Rue Bricabrac

Résolution 8ème : apprendre à lire

Rue Bricabrac, bdsm, lire

ÇA ne peut pas faire de mal. Ensuite, je me mettrai à écrire.
Et qui sait, reviendra le désir, sale anguille.

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Résolution 7ème : pratiquer le microblogging ici et maintenant.

Rue Bricabrac, bdsm, twitter
photo Bakerella

C'EST trop reposant, j'adore. #feignasse

(On aura remarqué que j'ai récupéré mon mot de passe Google Analytics)

(Google rit de nouveau)

(Colonne de droite droite)

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Résolution 6ème : aller plus souvent à la pêche

PÉCHERESSE plutôt que pêcheuse, quoique même pas, le sens du péché ne s'entend qu'à condition de croyances en une quelconque calotte, et je n'aime pas plus la calotte que le prépuce (voir les épisodes précédents). Pêcher des compliments, à la rigueur. Hameçonner des hommes en leur faisant croire que c'est dans leurs filets que je me suis égarée, vieille figure de style féminine indémodable. Leur montrer mes pêches, à la peau satinée.
Mais, je vous arrête tout de suite, n'allez ni me traiter de thon, ni de morue.

Jadis, un bdsmeur et bricoleur m'avait pincé les tétons dans une espèce d'oeuf métallique qui s'avéra être un plomb de pêche. Un pont était alors jeté entre mes pratiques et les poissons.

Pont qui s'agrandit avec cette délicieuse composition que m'a adressé M***.

Rue Bricabrac, bdsm, pêche

Allez, à l'eau.
On ne sait jamais (ce) qui va mordre quand on laisse traîner le bouchon, au hasard de l'onde.



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Rue Bricabrac, bdsm, lecture
D.R.

JE t'attends en lisant, mais j'ai un mal fou à me concentrer.

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Times, they're changing

Rue Bricabrac, bdsm, Woodstock
Création Retrofutur

De cette année-là, et ce qu'elle a enfanté, j'ai gardé l'amour déculpabilisé. J'ai compris que ce serait compliqué, un peu secret, mais j'ai réussi à me construire avec mon masochisme, en surfant sur la libération sexuelle.
J'en ai gardé non pas une désinhibition totale, mais les termes de perversion, de vice, de péché, ne sont pas dans mon dictionnaire, et si je sais mes pulsions singulières, elles ne sont ni anormales ni destructrices. Ni même transgressives.

Gimme an F...



Dahlia en prise

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photo Kelly B.

DAHLIA est une voisine de blogue, une fleur qui pousse parfois dans les grains de sel, une amie et aujourd'hui une écrivaine qui publie son premier roman.

Elle écrit comme elle pense, elle écrit comme on sait qu'elle sait faire quand on la lit depuis un moment, elle écrit comme on parle, elle écrit comme on se venge.

Un jeune écrivain la largue au bout de deux mois par SMS (très tendance). Ils se connaissent depuis peu, mais leurs jeux comptaient triple. Au moins. Pour reprendre la main, la voix et l'ascendant, elle le drogue, le bâillonne, le ligote, et lui balance son ressenti(ment) tandis qu'il se refait le film.

Il se souvient de leurs étreintes vénéneuses, elle lui crache son amour.

J'avais hâte de le lire et je l'ai lu comme il est destiné à l'être, je pense, d'un souffle et un seul, jusqu'à être moi aussi haletante. Je l'ai lu comme si je l'avais écoutée, je l'ai lu comme si on m'avait largué par SMS, je l'ai lu comme si elle m'avait vengée, et j'y pense encore souvent.

C'est d'emprise qu'il s'agit, ce lien invisible qui attache et suspend mieux que les shibaris les plus sophistiqués.

Et je l'ai refermé, excessivement heureuse de connaître cette brune fetish model et aussi black devil (sous des airs angéliques) que les cigarettes noires qu'elle se plaît à fumer.

(Pour les grincheux, oui, j'adore Dahlia et son "Adore", et re oui, l'objectivité n'existe pas.)

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Livres en tête

Rue Bricabrac, bdsm, contrainte
photo Frédéric Fontenoy

J'AI failli titrer ce billet Oulipopo. Et puis je me suis ravisée.
Pas tout à fait.
La preuve.

Il y a dans mon masochisme un goût des contraintes, des belles contraintes. N'ayant guère envie de me prendre pour un punching-ball, les coups ont besoin de cette épice.

La plus simple est un rapide bondage qui me présente ouverte, immobile. Le plus facile aussi. Elle ne me demande aucun effort, elle me repose. Donc ce n'est plus une contrainte.

Plus corsée est celle qui demande une attention de tous les instants, qui frôle l'impossible. La contrainte exigeante. Ma perversion est de trop aimer les perverbes, j'ai le goût de l'oblique, je m'accroche aux acronymes (surtout ceux avec des "Y" branchus), j'aime explorer les lipossibles.

J'avais inventé le jeu du chapeau, qui devient trop facile, mon dos s'est élargi, mes chapeaux ont grandi, je sais tanguer des épaules aux lombes pour rattraper le bibi fricoteur.

Mais des livres, mazette ! Pas un, mais plusieurs. Qui obligent à l'apprentissage, un d'abord, plusieurs ensuite, au repos, en marchant, le cou délié, les épaules basses, la colonne droite. Et qui sait si même une danseuse étoile au premier coup de canne, ou au troisième, dans un souffle sentira l'édifice s'égailler. Et choir.

Plus dure seront les chutes.
Mais chuuuut. Interdiction de crier.

[Il n'y a pas une image de Frédéric Fontenoy qui ne m'inspire un désir ou un soupir. Les femmes y sont gainées de bas couture, de corsets, de gants longs, de bondage. Un violon, un miroir, une canne, un plumeau arrangé, une plume de paon tout oeil dehors sont les accessoires. Les références, sans aucune forfanterie, sont aussi bien les frères Klossowski (Pierre et Balthazar dit Baltus), Helmut Newton ou Vincent Van Gogh. Il donne du baroque, du rococo, de la perspective et des lettres au sadomasochisme. Elles sont d'aujourd'hui, elles semblent d'avant-hier. Il fait valser les femmes à la baguette ou les expose sur un lit à barreaux.]



Pourquoi je ne suis pas soumise (1)

Rue Bricabrac, bdsm, insoumission
photo Crowgirl66

OUI, je généralise. Oui, je tire la réponse par les cheveux. Oui, j'exagère.
Et alors ? Je me comprends.
J'ai plus de mal à me faire comprendre.

En lisant attentivement cet article de Libération hier, en repensant aux expériences de Milgram, je trouve une piste de mon rejet total de l'idée de soumission, quand bien même elle serait un jeu. Alors qu'elle n'est qu'un jeu.

L'autorité, avec ou sans majuscule (déjà l'écrire avec une majuscule m'écorche), me fait vomir. Je ne la comprenais pas à 5 ans quand j'ai intégré le système scolaire, pas plus que je ne pouvais encadrer les 10 commandements. J'ai picoré avec plaisir les 7 péchés capitaux que je trouvais capiteux et je crois que je n'aurais même pas pu tenir mes 3 jours (qui n'en duraient qu'un et demi) si j'avais été un homme.

L'autorité, qu'elle soit haute, autre, sacrée ou alien a toujours pour moi les traits d'un monstre muet et aveugle, d'une hydre à la tentation totalitaire. L'histoire m'a appris à m'en méfier. L'école aussi.

Je n'accepte pas qu'on me tourmente, je l'exige. Avec beaucoup de bémols à la clef, parce que j'aime avoir l'impression que l'on m'offre ces attentions.

À suivre

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Neuf de Pâque(s)

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photo AlpenaMi

LE seul neuf qu'en ce jour de cloches (dont la plus grosse se pseudonymise Benito) je suis prête à quêter, c'est le nombre de fessées, mon péché mignon, qui ferait ma fête, maintenant que je suis de retour aux affaires.

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La première secrétaire

Elle aspirait après ce secret besoin de souffrance, qui pousse certaines femmes, non point vulgaires par l'éducation, à se soumettre à la poigne robuste d'un maître qui les frappant comme on peut frapper une enfant.


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PIERRE Mac Orlan qui signait cette Petite Dactylo sous son pseudonyme de jeune fille, Sadie Blackeyes en 1914, considérait que les flagellées de ses romans étaient plus honteuses et excitées si la correction s'apparentait à celle que l'on donne aux enfants. Aujourd'hui qu'on ne fouette plus les enfants et que des lois nationales voire internationales, l'interdisent, et c'est tant mieux, il faut un Jacques Serguine pour tenir semblables langage et pensée.

Autant tout ce qui peut s'apparenter à la pédophilie, fût-elle fantasmée, me plonge dans un malaise révolté, autant cet aspect de la fessée, et partant, de la flagellation, purement régressif me charme (faut-il le redire, je ne l'ai jamais été enfant).

Ce qui appartient à l'enfance dans ce geste dévoyé, c'est (à mes yeux évidemment) l'impuissance, l'impossibilité de se révolter, ou de se révolter en vain et d'appeler un châtiment encore plus appuyé. C'est l'abandon forcé, la sensation que c'est "pour ton bien", la projection dans un no man's land. Et cette superposition enfant/adulte, cette substitution, dans son inexplicable paradoxe est d'un érotisme furieux.



Jet de mots

Rue Bricabrac, bdsm, mots

POUR s'amuser, en regardant la ville blanche, quelques couleurs sur fond noir (merci wordle). Les mots d'un autre, jetés en vrac depuis un cornet à dés, un texte pas tout à fait révélé, un auteur à deviner, à découvrir.

J'ai butiné des extraits de textes numérisés au hasard de Google. Mon coeur, c'est à dire mon con, puisque le plus central giron, a fondu un peu, comme le blanc dehors qui pourtant fouette le visage. Une fois de plus, le pouvoir des mots me réveille.

Alors, des Sadie Blackeyes sont quelque part entre la FNAC et moi.

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Damoiseaux

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photo Parakeetpeach

À vous les jeunes gens qui pensent transgresser (enfin, là, y en a eu un, mais tellement flou dans sa tête que ça ne veut plus rien dire) ou m'honorer en me choisissant comme objet de vos attentions, passez votre chemin.

Je ne peux pas imaginer un seul instant me faire dominer par quelqu'un qui pourrait être mon fils. Un jeune homme a pour moi les mêmes atours qu'un soumis : aucun.
Quant à cette phrase qui se voudrait un compliment dans la bouche d'un trentenaire "mais j'aime les femmes mûres"* est le pire repoussoir qui soit (avec les hommes mariés, ceux qui refoulent du goulot et ceux qui ont un prépuce "à la Reiser").

Quand je dis dominer, ce n'est évidemment pas juste le geste, mais l'ensemble. J'ai besoin, en toute histoire qui impliquera le sexe, d'un lieu commun. Et ce lieu commun, l'histoire y participe. Mon âge (qui ne me pose pas de souci particulier contrairement à celui de certaines donzelles de 28 ans qui sont persuadées que passée, même pas la ménopause, mais seulement la quarantaine, elles ne seront plus qu'un tas de mou imbaisable) ne ressort que quand un gamin me propose de venir me frotter à son corps plein de sève et de fraîcheur musculaire. Face à lui, je réalise quand j'avais son âge, il n'existait pas. Je me dis que si on allait faire des courses ensemble, on le prendrait pour mon fils. Ou un gigolpince. La différence d'âge est une douve infranchissable.
Un jeune est comme l'arthrose, il me fait me sentir vieille. Un quadra est mon commensal. Pourtant, je suis bien plus âgée que lui.
Et aussi soit séduisant le jeune homme, il lui manquera quelque chose qui n'arrive aux hommes qu'après 40 ans, voire 45. La masculinité, les épaules, l'épaisseur. Je vois longtemps l'enfant dans l'homme, et les enfants m'ennuient.

Les gérontes aussi ! Je ne suis pas rendue.

 

Et pourquoi pas blette, tant qu'on y est ? Ou framboise ?

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Souvent, femme varie

Rue Bricabrac, bdsm, annonce

J'AI encore envie de changer mon annonce, ras le bol des blablas, de toute manière, personne ne la lit.

Evidemment, le baltringue (non point celui qui monte les chapiteaux, tous les autres) est toujours ostracisé.

Finalement, c'est toujours la même recherche.

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M'apaiser

Tu écris sur moi.
Encore.
Plus fort.

Ton stylo est un fouet.
Ton encre est ma douleur.
Tes mots sont mes souhaits.

Tu écris sur moi.
Encore.
C'est fort.

Le cuir pèse comme plomb.
La peau est en fusion.
Les nerfs tels des démons.

Tu écris sur moi.
Encore.
Sonore.

Le son me soulève.
Le coup me plaque.
Mon souffle s'arrête.

Tu écris sur moi.
Le silence est d'or
Dans tes bras, je dors.

Rue Bricabrac, bdsm, écrire
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La police a du caractère

Rue Bricabrac, bdsm, stiletto
Dessin de Zummi

VOILÀ qui ferait de belles lettrines, mais dommage, cette police de caractères n'existe qu'à l'état de dessin, stilettos pour le show, talons hauts et chauds en guise de travaux d'école.

Alors, juste pour le plaisir des regarder sans pouvoir toucher, la cambrure exagérée d'une sandale pour J très sexy, la bride au vent pour un T droit comme un "i", une talon plus court pour un S mutin.

Enjoy !

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Rhétorique érotique

Rue Bricabrac, bdsm, an 9
photo Silvergrey

ILS demandent tous, ou presque, et d'entrée de jeu

Quelles sont vos limites ?

Et bien que péremptoire, mais sans certitudes aucunes, je ne sais que répondre. J'ai bien bricolé une phrase toute faite, "rien qui ne perce ou coupe", "rien qui n'attaque mon intégrité morale et physique" (donc pas de pervers narcissiques ou de pierceurs), mais comme toutes les phrases toutes faites, ça ne veut rien dire. Pas plus que "quelles sont vos limites".

Parler en introït de limites, c'est comme commencer à lire un roman par la fin (je ne parle pas d'un journal, je lis toujours mes journaux en commençant par la fin). Avant d'en arriver aux limites, que ce soit dans le dialogue ou dans les actes, il y a un sacré long chemin à faire.

Celui de l'envie, celui du désir, celui de la quête de la jouissance. Et ce chemin, il se fait à deux, jamais il ne ressemble pas au précédent. La route du sexe, quelle que soit la forme qu'elle emprunte, ce n'est pas le GR 20. Elle se dessine par l'envie de l'autre, le déclic sur un mot, un geste, un regard. Rien de rationnel. Ni de chimique, on ne cherche pas (dans le cas de ces "tchats" destinés à satisfaire une ou plusieurs paraphilies) le meilleur procréateur possible. C'est physique (non, pas au sens bradpittien du terme, quoique...).
Alors, le désir entre dans la danse, et fait basculer par delà le bien et mal, dans cette parenthèse érotique où tout est permis, pour peu qu'il y ait, a minima, du sentiment. Les lignes bougent, comme dirait l'autre. Ce qui était inconcevable devient excitant. Même après 35 ans de sévices dans le (dés)ordre du bdsm (ou quelle que soit la manière dont il convient d'appeler cette envie de souffrir, de s'abandonner, de se prêter à la cruauté de l'autre), j'ignore encore quelles sont mes limites. Je ne sais pas ce que veut dire, dans un contexte érotique, ce mot de limite. En fait, je n'ai pas envie de le savoir. Je trouve cela tarte. Ça oblige à retomber dans une vision sportive de la sexualité. Je ne suis pas la Laure Manaudou du sm et je ne cherche pas un Philippe Lucas. Je suis dans la pulsion, l'intuition, pas l'impulsion. L'impulsivité parfois.

Allez, après les phrases toutes faites, un truisme, c'est la fête : mes limites, je les connaîtrais quand je les aurais atteintes. Mais comme je prends les choses à l'endroit, je ne commence pas par elles. Je commence, à tâtons, du bout des doigts et des tétons à apprendre le corps de l'autre et lui faire habiter le mien. De là, de ces hésitations entre chair et cuir, lèvres et liens, les limites, elles sont comme la ligne d'horizon.

Je suis aussi incapable de dire quelles sont mes limites que de toucher l'horizon, même les jours d'arc-en-ciel.

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Sans O ni raison

Rue Bricabrac, bdsm, deuil
Diana Pinto

COMME mes deux derniers ex, comme mon meilleur ami, comme mon inspecteur des impôts, comme un boulanger qui n'est que rarement le mien, il s'appelait P***. Il avait débarqué dans ma vie par des commentaires, puis par des courriels.
Très vite, nous nous sommes aimés. D'amitié. Comme moi, il était masochiste. Bien plus que moi. Nous en parlions beaucoup, mais pas seulement. Il ne se remettait pas de la perte de sa dernière dominatrice, il en était malade, il somatisait.

Nous nous écrivions des lettres si longues qu'il me fallait parfois plus d'une heure pour lui répondre. Il avait une intelligence exigeante. Cruelle souvent. Il était à fleur de peau. Il n'a, un jour, pas supporté que je ne prenne pas sa défense avec véhémence, à ciel ouvert. Comme je suis têtue, j'en ai souffert, mais je ne lui ai pas tendu la main. J'en crevais, mais j'avais encore plus peur de ce que serait ma souffrance s'il me rejetait. Lui aussi, mais il a fait le premier pas. Et nous avons repris ces conversations épistolaires infinies, plusieurs courriers en parallèles souvent, abordant tous les sujets, des plus graves aux plus futiles.

Nous avons créé un langage à nous, des jeux d'enfant, des réflexions d'adultes. Quand le temps nous manquait, nous nous adressions des petits mots brefs pleins de chaleur. Nous dressions des listes, de peintres surestimés, de parfums importables, des rires de ses filles quand elles étaient enfants, des conneries de mes dominamants quand le naturel revenait au galop.

Artiste, avec "un petit nom dans le milieu" disait-il, il n'a jamais voulu me le donner, ce patronyme, de crainte que je n'aime pas son oeuvre. C'est avec mille réticences, mais sans que je le lui demande qu'il m'a envoyé sa photo (parce qu'il avait vu les miennes, il voulait cette égalité). Je connais les prénoms de ses filles, le sien, mais pas son nom. Je ne le connais pas au regard de l'état civil.

Je parle à l'imparfait. Je pleure en parlant à l'imparfait. Cet imparfait qui porte bien son nom et qui fait le deuil du présent et du futur. J'ai eu de ses nouvelles pour la dernière fois à la fin du mois de juillet, il avait été hospitalisé, et repassait chez lui brièvement chercher ses anciennes analyses. Son coeur qui avait tant battu dans ce corps qui avait tant été battu gardait, en plaie ouverte de celle dont il avait tant de mal à même prononcer le prénom, un virus vorace.

J'ai failli appeler un écrivain, aujourd'hui reclus et en assez mauvaise santé, dont il était l'ami pour tenter de savoir ce qui se passait (mais sachant l'état de l'auteur et l'absurdité de ma demande, du moins dans sa formulation, j'ai chassé cette idée). J'ai lu sur internet tout ce qu'on pouvait trouver sur ce que je supposais être sa maladie. Je lui ai écrit, de plus en plus comme on envoie des bouteilles à la mer, sans attendre de réponse. Parano à mes heures (heureusement de manière non pathologique, juste agaçante pour mes plus proches), je me disais qu'en revenant de convalescence, il fuyait tout ce qui pouvait lui rappeler l'autre, donc aussi moi qui savais. Une envie de s'éclipser, de faire le deuil de son masochisme ? Internet est un superbe outil pour tisser des liens, c'est aussi une formidable usine à mensonges et dissimulations, et on y casse les relations sans faire d'omelette, adieu Berthe. Et que, comme certains qui retournent leur veste pour un oui pour un non, qui sait, il riait de ma candeur.

J'ai lu tout ce qui se disait sur sa maladie, on en guérit en un mois en général. Sauf si on en meurt.

Cinq mois, et chaque jour, il me manque. Les fêtes me sont particulièrement pénibles cette année. J'ai toujours plus souffert des chagrins d'amitié que d'amour. Ils ne guérissent jamais. Aujourd'hui, je maudis l'imparfait, que n'ai-je écrit au passé simple au lieu de ce temps qui décompose la vie.
Il a été ma plus belle rencontre de 2008. J'aimerai tant apprendre qu'il va bien, qu'il exerce son art avec fougue, qu'il retrouve le bonheur. Quelque part.

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Des petits riens qui font grand plaisir

TANDIS que dans le métro, un comédien barbu au chapeau melon me faisait me réjouir d'avoir abandonné ma petite reine pour quelques heures, en récitant un court texte de Hanock Levin, "je veux te voir nue, juste en bas" ; tandis que dans "Le chant des mariées", Karin Albou nous rappelle que les barbus (de toutes obédiences, talibans, haredim ou amis de germanicus) ont toujours trouvé les poils sales ; tandis que de retour en surface, une publicité récurente pour Chaumet encense les liens (un amour de liens, et oublions la crise...), je trouve le dernier Jalouse dans ma boîte aux lettres...

...je vois, non sans quelque tendresse, le chapô de l'article consacrée à la Paz de couverture, où fesser rimer avec embrasser. Enfin !

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J'ai chaud de toi

Rue Bricabrac, bdsm, chaleur
MFayre

JE lui parlais des coups et des caresses, ces deux faces, pour moi, d'une même action.
A l'exception près qu'un jeudi après-midi, en buvant un thé à la menthe avec des amies en sortant du hammam, on peut dire à la cantonade "mmmmm, je n'ai qu'une envie là, c'est de rentrer et que mon amoureux me couvre de câlins pendant des heures" et elles approuveront ce désir. En revanche, si je dis la même chose en manifestant mon envie qu'il profite de ma langueur molle pour me rouer de coups jusqu'à ce que je sois vraiment moulue, alors là, je n'ose penser à ce qui traversera leurs regards. (Si ça se trouve, j'ai tort, elles pensent à la même chose.)

Il m'a dit

Dans les deux cas, on entoure. Et il y a de chaleur.

C'est cela.

J'étais éteinte, tu m'as embrasée d'une étreinte. Tes mots qui caressent laissent imaginer combien cinglants seront les coups, et il me faut rêver que ta cruauté future sera à l'aune de ta tendresse présente.

Il m'a dit

Je veux vous voir doulheureuse.

J'aime tes mots valises. Je t'ai parlé du sac à malices resté dans le boxe, des crémaillères, des tawses, du chat à neuf queues et de l'autre à rayures, et de l'ex-baba cool qui travaillait si bien le cuir.

Il m'a dit

Tout en moi te tutoie.

Moi aussi, je l'avoue, à vous-toi, cela faisait un moment que je te tutoyais, comme une évidence.



Madeleine est revenue

Rue Bricabrac, bdsm, surréalisme
Luxure - Clovis Trouille

J'AI fait mentir mon nom de guerre : j'ai rangé ma bibliothèque. C'était un sacré bazar, il faut le reconnaître. Doublé d'un nid à poussière. Trois lombaires au champ d'honneur et la surprise de découvrir mon nez toujours en place malgré des éternuements dignes de la saison des foins plus tard, tomba ma récompense.

Sous la forme de la page 245, une reproduction d'une toile de Molinier, qui essayait de s'échapper d'un petit livre au pâle ocre jaune. Suivie d'un décollement de la 247 : chapitre IV, SADO-MASOCHISME.
Publié en 1971 chez Idées/NRF, il s'agit de l'épuisé Surréalisme et sexualité, de Xavière Gauthier. Je croyais l'avoir prêté, perdu, je l'avais pleuré. Je n'imaginais pas le feuilleter à nouveau.

Ce livre a été essentiel dans ma vie. J'avais presque 17 ans, tous mes fantasmes encore intacts, j'oscillais entre un très précis et douloureux sentiment d'anormalité et un solide sentiment de singularité et d'exception. Ce n'était pas le mouvement féministe qui allait me réconcilier avec cette sexualité tellement différente que personne n'en parlait. La liberté sexuelle n'allait pas jusqu'aux "perversions" (peu de temps avant, faire l'amour sans penser à procréer en était aussi une, de perversion). Et voilà que cette femme, professeure, féministe, militante, abordait, à travers les surréalistes, l'Éros sous toutes ses formes. Bien que j'ai tout lu de la première à la dernière page, certaines parties des 247 et suivantes ont supporté mes masturbations (je n'avais besoin que de lire et de serrer les cuisses, look mom, no hands) quotidiennes.

La croupe frémissante se contractait spasmodiquement.

Et toujours dans le même Desnos

La croupe sonore avait été cinglée par le plat de la main et ses muscles seraient bleus le lendemain.

J'étais fascinée par Luxure, un tableau de Clovis Trouille, et son Dolmancé a affirmé mon goût fétichiste pour les costumes XVIIIe, les costumes masculins.

J'aimais déjà les surréalistes. Ils m'ont aidée à aimer ma sexualité. Je me suis mise à en lire certains en pensant trouver mille et un récits de verges, et j'ai découvert des univers littéraires tellement séduisants.
De ces émois restent des paillettes d'orgasmes et des pages de mots. Et c'est aussi depuis Surréalisme et Sexualité que je sais que sans les mots, les maux ne sont rien.
Je peux faire l'amour comme on fait la guerre. Je peux accepter qu'on me fasse l'amour comme on commet un crime.

Ma madeleine aujourd’hui se prénomme Xavière.



Parole de maso !

Rue Bricabrac, bdsm, masochiste
D.R.

HÉLAS, on ne trouve pas ce dessin chez Leroy Merlin à qui MissTic a vendu son pochoir. Il aurait fait une belle tête de lit.



SM...S

Rue Bricabrac, bdsm, écriture
D.R.

Monsieur m'az attaché les jambes et les bras j'ai du ramper juska la porte d'entrée pour ke ceux ki passe sache kil se cachait une chienne derriere la porte.

Il n'y a pas à tortiller, les récits ainsi troussés, ça ne donne pas envie. En même temps, si Monsieur a oublié de la détacher, écrire avec le menton, c'est certainement un handicap. Ouah alors !

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Sexe bavard

Rue Bricabrac, bdsm, magazine

À part le blog d'Agnès Giard, et parfois Sexactu mais je commence à décrocher, je ne suis pas très lectrice de la prose sexuelle, quelle qu'elle soit, ludique, graphique, poétique... Cela doit se voir puisque même mes élucubrations, je les relis de moins en moins laissant des coquilles que M*** relève parfois dans un rire, 48 heures minimum après mes monstrueuses co(q)uilles.

Mais depuis que Stéphane Rose (un garçon forcément bien puisqu'on lui doit les indispensables et déconnants "Gérards") a lancé un webzine "L'autre sexe" (à ne pas confondre avec "Le second sexe" où j'ai musardé, mais malgré les moyens mis en oeuvre, il me laisse un peu sur ma faim et mon quant-à-soi, et qui clôt sèchement le débat en supposant qu'il n'y a que deux sexes...), je sens que je vais devenir une assidue.

Notamment parce qu'il présente ce site comme, entre autres, militant. Et la militance, ça me manque. Pas pour faire un plaidoyer pro domo (le sm, ça va fort, surtout rapport à la jouissance, refrain connu des connasses en mal de reconnaissance) mais parce que dans une époque tiède et fade, il faut ressortir les piques. Et les discours. Il prône aussi une sexualité joyeuse, ce qui me va comme un monogant.

Parlant de discours, le mien n'a aucun intérêt, donc je laisse le maître des lieux s'exprimer, il fait ça de belle façon.

Ne nous en cachons pas: notre ambition est également militante. Parler cul, certes, mais d'abord en parler à tout le monde: les hommes, les femmes, les hétéros, les homos, les bi, les travestis et les transexuels, mais aussi les enfants, les ados, leurs parents et grands-parents, sans oublier les grosses et les gros, les pas beaux, les chauves, les nains, les handicapés et autres exclus du marché de la séduction. Parler à tous sans discriminer, chômeurs et patrons, strip-teaseuses et mères au foyer, athées et pratiquants, ni-putes ni-soumises, putes et soumises, dominatrices, fétichistes et paraphiles divers... tout le monde est le bienvenue dans nos pages, y compris les serviteurs passifs ou actifs des modèles dominants de la sexualité que nous entendons bousculer, pour ne pas dire combattre. Car qui dit militantisme dit combat, et le nôtre est bien résolu à se décliner sur tous les fronts: pornographie fascisante, sexualité consommatrice, uniformisation des codes de séduction, individualisme libertin, eugénisme, âgisme, hygiénisme, homo-phobie, bi-phobie, hétéro-phobie (les minorités ne sont pas exemptes de critiques)... la guerre à l'uniformisation sexuelle est ouverte.

C'est fou ce que je les aime déjà ! La rubrique mondo sexo a pour le moment ma préférence, mais je crois que je n'ai pas encore fini le tour du propriétaire. M'sieur Rose a raison, un tel sexzine manquait dans le paysage.


Les perles de l'été (5)

Rue Bricabrac, bdsm, domination, bijoux
photo Masteringdesires

AUJOURD'HUI, un nouveau lapsus, un beau, très beau élevé sous la mère, 100 % bio et d'une opiniâtreté réjouissante.

Le fourgon ,à l’endroit où l’allée se partageait, bifurqua sur l’aine gauche afin de rejoindre le pignon orienté Est de la bâtisse où se trouvait l’accès à la remise.

C'est vrai qu'une bifurcation sur l'aine gauche, sans omettre de changer de vitesse, ou de pignon, afin d'escalader le mont le plus proche, celui qui cache la remise, peut si les doigts sont agiles, ou si le voyageur a un petit vélo dans la langue, s'avérer des plus agréables. D'une aine à l'autre, en évitant d'abord les ravins... et puis, au moment où l'on s'y attend le moins même si on le réclame silencieusement depuis un moment, en avant toute dans le garage, porte grande ouverte, pour y faire un balthazar dont on se souviendra.

La preuve que celui qui raconte cette histoire, donc je ne sais plus si elle est fiction ou réalité tant cela n'a que peu d'importance, pense bien à la même chose que tout le monde, un corps de femme, et non point quelque gothique édifice, c'est la suite

Encore un instant, le moteur ronronna pendant que l’homme faisait coulisser la grande porte. puis le fourgon s’engouffra roulant à même le rocher nu poli qui avait été arasé il y a bien longtemps pour en faire un plateau sur lequel s’était fondée l’imposante bâtisse

Un pubis rasé, de toute éternité, doux comme celui d'une prépucelle, comme un rocher poli par la mer, comme un plateau sans risque.

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Les perles de l'été (2)

Rue Bricabrac, bdsm, perles
photo Yoshiko314

IL y a des jours comme ça, où un inconnu vous offre son coeur, sans maime le savoir.

merci vous de maime



Les perles de l'été (1)

Rue Bricabrac, bdsm, légumes
photo Zach ManchesterUK

EN musardant à la recherche du prince fessant, en bas à gauche de mon écran, une phrase m'appelle haut et fort (alors que lorsqu'il y a à cet endroit l'image d'une fausse blonde au minou ixé en train de se faire mettre, je ne vois quasiment rien) :

Image non disponible.
Française, sodomisée à coup de courgette

De retour du magasin d'informatique le plus proche où j'ai pu me procurer un clavier neuf et en état de marche, j'essaie d'imaginer la scène. Une courgette, c'est certes original, on pense toujours au concombre dans ces moments où l'on aime très fort les légumes. Un seul coup, c'est un peu décevant, mais qui sait, c'était peut-être le bon. Quant à la nationalité de la femme, faut il penser que le modèle est disponible en pin's parlant et qu'elle crie "Oh oui, je le sens bien ton gros pédoncule" ? À moins qu'elle ne proteste "J'avais pourtant demandé une aubergine, foutredieu !"

En même temps, je suis un peu triste pour celui venu là trouver une Suissesse enconnée par un esquimau au chocolat ou encore une Belge suçant avidement un radis noir encore pourvu de ses fanes ?

Comme quoi, en l'absence d'images, l'imagination galope bien plus vite et loin.



Ta bouche !

Rue Bricabrac, bdsm, adieu
photo h347h3r

IL a mordu ma bouche, il l'a tordue entre ses doigts avant d'y remettre les dents, ne la relâchant que quand mes cris devenaient trop stridents.

Pour tenter de l'oublier plus vite, j'ai mis de l'immortelle* sur chacun des bleus qu'il m'avait laissés avant de partir.

Ma bouche enflammée avait envie de l'appeler.

Il y a des hommes qui ne se retournent pas. Mieux vaut se mordre les lèvres.


*Hélichryse, mais c'est moins joli

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Fist Joking

Rue Bricabrac, bdsm, masochisme
photo You Sound Lost

C'est sans la moindre malice que j'aime les lapsus, les miens comme ceux de mes interlocuteurs. Ils disent si bien la vérité. J'ignore si ce qui suit est lapsus ou faute d'orthographe (le contexte laisse planer un léger doute), mais je l'ai pris comme un de ces fourchages calami.

je suis un maître zen le fist et ce que je pratique le mieux car j'ai passer tout les secret en me fessant fister moi même, mais je ne me bloque pas dessus.

En effet, le fist, vaut mieux pas bloquer dessus, parce qu'ensuite, pour sortir travailler ou aller danser, c'est un peu encombrant.



Douleur exquise (toubib or not toubib)

Rue Bricabrac, bdsm, douleur
photo Ghostlee

JE connaissais "Douleur Exquise" de Sophie Calle, le livre, puis l'installation, la douleur du titre étant celle d'un rendez-vous manqué à New-Dehli, avec un coup de fil en guise de rupture.

Douleur exquise était pour moi un oxymore au même titre qu'intelligence militaire.

Jusqu'à ce que, hier, sur une ordonnance destinée à un radiologue, je lise "douleur exquise à la palpation".
Je me demande si mon masochisme est soudain sorti du bois dont on fait les baldaquins et les paddles, et qu'un traumatisme me procurait ces sensations contrastées et jouissives dont une généraliste finaude aurait compris l'ambiguïté.
Mais non.

Les douleurs ont des jolis noms, même quand elles ne sont pas exquises. Elles peuvent être lancinantes, fulgurantes, térébrantes, pulsatives, pongitives, tensives, erratiques, tormineuses, ostéocopes...

Comme certains rêvent de traverser l'arc-en-ciel, le masochiste sera comblé par un parcours entre toutes ces douleurs, jusqu'à en oublier les noms, mais se souvenant des coups de badine, des chairs écartées, d'un poing dans le cul, d'une pince ôtée après avoir été portée jusqu'à l'anesthésie, d'un fouet qui passe le mur du son avant de s'enrouler, de muscles endoloris, d'un battoir qui tente d'aplatir des rondeurs...
Tout cela est exquis, mais la médecine a plus de vocabulaire.
Lance-moi des piques de feu et de glace, entraîne-moi dans tes ténèbres, fait grimper mon pouls, tambourine-moi de raquettes, étire-moi en long et large, balade-moi dans des contrées incognita, tourmente-moi jusqu'à ce que je me torde, fais-moi osciller contre ton corps...

Comme je préfère l'exquise douleur (l'inversion devient indispensable pour bien différencier) à la douleur exquise, surtout quand elle devient lancinante et qu'à la veille d'un long week-end, les radiologues sont sur répondeurs saturés, je vais bonder bander ma douleur exquise et espérer croiser D*** pour d'exquises douleurs... et beaucoup de succulents plaisirs partagés.

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J'M les dicos

Rue Bricabrac, bdsm, masochisme
photo *Vic4U

DANS ce dictionnaire, le malheur côtoie le mamelon, le machisme les maisons closes, les messes noires les métrorragies, et le mensonge est "l'art de refinancer une confiance insolvable".

Comme j'aime bien rigoler de temps en temps, je suis passée sur le site du sexologue Jacques Waynberg, et je découvre son dictionnaire de l'amour et des pratiques sexuelles.
J'adore les dictionnaires, je les lis comme des romans. Mais pas dans l'odre. Alors, j'ai filé, on l'a vu à la lettre aime comme

Masochisme
Prédilection pour un érotisme avilissant. Que le terme pérennise la violence autodestructrice des romans de Leopold von Sacher Masoch (1836-1895) n’indique nullement que ces conduites datent de l’instant où elles sont nommées par les psychiatres : la recherche de la souffrance et de la déchéance fait partie intégrante, partout et depuis toujours, de l’angoisse des pulsions de mort qui alimentent l’inconscient et qui, pour certains, sert d’unique viatique pour jouir.

Je suis contente d'apprendre qu'il n'a pas fallu attendre le nom pour que la chose existe. Je vais aller méditer sur l'avilissement. Et toutes ces petites cases dans lesquelles en ce moment je cherche à m'enfermer. Ou relire Pierre Daco (nettement plus accessible, parce que complètement gland, que Assoun). Et organiser un fight Daco/Waynberg.

(Voilà un bon blogue de feignasse dont je ne suis pas fière.)

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Mots à maux (le ver est dans le mot)

Rue Bricabrac, bdsm, mal de vivre


(Merci à P' - qui n'est ni P***, ni P***, ni P. - dont la patience et l'amitié m'ont bouleversée.)

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Là-bas si j'y suis (piquant !)

Rue Bricabrac, bdsm, porno
photo Selvynbear

PARMI les liens qui mènent vers moi, il y en est un qui revient régulièrement (beaucoup moins que les perles du chat) et qui semble violemment spécialisé dans la chose sexuelle et explicite (et qui est aussi beaucoup mois agréable à feuilleter que les perles du chat). Ce qui m'intrigue, c'est que je ne vois pas comment je suis tombée dedans, je ne m'y suis pas autoréférencée, et quand je m'y cherche, je ne m'y trouve pas, ce qui est troublant dans un premier temps, et dans un second m'ouvre, non point les cuisses, mais un abîme existentiel.

Je l'ai parcouru ce matin, et à défaut me trouver, je ne dois pas avoir les bons mots clés en ce moment, abstinente que je suis, en me demandant si le cadavre était exquis.

Queue noire enorme pour une blonde etroite en anal

Je ne suis pas blonde, même si certains de mes gestes pourraient le laisser penser.

Le con !!!!!!!!!!!!!

L'admirable est évidemment dans les points d'exclamation (13 pile poil, non point à table mais alignés comme à la parade)

Jolie petite chatte mouillée

On y revient toujours. Que d'eau. Qu'on les envoie au Sahel, vite !

Rouquine aux gros nichons se godant

Que voilà de nombreux prérequis.

Une asiatique sexy suce une longue queue, elle la branle, l'avale entièrement jusqu'à ce que le keum déverse son foutre chaud dans sa bouche....

On se croirait au cinéma. (C'est Pierre Bachelet qui chantait Emmanuelle, aussi...)

Une chatte fontaine défoncée au maximum!

Au Sahel, disais-je ! Je salue l'allitération au passage.

Cette fichue belle meuf, munie d'un bas filet et de son collier au cou, a tout pour être une vraie chienne!! Dotée d'un arrière-train parfaitement rond et ferme et de nibards tout à fait radieux, elle a su attirer...

Pour savoir la suite, il faudra l'aide de Google... du croustillant de cette tenue, ça se mérite. Rhôôôô, le cliffhanger qui déchire !

Blonde en corset prete pour la levrette

Han ! Ouah ouah.

Une blondasse super bonne avec un corps parfait et très sexe . Elle a une paire de seins magnifique et un cul bien rond qui n’attend qu’à se faire défoncer.

Les blondasses, c'est toujours comme ça (voir supra)

Mon prof me gode bien à fond

C'est purement éducatif.

Ce qui nous donne mis bout à bout (puisqu'il faut bien se rendre à l'évidence, il s'agit de mettre non pas les bouts mais le gros bout)

Queue noire enorme pour une blonde etroite en anal. Le con !!!!!!!!!!!!! Jolie petite chatte mouillée, Rouquine aux gros nichons se godant, Une asiatique sexy suce une longue queue, elle la branle, l'avale entièrement jusqu'à ce que le keum déverse son foutre chaud dans sa bouche....
Une chatte fontaine défoncée au maximum! Cette fichue belle meuf, munie d'un bas filet et de son collier au cou, a tout pour être une vraie chienne!! Dotée d'un arrière-train parfaitement rond et ferme et de nibards tout à fait radieux, elle a su attirer... Blonde en corset prete pour la levrette, Une blondasse super bonne avec un corps parfait et très sexe . Elle a une paire de seins magnifique et un cul bien rond qui n’attend qu’à se faire défoncer.
Mon prof me gode bien à fond

Ma vie sexuelle, même dans ses élans les plus débridés n'a jamais ressemblé à cela.
Ni mon blogue.
Mais en deux minutes, j'ai bien compris que la blonde défoncée et trempée était une valeur très sûre.

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Toujours la mème chose

Rue Bricabrac, bdsm, mème
Graphisme Linzie Hunter

IL faut s'attendre à tout de ses soi-disant amis, surtout qu'un jour où l'autre, ils vont vous coller de trop près et vous filer des saloperies qui se développent en chaîne. Donc concomitamment à une invasion de puceron sur mon genêt que j'aime tant (alors que merde, il gèle la nuit, le puceron est vraiment une saleté qui résiste aux températures négatives et qui vient bouffer mes futures floraisons avant l'heure des amours des coccinnelles), Fièvres (avec un tel nom, j'aurais pu me douter de sa non-innocuité) vient de me passer une maladie contagieuse avec règlement.

Voici les oukases :

- Mettre le lien de la personne qui vous tague (c'est fait. J'appelle pas ça tague, mébon).
- Mettre le règlement sur votre blog (c'est fait).
- Mentionner six choses/habitudes/tics importants chez votre petite personne (ci-fait ci-dessous).
- Taguer six personnes à la fin de votre billet en mettant le lien de leur page perso (ça va viendre)
- Avertir directement les personnes taguées (ça aussi).

Or donc, pour les psychiatres et les abritres des élégances qui me lisent :

1) Je dors la fenêtre ouverte et avec une bouillotte. Mais pas le premier soir. Je me contente d'attendre qu'il dorme pour aller entrebâiller la fenêtre.

2) Je me parfume deux fois par jour (mais je n'ai jamais d'atomiser sur moi pour les raccords qui empuantissent un entourage qui n'a rien demandé et qui porte déjà son propre poison qui cocotte le litchi et le poivre rose, les deux grandes tendances du moment), le matin/midi avant de sortir et la nuit avant de dormir, mais seulement si je dors seule.

3) Je ne cire jamais mes chaussures, j'ai horreur de ça, je ne sais d'ailleurs pas le faire malgré un apprentissage poussé à l'enfance, ça esquinte mon vernis et salit tout, donc je m'en sors avec les éponges dépoussiérantes vendues au rayon cirage, et je ruine mes pompes en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Un soumis m'avait proposé de venir le faire, mais les soumis, il faut leur donner quelque chose en échange et regarder leur corps souvent disgracieux seulement vêtu d'un risible tablier de soubrette. Je préfère avoir des chaussures moches. Ou en nubuck.

4) J'ai toujours un petit et ravissant Laguiole sur moi, à manche en argent ou en verroterie, juste pour faire genre, et parfois pour le sortir dans les restaurants chics ou pas où les couteaux sont juste bons pour du beurre. Mais comme je préfère la cuisine japonaise ou thaïlandaise, il n'a pas servi depuis longtemps, sauf à ouvrir les pages du Robbe-Grillet.

5) Je ne peux pas vivre sans le Canard Enchainé dans lequel j'ai appris à lire avant l'école et je ne supporte pas qu'on l'ouvre avant moi. Ça me rend féroce.

6) Je jette tout ce qui pourrait me rendre sentimentale, les photos, les souvenirs, les cadeaux inutiles (alias attrape-poussières). Pas tout de suite, non, mais assez vite, et bien avant la rupture.

Je passe la maladie contagieuse à (pour changer de mes habituelles victimes qui seront bien assez tôt contaminées, sinon, qu'elles vivent heureuses et en bonne santé) :

July

Utena

Maïa
(Parce que je la lis avec un plaisir infini et que je n'ose pas le lui dire).

Vagant

M

Comme une image
(Monsieur CUI trouvera bien 5 minutes dans sa migration d’H&F à WP pour faire plaisir à son auditoire féminin en haleine.)

Personnellement, j'aurais bien envoyé le bébé à Jean-Luc Mélenchon, Guy Birenbaum, La morue, L'apathique Mouloud Achour et Jean Véronis, mais je n'aime pas les râteaux plus que cela. Pourtant, eux six, je les aime et j'ai envie de mieux les connaître.

(Je suggère à tous, infectés ou non, d'aller voir le travail, sur les spams ou les livres pour enfants de Linzie Hunter, l'un de mes récents et absolus coups de coeur.)

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"Tu vas prendre"

MARIE Menges, que l'on peut voir dans Secousses internes dont Agnès Giard parle très bien ici, a tricoté une jolie réponse à Boublil qui me met en joie.

J'ai assez envie de reprendre (sans jeu de mot) ses propos à mon compte, pour la dérision, pour aussi toutes les promesses gonflées de vent des dhommes à gros klaxon et petit moteur. J'aime les mots, mais je me demande si je ne devrais pas les mettre en veilleuse au bénéfice des actes.

Jamais contente.



Verm'O (la totale)

Rue Bricabrac, bdsm, jeux de mots, O
photo Yuridojc

C'EST M. qui a commencé. Je n'ai pas tardé à le suivre. Il faut dire que nous partageons le goût douteux du jeu de m'O à la mords moi l'O...nion.
Aujourd'hui, nous faisons blog commun, comme on partage une O'rangeade pour jeter les bases de ce qui deviendra sans nul doute le triomphant Almanach Verm'O du bdsm.
(Je salue au pasage les deux dames en "ine" que je ne connais pas.)


Douze mois de l’année, douze maximes :

Janvier tes marques.
Février ce plug.
Mars bien ce bâillon boule.
En Avril n'ôte pas ta cagoule.
Mai où est passé ma cravache.
Juin ai mis 10 coups.
Juillet donné une bonne fessée.
Août a tu caché mon martinet.
Septembre sur la croix de Saint André.
Octobre bien membré. (On se lève pour maître TTBM).
Novembre pas ta soumise, garde là plutôt.
Décembre à la cave.

Autour d’O

O, ces dards, fait reluire
...Pour tous les San-Antonio que j’ai pu lire.

O, pain
...O peine aussi.

Perle d’O
...Merci Corselyne.

Vibre O ma sœur
...Car Amel au carmel.

O, range
...Je n’ai pourtant pas l’abonnement.

Au sol est mi O
...Une pensée pour Mélie.

O, bel X
...Onomatopée du maître présentant sa croix de Saint André.

O tempura, aux mors est-ce
...Latinisme japonisant, coucou Alicine.

D’O, mina
...Je n’ai pas pu m’en empêcher.

O, my gode, it’s a rabbit
...Ahh, Charlotte dans Sex and the City.

O, si tôt
...Aux âmes bien nées, valeur n’attend point…

O près de ma blonde, qu'il fait bon dormir
...Zzzz

O rage, en voyant les éclairs
...Café ou chocolat ? Rose ou violette ?

La goutte d'O qui fait déborder le vase
...Ces femmes fontaines, tout de même...

N’oublions pas les maîtres

K dom
...Le savon des vrais doms.

Dom, mage
...Il fait passer des vessies pour des lanternes.

Do mi, si la !
...Présence notable.

Dominator ton cul n’est pas en or
...Sur un air bien connu (désolé Mélie).
(ni en argent, c’est agaçant)

Dom, mais niqua
...Parlarè Italiano BàB ?

Dim, dame, dom
Tout simplement.

Dom, O tique
...High tech.

Dom ni O
...Ni maître !

Torturons quelques proverbes

Fesse échaudée craint l'O froide.
...C’est pourtant bon une fessée.

Tant va la cruche à l’O qu’à la fin elle se casse.
...Le bon conseil de BàB.

Fouettera bien qui fouettera le dernier.
...Switchons à la bonne place.

Méfiez vous de l'O qui dort.
...Elle risque de ne pas se réveiller.

Qui veut voyager loin ménage sa ponygirl.
...On les oublie beaucoup ces temps-ci.

On ne fait pas d'O molette sans caser des noeuds.
...Shibarira bien le dernier.

Bonne re nOmmée vaut mieux que ceinture dorée.
...Change pas de pseudo !

Abondance de liens ne nuit pas.
...Bondage, quand vient le soir.

Les inexcusables

Martine est.
...Indicatif présent.

Fou était.
...Imparfait.

Sue sera.
...Futur glauque.

Bah, dîne !
...Mmpff.

Et pour (se) finir

- Ou doit on placer O sur un bateau ?
- Sous le mât, car mât cache bonne O.

(Spéciale dédicace à Frank et Marcel, mes photographes et aficionados des vermoteries, qu'ils en soient remerciés par cette O pétillante)

Rue Bricabrac, bdsm, jeux de mots, O
photo Ruurmo
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Verm'O (que d'O, que d'O)

Rue Bricabrac, bdsm, pseudo, O
photo Stu 1965

SOUVENT, sur les sites de rencontre, on me demande pourquoi j'ai choisi Bricabrac comme pseudo (quand on me connaît, étrangément, ça ne choque personne...). Parmi les raisons, toutes aussi valides les unes que les autres (ce n'est pas glamour, ça n'a rien de sexuel, ça ne ressemble à rien...), il y a aussi l'absence d'O dans ce nom.

Ce n'est pas nouveau, mais il me semble que cela va en s'amplifiant, le bon pseud'O est celui qui glisse plus ou moins subtilement la lettre emblématique, symbolique, métonymique et tout ce qu'on veut en ique... en son sein.

Aurais-je dû, parce que parfois un peu forte de café, me nommer Nespress'O ? Ou alors, parce que je gronde et j'explose, Orage ? A moins que, en référence à l'un des plus sublimes films de l'histoire du cinéma, je ne fixe mon choix sur Or-Ore ? Ou alors, pour les petits matins difficiles, Oreur. Paran'O ne manque pas de panache, et ne serait pas de trop à l'heure où trop de jeunes femmes se laissent abuser. Comme nous sommes dimanche, je serais coupable si j'oubliais la pieuse O'mélie.

Si j'avais la gambette alerte, je serais Olala, avec mon petit tralala. Si j'étais fumeuse, Oxycartoblindé, bien sûr, Océbé pour les intimes. En quête de fusion avec le dhomme charmant, Osmose, évidemment, et enfin, risque tout, je serais Opeine.

Bon, assez rigOlé pour Ojourd'hui, JM*** m'attend et c'est une Otre histoire.

(À suivre, désormais avec la complicité de mon ami M., grand spécialiste et amoureux du jeu de mot laid.)



On s'fait un SMunch

Rue Bricabrac, bdsm, SMunch

PLUS courants aux USA qu'en France, mais perçant à Paris depuis quelques mois, les munch sont des réunions bavardes et éloquentes autour d'un thème, ici le bdsm, d'où j'imagine le nom valise de SMunch. Pas de dresscode, pas de cravache en bandoulière, juste des mots, et des gens, curieux, intéressés, pratiquants. A priori rien n'est obligatoire.

À l'ordre de la soirée d'après-demain, dans un café de l'est parisien, écriture et BDSM, et les liens qui les unissent. Sade y côtoiera les blogs, c'est du grand-écart, quelle souplesse ! Mais ça donne envie, pour voir, enfin, pour entendre.

Pour ceux que cela intéresse, un site (minimaliste) et un myspace (je n'arrive pas à aimer myspace).

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Un festival de Martine

MERCI à tous ceux qui sont allés faire mumuse avec le générateur de couvertures Martine.

Voici donc celles que m'ont envoyées Fièvres, M et Billeversée, très en forme, tous.. Ne pouvant être en reste avec autant de créativité, je n'ai pu m'empêcher de glisser une référence à notre ami maître TTBM.

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Les miquettes à zéro

Rue Bricabrac, bdsm, guerre des sexes

IL y a quelques jours, en librairie, un nouveau livre (par là, il convient de signifier qu'il s'agit de pages reliées sous une couverture glacée et nullement de littérature) au titre aussi accrocheur qu'un article dans Marie-Claire. Pourquoi les femmes font-elles peur aux hommes ? (Il est d'emblée gravé dans le marbre que les meufs terrorisent les keums, pas d'alternative, pas de nuance.)

Les auteures, justement journalistes dans la presse féminine, ont fait le choix du grand reportage, de la percée en terre étrangère, du safari dans l'autre moitié du monde. Elles sont allées interviewer des hommes. Wow. Fallait y penser.
Parce que ça pense. Ca ne pense que du poncif (si je me la pétais, je dirais qu'on patauge dans la doxa jusqu'aux aisselles), ça égrène le cliché comme un chapelet, ça postule que les femmes d'aujourd'hui veulent tout, que les hommes ont peur de ne pas être à la hauteur. Alors qu'en vrai, les hommes pensent que la cellulite (improprement nommée, ce sont des capitons) c'est rien que des fossettes et que la petite nouvelle de la compta, c'est une chaudasse (qui elle n'a que deux fossettes au bas du dos, les salières de Vénus...).

Y en a un qui voulait liquider 68, y en deux qui veulent en finir avec le féminisme.
Mais là où ça devient franchement croquignolet, c'est la couverture.

Mouarf. Et même MouaaaaaAAAAARRRRFFFF.
Colossale rigolade.
Chéries, ces femmes-là, les hommes n'en ont pas peur ! Bien au contraire ! Ils versent même leur écot sur des minitel, des réseaux, des sites de rencontres, pour trouver des maîtresses cuissardées, cuirées et cravacheuses.

(Bon, cela dit, une maîtresse de mes amies est persuadée que je fais peur aux hommes, moi l'agnelle qui rêve de poigne et d'empoigne.)



Les nourritures terrestres

Rue Bricabrac, bdsm, cuisine
Ayupov Timur

LE vocabulaire du gourmet et du masochiste emprunte les mêmes sentes.

On l'a vu avec une pub qui a fait mordre les chiennes de garde et qui était plutôt bon enfant (sauf à vouloir sucer la roue du politiquement correct et donc castrer non seulement le langage, la fleur devenant une compagne botanique, mais encore plus la pensée). La marque de la crème étant un prénom à la Perette, il était prévu de la lier, de la battre, de la fouetter.

À ce compte-là, bonne crème, double crème même, je signe des deux mains pour être Perette, toute fraîche.

H*** avait très vite compris combien le simple mot de "déguster", associé depuis quelque lecture approximative, au fouet ou à la cravache, me faisait littéralement saliver, me mettant la bave aux lèvres (comme je ne cherche pas à faire monter mes statistiques, je ne parle pas de cyprine), et il en usait avec beaucoup d'à propos, ni trop, ni trop peu, et je crois qu'avec lui, ce mot résonnait particulièrement parce qu'il le pensait vraiment, et ne s'en servait pas comme un gentil perroquet. Je numérotais mes abattis avant de passer à la casserole.

N*** prétend me faire mijoter, mais il oublie d'attiser le feu, alors je reste froide, il ne me fait même pas suer, c'est dire. Je marine ? Je ne crois pas. Court-circuit plus que court-bouillon !

Certains aiment mortifier leur partenaire pour l'attendrir, je ne marche pas, je préfère la méthode active, toutes mains dehors. Qu'on me pile, qu'on me pique, qu'on me pousse, qu'on me concasse. J'allais dire qu'on me panne, mais c'est tanne, et son sort de la cuisine, même si on reste du côté de la vache.

D'autres m'ont laissée, après des heures pile et face, cuite, pas saignante puisque comme exsangue, mais bleue. À point en même temps. La cuisine sm permet des licences que les fourneaux ne permettent pas.

Je n'irais pas comparer le bondage au saucissonnage, même si pour certains qui confondent shibari et ici bardé, il y aurait de quoi. Les connaisseurs des rondeurs féminines se plaisent à pétrir seins et fesses, monts et merveilles, car comme certains vins de qualité, j'ai du corps et de la cuisse. Pour faire lever la douleur, ou alors, l'enfoncer encore plus profond. Et c'est totale volupté que d'être ainsi traitée, comme une pâte souple et ferme. Avant de se faire embrocher à la hussarde.

Enfin, je frémis, je me détends, je me débride, multipliant luxure et gourmandise pour pécher au carré.

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Le Mépris

EN vrac, des choses entendues, ou plutôt lues, depuis quelques semaines. Mon annonce a l'avantage, dans ce qu'elle a d'exclusif et de décourageant, outre de me faire passer pour une agressive psychorigide, de m'éviter les "à poil, chienne, suce-moi !" si tant est que certains en usent encore. Mais il reste un drôle de cocktail dont on pourrait faire un cadavre exquis (plus cadavre qu'exquis), ou un puzzle à pièces manquantes (le jeu du jour : trouver lesquelles).
Le mixer à remonter les citations est lancé !

Je pense à tes fesses.
J'adore vos chaussures.
Les ongles rouges, c'est terriblement chic, vous êtes coquette.
Et vos dessous ?
Puisque vous êtes maso, on peut tout vous faire sauf vous arracher les poils par touffe ou vous brûler ?
Tu as des gros seins ?
Et les dilatations, vous acceptez, parce que je suis expert ?
Vous devez être terriblement malheureuse.
Les vrais dominateurs sont masochistes.
Quel est votre IMC ?
Si c'est vous sur la photo, je veux bien vous parler.
Juste avant de quitter... quelle pourrait être une situation de correction... qui vous exciterai terriblement?
Réponds-moi avec des mots de soumise !
bjr.
bricabrac c'est une référence au rayon bricolage de leroy merlin et à toutes les idées associées ou c'est pour autre chose ?
J'ai un rituel, vous m'attendez dans la salle de bain, ...si je baisse votre culotte c'est la fessée si je l'ôte...alors c'est une vraie correction au martinet baillon boule en bouche...! pour ensuite être examinée longuement avec gants de latex...
Mauvaise dialectique, passe à la praxis !
Suis plutôt en recherche ce matin d'un massage rapide de mon sexe, une envie subite.

Le mixer continue de brasser mots, phrases, idées. Je tourne aussi vite que lui.
Je prête mes ongles et mes talons à l'un, mon numéro de téléphone à celui dont la femme est absorbée par son travail et qui ne peut donner le sien parce qu'il risque gros, ma culotte en coton et la Chantal Thomass au troisième, je cherche dans tous mes dicos où trouver des mots de soumises, je baille parce que j'ai envie de dormir, je suis étonnée, étant plutôt dodue de là, que l'on me parle de mes petites fesses, et j'ai la nausée, un peu, devant tant de morceaux qui ne sont pas moi, je crois, mais dont on croit qu'ils le sont.

Rue Bricabrac, bdsm, corps morcelé
photo Sandra

Excitants au début, par l'afflux de nouveaux contacts tous beaux parce que passés au Mirror, les sites de rencontres deviennent vite, si l'on y passe trop de temps, une plate-forme où bruissent les mêmes mots dans des sens différents, les mêmes demandes (moi vouloir toi puis moi vouloir toi encore plus ou moi pas vouloir toi ou pourquoi toi pas vouloir moi) maladroitement formulées on informulées, la même merchandisation des corps et des esprits.

(Mais aussi des rencontres douces, des échanges surréalistes, des cousinages. Étrangement, c'est quand il ne s'agit pas de sexe que ça communique le mieux, et pourtant, on ne vient pas là pour se faire de nouveaux amis. Du moins, en ce qui me concerne.)

Je leur dis que j'ai envie d'avoir l'impression que l'on s'intéresse à moi, à ce que je suis, à mes défauts autant qu'à mes qualités supposées ou mes postures imposées. Je leur parle de feeling, d'étincelle, d'atomes qui se crochent et tout le tralala sentimentique. Je ne cherche ni un double, ni une moitié, juste un complément de sujet direct. Ensuite, on verra bien si c'est pour un verre, pour deux heures, pour un brunch réparateur de corps repus, pour deux mois, pour deux ans.

(Le titre est bien entendu une référence au, particulièrement ses premières minutes, film de Jean-Luc Godard.)

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Chéri, tu montes ?

Rue Bricabrac, bdsm, hôtel

C'EST mal, et presque en contravention avec la netiquette, de se moquer des fautes d'orthographe de son prochain. Mais quand au détour de l'annonce d'un monsieur, je trouve cette perle magnifique, je ne peux m'en empêcher.

Ce don, vous le sacrifiez sur l'hotel de l'indecence et du vice.

De la même manière que pour la culture, il y a des maisons, pour l'indécence et le vice, il y a l'hôtel. Tant qu'on ne va pas à l'hôtel pour sacrifier des vierges ou causer latin avec monsieur Pape...

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Alerte Rouge (La fée verte)

Rue Bricabrac, bdsm, vert, lierre, rouge
Photo Joe Strahlen

QUELQU'UN m'a dit, le nez sur des idéogrammes chinois, que j'aurai avantage à porter du vert, parce que je suis de bois. Ca je le savais déjà, mais je pensais que j'étais de ce bois dont on fait les pipes, ou les chaleureuses flambées, mais non, je suis du bois yin, celui, petit, qui rampe et s'étend, le lierre par exemple. Ca me plaît bien, d'être lierre, symbole de fidélité, plante attachante (jusqu'à en faire des dégâts) entre toutes.
J'aimerais plus volontiers le rouge, mais j'ai déjà trop de feu dans mon thème, il m'est fortement conseillé de l'éviter. Ce qui me chaut peu. Et que dire alors des rougeurs à coeur et à cru dont j'aime qu'on enlumine mon corps ?

Monsieur Rouge, toujours prompt en verbe, a trouvé la solution à tous mes maux : une volée de bois vert.

Je sais désormais comment rédiger ma petite annonce :
Cherche donneur, pas trop blet (pourquoi tous les hommes de mon âge me semblent des vieillards ?), encore vert mais sevré, pour volée de même couleur (je n'ai pas dit de même métal, ce n'est pas de circonstances, il couperait mes radicelles), dans l'espoir de faire des étincelles.

Et si jamais ça fait quand même du rouge, il suffira de le fixer longtemps puis de fermer les yeux, on n'y verra que du vert !

Il ne me reste plus qu'à changer de pseudo. Je vais remplacer cul-brique par vert-maux.



Souper jubilatoire (la couleur du jour est le rouge)

Rue Bricabrac, bdsm, lecture
La liseuse par Azraël

PARTAGEANT avec moi, et quelques autres, le fantasme de "la lectrice", Azraël me suggère quelques lectures pour jouir ad libitum, des curiosités d'entre-deux guerres (dits romans de flagellation) alors éditées dans la bien nommées collection orties blanches. D'autant qu'il semble facile de trouver dans Sévérités perverses, Les deux Camille, La guinguette aux orties de quoi faire correspondre très exactement lecture et correction, une forme de stéréo entre les lignes et la badine, les mots et les maux parfaitement en phase.

J'aime aussi beaucoup les séances de lecture et je ne manque pas d'en insérer une dans les soupers fessatoires. C'est un intermède culturel très pimenté.

Le souper fessatoire, dont on trouvera un exemple de menu ci-dessous (made in Azraël, comme l'image ci-dessus), prouve que pour quiconque pratique le bdsm en freestyle, il y a une jubilation de chaque instant associée à un assaut d'imagination pour que, sans aller jusqu'à faire l'école du rire ou sucer un clown, et malgré la douleur bien réelle et la férocité non simulée, le plaisir s'accompagne d'une joie immense. À en rire de bonheur.

Souper fessatoire

  • Fessée apéritive
    Exposition et mise en bouche
    Entrée au godemichet
    Délices de l’océan à l’aveuglette
    Intermède culturel
    Dessert surprise du chef
    Troussage et fantaisies
    Feu d'artifice en rouge et rouge

Règles du jeu de la fessée apéritive
Lance le dé
Si tu fais 1, tu rejoues

2 = 10 claques + 10 coups de martinet
20 coups c’est peu. Rejouer et additionner le nouveau score au score précédent.
3 = 10 claques + 10 coups de martinet + 10 coups de paddle
4 = 20 claques + 10 coups de martinet + 10 coups de paddle
5 = 20 claques + 20 coups de martinet + 10 coups de paddle
6 = 20 claques + 20 coups de martinet + 10 coups de paddle + 10 coups de cravache

Variante pour fessiers aguerris et gourmands pour celles qui aiment les fessées longues et cuisantes administrées en plusieurs fois avec un maximum d’intruments.
Avec 3 dés (score minimal 30, maximal : 216)
Lancer 3 dés. Les scores sont à multiplier entre eux.
ex : 3 x 5 x 6 = 90
Si l’on a 2 dés (ou exceptionnellement 3 dés) avec le score 1 , relancer les 2 ou 3 dés.
Si le score est inférieur à 30, relancer les 3 dés et additionner au score précédent.



Bons becs d'Esparbec

Rue Bricabrac, bdsm, Esparbec
La liseuse par Azraël

PAR hasard, j'ai retrouvé K*** il y a deux semaines. Cela faisait bien onze ans... De sa belle voix grave, dont il sait si bien jouer, enjôleur, allumeur, joyeux perturbateur, après les nouvelles d'usage, nous sommes repartis sur nos lectures, nos envies, nos jeux pas encore passés à l'acte.

Un peu moins en cale sèche qu'il y a un mois, mais encore un peu poussive, je lui ai confié avoir de nouveau envie d'être lectrice, sous la cravache ou la badine, voire les mains, dans une certaine position que j'affectionne, d'un texte érotique que je découvrirai à la lecture, sans pour autant baisser le ton ou l'interrompre de cris, fussent-ils de plaisir.

Entre Hummmm et Mmmmm, la voix en mode vibrato baryton basse, K*** me parle d'Esparbec, hétéronyme auteur de romans X, que je ne connaissais pas.

Commande-le, lis-le, ce n'est pas exclusivement sm, mais tu vas te branler comme une petite folle...

Rue Bricabrac, bdsm, Esparbec

En trois clics chez mon dealer de prédilection, je récupère trois ouvrages du dit Esparbec, et deux jours plus tard, je me lance non point dans Amour et Popotin, au titre attirant (en ce qui concerne les illustrations de couv', pas de jaloux, ce ne sont que popotins rondelets, culs tendus, proses convexes...) mais dans La foire aux cochons, une sorte de Fantasmasia chez les ploucs vicelards.
Roman pornographique, c'est écrit dessus. Tels sont invariablement présentés tous les romans d'Esparbec. Et pareillement que K*** est un érotomane qui connaît tout ce qui peut encourager ses contondances priapiques, dessins, livres, vidéos... Esparbec est un pornographe. Il insiste là-dessus. Et en effet.
Je n'avais pas lu (ou entendu) le mot cramouille (qui rime avec mouille, pas de cyprine ici) depuis des lustres. Espaerbec n'est pas chic. Il n'a que foutre de la périphrase. En revanche, chez ces affreux, sales et méchants façon parodie de la littérature de gare (et de lard) américaine, tout est laid, vicieux, tordu, sale et truculent, hénaurmément. Inceste, viol, domination, tout y passe et tout le monde passe à la casserole, les filles avec leurs pères, les femmes offertes à d'autres par leur mari, les institutrices et les pasteurs. C'est de la collection rosse.

Bref, cela n'a rien à voir avec les érotiques élégants, les confessions de fausses jeunes filles ou les trucs mal écrits à la va-vite, mais avec leur comptant de bites couilles poils fouets. Esparbec a une truculence et un style étonnant de crudité sans jamais être vulgaire, même s'il est d'une grossièreté parfois roborative. Les sexes des femmes ne sont pas des coquillages nacrés, ni des puits d'amour, ls liqueurs ne sont pas poivrées ou iodées. Les béances sont couleur sang et sentent la moule pas toujours fraîche. Autant pour les sexes des messieurs, triques certes, mais mal lavés. Bref, la pornographie qui se revendique comme telle, qui ne veut pas de la joliesse, qui prend la chair comme elle vient, de la plus fraîche à la plus blette. Surtout, ça jouit à chaque page.

Et c'est là qu'on voit que le livre, les phrases, ont quelque chose de proprement magique, c'est qu'on (je) n'a plus besoin des mains pour se branler. Quelques phrases lues, alanguie sur le flanc, les cuisses qui se serrent, une fois, deux fois, trois fois tout au plus, et c'est parti. Le canard reste là, à regarder de ses yeux ronds, muet et au repos.



Faire l'œuf

Rue Bricabrac, bdsm, œuf
Photo Mindless Afternoon

FAIRE l'œuf quand on se referme sur soi, toute en replis et creux mais offrant aux regards, si regards il y a, une surface lisse et bombée, sans aspérité. La tête dans les genoux, yeux fermés, sexe scellé, doigts crispés. Pas la moindre place pour insinuer une feuille de papier cigarette. On peut se faire emballer, pas besoin de peser, on tient en boîte, en valise ou en malle. Même en sac de sport. Une serrure ou une fermeture éclair de plus ou de moins, circulez, y a rien à voir. Noli me tangere.

Faire l'œuf pour garder les endorphines et la chaleur après une sévère correction. Pour dire tout en vrac c'est fini, c'était bon, ça a fait tant mal, j'ai trop de bien, laisse-moi régresser, passe moi une couverture de doux mohair, veille sur moi, entoure-moi, encercle-moi, sussure moi des petites bêtises tendres à l'oreille. Tu as fais de moi un bébé poussin, un bébé tout court. Je suis tendre et craquante comme un chocolat avec du lait en excédent, d'ailleurs, presse-moi le nez et tu verras.

Faire l'œuf pour s'endormir comme quand on était plus que petit, pour emprisonner ses rêves et avoir l'impression de flotter dedans, pour prendre un tout petit peu de place, le moins possible, devenir une capsule prête à décoller, petit vaisseau spatial en direction de Morphée, qui serait cette nuit, et cette nuit seulement, la planète de l'oubli. Ne même pas rêver . Ou alors érotique.

Faire l'œuf pour se protéger des coups, dérober ses seins et ses fesses, pour que le corps dise stop quand la bouche ne veut pas crier "rouge", à moins que ce ne soit encore mais seulement si tu es capable de me déplier. Sors tes muscles. J'ai perdu, tu m'as vaincue, je suis perclue, je n'en peux plus, ne frappe plus. Ne profite pas de ce que j'offre à ta vindicte mes parties les plus tendres, les côtes fragiles, les mollets détendus, la nuque ployée. Tu peux me rouler, bouler, blackbouler.

Retour à la case départ, et mise en boîte.

Faire l'œuf pour avoir la paix ou proposer un joli nœud à défaire ?

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Votre arbre, vous le prenez vivant ou mort ?

Rue Bricabrac, bdsm, arbre, paraphilies

A*** m'envoie cette photo, il ne sait plus d'où elle vient. Elle me rappelle un livre, paru l'an dernier, sur les arbres ou les plantes érotiques. Impossible de me souvenir d'un nom, d'un titre, d'un éditeur. Je demande à Google. Je hasarde des mots-clefs pour rester dans les arbres sans que l'érotique (surtout collé en meta-tag à tout bout de champ) ne les déracine.

Et voilà que sans sommation, je me fais cueillir par un ou plutôt une nécrodendrophilie. Ouvrir nouvel onglet, regoogueuliser un coup et hop, direction Wikipedia qui me traduit cette paraphilie (merci à l'Amérique et au politiquement correct, on ne parle plus de perversions) par attirance sexuelle pour les arbres morts.

Est-ce que vouloir se faire badiner de coudre dur sur une souche ou un tronc renversé par une tempête s'apparente à la nécrendrophilie ? Ou faut-il qu'il y a une anfractuosité dans l'arbre mort, genre glory hole, pour qu'il puisse y avoir intromission d'un membre viril ? Quelle différence avec un arbre vivant et vert ? Pareil pour une tribade contre un tronc, ça change quoi, l'état des racines. Quoi qu'il en soit, je préfère les arbres vivants, philie ou pas. Surtout en ce moment, quand le saule balance au couchant.

Décidément, j'adore Wikipedia. D'abord, il n'y a pas tant de conneries que cela, même si une Ariane Massenet (qui a dû aussi décolorer son cerveau depuis qu'elle passe à la télé, misère, il n'y a pas que TF1 à rouler pour des sodas à blaireaux) s'est amusée en direct à y écrire n'importe quoi en oubliant de préciser que sa prouesse blonde avait été éjectée en quelques minutes. Ensuite, à chacun de se servir de ses neurones et d'apprendre à recouper ses informations.

Tout ça pour parler des extases dans lesquelles m'a plongé la découverte de certaines paraphilies dont je ne connaissais pas l'existence, on dont j'ignorais qu'elles étaient dûment répertoriées et nommées.

Telle la sidérodromophilie, un truc très madone des sleepings, et qui consiste à voir son désir sexuel fortement augmenté par les trains. Le godivisme, qui souscrit à notre époque moderne en acceptant d'y inclure l'exhibition à vélo, et non seulement à cheval (et les poneys ?). La pédiophilie (ne pas manquer de lire le "i"), qui ne fait de mal qu'aux poupées et aux nounours. Et enfin, la plus belle, la plus sisyphienne, la trimammophilie, ou le fantasme de la femme à trois seins.



La pépie

Je n'ai jamais réussi à lire ce livre, Les hommes viennent de Mars et les femmes viennent de V énus, et tous les autres du même tonneau, Pourquoi les hommes mentent. Pourquoi les femmes pleurent... Je sais les différences, celles qu'on a apprises en cours d'éducation sexuelle, et celles qu'on a comprises en se cognant contre.

D'une nature fantaisiste, écervelée, instinctive, bavassière et extravertie, je ne supporterai jamais un homme qui me ressemble, je crois. Alors, je suis attirée (n'ayant jamais voulu faire d'enfant, je crois que la théorie du meilleur reproducteur possible ne tienne pas me concernant) par les froids, les introspectifs, les raisonneurs, les cartésiens. Les laconiques et les semi-autistes au final. Après tout, s'ils supportent mes flammèches, mes pétards, mes étincelles, j'apprécie leurs glaçons, leurs monosyllabes, leurs silences.

Rue Bricabrac, bdsm, mots
photo WomanChild

Alors forcément, au bout d'un moment, moi qui m'abreuve de mots (autant que de maux), qui barbote dedans, qui ne m'en désaltère jamais, j'en manque. Il y a des livres pour cela. Oui, je sais, j'en fait grand usage. Mais ce que je réclame, ce sont des mots tissés pour moi, sur mesure. Des mots dits à l'oreille, zone hautement érogène. Des mots glissés sur des billets pliés en douze, tellement ils sont secrets et impudiques. J'en veux un peu, beaucoup, follement. Tout le temps. Jusqu'à aujourd'hui, où j'ai la pépie. C'est dur à dire, à mendier, à quémander, parle-moi, parle-moi de toi, dis-moi ce que tu ressens, dis-moi ce qui te meut et t'émeut...
J'ai une éruption existentielle et on ne fait pas parler les taiseux en leur jetant du vinaigre sur la queue ou en leur chauffant la plante des pieds avec un reste de bougie.
Je marche sur des oeufs alignés dans une impasse et j'ai peur de casser une coquille. Et ceux-ci ne vibrent pas.

J'ai bien failli changer mon annonce, en déshérence sur sensationsm. La rédiger ainsi peut-être, en espérant attirer chaland de bonne compagnie :

Femme masochiante cherche intellectuel dominateur, non point pour jouer au bdsm, j'ai celui qu'il me faut pour cela, mais pour causer bdsm. Le pourquoi et le comment de votre plaisir et de votre désir m'intéresse, votre parcours, vos envies, votre vie. Pourquoi la vision d'un corps badiné et néanmoins badin vous fait bander ? Ca se passe comment entre le cerveau et le corps ? Et plus d'interrogations si affinités. Je peux répondre à des questions aussi, juste retour des choses.

Bref, le truc idéal pour se faire traiter de fantasmeuse. Alors que le fantasme, loin d'empêcher l'acte, en est la nourriture, le carburant.

Je n'ai pas encore bien formulé tout cela, mais je sais, de chaque fibre qui me compose, par ma peau, mes neurones, mes pores et mes pulpes que si personne ne me parle, je vais me déshydrater et ne plus faire qu'un petit cône de triste poussière.

Alors, pour me tirer d'embarras, P*** (pas Dominamant, l'autre, le troisième homme qui fût naguère le seul) m'a envoyé des rations de survie. C'est un début.

Oui je sais tu as besoin des mots pour les maux.
Le plaisir de recevoir...
En fait, je ne sais pas comment tu ressens les choses.
Quand je frappe, quand je te frappe, ce n'est pas moi qui donne.
C'est toi
Toi qui me donnes ta douleur.
Toi qui donnes ton corps.
Toi qui t'offres. Toi qui fais le don de ta personne.
Tu ne reçois pas. Tu ne reçois pas de coups. Tu n'es pas passive.
Tu es active comme toute personne qui donne.

Quand ta peau vibre et se strie, c'est toi qui vibres et qui veux vibrer. C'est toi qui veux te couvrir de stries.

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La louve et l'agneau (Duende)

Rue Bricabrac, bdsm, duende, envie
photo emsterb

Je termine l'année avec entre mes lèvres (non, pas celles-ci) une envie dingue. Juste comme ça. Une envie énorme, excessive, énervée. Un vide à combler. Une envie duende. Comme si le cerveau n'avait pas son mot à dire. Pourtant, il en a sous la semelle, l'inconscient, si j'en crois ces rêves dont je ne me souviens pas, mais peuplés d'hommes connus (Dominamant, M*** avec qui j'ai longuement parlé hier) et inconnus. Etais-je une guitare et ses cordes à la fois, attendant d'être pincée et frappée, des menottes en guise de capodastre ?

L'excitation m'a prise avant que tu ne me dises, hier soir, ces mots à maux que j'aime entendre, que tu ne délivres, pudeur ou stress, que trop rarement. Pendant que l'agneau, ou du moins son épaule, mijoterait (trois heures, selon ta recette), j'allais, ou plutôt mes fesses, cuire aussi. Sans oublier, au mitan de la nuit et du passage dans l'année électorale, notre traditionnelle "grosse" (douze douzaines, et non pas une amie enrobée venue tenir la chandelle) de happy slappy new sexy year.

Plus d'une fois, j'aurais voulu me branler, décharger cette tension qui grandissait et grandit encore, fourrer le premier jouet venu dans ma chatte, jouir et jouir encore, comme une mécanique emballée. Pas même besoin de broder une historiette, clitoris + vibro = orgasme. Simple comme 1 et 1 font 2. Et je me rendormais en franchissant un cercle supplémentaire dans des rêves salés soufrés sucrés. Aucun ne m'a conduite au plaisir. Morphée n'a pas été généreux.

L'excitation mûrit de plus en plus, se nourrissant d'elle-même, et à quelques heures de ta venue, comme une vierge folle, je ne me touche pas, j'attends tes mains, ta bouche, ta queue, je laisse cette chaleur agaçante monter dans mes reins, mes seins. Je trépigne intérieurement, je suis en amadou, déjà amadouée, presque animale. Je pourrais t'ouvrir, me mettre à quatre pattes, te tendre le cul comme une chatte qui n'en peut plus, pour que là, dans le couloir, tu m'embroches et me cingles.
Que l'agneau se débrouille, qu'il attende sur le carreau, et que tu me balances, me badines, me barattes.

Ensuite, ensuite seulement, on pourra commencer la fête.
Et demain, demain seulement, je te lirai le dernier Jacques Serguine.

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J'ai trouvé mon maître

Eurêka ! Je l'ai trouvé ! Tadam ! Mieux, il est arrivé à moi, sur le coup de midi, que je n'ai pas cherché à quatorze heures. Il est made un USA. Je suis à lui. Il est à moi. J'ai même le code barre...

Rue Bricabrac, bdsm, maître

Désolée, je sors.

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Mauvais esprit de nouelle (8)

J'ai souvent cherché un bracelet d'esclave, quelque chose d'ancien, ou plutôt une copie d'ancien, qui parlerait de Rome ou de Nubie, qui se porterait à la cheville (passant pas mal de temps sur un clavier, je me débarrasse de tout ce qui est bracelet aussi souvent que possible, ce qui ne m'empêche pas d'en avoir une collection respectable), et qui serait assez lourd pour ne pas se confondre avec l'habituelle chaînette. Un bracelet qui obligerait à mesurer ses pas pour ne pas se fracturer la malléole, un bracelet qui ne se laisserait pas oublier, à la limite de la gêne.

J'aime les symboles, j'aime que dans les objets que j'offre, ou que je reçois, il y ait une histoire, une autre histoire que le décrochez-moi-ça-nouelle-réclame-son-dû. L'objet peut-être anodin en apparence, c'est sa charge qui m'importe. Charge, poids... Le poids des symboles, la charge des bracelets ? Dans ce qui peut lier une femme à un homme, une soumise à son dominant, une maso à son bourreau, il y a les symboles. D'où tout le foin du mariage, et le rituel encore plus lourd de la rupture. Mais quand on ne veut pas se marier, mais pourtant porter sur soi ce qui ne représente pas une alliance mais une emprise, quelque chose de lourd s'impose à moi (donc pas la médaille + qu'hier - que demain, qu'est-ce que Rosemonde Gérard et son "Car vois-tu chaque jour, je t'aime d'avantage..." a pu inspirer la joaillerie et les amoureux de Peynet-like).

J'aime sentir le poids d'un homme. Au propre autant qu'au figuré. J'aime quand il s'écroule sur moi, que ma respiration se fasse plus courte sous l'oppression de son laisser-aller. Je me sens bien sous ce corps un peu trop pesant pour le mien. J'aime que mes muscles s'endolorissent sous sa force de frappe, et c'est sans doute pour cela que je préfère les instruments de bois ou de cuir épais aux fines lanières et badines champêtres. Je préfère être meurtrie que cinglée. J'aime que quelque chose dans ou sur mon corps, me rappelle ce poids à chaque instant, courbature ou bijou.

Ces bracelets de Ben, aux lignes pures, déclarent de son écriture ronde, esclave pour toujours. Selon la manière dont il sera porté, dont le poignet bougera, dont le regard le saisira, on en lira tout ou partie. Pour toujours. Toujours esclave. Esclave. Pour. On en lira peu car il n'en existe que huit exemplaires. (3 000 €)

Cliquez-moi !
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RueBricabrac2.0 (Le gant de crin)

Also sprach Monsieur B.

Le gant de crin.
Bien appliqué avec sérieux et glissement progressif entre les cuisses, sur les fesses et les seins. La peau devient si douce et si rose que la cravache s’impose.

À défaut de gant de crin (objet banni pour cause d'agression caractérisée sur les vaisseaux sanguins les plus chétifs), je possède un gant en loofah, plus fin que le sisal, et qui n'avait pas été détourné de sa fonction exfoliante depuis longtemps.

Dominamant a pris sa mission très à coeur, passant et repassant le gant, cherchant le muscle sous la chair, cent fois sur le derrière et les seins remettant son ouvrage (enfin, vingt-cinq). Ce genre de friction tient plus de la caresse (certes, mon point de vue est certainement un peu biaisé, de la même manière que je mange trop de piments, j'aime trop me faire tanner pour que mon échelle des valeurs érogènes ne soit pas un peu bousculée) que d'autre chose. Une caresse en cercles et en volutes, un manège qui monte et descend, qui réchauffe, qui déshabille, qui chamboule, et si l'on est loin des flammes, la plénitude qui monte fait penser à la torpeur face à un coin de feu qui meurt, quand les bûches sont d'un rouge sombre. Derrière et roberts, eux, passent au rose, le sang et les sens montent à fleur de peau, une invisible armure mille fois plus fine qu'une feulle de papier tabac est tombée. Quand il me caresse du bout des doigts, je sens ses empreintes digitales.

Rue Bricabrac, bdsm, loofah
Photo Oneras

Mais Monsieur B avait aussi parlé de cravache, et j'avais pris soin, à la demande de P. de la mettre de côté, avec le loofah. Cravache fût donc donnée, avec la même conscience rigoureuse et sévère. J'ai voulu compter (sm2.0, je ne sais plus s'il faut des stats ou pas ?) mais j'ai perdu mon arithmétique après la première centaine, ou la deuxième, ou la demi-dizaine, pour ne plus respirer, gémir, grogner, sursauter qu'au rythme de ses coups.

Comme il a déjà été dit, la version était boguée, et Dominamant soucieux du respect de son sobriquet, notamment de la première partie d'icelui, n'a pu s'empêcher de hisser un peu plus haut les couleurs d'un martinet XXL qui a largement débordé du train arrière.

Mes seins n'ont dû leur salut qu'à l'état d'échauffement corollaire de P. qui a rendu justice à la deuxième partie de son nom de code.

Les corps apaisés, nous avons eu ensemble une pensée évidemment chaleureuse pour le sm2.0. Très prometteur.

(À suivre ?)

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Sois érotique !

Puisqu'on a eu la grande bonté de considérer ma rue en vrac, en brac, de brique et de broc, comme un blog érotique, je me retrouve confrontée à cette existentielle question, mission, sois érotique ma fille.
Or voilà quelques jours, semaines, que je suis sortie de mon zentaï pour éplucher les petites annonces de la plus X des B, lire des livres imagés, jouer aux boules avec James, réfléchir au web2.0 (à cause de "on" justement, à suivre ici même dans la prochaine entrée)... tandis que l'érotisme passe pas mal à l'as.

Non point que je me sois faite nonne, ou sainte, ou vierge (je crois que je ne l'ai jamais été, mais c'est une autre histoire), ou mère, ou froide. Mais c'est vrai que j'ai oublié de mettre des piles chargées dans le canard, que je n'ai pas de fantasmes dévergondés en stock, que nos ébats sont d'une banalité à pleurer (panpan cucul, dis tu la sens bien ma grosse queue, allez reviens), que nos sentiments ne regardent que nous et que décidément, entre contingences domestiques et préoccupations laborieuses, je n'ai pas la plume érectile, même en la trempant dans le sperme ou le stupre, elle la joue tortue dans sa carapace.

En tous cas si j'en crois les récits que je lis, je suis à marée basse. Je dis récits (vécus ou fictions), omettant délibérément les pouyèmes et autres O...des de basse facture.

Rue Bricabrac, bdsm, récits
Photo Hermann Förstering

Alors, pour maintenir mon audimat intact et permettre aux p'tits gars kinenveu de dessiner des jolies cartes de France sur leur écran, je livre ici deux phrases dénichées (et copiées/collées telles quelles, juré) dans un recoin de la toile (pour la précision historique, il s'agit d'une fiction). Tout en m'inclinant et en prenant des leçons de stylistique.

Afin de bien me préparer, vous écartez largement mes jambes, vous jouez de mes lèvres frémissantes, vous agacez mon clito bandant, vous ouvrez mon vagin aux senteurs nulles autres et aux parfums qui irritent votre sang et qui redonne vigueur au territoire de votre glaive baisé par ma bouche.
Cette toilette exquise m’élève vers les ondes du plaisir, mes fesses se contractes, un flot de jouissance s’empare des plis de ma chair femelle, je jouis dans un râle et dans des souffles, vous voilà à présent désaltérer de mes sucs….

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On mème toujours

Bon, on m'a encore refilé une maladie contagieuse. Comme on me ferait une fleur. Comme je suis bonne fille, je m'exécute.

Rue Bricabrac, bdsm, mème
photo couleurs gm

Attrapez le livre le plus proche, allez à la page 18 et écrivez la 4ème ligne :
agonir, v. tr. = insulter. Elle m'a agoni d'inventives. Ne pas confondre avec agoniser. (Le pluriel de bric-à-brac, Irène Nouailhac chez Points)

Sans vérifier, quelle heure est-il ?
17h15

Vérifiez :
17h26

Que portez-vous ?
En haut, un haut, et en bas, pas de bas. D'ailleurs, je commence à avoir un peu froid.

Avant de répondre à ce questionnaire, que regardiez-vous ?
Mon chat, qui me tire par la manche parce que cette andouille n'a pas compris que c'est l'heure d'hiver, et que le frichti n'est pas avant 19 heures (GMT+1)

Quel bruit entendez-vous à part celui de l’ordinateur ?
Des verbiers et autres mésanges. Le slam de Grands Corps Malade. Et mon ordinateur ne fait aucun bruit.

Quand êtes-vous sorti la dernière fois, qu’avez-vous fait ?
Il y a peu de temps, pour me faire égaliser les cheveux, je commençais à ressembler à un yorkshire, le noeunoeud en moins.

Avez vous rêvé cette nuit ?
Oui. C'était assez compliqué. J'étais dans unjury de thèse, je suis partie (avant les délibérations ?) puis quand j'ai voulu revenir, je ne savais plus où c'était.J'ai eu du mal à trouver un taxi, mais finalement, un s'est arrêté. Je me suis assise à l'avant, deux hommes étaient à l'arrière, peu avant l'arrivée, une infirmière nous a collé une femme enceinte qui n'arrivait pas à entrer. J'ai appelé le jules de la thésarde, il m'a dit que j'étais tout près. Je me suis réveillée.

Quand avez-vous ri la dernière fois ?
Hier soir, avec la fine fleur de mes meilleurs amis.

Qu’y a-t-il sur les murs de la pièce où vous êtes ?
Je ne mets jamais rien d'autre aux murs que de la peinture blanche, éventuellement un peu crépie.

Si vous deveniez multimillionnaire dans la nuit,  quelle est la première chose que vous achèteriez ?
Un grand appartement sur les toits de Paris avec jardin suspendu.

Quel est le dernier film que vous avez vu ?
Le labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro

Avez-vous vu quelque chose d’étrange aujourd’hui ?
A part le dieu Pan ? Un coiffeur qui portait des "lunettes de repos".

Que pensez-vous de ce questionnaire ?
Rien de chez rien. Il a déjà fait quinze fois le tour de la toile.

Dites-nous quelque chose de vous que nous ne savons pas encore
J'ai un mauvais fond. Ah non, ça c'est de notoriété publique. J'adore les escalopes pannées.

Quel serait le prénom de votre enfant si c’était une fille ?
Les enfants ne sont pas une option. Mais si je devais choisir mon prénom, ce serait Zoé.

Quel serait le prénom de votre enfant si c’était un garçon ?
Même restriction que ci-dessus. Mais j'aimerais un jour rencontrer un homme prénommé Stanislas.

Avez-vous déjà pensé vivre à l’étranger ?
Oui, mais j'étais sous l'influence de substances psychotropes. Ca allait de Montréal à Zanzibar en passant par Dublin.

Que voudriez-vous que Dieu vous dise lorsque vous franchirez les portes du paradis ?
Qui ça ? Dieu ou diable, grand architecte ou Pan, j'ai un peu de mal, comme avec les enfants. Mais bon, si c'était aujourd'hui, la mort, et s'il y avait une portière, j'imagine assez bien un truc genre ça c'est Palace : "Le lit est fait, vous pouvez aller vous allonger."

Si vous pouviez changer quelque chose dans le monde en dehors de la culpabilité et la politique,  que changeriez-vous ?
(J'imagine que l'économie, ça fait partie de la politique ?) Des nuages multicolores pour qu'on puisse enfin reconnaître les cumulus (jaune d'or), les nimbus (lilas), les stratus (vert de véronèse)...

Aimez-vous danser ?
Oui, énormément, mais je le fais encore plus mal que je ne chante.

Georges Bush ?
Ha la la , les questionnaires traduits de l'amerloque. On pourrait le remplacer par Sarkozy !

Quelle est la dernière chose que vous ayez regardée à la télévision ?
Les guignols hier soir tard, ou plus justement ce matin. Manque de bol, je me suis endormie.

Quelles sont les quatre personnes qui doivent prendre le relais sur leur blog ?
Comme j'aime briser les chaînes, en voici quatre qui n'ont pas de blog : Amandier, Azrael, Belino, Dominamant.
Et toc !
Maintenant, s'il y en a qui tiennent vraiment à ce livrer à ce jeu, te absolvo, ils peuvent se réclamer de moi.

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Corzéame (post auditum)

Rue Bricabrac, bdsm, musique, Marianne James

J'adore Marianne James, depuis Ulrika, et même avant, du temps du théâtre de rue. Les People, premier single de l'album éponyme qui passe en boucle à la radio, au clip follement wahrolien, plein d'entrain file la pêche.
Il faut descendre six titres plus bas, avec Corps et âme, la plus longue chanson de l'album, pour voir qu'on peut vivre, par amour, une histoire sm qui n'a rien de bdsm. Et qu'être traitée comme une chienne, ce n'est jamais plaisant. Quoiqu'en disent et pensent les aboyeuses.

Quelques paroles, hors contexte, mais dans le CD, il y a le livret.

Il me traitait moins bien qu'un chien,
Mais je m'en foutais.
Plus d'une fois il m'a fait
Mordre la poussière


Une nuit il m'a jetée dehors
Il a brisé mes liens
Et j'ai gardé sur la gorge
La marque du collier

Rue Bricabrac, bdsm, Marianne James, Corps et âme

Elle est peut-être quelque part par là, la différence entre le bdsm et le sm...

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On n'a pas le droit d'être aussi paonne !

Regardez nous faire comme si vous n’existiez pas ! Et comme si cela ne suffisait pas, nous vous jetons à la face notre bonheur d’être ensemble ! Nous vous narguons de nos sourires que nous faisons étinceler comme pour en éclabousser l'humanité toute entière.

Encore un récit, encore une fanfaronnade, une fadaise, une foutrerie. Qu'une gamine de 14 ans, dépucelée de la veille, amoureuse éperdue en phase mégalomaniaque aiguë et avec les ailes que donne ce sentiment quand on le maîtrise mal, se pense invulnérable et supérieure au monde entier, au nom de ce bonheur (et du fait qu'en plus de donner sa bouche et son sexe, elle s'est faite enculer, ce qui lui confère une mégalomanie subite), passe encore. Mais qu'une femme faite, sous prétexte que son couple marche au fouet et à la badine, tienne des propos délirants tel un Leonardo Di Caprio à la proue d'un Titanic, c'est à se taper le cul par terre.

Rue Bricabrac, bdsm, arrogance

Pourquoi, par quelles circonvolutions cérébrales le bonheur (ou ce que l'on essaie de faire passer pour tel) fait écrire de telles inepties au lieu de ronronner en bienheureuse ?

Ca continue...

Cessez donc de nous regarder avec cet air empreint de jalousie.
Vous ne pourrez pas vivre ce que nous vivons.

En effet, je ne vis pas ce qu'ils vivent. Il en a été souvent question, ici et ailleurs, certains ne pensent pas que la pratique du sm fait d'eux les élites de quelque artistocratie du sexe et de la vie. La lutte des classes à l'aune du tellurisme supposé des orgasmes ! À l'instar des sumotoris dans leur pays, ils se prennent pour des dieux vivants de leur palier.
Le sm sait facilement se faire théâtre, on peut aller, si on répond aux critères du maître caviste, se faire attacher et fouetter chez M'sieur Pas Trique, dans un corset de brocart et des jupes à paniers, clic clac fera le petit oiseau pour immortaliser la scène. Et dans les clubs où l'on mate autant que l'on se montre, on organise des séances de dédicaces, qui sait.

Et puis, tant d'autres, qui ne bloguent ni ne sortent, le vivent, ce sm, avec autant d'amour mais moins de tralala (le sm peut-il être quotidien, vous avez quatre heures, personne ne parle, ne copiez pas sur le voisin). Je n'ai pas envie de vous raconter ce que nous fîmes hier soir, même si cela nous procurât grands plaisirs. D'ailleurs, ça n'avait rien d'original, c'était improvisé entre le canapé et le lit. Mais comme nous n'avons pas de sourire narquois dans le carquois, c'est entre deux rires que j'ai dû demander grâce parce que cette saleté de gel avait un composant, le parfum sans doute, qui me brûlait tandis qu'une fois sec et repu, dominamant réalisait qu'il couvait un rhume et se penchait sur le bec de l'inhalateur.

Ce matin, en partant travailler, P. avait remis son masque verrouillé de superstressé. Gamine, j'essayais de le dérider, lui tournant autour dans la rue en cherchant quelle serait la gentillesse qui lui arracherait un sourire (un de ceux qui éclaboussent l'univers d'une brillance que lui envient toutes les publicités pour dentifrice). Je l'ai remercié, sombre héros de mes nuits, de m'avoir sauvée d'un cauchemar, me prenant dans ses bras en plein sommeil et en me murmurant "c'est fini, c'est fini, tout va bien". Il a maugréé. J'ai minaudé à propos du délicieux bain qu'il avait fait couler pour accueillir mon réveil difficile. De marbre, le monsieur. Jouant mon va-tout, j'ai tenté un ultime "Tu as une queue énorme" (après tout, les hommes, il faut savoir leur parler vrai). J'ai fait plouf. J'ai tenté de me rattraper en plagiant Lady Palace. Ne dites pas "Charles Edouard, vous avez une bite de cheval" mais "Charles-Edouard, votre vigueur me laisse pantelante".

Rue Bricabrac, bdsm, arrogance

Alors, comme il a des lettres, il m'a fait remarquer que je lui faisais Le manuel de civilité pour les petites filles, mais à l'envers. Et de relire Pierre Louÿs, et notamment ce texte dont la malice pétille et l'amoralité s'éparpille, m'a fait oublier ces soumises qui veulent être maîtres du monde.
Permettez que je partage quelques miettes, c'est trop succulent pour le savourer en solo, l'intégrale est ici.

Ne racontez à personne que mademoiselle votre soeur met son traversin entre ses cuisses, se frotte contre lui et l'appelle Gaston.

Respectez donc d'abord l'hypocrisie humaine que l'on appelle aussi vertu, et ne dites jamais à un monsieur devant quinze personnes : "Montre-moi ta pine, tu verras ma fente." Il ne vous montrerait certainement pas sa pine.

Si au contraire vous vous arrangez pour être toute seule avec lui, dans un lieu où il soit certain de n'être dérangé par personne, non seulement il vous montrera sa pine, mais il ne s'opposera pas à ce que vous la suciez.

Évitez les comparaisons risquées. Ne dites pas: "Dur comme une pine, rond comme une couille, mouillé comme ma fente, salé comme du foutre, pas plus gros que mon petit bouton", et autres expressions qui ne sont pas admises par le dictionnaire de l'Académie.

Si mademoiselle votre soeur se sert plusieurs fois de votre godemiché sans vouloir vous le rendre, n'allez pas vous plaindre à vos parents. Ne comptez pas non plus sur leur esprit de justice, les jours où elle refuse de vous faire minette. Dans les deux cas vous seriez fouettée.

Edité le 2 octobre : comme Dahlia l'avait bien vu, la paonne s'est largement inspirée d'un texte du livre du couple de référence, comme je viens de le voir dans un récit qu'elle publie ce jour. Au passage, elle qualifie Monsieur Salomé de "grand homme". On a le droit de pouffer.



Le film du dimanche soir

Désormais, le dimanche, celle qui n'en a qu'une, a décidé, révolution, de troquer en prime time le sacro-saint film du soir chômé pour deux épisodes d'une série américaine. On reconnaît bien là les effets de bord de la vente de cerveau disponible, le temps n'est plus ce qu'il était pour des neurones noyés de soda gazeux, et le cerveau répond mieux à une histoire en 52 minutes qu'en 102.

Mon nouvel outil de statistique, celui qui garde la mémoire éternelle des googleries, me donne aussi le temps moyen passé en ces lieux par le visiteur (et encore, sans Columbine et les nombres, cette moyenne serait indiscutablement plus minable). Pour doper artificiellement ce chiffre et me soumettre à la mode du moment, voici une petite vidéo trouvée sur youtube, signée mirandathebalance et plutôt jolie. Parfaite pour finir la semaine. Même pas deux minutes, et sans une seule goutte de publicité.

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Bague à part

Rue Bricabrac, bdsm, art, larmes
Bouteille de larmes - J.-M. Othoniel

Il y aurait de quoi se fâcher avec l'œuvre de Jean-Michel Othoniel quand, parisien, on passe devant le Kiosque des Noctambules, l'habillage extérieur de la station Palais-Royal place Colette, enfilage de perles (de Murano monseigneur, dont il ne faut pas oublier qu'avec Vallauris, c'est un haut lieu de la kitscherie hors de prix) qui tiennent plus du collier de nouilles enfantin que de Guimard, tout en rappelant que jadis, l'endroit était le rendez-vous des cocottes (et que l'art peut se faire hochet).

Pourtant, le Rêve de Peau d'âne, l'année dernière, était, sorti des petits kiosques et lits de verre, riche d'onirisme tordu et de sensualité dépravée. Surtout, ses Bouteilles de larmes, et avant les Lagrimas, parlaient bien à un imaginaire où les pleurs sont des fruits rares et suaves, comme les ludions qui nagent dans le flacon.

Rue Bricabrac, bdsm, larmes, bague

Mais là où l'homme me comble, c'est dans ses bagues toutes simples, gravées de deux mots, un dedans, un dehors, pile caché sous une face anodine. Dont une qui m'irait comme alliance... un clin d'oeil entre quatre z'yeux.
Ou alors, porter une bague qui montre sans fard les lettres qui composent le mot plaisir. Et puis, surprise pour celui qui emprunte la bague pour la faire tourner entre ses doigts, et qui trouve larmes. Joli message... (Non, je n'ai pas envie d'y voir une quelconque antinomie corollaire qui veut qu'après le beau temps, la pluie.) Autre chose que la bague d'(alac)O(n).

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Le grand bluff de l'été

Rue Bricabrac, bdsm, pipeau, moquerie
Photo Daffodil

BàB : Dites-moi, quinze jours après, j'en reprends à peine mon souffle. A défaut d'avoir été chaud, août a été drôle. Quelle rigolade tout de même, et à épisodes !

Dame : Un rien nous amuse ! MaîtreDAF et MaîtreTBM en vacances, nous n'avons pas eu beaucoup à chercher pour tomber sur le premier couillon de service.. Qu'est-ce que nous sommes moqueuses tout de même...

MélieMélo : C'est cela les vacances, l'été foisonne de pauvres maîtraillons à la petite semelle qui s'ennuient et souillent les forums, d'autres ont l'ennui chronique et s'inventent toute une vie. Ce qui nous a donné, j'avoue, des occasions de fous rires inextinguibles.

BàB : Et forcément, de bloguer en triplette... Alors, pour clore notre supercherie, voici quelques verres à l'adresse de notre mirliton.

Maître Corniaud sur un blog perché
Tenait en son bec un pipeau
Dans quoi il soufflait fort et haut
Ses louanges en mode auto et ego

Maître Mallec, un soumis en vérité
Mais doté d'une trique affûtée
Aussi belle que son savoir informatique
Lui tint à peu près ce bolobolo fantastique

Maître Corniaud, comme votre pipeau
Me semble gros
Mais voyez mon flûtiau
S'il n'est pas encore plus beau

Maître Corniaud
Pas malin, et juste idiot
Se soumit au langage
Et à la lance d'arrosage

Tout petit tout raccorni
Tout riquiqui
Il avoua sa bêtise
Sans même y voir l'énormité de sa sottise

Une poulette de passage
Lui susurra à son tour un doux ramage
Et au fossé tomba encore plus bas notre Corniaud
Qui lui dit n'avoir d'amour que celui des mots

Moralité :
Les mots, qui eux ne se payent pas de mots
Le rendent bien mal à Maître Corniaud
Lequel gagna un sobriquet en cet été
"Un mètre debout, deux centimètres couché"

Mais pour dauber le bouffon au pet trop haut, faire presque pipi de rire avec les copines complices, on n'en est pas moins tendre. Je garderai de cet été la mémoire des rendez-vous manqués avec O., des sushis réussis avec O., de l'émerveillement devant les machines extraordinaires avec L. et K., des conseils plomberie de C., toutes ces petites choses quotidiennes et conviviales partagées avec certains de ceux que j'ai croisés sur des tchattes bdsm et avec qui j'ai décidé de faire l'amitié.
Et aussi, last but not least, les coups de fils quotidiens de dominamant, sa belle complicité à distance qui m'ont adouci ces trois semaines sans soleil et sans ses yeux.

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Envie d'été et d'être (Narcisso Summer Show part twelve)

Rue Bricabrac, bdsm, été, chaleur
photo Schrammphotography

Revenir en arrière, à hier, non, avant-hier, jadis encore plus que naguère. Pas pour la jeunesse et sa beauté du diable, pas pour refaire l'histoire, non, pour retrouver la timidité d'antan.
J'ai toujours vu clair en moi, mes penchants, mes pulsions. Je ne les ai jamais niées, je n'en ai jamais tiré aucune fierté, j'en ai juste fait mes alliées.
Mais il fut un temps où je n'osais dire mes désirs, nommer mes plaisirs, même en complice compagnie, où mes fantasmes étaient peuplés d'obligation de me découvrir, d'avouer, de cracher le morceau dans un cri s'il le fallait. Je m'enivrais de mots aussi simples que fessée ou cravache, je défaillais quand je voyais un homme retrousser ses manches (d'où mon goût pour les boutons de manchettes et leur cliquetis ténu), je faisais une symphonie de la musique d'une ceinture brûlant ses passants.
Pourtant, jamais je n'aurais su demander "frappe-moi". Dans les labyrinthes compliqués de mes scénars entre scène et sm, se cachaient derrière chaque haie un magnétophone qui avait enregistré mes pensées, le fouet de celui qui me ferait enfin hurler "oui, encore". Je savais dire "je t'aime" mais pas "j'aime ça".
Moi qui parlais tant, si facilement, je ne savais pas déclarer mes desiderata. Ma pensée était preste, leste et vagabonde, ma parole était pieds et poings liés et éros bâillonné. Et je pouvais imaginer mille jeux conduisant, de la manière ferme et forte, à l'aveu cuisant. Etre obligée de dire. Extorquer chaque syllabe, impitoyablement. Ne pas se satisfaire d'un babil.

Aujourd'hui, je sais, nue et marquée, regarder un homme droit dans les yeux, lui tendre la cravache, aller acheter des fouets, quémander la sentence, manifester mon approbation.
Je pourrais faire semblant, jouer à la pudique précieuse, rougir avant qu'on ne me touche, baisser les yeux et la voix, murmurer des borborygmes avec une peine feinte. Ca n'amuserait personne. Surtout pas moi. Si j'aime les masques, la mascarade m'insupporte.

Alors, je fantasme ce jour sur le temps d'avant, celui où il était plus facile d'être fouettée que de prononcer ce mot précis, celui où mes envies étaient bridées par le vocabulaire, celui des mille et une manières espérées de trouver mon maître des mots. J'aimais ce trouble merveilleux, ce délicieux vertige, ce combat entre la honte et l'envie, cette soumission au verbe, ce plaisir de la honte bue, cette légèreté d'après la confidence. Peccavi, confesseur, drôle de lexique.

Cela n'a rien à voir avec des tabous, ni des barrières à placer de plus en plus haut. C'est une forme d'innocence. L'innocence, ça ne sert qu'une fois. Alors, bien sûr, on trouve d'autres premières fois.
Mais j'ai tant aimé celle-là que je l'aurais voulue perpétuelle.

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Le jour de l'Inuit

Il paraît que la mode est aux interviews sm. Un tenancier de club déclare à Paris Match que ses "clients sont des poètes", l'un de ces poètes, précisément, se fait interviewer sur son blog par un journaliste japonais très connu par Reporters sans frontières et Google et néanmoins parfaitement francophone . Et pendant ce temps, trois drôles de dames dans la fraîcheur revenue se déhanchaient le cou à la recherche d'un micro. Heureusement, le réchauffement de la planète et la fonte de la banquise leur ont apporté une souriante journaliste inuit, qui une fois débarrassée des ses fourrures, a déballé son magnétophone et son ordinateur portable, dans un endroit discret et d'une belle sobriété de la proche banlieue.

Rue Bricabrac, bdsm, été, fraîcheur
photo Wayne Hiebert

Il est onze heures. Dame, Bricabrac et Méliemélo ont accepté l'interview d'une journaliste inuit pour un journal d'Iceberg.
Nous tairons l'identité de la journaliste, afin de lui éviter des représailles, en raison des risques d'avalanches ou de fonte d'igloos pour peu que l'interview soit trop subversive ou trop chaude.
Nous nous sommes retrouvées dans un Formule 1, mais faute de serveur, il a fallu que BàB se dévoue pour aller déglinguer une machine automatique. Un vieux paquet de chips avariées a été offert à notre Inuit pour la revigorer après un voyage fort long, surtout qu'elle est arrivée en vélo.

BàB est charmante dans.. dans heu.. comment dire...son poncho polaire et ses hauts de chausses molletonnées. Elle est confuse, elle pensait que nous étions dans un Formule I, comme igloo, alors, elle est venue en dessous, mais en dessous à manches et jambes longues en pur mérinos thermolactyl. Sinon, elle aurait porté son baby-doll d'interview (en ce moment, il y a un cycle sixties à la cinémathèque).

Méliemélo a simplement revêtu... quasi rien en fait. Elle explique qu'elle a hypothéqué ses culottes jusqu'en novembre, donc elle est en résilles et en petit pagne très court, accompagnée d'un tout petit oiseau qu'elle n'arrête pas d'appeler King Kong.

Quant à Dame, elle se met à chanter : - Avec mon tralala... mon petit tralala... ce qui m'évite d'avoir sur moi des castagnettes...

Journaliste Inuit : Très honorée. Vous êtes très discrètes mesdames. Comment se fesse ?

Méliemélo : C'est tout un art Balthazar.

Dame : se fesse-t-on déjà ?

BàB : Il se fesse qu'avant ma troisième tasse de thé, je n'existe pas. Surtout sans fessée roborative au réveil.

J.I : Dame, vous considérez-vous comme une maîtresse, une institutrice ou une dominante ?
Et vous, BàB et Méliemélo, vous considérez-vous comme des soumises, des surmises ou des tout court ?

Dame : Considérez que je suis une Déesse... Ca ira pour aujourd'hui !

Méliemélo : Je ne comprends pas la question. Dame, vous ne voulez pas remettre tout cela en ordre, je vous prête mon King Kong si vous voulez.

BàB : Tout court ? C'est un peu court. On pourrait dire masochiante de compétition, souminante avec contrition, et mille choses encore. (Il arrive ce thé ? C'est quoi ce gourbigloo ?)


(NDLR : le paquet de chips offert à la journaliste a provoqué des bugs, les miettes s'étant répandues sur le clavier de son portable et dans les rouages intimes du magnétophone. Tant bien que mal, Babel Fish fait ce qu'il peut, d'où certaines formules étranges. Normal : nous étions dans un Formule 1).


J.I : Dame,vous considérez-vous comme une sadique, et vous, BàB et Méliemélo, diriez-vous que vous êtes complètement maso ?

Méliemélo : Pas complètement, je veux dire ni con ni plètes.

Dame : Si je m'en réfère à mon philosophe préféré, le plus grand de tous les temps... je veux parler de Marcel Chombier... je serais plutôt une masochiste qui a mal tourné... de l'autre coté de la manche...

BàB : Moi aussi, je suis de l'autre côté de la Manche, il y a des fetish shop à Soho, je vous dis que ça. Ma première canne et mon premier strap viennent de là. Quant à mon masochisme, je ne vous permets pas de le traiter de replet.

J.I : Dites-moi... Depuis quand êtes-vous tombées dans la marmite du bdsm ?

Dame : On m'a poussée dans la marmite... Si je le tenais celui-là !!!

Méliemélo : Personnellement, ce n'était pas une marmite mais une falaise. Est-ce grave si ce n'est pas une marmite ?

BàB : Haaaa, c'était donc une marmite ? Quand je pense que j'ai lu tous les livres pour comprendre qui et quoi, d'angoisse en culpabilité, d'autodestruction en Oedipe mal tourné, était le responsable. Et c'était une marmite. Pourtant, je ne suis pas très bonne cuisinière. Je brûle tout. Alors le chaud aux fesses, ça vient de la marmite aussi ?

J.I : Est-ce que pour vous, le sm est un jeu, un match, un poème épique, un drame, une manière de vivre mais pas d'être, une façon d'être mais pas de
vivre, un jeu de lego, un spectacle de son et lumière, une épopée fantastique etc ?

Dame : C'est avec grand intérêt que j'ai écouté votre question... je vais tacher d'y répondre...

Méliemélo : Je me tâte. Me tâtant je me sens, me sentant je me retâte. Ca me fait du bien après une question aussi... aussi complexe. Parce que là tout à coup, je me sentais plus.

BàB : Oui. Définitivement oui.

J.I : Vous jouez la nuit, le jour, ou bien le jour et la nuit ? plutôt en été ou en hiver ? Avec quoi ou qui de préférence ?

Dame : Vous couperez au montage, c'est beaucoup trop intime... Il s'avère que je joue avec un jouet quand il me tombe dans la main... hummmm...
Voyez ma main... et mes ongles ... "Jet-Set" de l'Oréal... parce que je le vaux bien !

Méliemélo : LA jour. Et lE nuit. Les quatre saisons, j'aime assez, mais sans lardons.

BàB : Tout cela est une question d'hémisphère, finalement. Or je suis aussi méridionale que septentrionale, culinaire que poitrinaire, et les crépuscules sont aussi beaux que les aubes, mais en moins tôt. Et puis qu'importe l'heure, du moment qu'on a les heurs.

J.I : Le bdsm pour vous, c'est profond ou à la surface ?

Dame : suis-je obligée de répondre ! Ah la profondeur des sentiments dans le bdsm!! hummmm... mais je m'égare... Vous n'avez que des questions cochonnes vous !!

Méliemélo : C'est impossible de répondre. Je ne sais pas nager, si bien que lorsque j'ai un seul cheveu dans l'eau je me crois déjà en apnée. Si je dis que c'est une bande de Moebius, ça vous réconforte, dites... l'Inuit ?

BàB : Tout dépend, c'est de la physique. Une canne, une badine, une lanière fine, c'est superficiel. Un battoir, un paddle, c'est profond. Ensuite, il y a la question de la force, du FX et de MC2. Je peux demander l'avis du public ?

J.I : Avec toute l'expérience que vous avez aujourd'hui, avez-vous encore des tabloïdes ? Je voulais dire des... tablatures, des taboulés... non... des tabous pardon ... (ça c'est Babel qui débloque)

Dame : quels tabous ? c'est quoi un tabou ? Au secours Méliemélo et Bricabrac !!

Méliemélo : Vous pouvez répéter la question ?

BàB : Emballer le taboulé dans un tabloïd ? Jamais de la vie. En revanche, j'essaie de piquer un totem au Quai Branly pour mettre dans le living et m'y faire attacher. (J'ai bon ?)

J.I : Et vos préférences ?

Dame : (s'adressant à son jouet à ses pieds, qui n'a pas perdu un mot de l'interview) : Tu crois qu'on peut lui dire à ce curieux ?

Méliemélo : King Kong... tu as des préférences ? On te cause !

BàB : J'ai trouvé, c'est une chanson de Julien Clerc ! J'adore ce jeu.

J.I: Quel livre emporteriez-vous sur une île déserte ? mais déserte hein... rien... pas un igloo, pas un crabe. Rien.

Dame : "Oui-Oui et le petit train fantôme"... J'adore les histoires qui font peur...

Méliemélo : "Les cent culottes" du Professeur Masorovitch Sadikvarius, mais dans la version symphonique.

BàB : "Maître Robinson et son valet Vendredi" ou la domination à l'usage des poissons.

J.I: Votre vie sans le sm... c'est possible ? ou c'est pas possible ?

Dame : C'est possible, si mes voisins me permettent de les fouetter...

Méliemélo : C'est surtout que je me demande comment le sm pourrait vivre sans moi.

BàB : J'essaime partout, moi. Comme la rousse.

J.I: Il paraît que dans le sm il ne faut pas de poil. Moi personnellement c'est normal, il fait froid chez moi, je dois me couvrir donc je ne me rends pas compte. Mais vous ? Vous en dites quoi ? Poil ou pas ?

Dame : Tout le monde à poil ici !

Méliemélo : Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat ! Prêtez-moi une culotte BàB !

BàB : À poils. Et avec le cul rouge. Comme les guenons. C'est ce qui plaît aux hommes, les vrais.

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Le sm dans le Quotidien

Dans Le Monde d'hier, deux articles en page culture se téléscopent sur les mots sado-masochisme et chanteuses. L'une est une colorature vaguement nazie fraîchement morte, l'autre est une pop-idol sectarisée par la Kabale et bodybuildée de toute éternité.

Dès sa première vraie rencontre musicale avec la cantatrice (ils s'étaient en fait croisés dès 1937), lors d'une audition à Vienne, en mars 1946, Walter Legge la fait reprendre pendant plus d'une heure un lied d'Hugo Wolf, installant d'emblée l'éthique de cette relation de travail passablement sado-masochiste.

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La chorégraphie qui l'accompagne fait dans l'artillerie lourde SM, avec des hommes tenus en laisse.

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Et avant-hier, dans Libération, on apprenait les déboires de Chen Jun, entreprenant boutiquier de Shanghaï qui avait trouvé le moyen de déstresser son prochain. Les femmes pouvaient baffer de bon cœur les cobayes mis à leur disposition (120 yuans la gifle) tandis que les hommes, eux, n'avaient que le droit de les couvrir d'insultes (100 yuans les 10 minutes). Les cobayes étaient-ils des soumaso abandonnés sur le bord de la route le temps d'un été, l'histoire de ne le dit pas, elle raconte juste que les autorités ont fait fermer la chose, pour de vagues motifs relatifs à l'intégrité physique des personnes, et autre foutaises droit-de-lhommistes dont on ne savait pas la Chine friande.

Comme quoi, il n'y a pas que les fantasmes dans la vie. Il y a aussi les informations.



Clichés avec un C comme Corps et âme

"Je suis fière, Maître, de Vous appartenir corps et âme."

Combien de fois avons-nous lu, tous sans exception, dans des récits, des blogs, des fantasmes, des annonces, des délires... de wannabe soumises, la phrase ci-contre ou quelque chose du même tonneau ?
Corps et âme. Fromage et dessert. Ceinture et bretelles. Wash and go. Rock and roll. La queue et les oreilles.
Corzéamme.
Deux en un (font trois)

Outre le fait que l'appartenance et la propriété sont des choses trop sérieuses pour les confier à un maître, quelle que soit la taille de ses haillons ou son sens des irresponsabilités, l'alliance de ces mots, en apparence indissociables, a des relents de judéocrétins insupportables. La femme n'a donc rien de mieux à faire de ses 21 grammes (dit-on) d'âme que de la livrer, avec quelques dizaines de kilos de corps, à celui qui a su lui dire "à poil, chienne, suce-moi ?" ou alors, dans une version plus hypocrite "tu seras l'ombre de mon ombre, l'ombre de ma chienne."

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Photo Catherine Jamieson

Qu'est ce que ça veut dire, appartenir corps et âme ? Parce que tu peux faire des maux croisés sur ma peau, me prendre pieds et poings liés, m'ordonner comment te faire plaisir, mais du corps, tu n'as qu'une image et de l'âme, l'âme, c'est quoi déjà ?
Le libre arbitre ? Dans ce cas, dire qu'on a envie, par immaturité ou refus de choisir, par tempérament ou par fatigue, que l'autre décide. Ce qu'on mange, ce qu'on porte, ce qu'on dit, et comment on fait tout cela. Appartenir corps et âme, ce serait être une esclave sans droits ni identité, une enfant, une femme d'un temps révolu. Déposer son cerveau entre les mains d'un autre (le problème, ce que de tout ce que j'ai lu à propos de corps et âme, tant le récipiendiaire que la donneuse, étaient dépourvus de ce genre d'organe).

Il y a, sans contestation possible, à l'origine de bien des penchants bdsm et de l'envie de s'abandonner, cette tentation.
Abdiquer.
Totalement.
Mirage.
Alors, on le fait, dans des espaces-temps limités et sur des miettes, synecdoque d'un don total. Et c'est bon. Et on en sort avec le rouge aux joues et sans bleu à l'âme.

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D'humeur badine

Bien que n'ayant toujours pas maté une seule minute de foot depuis le début de panem and circenses vont au stade, je suis perméable à tout ce que j'entends. Comme les exploits de cet anglais qui, mécontent d'avoir été collé voire plus au maillot par deux adversaires, aurait hier piétiné des crampons les organes reproducteurs d'un portugais. Ce qui dans la bouche d'un commentateur sur iTélé a donné "écrasé les joyeuses".

J'avais presque oublié ce mot, si rond en bouche, qui qualifie les couilles, les boules, les gonades, deux tiers du service trois pièces, les valseuses me susurre Mélie, les noix (ou les noisettes si on veut être désagréable). Les joyeuses. Merveille. Admirable vocable. À force de tremper dans le sm où l'on ne traite le sexe masculin que de dard glorieux, de sabre défouraillé ou de fier étendard, et où, même lorsqu'il est question de les prendre en bouche pour leur prodiguer cette infusion que les anglais appellent "teabag", jamais le mot joyeuse ne vient casser l'ambiance hiératique.

Joyeuse, ça doit faire trop école du rire pour un organe noble qui est prêt à beaucoup de choses, mais certainement pas à ressembler à un nez de clown (pourtant, c'est rouge et c'est rond, enfin, plus ou moins).

Rue Bricabrac, bdsm, football, badine

J'en étais là de mes considérations délirantes autour de ce mot qui me met, c'est son boulot, en joie, quand Monsieur Bélino m'a fait passer une image de sa considérable bibliothèque à fantasmes (hélas, anonyme, non commentée mais issue d'un livre qui se nomme Le musée des supplices) .

Je la trouve formidable, très Allemagne années trente pour l'impression de grotesque, presque une esquisse pour une photo de Jan Saudek, quelque chose d'intéressant dans la position de la dame, la chaise aura du mal à basculer, quant à l'homme, négligemment accoudé au dossier, il semble d'humeur badine mais pas plus concerné que cela, si ça se trouve, il regarde le foot tout en caressant les pulsions maso de la dame. D'une pierre deux coups, des coups pour un cul, d'une cannée deux fesses.

Ca me donne des idées pour mercredi prochain, un soir où l'on pourra faire du son, surtout à Paris, où les deux équipes en lice ont leurs bruyants supporteurs. Ça va être joyeux.

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Passe-moi une phrase

Au détour d'une page, d'un livre épargné par le chat en quête de canapés de papier, un dimanche entre bleu et gris, une phrase.

Caresses aveugles, aimantes, corps à corps !
Caresses mordantes, encapuchonnées dans leur fourreau.

Rue Bricabrac, bdsm, Walt Whitman, érotisme
photo Esther G.

C'est ce que j'aime avec les mots, encore plus qu'avec les images, ce sont des clés qui ouvrent des portes qu'on ne savait pas si proches. Bien sûr, voilà longtemps déjà que je me nourris, chaque pouce de peau, chaque parcelle de mon esprit, de la morsure de ce qu'on appelle coup et que j'ai toujours considéré comme une forme de caresse.
Mais à lire Walt Whitman (puisqu'il semble qu'il soit l'auteur de ces lignes), j'imagine des caresses investies d'une vie propre, des caresses comme des épées, des caresses à têtes bien faites, qui comme au kyudô trouvent le coeur de la cible sans le chercher.
Imaginer un mouvement qui cherche la perfection du geste, rituel, égal, métronomique, tandis qu'ondulant et ondoyant, un corps se déplace et se place pour donner du sens au coup qui ne le menace nullement.

Retourner lire, chercher sa pitance, boire l'imagination de l'autre, et en tourner d'autres rêves.
En parler à l'autre, fourrager ce terreau commun, en cueillir les pousses de réalité.

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J'aime/j'aime pas

Rue Bricabrac, bdsm, mots Photo Sandra Mofat

Mélie m'a refilé sa boîte, je l'ai ouverte, et il y avait une théorie de petits papiers (de riz, d'Arménie, oui oui) qui dormaient là depuis longtemps. Hélas, les papiers étaient usés, délités, déchirés, dessinés. Il restait des mots ici et là, la plupart, ceux trop longs sûrement, avaient vu des syllabes disparaîtres dans la gueule de souris papivores, comme les verbes,les articles, les pronoms. Voici ce que j'ai tenté de reconstituer. J'ai fait du tri, des piles, des bulles. Ce qui est j'aime, ce qui est je n'aime pas, non lo so. Après tout, je ne suis là qu'en pâle copie d'une Pandore (et pas d'un pandore, d'où l'absence d'enquête reconstitutive) armée des ciseaux d'Anastasie (aurais-je en coupant trop avidement le ruban saboté les phrases ?). À croire que les mots ne voulaient plus se soumettre à une autre, après avoir été tant sublimés par Mélie l'orfèvre.

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La clé des mots

Rue Bricabrac, mots, bdsm

C'est un passage obligé, dès qu'on tient blog, on jette un oeil à intervalles plus ou moins réguliers (très irréguliers chez moi) sur les mots clés que les visiteurs donnent à ronger aux moteurs de recherche avant de tomber sur notre page sweet page.

Intriguée par un "cadenas à boule" qui revenait très souvent (toutefois pas au rythme effrené des "zentaï", "fessées fouettées attachées", "fesses dans la rue"),j'ai à mon tour cherché si cette chose existait, et je suis tombée sur un PIF Gadget qui n'avait rien à voir, sur des bijoux intimes sans piercing (en fait, des horreurs de pacotilles dorées comme une pièce en chocolat, et suspendus à des clitoris de chattes fraîchements rasées, à la peau de poulet fraîchement plumé, ce n'est pas demain que je me rase ni que j'achète un de ces volatiles, la grippe aviaire fait moins peur...) ainsi qu'un manuel de crochetage de serrures. Je n'ai pas eu la patience d'aller assez loin pour voir à quel moment j'allais tomber sur ma rue.

Rue Bricabrac, mots, bdsm

Mais je suis retournée à mes mots clés, même sans cadenas boule. En passant soigneusement sur tout les trucs beurques qui contreviennent aux lois en vigueur.

Il y a, comme toujours, ceux qui cherchaient tout sauf de l'érotisme et du bdsm et dont je suis gênée qu'il atterrissent là (mais encore, au prix de quelles contorsions, on ne peut pas dire que je cache mon jeu ou que mes meta-tags visent à draguer tout ce qui clique) :

- ouvrages et modèles de macramé gratuit
(même payants, y en a pas)
- idées de decorations de sapins de noel originaux
(tout dépend de ce qu'on entend par original)
- strass à coller, boutons, cabochons
(zircons, sequins, diamants...)
- bourdon terrestre peut se rechauffer
(alors là, je suis innocente)
- images de 30 millions damis
(il y a en effet deux photos de mon chat cachées dans ce blog)
- noeud etoile bolduc fabriquer
(pour le noeud, j'aurais bien une idée)
- marque de gel effet mouillé moine
(parce que moine le vaut bien ?)
- modeles robes tati 2005
(on a une Gaultier 2006 en stock, c'est tout)
- ecriture gothic bretonne
(je reprendrai bien du chouchen)
- dyslexie
(non merci, sans façons)

Rue Bricabrac, mots, bdsm

Ensuite, il y a ceux qui ont des demandes très spécifiques, soigneusements segmentées, ciblées à coeur :

- annie poire lavement
(dommage,il y avait bien une Nicole)
- dominique with singletail
(Claude, ça ne peut pas marcher ?)
- nadia les fesses invariablement en l air
(elle ne s'asseoit jamais ?)
- fesses en vendée
(on en parle au fou du Puy)
- boutique en ligne carres en soie
(dans quelques jours, les foulards, voiles et autres cache-têtes)
- blog garçon gay pine dans mon cul
(le lui suggère de se mettre en relation avec le questeur de "je voulais sentir ton manche dans ma bouche")
- mure baisee sur le lit
(je préfère la mûre en confiture)
- cheval bracelet cuir seins fouet
(agneau, clito, tawse, velours, collier)

Rue Bricabrac, mots, bdsm

Et enfin, un joyeux foutoir où cohabite "la fée viviane portrait physique" (je ne suis pas sûre de la faisabilité de la chose) et tétons torturés gratuits (bonjour les radins), plus gro biceps femme (c'est pour un fist ?) et annonce un couple libertin cherche un investisseur (c'est ambitieux), grippe du poulet rire blague photo image dessin (comment c'est arrivé chez moi, je suis perplexe) et canard vibre chantal thomas (psssst, c'est pas Chantal, les sextoys de lusque, c'est Sonia).

J'ai même vu passer un "video salomé et mastermind". Je me dois d'affirmer que ces deux là commercent très bien tous seuls, et que je ne suis affiliée d'aucune manière que ce soit au couple-de-référence.

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Histoire d'O...phioglosse

Je lis ce matin, sous la plume acérée, autant que la langue, n'en doutons pas, de ma cousine blogueuse Aurora, une analyse affutée d'un récit (ou roman), Les liens du plaisir.

Ma librairie érotique favorite ne disposant pas de l'ouvrage, enfin, on y trouve bien Les liens du plaisir (et ici aussi), une gentille chose de Romain Peyret, avec des zoulies illustrations, mais ces liens-là datent d'il y a pile deux ans et quelques semaines, je n'ai pas lu les mêmes liens.
Je ne saurais donc rebondir sur les propos dépourvus de plaisir d'Aurora. Qu'importe ! Si je me présente comme masochiste, j'ai en revanche un véritable délice à l'ophioglossie, fût-elle le fruit des autres. C'est hélas le dur lot des critiques, on peut dire cent fois du bien et une fois du mal, c'est cette dernière effusion que tout le monde retiendra, et qui fera rire. Ou grincer. Comme diraient les gens qui confondent tout, ce doit être le goût de la transgression. Comme diraient les fans de Starwars, c'est le côté obscur de la force qui réjouit. Humain, trop humain. Et vivent les vipères !

Mais la curiosité me consume (et la grippe aussi, que l'on excuse mes coq à l'âne, blame the bacteries). C'est qu'il me semble bien (je suis hypocrite là, ophioglosse un jour, ophioglosse toujours, non je sais) que dans ces liens que je n'ai pas lus, on parle d'un lieu, un tchatte essème et même bédé, que j'ai fréquenté et que j'ai récemment quitté, autant par ennui (je ne cherche plus rien) que par, hum, idéologie, on va dire.
Je ne dirai toutefois jamais du mal de cette auberge virtuelle puisque le jour même de mon inscription, et le lendemain ou surlendemain de la sienne, j'y ai rencontré dominamant (son seul sourire en m'apercevant la toute première fois, m'a remis sur des rails que j'avais quittés quelques mois auparavant, donc total respect le tchatte). Cybères ou espagnoles, les tavernes, c'est bien connu, sont aussi ce qu'on y amène, pas exclusivement le reflet de leurs Thénardiers.

Parenthèse perso (c'est comme pendant la pub, vous pouvez aller faire pipi).
Au bout d'un moment, il faut bien se rendre à l'évidence, même si j'aimerais en théorie être libertine (Fuck them all, comme dirait la vilaine fermière), la pratique veut que je préfère explorer une relation, et une seule, dût-elle se fracasser dans le mur, plutôt que de me constituer un harem de doms variés qui viendraient, à tour de rôle et de bras, combler mes avidités masochistes, avant de me faire reluire comme l'adamantine princesse que je suis.
Donc je n'avais plus rien à faire là-bas, mais j'y restais, soi-disant pour bavasser avec les copains/copines et ironiser sur les fora. Jusqu'à ce qu'Anastasie joue un peu trop du coupe-coupe. La récitante (auteure donc) est sans doute aucun maintenant une femme avec qui j'ai, très peu, échangé, parfois croisé le fer et qui a balancé, on appelle cela modération, quelques unes de mes saillies chez dev/null (poubelle en langage informatique). Ce qui a le don de m'énerver et de me faire claquer la porte. Qu'on se rassure, personne n'a été maltraité, pas même la porte qui n'a rien senti.
Fin de la parenthèse perso (merci de ne pas avoir zappé).

Alors, la langue de pute qui sommeille (que d'une demi-oreille) en moi, à lire que cette "grande prêtresse" écrit comme un pied schizophrène déformé d'oedèmes made in Delly, bondit d'allégresse et fait sept fois le tour de ma bouche en exultant. Je l'avoue sans rougir. Même s'il commence à virer poujado, j'adore quand Guy Carlier descend des pitres mondains (si seulement il pouvait quitter Fogiel et retrouver son vrai moi...).

Je précise que quand la dame en question blogue (pas Aurora à l'écriture si fine, non, je parle évidemment de la narratrice du livre que je n'ai pas lu), je dois convoquer tous mes neurones pas encore en coma dépassé (deux donc) pour essayer de comprendre ce qu'elle raconte, tant le message est brouillé et la forme brouillonne, entre mots manquants et poussées de moijesme, sous-texte venimeux et onctuosité douteuse. Sachant que toute critique serait inacceptée (et renvoyée chez Dave Nul qui n'en peut mais), je m'en vais lire autre chose, en pestant contre ces gens avec qui la discussion, dût-elle prendre la forme d'une joute oratoire, n'est point possible. J'ai la culture du pilpoul, que voulez-vous.

Aurora, en décortiquant cet ouvrage qu'elle qualifie de tout sauf de bel, me venge d'une certaine manière de tous mes commentaires ravalés. O...phioglosse elle est, et comme j'aimerais l'être avec son talent et sa précision.
Tout ça pour ça, mais oui ! Entre la langue de bois et la langue de serpent, j'ai choisi mon camp. Depuis longtemps. Celui des langues sans couture (ni piercing).

Dans le monde botanique, les ophioglosses sont des espèces protégées. Comme nous sommes dans la vraie vie, je sors le casque lourd.



Chaudcolat (Mangez-moi !)

Ecrire sur un corps... En se servant des reins de sa compagne ou de son compagnon comme écritoire et comme Valmont. Mais aussi comme, dans Pillow Book pour y calligraphier, dans Novo pour y nommer. Reproduire un tatouage, dessiner sa marque, épeler un mot d'amour, un nom indiscret. Et puis le manger, le sucer, le lécher, puisque cette peinture, qui ravira ceux qui n'aiment les marques que quand elles sont fugitives, est en chocolat.

Col 2

Spéciale dédicace à P., un grand garçon euphorisant qui n'aime rien tant que les écricorps.



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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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Les mots
Flash-back
À lire
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L'oeil
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