Rue Bricabrac

Tenue de fessée

Rue Bricabrac, bdsm, fessée

C'est de saison, les tenues de fêtes. A mon grand étonnement, alors que pas mal de carcans de la société ont sautés, et qu'à part la montée des marches à Cannes, le smoking est de moins en moins de rigueur (sauf chez les maîtres d'hôtel) on continue de vendre, donc d'acheter, des robes à strass, paillettes, sequins, swarovski et j'en oublie, des trucs qui font bling bling et coûtent un bras, tout ça pour se réjouir d'entrée dans une année qui risque de voir le petit cocu arriver au pouvoir, avec Pomponette (comme un postiche plus qu'une potiche) au bras.

On a les dress code qu'on veut. On parle beaucoup des tenues fetish, de soirée, de cocktail, de mariage....
...mais jamais de tenues de fessée.

Rue Bricabrac, bdsm, fessée

La meilleure fessée est celle qui associe deux nudités, celle de la main, celle du cul. Peau à peau. Mais se présenter nue, d'emblée, ou presque, en hypocrite résille, en opaque zentaï, en bas, sans haut ou encore overmoulée de latex, est se priver du meilleur moment (lamontée de l'escalier), celui de l'approche, de l'allumage, de l'agacement, d'une légère frustration, des rênes que l'on tire, du plaisir à venir qui miroite, de la petite bête qui monte, monte, monte...
Les strip-teaseuses ont très bien compris la tactique de Tantale.
On pourrait le jouer efficace, façon armure ou sortie hors de l'igloo. String, slip, culotte, collant coton, legging de laine, jean baggy sont autant de couches à éplucher mais n'ont rien de gracieux, ça bloque aux hanches et aux genoux, et si un je ne sais quoi de dentelle au bout d'un stiletto ou autour d'une cheville est l'aveu d'une lutte, les tapons de polaire et de denim autour des mollets, c'est juste un constat de laideur lourde. Essayons l'esthétique.

Rue Bricabrac, bdsm, fessée

Je rêve de vêtements qu'on éplucherait d'un souffle comme les duvets d'une houpette, qui s'évanouiraient d'un coup de pinceau, qui s'arracheraient entre deux doigts. Mais dont le coeur, c'est à dire le cul, ne se trouverait qu'après un long voyage dans un ruché de voile, des volants plissés, du bouffant à crevés, du juponnant de tulle, de la faille de soie, de la mousseline immatérielle, du crêpe georgette pigeonnant, du taffetas crissant, de l'organza moiré, tout ça... De loin, ça n'aurait l'air de rien, tant aérien, si léger qu'on imaginerait jamais ce mille-feuille à dépétaler sans violence, cette rose centifolia à dévêtir avec tact, pour trouver la fève, les deux fèves, cossues, charnues, frémissantes.

Soulever chaque pan de tissu, un par un, comme on ouvre un paquet cadeau, fébrile et retenu, étirant un ruban, froissant le papier de soie, se perdant entre deux épaisseurs, prenant soin de ne rien déchirer, chercher où se niche l'objet convoité tant entouré... rituel qui prend le pouls de la tension ascendante, coeur qui s'emballe, cul qui se serre, jupes par dessus tête, derrière avide, mains impatientes.

Le déshabillage, c'est comme avant l'orage.

(Les robes sont de la dernière collection Franck Sorbier, bellement nommée "La piste aux étoiles".)

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Nach Berlin !

Je suis passée devant l'assemblée nationale, enrubannée et cocardée, j'ai entendu les débordements de joie (?) nationaliste, j'ai senti une drôle d'odeur rance à l'haleine chargée et à la sueur aigre des supporteurs.

Nach Berlin !

Rue Bricabrac, bdsm, Double Trouble, sm & comédie

J'y suis allée, à Berlin, malheureusement, le club SM Darkside a pris ses quartiers d'été jusqu'à fin août. Je n'ai trouvé que deux diablesses qui ont retenu les leçons de l'école grotesque et qui proposent, dans des performances d'une dizaine de minutes, de marier sm et comédie. Du gode-ceinture à la batte de base-ball, elles enculent joyeusement, mais là où elles excellent, c'est en bunnies de peluche et de latex, quand elle font disparaître des carottes, n'en laissant émerger que les fanes.

Nach Berlin !

Et si je crie allez les bleus, c'est pour donner courage et vaillance à dominamant occupé à marquer.. ma chair.

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Quel cirque !

J'ai mis très longtemps avant d'aimer le cirque. Tant que c'était du Pinder ou du Gruss, des Augustes humiliés, des paillettes ternies par la sueur, des éléphants qui jouaient de la trompe, des roulements de tambour comme avant une exécution capitale et des tigres pelés terrorisés par un hercule (pourtant, le fouet...), je trouvais ce spectacle d'une tristesse infinie. A peine si les cavaliers et les acrobates appuyaient sur une petite sonnette enfouie profond sous mes cheveux. Et la femme canon m'inspirait quelques variations très personnelles, tout comme l'arène et sa sciure. Mais les spectacles proposés alors tenaient plus de la purge que du remontoir à boîte à fantasmes.

Rue Bricabrac, cirque, bdsm
Photo mjemirzian

Et puis il y a eu les nouveaux cirques, sans animaux souvent, sans personne qui risquait sa vie entre deux trapèzes ou près d'un balancier, avec de la musique rock, des artistes qui tenaient aussi bien de la scène heavy metal que de la danse la plus classique (mais avec des "numéros" d'une sensualité qui laissait les cygnes, Galatée, Giselle et les autres mille lieues et autant d'années lumières loin derrière, trop académiques avec leurs petits pas codifiés par Marius) et des numéros d'une poésie et d'une sexualité mêlées. Le cirque, ce cirque-là, n'avait pas besoin de bestiaux pour cacher l'animalité des corps, il ouvrait la porte aux centaures, aux minotaures, aux femmes lianes. il y avait des seins et des torses poils. D'ailleurs, chez Bartabas ou Ivan, les frères ennemis du cirque Aligre, les chevaux et les oiseaux sont encore là, et pourtant les spectacles ne se voilent pas la face (ou alors je suis totalement obsédée, ou les deux). Archaos, Baroque, Soleil, Plume, Zingaro, Dromesko, par vous, pour vous, je suis retournée au cirque.

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Photo mjemirzian

Sans rentrer trop dans la technique et l'esthétique, je reste délibérement au plus près de la peau et du muscle, parce que c'est là que ça se passe tout de même, j'étais abasourdie par ces corps si parfaits, qu'aucun(e) culturiste n'égalera jamais, rompus à tant d'efforts qu'ils semble rire au nez du danger et défier l'impossible. Des corps denses et éoliens à la fois, des corps qu'on a envie d'étreindre, des corps par qui ont a envie d'être ceinte. Des corps de force pure, des corps de souplesse absolue. Des corps qui parlent si bien.
Les trapézistes me fascinaient, lâcher prise, le vide, se rattraper, ou l'être, la confiance en l'autre, se frôler avant de s'empoigner, flirter avec la mort et la beauté, ça ne vous rappelle rien ? Moi si.
Il y a aussi tout ces jeux avec du feu, des cordes... Des pirouettes improbables parties de la racine des cheveux, des chutes sans fin mais sans blessures.

À chaque spectacle, encore en regardant les artistes du Cirque du Soleil l'autre jour, je surtitre ce que vois de connotations bdsm. Cet homme, cette femme, il est le dominant, elle est la soumise, il la contraint, la contorsionne, l'épouse, la mate. Elle s'appuie, le défie, lui confie sa vie. Leurs gestes sont ceux de l'amour sauvage qui me tient tant à coeur. Les flammes qui flirtent dans les yeux des autres spectateurs sont celles, terrifiées et avides, des tiens ou des miens quand nous allons trop loin (trop loin selon les normes vanilles, sûrement pas assez si l'on en croit la bible du D/s et les lois du SM). Je réécris la mise en scène, j'invente des chorégraphies féroces, fières et farouches, je ressors les fouets des cages vides des animaux, les femmes sont des panthères ailées, les hommes des lions dompteurs. La mèche ne claque plus en l'air, mais sur la peau, plus besoin de cymbales, le lycra se déchire et tout finit dans un rut rauque. Le bdsm ferait un beau spectacle de cirque, il s'opératise si facilement.

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Photo mjemirzian

J'aime follement le cirque, j'ai envie de courir sans fin, au bout d'une longe, jusqu'à me rendre d'épuisement.

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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
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presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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