Rue Bricabrac

Ca suffat comme ci !(da)

Ces derniers jours, j'ai lu beaucoup de témoignages, de récits vécus (ou présentés comme tels) de soumises. Mon mauvais fond avait encore pris le dessus, et j'étais décidée à collationner les clichés comme enfant je le faisais des porte-clefs. Je ne m'excepte pas des manieuses de clichés, puisqu'ils sont à l'écriture, hélas, ce que les bouses sont à la nature, un élément contournable mais dans quoi on flanque parfois le pied, et là, ça colle et ça pue. Chercher (et trouver) ceux des autres permettant peut-être d'éradiquer les siens.

La moisson a été bonne, si j'avais un peu de talent informatique, je pourrais en faire un générateur aléatoire de récit vécu comme si on y était. Des témoignages comme du patinage, les figures sont imposées. J'y reviendrai sous peu.

Rue Bricabrac, SIDA, capote, bdsm

Il se trouve que demain, c'est la journée mondiale de lutte contre le SIDA. Les parisiens seront particulièrement gâtés puisque les crispants mais multimédiatisés Shirley et Dino participeront à l'opération café-capote. Ou alors aller à la manif organisée par Act Up. Pour les autres, il reste le pharmacien ou la pharmacienne, et les préservatifs à 0,20 €.
Les capotes. Le backbaring. La prévention. Les relapses. Les statistiques. L'information.
Je lis ces récits, il y est question de puits remplis de foutre, de sperme qui dégouline hors d'un cul défoncé, qui coule le long de cuisses comblées, de gang-bangs avec des inconnus. Je ne parle pas des éjaculations faciales (et de deux !), sans trop de risque sauf si le visage est celui de Scarface juste après le passage du coupe-chou ou d'un ado à l'acné explosée. Il y a sans doute, j'espère, une question de licence poétique. Arrêter net un récit comme on le fait pendant l'acte pour signifier qu'il "enfile avec des gestes secs et habiles un condom nervuré parfumé à la menthe, pinçant le réservoir entre son pouce et son index avant de me les tendre à lécher, si doux ses doigts qui savent se faire inquisiteurs", mentionner que l'on fellationne une queue au bon goût de plastique tiède, ou parler de la peur bleue qu'on a eue quand, après un enfilage pas piqué des hannetons, "il m'a retournée, exhibant son dard magnifique coiffé d'une chemise de Vénus bicolore qui lui faisait le gland violet comme quelque maladie exotique et excitante, forcément excitante...". Et je ne vous raconte pas le femidom, sorte de sac poubelle vaginal, coincé au fond comme un diaphragme, retourné sur le minou comme un naperon, dont le seul avantage est de pouvoir se mettre en place quelques heures avant un rapport, et de laisser à la femme la responsabilité donc l'assurance de sa protection.

Demain, c'est la journée mondiale de lutte contre le SIDA, mais cette saloperie, c'est tous les jours. Alors qu'on oublie de mentionner la capote dans les "témoignages" (quoique, on pourrait écrire comme John B.Root met un point d'honneur à filmer, avec latex), soit, mais pas dans la vie.

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Coups de dés

Tu fais rouler les dés sur mes reins au garde-à-vous.
Des dés de toutes couleurs aux facettes multiples. Six, comme au 421, mais aussi douze, dix-huit, vingt, des dés de jeux de rôle. J'endosse celui qui me va le mieux, maso, et qui sait te dérider. Je suis à la fois la table à jouer, celle que tu roueras de coups consentis, celle qui roulera pour fuir après avoir rué d'importance. Ce qui fait rouler les dés, la soirée va se prolonger.
D'un coup de dé, le jeu est décidé. Parfois tu les additionnes et te saisis de l'instrument de ton choix. D'autres, tu décides que le dodécaèdre permettra de choisir l'instrument, le cube de marquer les minutes, et les restants, selon ton bon plaisir, qui sait si tu ne les multiplieras pas un jour. C'est formidablemet excitant de savoir que le jeu et le hasard décident de ma correction.
Tu fais rouler les dés sur ma croupe cramoisie et défaite.

Rue Bricabrac, bdsm, hasard, Catherine Jamieson

Photo Catherine Jamieson
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Prélude de Nîmes

Après ces jours le nez dans la dentelle et la mousseline, et ces nuits le corps entre cuir et chanvre, à l'aube d'une fin de semaine neigeuse et frileuse, le temps est venu de l'aveu. Je suis fétichiste. Non point des premières, même si j'aime de toute éternité les froufrous ouvragés du côté de Calais, pas plus des seconds, quand bien même la seule odeur du cannabis encordé m'enivre autant qu'un cuir neuf. Mon tissu préféré se doit d'être raide et rêche. Enfant, ma fixette, c'était le drap des habits, tel que décrit dans les livres - anodins - que je lisais - avidement - en traquant un sous-texte connu de moi seule. Ai-je jamais croisé de ma peau trop sensible un tel drap, celui qui raconte les marchands, les bateaux, les conquêtes ? Celui dont j'imagine les caftans, les jaquettes, les bâches... Puis vint le tweed, encore un mot dénoté, qui sonnait comme l'Albion et son éducation.

Dans la vraie vie, c'est le jean qui me chavire. Dans la semaine, tu en es privé, et moi aussi, fatalement, tu travailles sous un sévère dress code. Mais le ouiquende venu, tu retrouves la liberté de t'habiller comme il te plaît, comme il m'excite. Si on me demande, tout à trac, de faire la liste de mes fétiches (ou de mes pratiques, ou de mes goûts), je me retrouve aussi peu pourvue que la cigale de la fable. Ma faconde est réduite à zéro. Ma bouche fait un O. J'aime tout, j'aime rien, cela dépend avec qui, et à quel moment, refrain célèbre.

Pourtant, tu as vite remarqué comme j'aimais non seulement me frotter à toi, con contre cuisse, quand tu portais ton vieux jean usé maison mais encore te caresser, à travers cette toile épaisse, bien plus que sous tes costards uniformes.
Ça pourrait marcher aussi avec les costumes, certainement, mais le jean, quand bien même il n'a plus de trame, ni de chaîne, jetées aux orties au fil du temps, délavé jusqu'à oublier le bleu, tient de la pierre ponce. Il a la sensualité rustre de sa rugosité, comme une main calleuse, comme une voix de fumeur. Il résiste à la caresse, il cache bien la chair (même si troué par l'usure, il laisse passer un doigt, ou deux, qui découvrent des parties très privées). Il décuple mes envies.
Alors j'appuie ma main, et l'autre, je pétris, à l'aveugle, je malaxe couilles et queue, sans ménagements, sans discernement, le tissu s'occupe de jouer les pare-chocs, j'y mets la bouche et les dents, je me fais ogresse, truffière, j'ose ce que je ne ferai jamais si tu étais nu.
On dirait que tu aimes ça. Au moins autant que moi.

Rue Bricabrac, fetish, denim, Catherine Jamieson

Photo Catherine Jamieson
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Le sm en dentelles

Rue Bricabrac, sextoys, bdsm

Décidément, je croyais en avoir fini avec le shopping et les dentelles, et ce sont eux qui me rattrapent.

Chantal, reine du froufrou sens dessous, n'allait pas laisser l'impératrice de la maille à l'envers coloniser seule les allées du sexe chic et coquin. Chez Sephora, dans le cadre de l'opération cadeaux et calembour "fête des voeux", trois objets made in Thomass sont de sortie. Et ça va décoiffer, foi de Sephora !

Rue Bricabrac, sextoys, bdsm

Rue Bricabrac, sextoys, bdsm

Honnêtement, c'est mignon comme tout, ces jarretières de poignet, mais je ne suis pas sûre qu'elles résistent de leur strass unique à la pression décuplée par la douleur d'une torturée pas encore dolente. Maintenant, pour le passage en premier flocon sm... Guess what, daaaaaahling, Paul-Emile m'a attachée hier soir, c'était diiiiiiivin, il faut que j'aille toutes affaires cessantes chez Gucci voir si je trouve les mêmes en cuir.

Rue Bricabrac, sextoys, bdsm

Chantal restera toujours Thomass, on le voit bien avec ce petit masque dors-bien en forme de soutien-gorge mini mimi. Sooooo lace, sooooo chiiiiiic. Je ne sais pas vraiment quel est l'effet d'un visage crispé et criant avec cette ravissante petite chose qui le barre d'une tempe à l'autre, sous les trempes, mais dans mon imagination, ça fait hiatus, hic et lol, morte de rire. Cela dit, le méfait accompli, pourquoi n'avoir pas décliné le concept et proposé la culotte assortie, déguisement undercover d'un bâillon boule ? Du culot, Chantal, du culot, n'oublie pas que tu as parlé de purs moments de folie (enfin, toi au as écrit purES, sans doute pensais-tu aux nuits de folie, et ça faisait trop Début de soirée, duo disco calamiteux). Le pur délire, on en est loin.

Rue Bricabrac, sextoys, bdsm

Troisième objet de la gamme, l'éventail plumes à caresses pour mettre "votre homme à vos pieds". Tu as raison, Sephora, mon voeu numéro 10, c'est bel et bien "Oser le scandale".
Où est mon Stillnox que je le fasse rosir devant tant d'audace ?

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Mais les voiles (shopping)

Pour en finir (formule rhétorique s'il en est, je ne suis pas une obsessive d'opérette, je n'en finis pas de remettre mille fois l'ouvrage sur le métier, et les idées fixes sur le papier électronique) avec la série des voiles, un petit shopping parmi les objets du culte.

Rue Bricabrac, voile, bdsm Sois belle et tais-toi, comme au temps du cinéma muet, belles Kismet ou Loulou, nimbées de chiffon, puisque c'est ainsi qu'on dit mousseline à Hollywood, mes amies en noir et blanc, Lily, Louise... Rue Bricabrac, voile, bdsm
Il y en a qui vont à Venise se gondoler le temps d'un voyage de noces, sabler sur la lagune leurs épousailles dans cette ville qui s'enfonce, chronique d'une mort annoncée. Je préfère faire la noce, sous un domino de nonne et un masque de Venise Rue Bricabrac, voile, bdsm
Rue Bricabrac, voile, bdsm
Rue Bricabrac, voile, bdsm Privation sensorielle totale ou partielle. Plus d'yeux, plus d'oreille, plus de lèvres. A peine si ton odeur peur passer la lugubre cagoule. En version light (et polyamide, horreur), les masques de nuit, complimentary des compagnies aériennes. C'est vrai que ça aide à s'envoler. Rue Bricabrac, voile, bdsm
Rue Bricabrac, voile, bdsm Rue Bricabrac, voile, bdsm Jeux de nuit et de lumière, couverte, certes, mais tellement plus que nue, prise dans les ombres chinoises de voiles un peu chichis (mais tellement chaud et jolis). Le bondage, ce n'est jamais qu'une voilette en plus musclé.
Il fait chaud, le fouet, les bougies, tes mains, l'habituel frusquin, je cuis. Alors, toujours dans la note dentelles et masques, je vole de l'air, je me cache un peu, pour ne pas jouer les filles de l'air, en attendant que d'autres pyrotechnies ne m'étourdissent et m'ensorcellent. Rue Bricabrac, voile, bdsm
Rue Bricabrac, voile, bdsm
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Mais les voiles (Parce que je ne vaux rien)

Rue Bricabrac, voile, photo

photo Kulhanak

Le sujet qui fâche, à propos du voile, le voilà. Impossible de ne pas s'étendre, par analogie au moins, sur ce voile qu'on a voulu appeler foulard comme si le tchador avait quelque rapport - même cousin à la mode de Bretagne - avec le carré Hermès ou les coiffes des martiniquaises. Ce tchador, un peu étoffé, devient burqa. En cuir, ou en latex, c'est une cagoule. Dans les deux cas, j'entends la même chose. Et je n'aime pas du tout ce que ça me raconte.

Rue Bricabrac, voile, Belphegor

Les voiles, si affriolants, ne sont plus des dentelles, ni des mousselines (mousselines de soie, mes madeleines, déjà enfant, je m'enveloppais dans celles de ma mère, qui en avait de toutes couleurs, si légères, si gigantesques pour moi qui étais si petite, fragancée en Femme de Rochas, capiteuses autant qu'aériennes, matières à tous les costumes du monde, cheik ou Shéhérazade selon l'humeur...).
Ceux dont il est question aujourd'hui sont de lourds suaires, du drap plombé au tombé sans détours. De celui qui faisait une carapace effrayante à Belphégor, momie fantôme du Louvre, néfaste créature remontée des enfers qui aurait troqué ses bandelettes pour cet épouvantable rideau.

Rue Bricabrac, voile, burqa

photo Chrisuk

Je l'ai dit, je me garderai bien de faire rimer dominant avec taliban. Simplement, dans la pratique, dans ce besoin de cacher les yeux ou la tête de la femme, je ne peux lire que la même négation. L. m'a envoyé un jour des photos de sa femme en larmes, en précisant à quel point il la trouvait belle ainsi, en ajoutant des mots très durs pour ceux qui bandaient les yeux de leur soumise pour ne pas avoir à voir ces larmes. À mon avis, il n'y a pas que les larmes qu'ils ne veulent pas regarder. Peut-être n'ont-ils pas envie de savoir leur jouissance. Ou plus sûrement, ils ne veulent pas qu'elles puissent être les témoins de leur jouissance à eux, de leurs peurs et paniques devant cet ouragan de sentiments contrastés que font naître les jeux sm. Dans les temps passés, les bourreaux étaient ceux qui portaient la cagoule. Dans nos jeux, c'est l'inverse. Le bourreau, sado ou dominamant, est connu de sa suppliciée volontaire, il n'a plus à se cacher. En revanche, il peut avoir envie de diminuer celle qui pourrait lire en lui.
Et plus loin, à la nier. Je te cache, je te recouvre, tu n'existes plus... tout à fait. Je te dépossède de ton identité. Je te la vole d'un voile devenu éteignoir. Le bandeau, synecdoque du voile, permet de laisser la bouche libre, puisque la femme n'est plus qu'un trio de trous, une entité toujours féminine mais possiblement interchangeable.
Sous un voile opaque, je suis une, je ne suis plus là. Je ne suis pas non plus tout à fait là.

Rue Bricabrac, voile, tchador

photo Chrisuk

Je pense aussi à celles qui ont un "nom de soumise". Chiennetruc, Biduleslut, ou un joli prénom, Lolalou, ou un surnom chantant, Sinueuse... Il peut servir à bien marquer la frontière entre la vie sociale et la vie sexuelle, nous savons combien il est parfois dangereux d'abolir cette ligne blanche. Je n'arrive pourtant pas à m'ôter de la tête qu'en me renommant, on me gomme. Mon vrai moi, il est pareillement présent quand je suis à tes genoux que quand je suis en réunion de travail. Ma posture, mon état d'esprit... ne sont pas les mêmes. Une identité n'est pas un jeu de Lego, on ne s'amuse pas à taper du pied dedans sous prétexte de mieux la reconstruire, à sa main. Le cas échéant, on se modèle, avec le temps, au contact l'un de l'autre, comme des galets. La femme n'est pas de l'argile dont on croit faire les golems, on ne la crée pas par l'occupation, par l'oppression. Et ce n'est pas en l'étouffant dans un cocon qu'on lui fera croire qu'elle est chrysalide. Assez de mensonges !

Et puis j'ai toujours, si je ne veux pas, plus voir, le loisir de fermer les yeux. Et j'aime quand tu exiges que je les ouvre, que je t'observe te branler et jouir sur moi (s'il y a un jeu qui consiste à caser "éjac faciale" dans un texte, je pense qu'ici, il est bien placé), que je me calcule telle que tes mains m'ont façonnée, bondée, dilatée.

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Mais les voiles (Parce que je le veux bien)

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© Craig Morey

Avant d'en arriver aux sujets qui fâchent, quand on parle du voile, il y a l'érotisme. Pas forcément consensuel non plus, ce voile-là sait se révéler sensuel. Nous (les femmes chattes ou chiennes, soumises ou maso, sub ou kajira) jouons dans une cour où nos hommes sont souvent voyeurs et nous aiment plus que nues, au-delà d'ouvertes, exposées, forcées, écartées, spéculées (oui, je sais...), bref, exhibées. Pour leurs yeux seuls, pour ceux des autres, sujets de désir devenus objets de fierté (quand pas objets tout court, question de goût, de couleur, de saison, d'envie, d'opportunité). Combien demandent cette nudité (parfois parée de deux ou trois accessoires fétiches de base, talons, bas, collier, plug...) dès la première rencontre, dès avant (tu m'attendras etc.) ou la provoquent très vite, pour la gêne, pour leur plaisir.
Je me prépare, tu me dépares.

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© Craig Morey

Mais combien aussi connaissent ce trouble du presque vu, de l'entrevu, du promis mais pas tout de suite, de l'échantillon aguicheur. A poil, Salomé n'aurait jamais obtenu la tête de Jokanaan. Au bout de sept voiles, c'était dans la poche, ou plutôt, sur un plateau. T'obliger à m'éplucher pour trouver la peau, à ébouriffer trop de tissu, à fouiller soie et mousseline, c'est comme te faire monter l'escalier, ce meilleur moment de l'amour. Je me cache, un peu, si peu, pour mieux me découvrir, pour mieux te laisser me découvrir. Le vêtement, le voile, c'est le papier autour du cadeau, la pochette crissante de la surprise scellée. Certains très beaux bondages font bien comprendre qu'il suffit de cacher ceci pour mieux révéler cela. Dans cette optique, non seulement j'accepte le voile, mais encore je le réclame.
Pour nous, je prend le voile, le chanvre, le cuir, le satin...

Rue Bricabrac, masque, photo

photo Raven69637

Le voile peut aussi me permettre de voir sans être vue, il se fait alors masque ou voilette, éventail à la rigueur. Il met mon visage dans le flou, et ne laissera voir que ce que je cache à la ville, mon corps. On ne me reconnaîtra pas, il ne figure pas sur mes pièces d'identité, il ne fait pas partie de ma façade sociale, il est comme un pseudonyme qui recouvre mon patronyme. Si un jour, je devais aller à une soirée, dans un club, ce ne serait pas à visage découvert. Qui sait même, tellement peu voyeuse que je suis, si je ne voudrais pas avoir aussi les yeux bandés. Comme les enfants, ce que je ne vois pas ne peut pas m'atteindre. Surtout, je n'ai aucune envie d'être le témoin des regards des autres sur moi, fussent-ils appréciateurs. (Je ne reviendrai pas sur les bienfaits du bandeau qui dans les jeux de cire ou de fouet potentialise la surprise, attise la peur, renforce les sensations et m'isole dans un monde où je suis seule.)
Le voile ici est transparent.

(À suivre...)

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Histoire d'O...mbre (KO technique)

L'annonce du 27 octobre était passée pendant dix jours sans discontinuer, squattant la page annonces de Libé. Et puis la revoilà, notre XXXB, grande maso de toute éternité. Et elle ne parle plus de téléphone, sa marotte habituelle.
Pour rester dans les "té" c'est de têtu qu'il s'agit, avec de nouveau une de ce phrases ascendantes descendantes façon escalators de centres commerciaux ou de gares, les petits moments qui sont immenses, c'est pas du Escher, c'est de la jachère.

Rue Bricabrac, XXXB

Ces lignes étêtées de toute trace de bip et de répondeur ont été publiées hier, rien aujourd'hui, il faudra guetter demain, et les jours, semaines, mois qui viennent, mais l'annonce a comme un goût de jet d'éponge.
Au revoir ou à jamais ?

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Mais les voiles (intro)

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© Craig Morey

Comme toutes les photos de Craig Morey, cette femme cagoulée d'arachnéenne dentelle est magnifique. Elle a du mystère, un regard droit, une pose hiératique, on peut croire qu'elle a elle-même posé ce voile, au dessin que je vois moucharabiehs bien qu'il soit fleuri, sur ses cheveux, ses lèvres, ses yeux, son cou, pour que sa nudité n'en surgisse que plus claire, que plus chair. Ou la danse terminée, les six premiers voiles déjà au sol, elle s'apprête à ôter ce dernier rempart qui livrera ce qu'elle a de plus secret, à celui qui lui fait face.

En même temps, cette envoilée calme et fière me renvoie, je ne peux faire autrement, à d'autres tchadors, à de connues cagoules, à des bandeaux, à des masques, à des cornettes, à des burqas, à des suaires...

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© Craig Morey

Cacher la tête des femmes se retrouve, à la louche, dans deux grandes catégories de la population, on va dire comme ça. Les extrémistes religieux (et qu'importe le grade de celui qui porte la calotte, curé ou rabbin, imam ou pope) et les dominateurs. Et ça m'interroge. Très fort. Je ne veux pas faire d'amalgame, d'assimilation hâtive. J'ai juste envie d'un slalom entre tous ces voiles, du foulard d'Audrey Hepburn aux princesses du Golfe en virée chez Sephora, des perruques des juives pieuses aux vénitiennes le temps d'un carnaval, de Belphégor à Kismet.

Pourquoi cacher le visage d'une femme ? Les talibans (et assimilés) vont parler de pudeur (et leur peur ?), de religion (bidon). C'est, on l'a compris, de négation qu'il s'agit. Les doms vont parler d'humiliation, de vulnérabilité, de privation. On s'approche. Les femmes juives orthodoxes se rasent la tête, encore une manière de mettre dieu à la sauce d'un homme qui ne cherche qu'une seule chose, rendre sa femme la moins désirable (à l'autre ? à lui ?) possible. J'ai aussi vu des soumises ainsi rasées, pour être les plus nues possible, le moins parées. Je m'interroge sur la sensualité du partenaire, fût-il phrénologue. Mais là, c'est une autre histoire, on ne cache plus le désirable, on montrer l'indésirée.

Rue Bricabrac, voile, photo, Craig Morey

© Craig Morey

Souvent , on voit les yeux, cela vaut mieux, pour que la femme cachée puisse tout de même voir où elle va. Les yeux miroir de l'âme, la vieille antienne ; les yeux bordés de khôl ou de kajal des beautés en tchador et en sari qui savent d'un battement de cil sur leurs amandes sombres envoûter les hommes. Il y a clairement quelque chose qui se passe par rapport à la tête (qu'on appelle aussi le chef). Les mariées lèvent le voile une fois qu'elles appartiennent au mari. et les communiantes. Les élégantes, naguère, ne sortaient jamais sans chapeau, agrémenté parfois d'une voilette. On cache les cheveux comme métaphore du corps.

Tant que tu ne vois pas ma tête, tu ne me vois pas, tu n'as pas à me regarder. Tant que je suis derrière un masque, je peux voir sans être vue.
Alors, qui décide du voile ?

(À suivre...)

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B(otanique)DSM

Cela ne dure que quelques jours chaque année, pendant la chute des feuilles. Sauf que ce ne sont pas des feuilles. Les feuilles, pennées, sont tombées en avant-garde. Ne restent que ces pétioles (si tant est qu'il s'agisse de pétioles et non de tiges) de ce que j'appelle peut-être à tort acacia (il en existe tant d'espèces que si ça se trouve, c'est l'une d'entre elles. Peu importe. Enfin, si, toute information sera la bienvenue. Mais je ne parle pas vraiment de botanique, comme d'habitude, tout converge (encore un mot bien placé) vers le bdsm.

Rue Bricabrac, bdsm, verges

On trouve ces arbres dans les villes, à foison. Il suffit de se baisser pour ramasser (on ne remerciera jamais assez les concierges de se soustraire à l'obligation de balayer les trottoirs devant leurs immeubles), ces cinglantes badines qui font vite un bouquet, vertes verges. Et comme dit le proverbe, changement de fouettage réjouit les masos.

A celle qui me souhaitait en guise de bon week-end et de tout son coeur des fesses bleues (de peur ? de froid ? ), je dois avouer qu'"il" a un peu triché, la bougie était marine. Mais la fin de semaine ne se termine que demain aux aurores (qui sont roses comme chacun sait).

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J'aime/j'aime pas

Rue Bricabrac, bdsm, mots Photo Sandra Mofat

Mélie m'a refilé sa boîte, je l'ai ouverte, et il y avait une théorie de petits papiers (de riz, d'Arménie, oui oui) qui dormaient là depuis longtemps. Hélas, les papiers étaient usés, délités, déchirés, dessinés. Il restait des mots ici et là, la plupart, ceux trop longs sûrement, avaient vu des syllabes disparaîtres dans la gueule de souris papivores, comme les verbes,les articles, les pronoms. Voici ce que j'ai tenté de reconstituer. J'ai fait du tri, des piles, des bulles. Ce qui est j'aime, ce qui est je n'aime pas, non lo so. Après tout, je ne suis là qu'en pâle copie d'une Pandore (et pas d'un pandore, d'où l'absence d'enquête reconstitutive) armée des ciseaux d'Anastasie (aurais-je en coupant trop avidement le ruban saboté les phrases ?). À croire que les mots ne voulaient plus se soumettre à une autre, après avoir été tant sublimés par Mélie l'orfèvre.

avion badine balade chair chanson chat chocolat claques coeur collier cordes cuir discipline émotions envol fouettée indécence jasmin jouir lien lune maîtrise morsure mystère neige noir orage philippine pipes plafond plumes saumon tapage vaincue ballades bas-fonds battue café caviar certitudes cigarette cliques coeurs dépendance étalons glace humiliations insultes jaune jour laisse maîtres ordre os oubli partage périphrases plomb propriété ras-du-front silence soleil sonnette sornettes thuyas tourisme vertu vinyl voiture
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La clé des mots

Rue Bricabrac, mots, bdsm

C'est un passage obligé, dès qu'on tient blog, on jette un oeil à intervalles plus ou moins réguliers (très irréguliers chez moi) sur les mots clés que les visiteurs donnent à ronger aux moteurs de recherche avant de tomber sur notre page sweet page.

Intriguée par un "cadenas à boule" qui revenait très souvent (toutefois pas au rythme effrené des "zentaï", "fessées fouettées attachées", "fesses dans la rue"),j'ai à mon tour cherché si cette chose existait, et je suis tombée sur un PIF Gadget qui n'avait rien à voir, sur des bijoux intimes sans piercing (en fait, des horreurs de pacotilles dorées comme une pièce en chocolat, et suspendus à des clitoris de chattes fraîchements rasées, à la peau de poulet fraîchement plumé, ce n'est pas demain que je me rase ni que j'achète un de ces volatiles, la grippe aviaire fait moins peur...) ainsi qu'un manuel de crochetage de serrures. Je n'ai pas eu la patience d'aller assez loin pour voir à quel moment j'allais tomber sur ma rue.

Rue Bricabrac, mots, bdsm

Mais je suis retournée à mes mots clés, même sans cadenas boule. En passant soigneusement sur tout les trucs beurques qui contreviennent aux lois en vigueur.

Il y a, comme toujours, ceux qui cherchaient tout sauf de l'érotisme et du bdsm et dont je suis gênée qu'il atterrissent là (mais encore, au prix de quelles contorsions, on ne peut pas dire que je cache mon jeu ou que mes meta-tags visent à draguer tout ce qui clique) :

- ouvrages et modèles de macramé gratuit
(même payants, y en a pas)
- idées de decorations de sapins de noel originaux
(tout dépend de ce qu'on entend par original)
- strass à coller, boutons, cabochons
(zircons, sequins, diamants...)
- bourdon terrestre peut se rechauffer
(alors là, je suis innocente)
- images de 30 millions damis
(il y a en effet deux photos de mon chat cachées dans ce blog)
- noeud etoile bolduc fabriquer
(pour le noeud, j'aurais bien une idée)
- marque de gel effet mouillé moine
(parce que moine le vaut bien ?)
- modeles robes tati 2005
(on a une Gaultier 2006 en stock, c'est tout)
- ecriture gothic bretonne
(je reprendrai bien du chouchen)
- dyslexie
(non merci, sans façons)

Rue Bricabrac, mots, bdsm

Ensuite, il y a ceux qui ont des demandes très spécifiques, soigneusements segmentées, ciblées à coeur :

- annie poire lavement
(dommage,il y avait bien une Nicole)
- dominique with singletail
(Claude, ça ne peut pas marcher ?)
- nadia les fesses invariablement en l air
(elle ne s'asseoit jamais ?)
- fesses en vendée
(on en parle au fou du Puy)
- boutique en ligne carres en soie
(dans quelques jours, les foulards, voiles et autres cache-têtes)
- blog garçon gay pine dans mon cul
(le lui suggère de se mettre en relation avec le questeur de "je voulais sentir ton manche dans ma bouche")
- mure baisee sur le lit
(je préfère la mûre en confiture)
- cheval bracelet cuir seins fouet
(agneau, clito, tawse, velours, collier)

Rue Bricabrac, mots, bdsm

Et enfin, un joyeux foutoir où cohabite "la fée viviane portrait physique" (je ne suis pas sûre de la faisabilité de la chose) et tétons torturés gratuits (bonjour les radins), plus gro biceps femme (c'est pour un fist ?) et annonce un couple libertin cherche un investisseur (c'est ambitieux), grippe du poulet rire blague photo image dessin (comment c'est arrivé chez moi, je suis perplexe) et canard vibre chantal thomas (psssst, c'est pas Chantal, les sextoys de lusque, c'est Sonia).

J'ai même vu passer un "video salomé et mastermind". Je me dois d'affirmer que ces deux là commercent très bien tous seuls, et que je ne suis affiliée d'aucune manière que ce soit au couple-de-référence.

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La France en haut

Rue Bricabrac, corset, bdsm

J'avais, au risque de déclencher une bronca et me faire brocarder pour être prête à n'importe quoi pour la saveur d'un bon mot, à parler de la France en haut, autrement dit des jolis petits tops (top n'étant ici pas pris comme contraire de sub dans le langage bdsm d'outre Atlantique) qu'une soumise ou une domina peuvent avoir envie de porter (histoire de rester dans le ton général du lieu, si c'est pour passer en revue les caracos de l'été prochain, il y a sûrement des blogs qui font cela mieux que moi). Autrement dit des corsets. Tel celui-ci, brocard on s'en serait douté, d'un rouge qui va avec l'humeur du jour, en ces temps de flammes et de colères.

Rue Bricabrac, chaussures, bdsm

Et puis, si c'était en talons hauts ? Histoire de découvrir les ébouriffantes créations de Vicente Rey, fichtrement fétish, qui manie la plume et le métal pour des stilettos menaçants en apparence, doux comme de l'agneau (en quoi ils sont doublés) au pied. Pour les parisiennes, il tient boutique rue des Tournelles. Ca vaut le détour, vraiment.

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La France en bas

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Comme nous sommes des filles bien gentilles, nous portons des bas, évidemment. Et même sans les offrir au couperet des ciseaux, en ne les mettant que pour lui, ils filent à toute allure. Les liens les déchirent, le silicone du stay-up joue les filles de l'air, ils roulottent que c'en est dégoûtant d'inesthétisme.

Or donc, hier matin, à 8h10, alors que je ne sais même plus de quoi je rêvais, mais je rêvais sûrement, plongée dans le plomb et les plumes, le facteur sonne, une seule fois, mais ferme et stridente, et me délivre contre un autographe d'une main empeignoirdée, un immense carton dans quoi nageaient trois paires de bas commandées sur Internet.

La ménagère de moins de cinquante ans qui veille toujours en moi, même quand je suis ébouriffée et noyée de sommeil, s'est réjouie de trouver le mode d'emploi en 5 commandements, de la bonne tenue et longévité de la paire d'attrape-fétichiste que je venais d'acquérir.

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À ces conseils plein de bon sens (c'est gentil de la part d'un marchand de bas de nous aider à moins consommer ses produits, je serais naïve, je parlerais d'altruisme), je ne répéterai jamais assez de choisir des bas solides, donc tant pis pour la pure soie avec couture, ou même le fin nylon. Il est impératif, restons coquettes, de viser la dentelle, il en existe mille variantes, ou la résille (pas mille, mais une bonne dizaine).

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La jarretière reste une alternative intéressante, avec élastique inside, d'une durée de vie nettement supérieure au silicone (bien prendre ses mesures donc). Pour les achats, toujours préférer les boutiques de lingerie de Pigalle qui fournissent ces dames que les échoppes coquines-chic ultra-fashion qui triplent les prix.

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Le collant déchiré

Il n'aimait pas (doux euphémisme) les collants. Comme souvent les dominateurs qui aiment toujours porter haut le flambeau du porte-jarretelles et autres fétiches féminissimes désuets.
Pourtant, ce jour-là, il m'avait demandée de l'attendre exclusivement vêtue d'un collant, me prévenant que le vêtement allait être sacrifié (son côté économe, très panier de la ménagère) sur l'autel bdsm, se proposant même de me fournir la chose habituellement innommable, achetée sur ses deniers.

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Je me suis exécutée, glissée dans le nylon fumé jusqu'à la taille, j'ai pris sa position favorite, courbée sur la table, les seins écrasés sur le bois, les jambes écartées pieds à pieds, les yeux bandés par mes propres soins, et je l'ai attendu, avec cet habituel frémissement délicieux de peur, ne sachant pas quel tour il me réservait, et pressée du premier contact, seul capable de briser cette électricité.

Le toucher a été polaire, métallique, tranchant. Muni de ciseaux, il a entrepris, effleurant ma peau sans jamais lui infliger la moindre égratignure, de découper le collant. Aux endroits stratégiques, laissant couvert mon creux poplité et mon astragale. Une fesse, ma fente, l'autre fesse. Parfois, d'une main impérieuse et impatiente, il agrandissait la découpe, le tissu crissait, je frémissais. Et de nouveau, le froid de l'acier, dont je découvrais pour la première fois, les vertus excitantes. Jusqu'au bruit sec des lames qui se referment, ce son particulier qui ne ressemble à aucun autre, que l'on pouvait entendre dans les ateliers de couturière, un son clair et grave que je n'oublierai jamais.

Je n'ai joué avec personne d'autre au collant découpé. Je ne le regrette pas, je ne cherche pas à reproduire avec des hommes interchangeables des situations passées, fussent-elles plaisantes. Je préfère inventer des nouveaux rites, leur laisser la mise en scène des petits cailloux blanc que je sème, créer ensemble des nouveaux jeux, on ne dira jamais assez le goût des premières fois, même si, plus petit commun dénominateur, il s'agira toujours de panpan cucul et fariboles de cet acabit.
Mais je regrette l'attouchement inoxydable.
Je comprends, qu'en lieu de fouet ou de cravache pour disperser en confettis la cire des bougies, certains aiment sentir une lame émoulue détacher les larmes écarlates de leur peau.
Un couteau affilé, affûté, chirurgical, pour une cérémonie barbare sans table de dissection.
Alors de nouveau, sur ma peau, l'acier glacé.

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L'oreille
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aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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