sans la moindre référence à la source. Pas de liens (hors le chanvre, ils ne doivent pas savoir, ô pôvre, ce que c'est), pas d'autorisation. Le pas vu pas pris comme moteur d'inspiration. C'est que nos déblogueurs aiment la photo, surtout celles des autres d'ailleurs. Lesquels autres, j'en ai fait l'expérience, sont le plus souvent ravis d'être choisis pour illustrer d'autres blogues.

Tout ça car bien sûr, l'internet, passé la dîme de 29,99 € à son fournisseur, c'est gratuit. Et libre. Et si ça n'est pas le droit, on prend le gauche comme aurait pu dire ma grand-mère si je l'avais connue, on est des rebelZ, merdalors.

Bricamag avait promis un entretien avec ManantNoir, spécialiste tout terrain du torchage avec droits d'auteurs. Mais il n'est pas homme à s'entretenir. Ce qui ne l'empêche pas de faire des émules (tiens, comme le logiciel de pique to pique) et sa (basse) cour (i.e. les dindes qu'il linke) agit de même, certaines poussant le bouchon jusqu'à reprendre à leur compte des textes publiés sur d'autres blogues, utilisant la technique du coucou pour créer une sorte de mouvement perpétuel.

Morbleu, qu'on les pende à une licence Creative Commons, qu'on les oblige à écouter d'une oreille Céline Dion chanter le code de la propriété intellectuelle (et à reprendre au refrain l'article L. 122-4) et de l'autre Francis Lalanne slammer les trente derniers communiqués de la SACD.



Histoire d'O...puscule (Frappe-moi ! de Mélanie Muller)

Ceint d'une bande rouge, de celles qui permettent de signaler que le livre vient de recevoir le Goncourt, ou qu'il a été écrit par le Goncourt de l'an passé, si ce n'est qu'ici, le bandeau est inamovible, parti prenante de la couverture, incapable de servir de signet, condamnant le roman à être lu d'une traite, se présente un nouveau texte de soumise, Frappe-moi ! de Mélanie Muller (Editions Blanche). En noir sur rouge, à côté de la photo de Mélanie, brune au carré, raie de côté, sourire esquissé, là pour bien nous signaler que sous le nom de Muller M. ne se cache pas un de ces écrivains mâles appointés par les maisons d'édition pour écrire des livres érotiques au féminin, trois titres : Histoire d'O, Le lien, Frappe-moi ! Avec les dates, 1954, 1993, 2005. Ce qui laisse supposer deux choses. La première, c'est que pendant quarante ans, aucun texte de soumise n'est pas paru. L'île retournera à l'oubli dans lequel il baigne déjà et hélas. La seconde, et en faisant abstraction des qualités (ou absence de qualités, on ne raisonne-là qu'en termes médiatiques et chiffres de vente), c'est qu'on tient la sainte famille, la trilogie parfaite, Pauline la mère, Vanessa la fille, et Mélanie, la sainte spirituelle.

Spirituelle ? C'est encore à voir. Mélanie Muller, nous dit la quatrième de couverture, a trente ans (sur le site de Sous le Manteau, qui partage un Franck Spengler avec les Editions Blanche, elle en a 28...) et est peintre et sculpteur, à Strasbourg. Frappe-moi ! est son premier roman. (Roman qui revient donc souvent, en gros en couv', en petit en quatrième, ce n'est pas un récit...) L'esprit, dont sont souvent dépourvues ces phrases où les membres sont turgescents, les seins des pommes juteuses et le ciltoris une perle.
(Perso, au premier sexe qui turgesce, j'ai envie de balancer le livre et de passer au suivant.)
Une fois de plus, il s'agit d'une oie qui rencontre (minitel, réseau ?) un vieux (je schématise, elle a vingt ans et des brouettes, il a la quarantaine fatiguée, si fatiguée qu'elle pourrait être une cinquantaine, et mystérieuse, forcément mystérieuse). Il semblerait d'ailleurs que le maître de circonstance ne soit pas un de ces sado qui hantent les soirées mais que ce soit la femme, pas non plus partie dans le trip "soum cherche militaire", qui fasse poindre (ou jaillir comme on turgesce) ces pulsions du fin fond de son inconscient. Ils font la tournée des popotes et des clichés en vigueur dans ce genre d'écriture. Parfois, quand entre deux chapitres, Mélanie Muller, sur la page de gauche, glisse deux phrases brèves en incise, on sent très fort, très clair, très bien, cet amour aphasique. Quand elle sort toute la panoplie des parfums, des saveurs, des fragrances, des odeurs pour parler de sa cyprine (acacia, miel, thé... j'en ai oublié) ou de son sperme, façon oenologie, on repart se perdre dans des méandres chichiteux.

Etrangément, plus elle parle de chair, plus le texte se désincarne dans la convention.

Finalement, Frappe-moi ! de Mélanie Muller, ce n'est jamais qu'une démarque des Carnets d'une soumise de province de Caroline Lamarche ( aussi dans une collection blanche, mais celle de Gallimard), le sens et la plume en moins.

Seul réconfort de lectrice, à la fin...
(attention, spoiler)

Et c'est un merveilleux soulagement. Pour le lecteur.

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Bricamag

Bricamag

Utena, toujours à la pointe de la geekerie et des tendances émergeantes de l'internet, a découvert un nouveau gadget. En bonne pompeuse (on ne copie que ce qui est bon), moi aussi, je me suis fabriquée mon mag.

(La photo utilisée doit tout à Lori Thantos)

Parmi les titres auxquels vous avez échappé, il y avait :
Fouets : bancs d'essai
Travaux d'aiguilles : j'ai épousé un acupuncteur
Tes tags à poil devant l'éthernet
Santé : lavements, combien de litres
People : Pupute à la plage
Propriété intellectuelle : entretien avec ManantNoir
Mélanie Muller ("Frappe-moi") peint avec ses mains et écrit avec ses pieds

Sans oublier la traditionnelle offre spéciale abonnés : en cadeau, le pocket plug titanium siglé BàB™.

Tout cela ayant évidemment pour but de me faire plein de nouveaux ennemis, voire de traiter, qui sait, ces sujets pendant le mois de septembre.



Baisse un peu le rideau

Il y a deux/trois sujets qui me trottent dans la tête, façon petit vélo, c'est à dire hamster dans sa roue, à part faire des ronds, ça ne produit guère de sens. Les mots clés, pour parler comme un moteur de recherche, sont séance et amour. (Ce qui ne fait que deux, le troisième, celui qui m'interroge, c'est l'enfant que les deux pourraient faire ensemble.)

L'une et l'autre ont été très bien traités, presque simultanément, par mes payses blogueuses Mélie et Aurora. Mais ce n'est pas pour autant que ce cochon d'Inde a cessé de trottiner dans ma cervelle.

Photo @lton

Le mot séance, je l'ai utilisé. Si ce n'était pas celui-là, c'était un synonyme. La séance, comme chez le psy, oui Mélie, comme au cinéma, oui M'sieur Eddie, c'est le temps, cerné par un couple de parenthèses, que l'on consacre à nos ébats sévères. Un 5 à 7, les heures peuvent changer, bdsm, jeux de rôles acceptés mais pas obligatoires. Les prostiputes parlent de passes, les vanilles de siestes crapuleuses ou de fêtes du slip, les bdsm de séances. Pendant la séance, la license est permise. Ensuite, on renfile ses oripeaux quotidiens, personne ne douterait que ta main a tenu le fouet, que ta bouche a insulté, que mon dos porte les cicatrices fauves de ta barbarie séquencée, que mon sexe pleure encore de bonheur. On se donne rendez-vous à la prochaine séance. Mardi prochain, même heure, même punition, comme ils disent, les vanilles, justement. Ou le mois prochain. Ou un autre jour, avec un autre. Les habitués des tchattes le savent bien, le mot séance est encore plus utilisé que tabou (comme dans "as-tu des tabous ?"). Comme à la Comédie Française, la séance supporte l'alternance, la pièce est la même, les acteurs peuvent changer.

Comment échapper à la séance ? Comment vivre heureusement le bdsm en oubliant cette notion réductrice ? En le vivant 24/24 et 7/7 ? Le sm à temps plein, un rêve de Maîdef ? Comme le couple emblématique ? Comme d'autres peut-être plus anonymes mais tout autant impliqués ? Ca signifie quoi ? Se plier au joug des règles de la soumission, brûler ses dessous, porter le collier même en entretien d'embauche ? Je caricature ? Quoique... À regarder autour de moi, il me semble que tous ceux (et je ne peux parler que de ceux qui s'exposent, forcément, on nage dans le truisme, là..., à moins que l'exhibitionnisme ne soit une composante majeure du bdsm, de leur bdsm) qui s'impliquent corps et âme dans le bdsm, ne peuvent, à un moment ou un autre, que se professionnaliser. Autrement dit en vivre. Ou essayer. En ouvrant des clubs et en collant madame à la caisse, comme au Grand Café ; en louant leurs prestations de fouetteurs émérites dans des soirées dédiées ; en mettant leurs compétences initiales (écriture, art, commerce, que sais-je) au service du bdsm. Ou comment la séance devient cinéma permanent. Là, me dit-on, il y a amour.

Depuis trente ans, et à l'exception de ma première expérience (avec Maître Stéphane qui s'appelait Franck pour ceux qui n'ont pas suivi...), je ne suis tentée ni par la première option, et encore moins par la seconde. Non point que je n'aie envie de me faire fouetter, fouailler, fouiller et foutre chaque jour, je suis avide, bien plus que ma chair ne peut le supporter. Alors, pas assez maso pour les uns, trop extrême pour les autres, carrément nunuche on m'a dit, je me promène dans les contre-allées de leur monde bien balisé (comme on dirait borné, comme on dirait normé) sans plus trop me demander où je me situe entre dogme et doxa. (Et quand je lis, non sans émotion, que mes mots jetés en vrac sur un modeste bout de toile pas même de Jouy, ont pu réconforter ne serait-ce qu'une seule Onde, je me dis que finalement, il y a bien une rime quelque part...) Et j'espère du fond du corps, donc du coeur aussi, que j'ai donné, que je te donne à toi qui m'es cher, autant de jouissance que j'en reçois.

Entre les baltringues de passage pour 36 heures qui cherchent soum pour séance ce soir et les pros du plug qui ont fait aiguilles en première langue, il y a nous, les autres, ceux et celles pour qui le lit est une scène et la relation une chaîne.

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Badine (pas badin, barbare)

J'avais en tête de parler de cette image du film de Fellini, certes moins connue que celle de la très sculpturale (cliché euphémistique) Anita au bain dans la fontaine Trevi, mais qui contribua largement à la tentative de lynchage de Marcello (vous reprendrez bien une cuiller de name-dropping ?). Sur le mode d'autres temps, autres moeurs, ce n'est plus aujourd'hui que cela arriverait, même pas deux/trois intégristes pour égrener leur rosaire devant les salles de cinéma.
La cavale et le voyeur, Rome sur sixties reprenait un petit coup d'orgie, spécialité locale. Je pensais réenfourcher mes dadas de bois, et même ressortir cette photo plus contemporaine de Britney Spears, non point pour faire people, mais pour la position plus que parfaite.

Bref, des propos dominicaux (garantis comme d'habitude mécréant friendly et calotte free) badins, légers, frivoles.

Maudites soient les infos, le badin a laissé place à la badine. Celle aux coups de quoi ont été condamnées (retour de la revanche des effets de bord du tsunami) quatre indonésiennes, ainsi humiliées (plus que sévèrement blessées heureusement) en public pour avoir misé de l'argent aux cartes.

Times, they're changing... Indeed, Bob, on repart en arrière, toute.

Aujourd'hui, je n'ai pas envie d'aimer le fouet.



Histoire d'O...mbre (XXXB toute bronzée)

Comme promis, sa courte longue quinzaine est passée. Plus narcissique que jamais, XXXB parle d'elle, à lui (pour les commodités langagières, on dira qu'elle est elle et qu'il est lui sachant que ce peuvent être deux elles, deux lui, ou un lui et elle, là n'est pas le propos), ne s'adressant à lui directement que pour lui rappeler de l'appeler.

Quand je pense qu'on achète des PDA qui perdent la mémoire dès que les batteries défaillent, qu'on éparpille des post-it multicolores, qu'on déchire des mouchoirs en papier à y faire trop de noeuds, qu'on synchronise nos agendas en bons maniaques compulsifs, alors que les petites annonces, c'est plus simple qu'une secrétaire, et tout le monde en profite.

Cela dit, qu'il appelle ou qu'on l'achève, je commence à me lasser, y a plus de suspense, pas même un petit "cliffhanger" pour les vacances, pas de rebondissements. Je me demande si je ne vais pas passer une petite annonce, laisser une adresse gmail ou genre, et lui (c'est à dire elle) suggérer de me contacter.

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Piquant

Couleur colère, teinte piment, cuir huilé, cent lanières, il m'a tapé dans l'oeil, ce martinet géant. En attendant qu'il me tape ailleurs.

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Blason de la - grosse - fesse

© Botero
La toute première claque est toujours exquise
A nulle autre pareille, inédite et libératrice
Rafraîchissante comme l'été un saut dans l'eau
Surprise de la peau saisie par la main rouge
Terrain pâle en voie de tannage, c'est son karma
Sur des fesses SM (small/medium), on peut en compter quatre
Des claques initiales, six tout au plus, en poussant au L
Alors je rêve de joues pantagruéliques
Des XXXL bien au delà des expos de Botero
Amples, vastes. Vierge géographie géante
Qui permettrait de renouveler longtemps
Cette sensation unique de glace et de feu
Une première fois encore et toujours propagée
Car en revenant au point de départ après ce long voyage
Le globe aura oublié même le rose
Seule à l'approche de la paume métronome
Une chair de poule accueillera la sonore visiteuse


Les oiseaux, c'est la télé des chats

Chat télé

Mon chat, parfois, sort de son sommeil, pour aller regarder les oiseaux qui bectent et piaillent à deux mètres de lui.
Après une longue introspection, il agite la mâchoire inférieure comme si elle était une moitié de castagnettes tout en émettant ce qu'un malentendant pourrait interpréter comme un feulement mais qui doit, en vérité, être un gémissement d'impuissance.
Les oiseaux, encore plus nombreux que tout à l'heure, continuent de se graisser la panse. Même pas peur.
Le chat, dans l'oeil de qui passe un ils sont trop verts et bons pour des goujats, retourne à sa sieste de marmotte, épuisé par sa tension, son attention et son cri de guerre.

Sur les chats (tchattes) bdsm, il y a des maîtres, des stephen, des dom, des sir, des marquis, des Donatien, des DAF, des qui cumulent genre maître stephen ou domDAF, qui de leur bureau ou sur leurs genoux, lancent des "physique, tabous, présente-toi" aux soumises qui musent.
Ils caracolent du clavier, se poussent du col du bout des doigts, s'inventent une anima.
Au contraire des oiseaux, les "soumises" ainsi interpellées y croient (ou font-elles semblant ?).
Et le Sade de bazar d'éteindre son écran et d'aller voir son chef de service ou sa femme qui vient de servir le dîner. La projection est terminée.

J'ai oublié de préciser... mon chat est castré.



La dolce vita

La dolce vita

C'est une idée d'été. Qui rime avec farniente. Enfin, pas niente pour tout le monde. Un vieux fantasme de petite fille qui remonte à la surface et qui ricoche.

C'était il y a longtemps, quand je ne savais pas que les cordes sentaient si bon le chanvre, permettaient de se lier à la douleur et de grimper au plafond. J'ignorais tout des emballages dans du film alimentaire. D'ailleurs, le film alimentaire n'existait pas encore. Les pots de yaourt étaient en carton ou en verre, c'est dire si c'était il y a longtemps. On m'aurait dit bondage, j'aurais compris bond d'âge, je n'aurais rien compris donc.
En revanche, je savais tout des tapis que l'on roule pour mieux les dérouler, dans le jardin, sur une grille à cet effet pour les battre vigoureusement d'une tapette en forme de trèfle. Je pouvais très bien m'imaginer roulée dans un tapis. Et battue comme du blé mûr.
Se faire battre à travers un tapis, c'est ok pour l'emprisonnement, ça l'est moins pour la sensation, étouffée. Juste un simulacre. Juste de quoi permettre à une fillette de dessiner sa sexualité future.

Peinture Geneviève Van der Wielen

Toujours dans un jardin, apparut le hamac. Ce berceau balançoire appelle à la sieste et la détente tandis que ses encordages accueillants et rustres à la fois ne demandent qu'à s'emmêler, qu'à s'entortiller, qu'à jouer les sournois serpents de coton, qu'à se refermer sur les corps comme un cocon implacable. C'est jouable. Ce serait jouissif.

Je dormirai, un livre encore à la main, comme cela arrive l'été l'après-midi quand les nuits sont trop courtes et les journées trop chaudes. En deux tours de main, tu m'embobines. Le temps d'une inspiration, la tienne, d'un soupir, le mien. Je ne peux plus bouger, prise dans les filets, far niente, il n'y a pas d'autre mot, admirable abandon en perspective. Ma peau, les cordes, le hamac, ton long martinet, tout cela ne fait plus qu'une seule tresse qui se fond et palpite. Mon armure est illusoire, les ficelles marquent les chairs qu'elles protègent. Seul mon livre abrite mon ventre. De ne pas me voir autrement que comme cette chrysalide perdue dans sa soie te métamorphose. Mon corps inhibé par ce caparaçon n'envoie plus de signaux. Le cruel instrument t'oblige à plus de distance. Mes cris se perdent dans les sifflements des lanières déchaînées. Des tétons aux talons, tu m'entoures de morsures. Plus tu fouettes, plus le hamac semble se refermer sur moi, plus je m'enfonce dans un monde parallèle où la douleur explose en petites bulles de bonheur. Je souffre mille diables, mille démons qui m'excitent.

Il faudra bien vite que tu me déroules, que tes doigts courent sur la carte de tous les rouges que tu viens de dessiner avec ta nacelle complice, que ta langue en tâte le relief, que ta bouche me boive et me délivre.

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Chiennerie ELLEstivale

En accroche à la Une, un peu éclipsée par une mannequine qualifiée, c'est excessif, de ronde, le magazine ELLE, ne sachant plus quoi faire de son été nous a dégotté une astrologie indienne, radicalement différente de l'occidentale et de la chinoise. On va le voir. Pourtant, plutôt que de nous demander si nous étions rate, guenon ou bufflesse, ELLE qui sait comment harponner son lectorat propose, en dessous du sein de la grosse, n'ayons pas peur des mots, le choix suivant : "chatte, chienne ou tigresse".
En omettant soigneusement un choix tout aussi valide, "chat, chien ou tigre", puisque cette astrologie indienne "nourrie de sensualité", non contente de brasser 27 signes, les affecte indifférement au masculin ou au féminin, quel que soit le sexe de l'intéressé. Bref, à part la mangouste qui n'a pas d'équivalent mâle, mais peut concerner un garçon, voire un TBM, les 13 animaux se déclinent tous en deux genres. Quant à la chienne, c'est écrit en toutes lettres, elle est attribuée à quiconque a vu le jour entre le 21 juin et le 4 juillet, un point c'est tout, quelle que soit l'année du millésime. Millimètres et dominettes, on vous ment, on vous spolie, on vous arnaque, celle ou celui que vous affublez de cette appellation est peut-être un cerf ou un étalon.

Je sais, c'est dur à avaler, mais à la manière d'un Premier ministre et de ses lois, les mauvaises nouvelles, c'est toujours au coeur de l'été qu'il faut les asséner.

Signé : un éléphant



Le chanvre est un songe

© Chiho Aoshima

Être attachée dans un arbre. Pas à un arbre. Dans. Non plus tronc contre tronc, doublure d'écorce mais pas de bois.
Comme un nid d'oiselle, là-haut nichée, bras et branches confondues, le temps d'une nuit, ou le temps d'une vie, enfin, la vie comme elle est dans les songes, cette éternité de quelques dixièmes de seconde.

Au delà des nuages, au delà du réel, un rêve de bondage, un bondage de rêve. Glacée par la seule lumière des étoiles, mouillée de rosée, torturée par le cerisier tortueux, transie dans le désir de devenir végétale.

Dans l'attente de ta délivrance, de tes réchauffements, le souffle de ta bouche, le sifflet de la badine.

Au réveil, il y a moins de fleurs, bien plus d'oiseaux, et je t'attends.



Masumura, on ne s'en lasse pas

L'été dernier, la reprise de Tatouage de Yasuzo Masumura donnait un coup de projecteur à ce cinéaste connu des seuls amateurs. Son sens sinueux de la perversion est inoubliable. Pour les parisiens et les rennais, pour le moment, deux autres somptueux Masumura sortent, Passion et La bête aveugle.

Passion-© Zootrope Films

Passion (d'après Tanizaki) est tissé autour de la toxique égérie Ayako Wakao, perfection d'ambiguïté, cruelle créature aux airs angéliques qui se sert de sa séduction comme d'une arme létale. Il y a des regards, il y a de la manipulation, il y a du sadisme, le vrai, celui qui bousille les âmes. Mais en dehors de ce personnage de femme très libre, et maîtresse de son désir, rareté pour l'époque et la région, ce n'est pas un Masumura indispensable, juste nécessaire.

La bête aveugle-© Zootrope Films

Beaucoup plus dans les thèmes qui nous passionnent, c'est à dire le plaisir dans la souffrance, La bête aveugle (d'après la encore un roman, cette fois-ci de Edogawa Rampo, Masumura qui avait comme ami de lycée Mishima, a un goût très sûr en matière de choix littéraires) franchit un pas de plus dans la cruauté et le cannibalisme. Conte carnivore sur le narcissisme, une mannequine (non plus Ayako Wakao mais Mako Midori, au look très Marie Quant) qui n'existe (et ne jouit, sans doute) que du regard des autres, est kidnappée par un sculpteur aveugle (qui habite chez maman et dans un décor fellinien/saint-phallien). Mais ses mains ont des yeux, et savent trop bien morceler les corps. Il y a quelque chose de terriblement érotique dans les rapports entre le modèle et l'artiste, on le sait. Mais ici, c'est tordu, malade, paroxistique, infiniment sensuel, c'est l'érotisme vu comme une tubéreuse venimeuse qui exhale ses parfums, ses poisons.

Marebito - © Celluloid FilmsSortie nationale en revanche pour un nippon plus mineur mais qui explore les mondes de la peur et du voyeurisme, sur le mode de l'horreur et du surnaturel, Marebito de Takashi Shimizu. Juste en guise d'apéro.

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La malle des dingues

Il y a une dizaine d'années, quand je fréquentais des newsgroups américains comme alt.sex.spanking (dont l'acronyme donnait ironiquement "ass") puis soc.sex.spanking (existe aussi en version bdsm et bondage), je me souviens d'un couple dont l'une habitait Seattle et l'autre Halifax. Un soir, sur IRC, il m'avait dit, parlant de son voyage le lendemain même "tant de bagages pour si peu sortir de l'hôtel".
Comme quoi, nos jouets, on les aime. Je me sens si nue sans ma cravache made in GB... Et quelle punition tiendrait sans le martinet de latex ? Et l'auréole aux sensations si particulières ? Et au moins une paire de pinces, et la corde là, oui, celle-ci...

Je comprends bien le point de vue de Stéphane, au diable la routine et exploitons les ressources locales. Un séjour au ski ? Les bâtons feront parfaitement l'affaire (ceux de ski de fond, naguère en bambou, aujourd'hui en fibre de carbone, se nomment toujours familièrement "cannes") et la neige offre des possibilités de chaud-froid infinies. La campagne, pas de soucis, orties, branches de tout poil et calibre, balançoires dans le jardin, souches propices... La mer et ses chemins de contrebandiers peuplés de genêts, bondage d'algues, corrections sur peau mouillée (et oui, si on trouve un saumon, gifles à gogo). J'aime tout autant la valise franche du collier de Gilles, son côté rangé comme à la parade qui dit "oui, et alors ?" mais perso, toute seule, je me métamorphoserai en tomate avant même de monter dans le taxi supposé me déposer à l'aéroport. Même si, si si Aurora, les sacs géants à roulettes ont fait des progrès depuis mon vieux Kipling. En lieu d'une simple sangle en guise de poignée, ils sont dorénavant équipés d'une tirette façon trolley. Donc supposément plus maniables.

Sur les groupes de discussions cités plus haut, un intervenant avait un jour posé la question suivant "Dans quels états américains avez-vous déjà été fessé ?" Moi qui raisonnait plus en termes d'émotions qu'en terre géographiques, j'imaginais les uns et les autres devant une carte du pays, ambiance état major après Pearl Harbor, plantant leurs petits drapeaux. Fais tes valises, moumoune, on part dans le Wisconsin !


Et si les étiquettes sur cette malle du temps jadis signifiaient plus qu'un simple séjour dans un hôtel de luxe mais le souvenir cuisant d'un jeu bruyant ?
Bon voyage !

Bon voyage à Françoise d'Eaubonne, so long sista !

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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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Les mots
Flash-back
À lire
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L'oeil
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