Amélie, ses gorgées de bière et la route du tag
Si Amélie Poulain aime briser la croûte d’une crème brûlée avec la pointe de la petite cuillère, faire des ricochets sur le canal Saint Martin et plonger la main dans un sac de grains, nous avons tous et toutes des petits plaisirs qui n’appartiennent qu’à nous et nous redonnent du baume au cœur .
Quels sont, comme Amélie, les trois petits plaisirs qui vous redonnent le baume au cœur ?
X-ADDICT m'a taguée, comme on dit maintenant quand on vous colle un mème aux fesses..
Comme il a enveloppé cela de tels compliments que j'en ai fondu sur place, comme en ce moment il fait 30°, je fonds encore plus, et comme ici je ne fais que parler de bdsm, même si parfois tiré par les cheveux, je vais m'en abstenir aujourd'hui, même si faire l'amour est la seule chose qui me tient en vie et qui met vaguement du baume sur ce qui me sert de coeur.
Mes petits plaisirs sont tous régressifs. Ce qui n'étonnera pas ceux qui me connaissent. Il y sera aussi question de cuiller et de grains, très petits.
Le premier consiste à adorer manger à la cuiller. Pour les soupes, chaudes ou froides, j'ai toute une série de grandes cuillers à manches courts, qui ressemblent aux cuillers chinoises, mais elles sont plus épaisses et en faïence. Cette épaisseur, ce poids, ce contact de la terre cuite participent au plaisir du plat. Pour les fromages blancs, yaourts, crèmes, la cuiller sera en plastique, assez petite pour favoriser des bouchées minuscules et un plaisir qui dure, sans aucune aspérité, comme ces jolies (ce n'est pas le mot exact) cuillers de pique-nique, opaques et colorées que l'on trouve parfois.
Le deuxième, c'est de plonger mes mains dans du sable mouillé (celui que l'on trouve non pas en bordure d'écume, mais sous le sable sec), de creuser, de chercher je ne sais quoi, de le sentir sous mes ongles, entre mes doigts, de le pétrir, le malaxer, d'en sentir la fraîcheur humide, le frottement émeri. Quand je jardine, je retrouve un peu de cela, mais il y a des vers en pagaille, et ensuite, il faut une semi-journée et deux manucures pour récupérer des mains de femme honnête.
Le troisième, c'est de me glisser entre des draps épais, un peu rugueux, avec du grain, comme on le dit de certaines photos, frais lavés et sentant encore l'air qui les a séchés, ou mieux encore neuf, et avoir presque l'impression qu'ils craquent comme du papier. Le lendemain au réveil, je chercherai des pieds et mains les endroits encore intacts.
Je ne passe à personne, je mets mon masque et je me tiens à deux mètres. Et j'ai envie de conclure en disant que ce sont de grands plaisirs.
lundi 31 août 2009 / 3 grains de sel