Rue Bricabrac

Histoire d'O...mbre (Tout s'éclaire ?)

XXXB5

Lundi, hier donc, un nouvel épisode du feuilleton XXXB. Au risque de se faire éclipser par les aventures désacordées du couple Nicolas/Cécilia*. Mais mon oeil de buse ne s'est pas laissé détourner par ces mouvements de haute politique.

L'affaire devient plus nette. XXXB possède bel et bien un, et même deux, répondeurs. C'est du côté du muet aimé que les choses se corsent. Ce monsieur, si tant est il est homme et non pas femme, non seulement refuse de déposer quelques mots sur les boîtes vocales, et manque cruellement de chance puisqu'il tombe invariablement sur ces machines messagères au nez desquelles il raccroche (biiiiiip biiiiiiip biiiiiip), mais surtout, il n'a pas le téléphone, et doit sans doute aucun se trouver dans des contrées où la denrée téléphonique est rare. La Creuse. L'île de Pâques.

XXXB est donc une Sisyphe au pays de la comm contrariée, amoureuse d'un lointain rustique fâché avec les moyens modernes de télécommunication. Sans cesse, elle laisse des annonces, soldées à chaque fois par des traces sonores mais non verbales de l'être adulé. (Chez moi, répondeur top message ou boîte vocale made in Bouygues, je n'ai pas les sonneries raccrochées. Je ne pourrai jamais être XXXB quand je serai grande.)

* A ce propos, je rappelle que ce soir a lieu au théâtre Déjazet le procès Sarko.



Histoire d'O...mbre (Ca continue)

XXXB, ca continue

Plus j'essaie d'y voir clair, plus cette affaire me devient opaque.

Cela fait deux ans, ou trois ans, que je survole les annonces d'XXXB dans Libé. Cela fait deux ou trois mois que je les consigne sur mon blog, parce que je n'ai rien vu, pas même les estafilades de cutter dans le dos ou les scories d'une bastonnade avec planche à clous (je ne fais que raconter des images que j'ai aperçues dans des galeries perso), de plus maso que cela.

Avec une régularité de coucou helvète, l'inconnue remet ça depuis quelques jours (chaque annonce passant plusieurs fois)

N'étant pas bonne élève comme Mélie, je n'ai pas encore tenté une incursion numérologique dans les compulsions calendaires de la dame.

Comme d'habitude, elle n'est pas sûre d'avoir reçu des appels, mais elle a bien coché les dates. On apprend que l'invisible élu possède un sourire. Et que pour connaître les RTT de son azimutée amoureuse, il lui suffit de lire le quotidien du matin.

Entre nous, je préfère encore me faire fouetter, y compris quand, comme en ce moment, j'ai les reins aussi raides que le cou d'Eric von Stroheim dans La grande illusion.



In the box 3 (Poupées désarticulées)

In the box 3 (Poupées désarticulées)

On les laisse jouer à la poupée, poupée de cire, poupée de son, poupée de chair, poupée pas de bois. Souvent, ils s'en lassent, elle n'est plus toute neuve, ils ont perdu la moitié de ses vêtements, ses cheveux n'ont pas été coiffés. C'est qu'une poupée, ça demande des soins constants, de l'attention, de la préoccupation.


Photo Annliz

Et patatras, ça se termine en miettes.
On leur prête un doigt, ils jettent la main. On leur tend la croupe, en un rien de temps, ils désarticulent les gambettes.
Tout ça pour finir emboîtée. Non pas l'un dans l'autre, enculée ou enconnée, mais enfournée dans quelque carton ou baisenville, d'où on ressortira dans un jour, dans un an, ou jamais.


Photo Mario A.

Dans les milieux chics qui ont été aux écoles et se la pètent, à l'énoncé des mots poupée et désarticulée, on sort sa carte Bellmer. Cambembert, comme on dit au Trivial Pursuit.

Les femmes de Bellmer m'ont toujours dérangée. Je n'ai pas envie de les voir. Je les connais pourtant, comment y aurais-je échappé ? Je me demande même si entre un coucher de soleil sur quelque plage pacifique, un Che en béret et un Freud à femme, le poster Bellmer n'a pas trôné au top ten des affiches convenues pour chambre de bonne d'étudiant frais émoulu.

Dans les milieux intellos qui ont été aux séminaires et qui l'étalent, à l'énoncé des mots poupée et désarticulée, on brandit son Lacan. Apporte-moi le stade du miroir, que je tâte mon corps morcelé.


Photo Etsuko Miura

Le bondage m'a souvent fait cet effet là. Par les liens coupants, par l'occultation de certaines parties du corps, par le jaillissement provoqué et surnaturel d'autres, par l'annulation du mouvement, par la position forcée, il me morcelle et me désarticule.

Cambrée au delà du raisonnable, écartelée comme si j'allais être rouée, dissociant mes seins ou ma vulve de mon tronc, le bien nommé tant mes membres oubliés, suis-je, un instant seulement, une des ces poupées cassées ? Est-ce à cause de mon plaisir, avant, pensant et après l'instant seulement, qu'elles me mettent si mal à l'aise, et que je ne peux m'empêcher de les regarder ? Et que j'évite de me regarder captive de tes cordes de toutes couleurs.



In the box 2 (Jolies poupées)

In the box (2)

La femme poupée jouet sexuel ne ressemble pas toujours à cette particulièrement hideuse (a)mante (voir In the box, premier du nom). La poupée gonflable a le plus souvent deux jambes, deux bras et une perruque. Elle se contente d'être moche. Qu'elle parle (mais que dit-elle ? Sans doute "encore" ou "oui, je la sens bien ta grosse queue", dans un anglais nasillard et métallique d'automate ou dans la langue suave et robotisée des GPS ?), qu'elle soit blonde à forte poitrine, elle tient invariablement dans une petite boîte.

Les progrès étant de qu'ils sont, elle est passée de gonflée à moulée, en pur silicone, à fabriquer sur mesure avec des détails aussi précis que la profondeur de bonnet et du vagin, la couleur du vernis à ongle et de rouge à lèvres, et la délimitation du bronzage. Elle arrive aussi dans une boîte, grande comme un cercueil. Normal, on peut faire ce qu'on veut, elle ne vivra jamais.

C'est peut-être aussi cela qu'on lui demande. Sois belle (voire sois Bellucci, ou son sosie) et morte. Ou le moins vivante possible. Gisante pas rigide. Ta marge de vie peut s'épanouir dans les limites de mon plaisir, sexuel, contemplatif. Je jouis dans toi. Pas forcément de toi. Je jouis avec toi mais sans toi. Le mannequin de vitrine comme compagne d'égoïste. De réaliste. De subreptice. Remember Charles Bukowski, Copulating Mermaid of Venice et ce qu'en fit Patrick Bouchitey, avec Lune froide. Elle était si belle, si élastique, si sirène sortie de l'onde avec des rondeurs partout, qu'on comprenait qu'il y avait de quoi devenir nécrophile.

Est-ce que, quand je désire que mon homme m'objective, me traite en marionnette, de sa main dans ma gaine m'écarte et m'agite, et encore me pose dans les sens dessous dessus qui lui conviennent, suis-je cette fille de mort ? J'espère que non, mais rien n'est moins sûr. Les masos, j'en suis certaine sans pouvoir le prouver, entretiennent un commerce souterrain et discret (pas toujours) avec Thanatos. Est-ce que la poupée, femme objet qui a réussi, serait l'aboutissement de la vraie soumise (j'en suis, ouf, une fausse), baisable et customisable à souhait ? Moi aussi, pourtant, je ferme les yeux quand on me couche.

Ce qui ne fait pas de moi un mannequin en vitrine...


Installation de l'exposition tokyoïte "Dolls of Innocence"

... ou une icône sage comme une image.


Photo Mario A.

(À suivre)



In the box

In the box

L'Orient est rouge. Rouge gore. Demain, sous le titre 3 extrêmes, sortent trois moyens métrages, respectivement chinois, japonais et coréen, réunis en un programme qui promet la peur. En vérité, il s'agit bien plus de films qui outre leurs racines orientales et une indéniable cruauté, jouent franchement plus en perversion majeure et frayeur mineure qu'en grosse peur qui tâche.

Chaque film vaut largement le détour. Pour le plaisir, un instantané de Coupez de Fruit Chan, qui met l'eau à la bouche.


Photo B.O.M.

Celui qui pourtant m'arrête ici s'appelle La boîte, du japonais Takashi Miike. Peu importe, enfin, non mais oui, le sujet réel du film. Là encore, c'est une image qui met en route une intense activité synaptique.


Photo Kadokawa Pictures

Cette petite danseuse qui va entrer dans une boîte, acrobate souple et contorsionniste, assez minuscule et gracile pour se ranger ainsi et permettre à son maître, homme de l'ombre, de refermer le couvercle. Elle se plie à ses désirs.

Rêve de maso, la boîte pour femme ? On la sort de son papier de soie, de son quant à soi, elle s'ouvre comme une fleur, se déploie, étire chaque centimètre de chair. Elle ne sort pas comme un polo à ressort, ni comme une bimbo d'un gâteau. Elle reprend vie délicatement. Elle dort dans la couche de l'homme, et l'aube venue, s'enroule dans la nuit de son écrin. Femme cadeau, femme objet. L'emboîtée n'est pas une encagée.

Mettre les femmes en boîte, littéralement, ça me raconte des histoires. Pas exactement celle que Jennifer Chambers Lynch, moins douée que son père David, a imaginé avec Boxing Helena. Helena qui se retrouvait femme tronc pour un homme qui lui sciait les ailes et l'asservissait radicalement.

Poupées baisables, incapables de s'enfuir, ne prenant que le minimum de place, encore vivantes quand même, faut que ça bouge un peu, beaucoup, passionnément... Femmes réduites au minimum fuckable, à ces poupées gonflables dites de voyage qu'on trouve dans les bons sex-shop, trois trous, deux seins, un cul, dans un espace minimal, une petite boîte.

La femme en boîte, avec ou sans membres, serait donc un idéal de macho sado, toujours dispo, sans mal de tête menstruel, maniable à loisir. Suffisamment précieuse pour la cacher au coffre. Trop secrète pour l'exhiber. (Il y a des collectionneurs onanistes qui conservent leurs oeuvres d'art dans des bunkers.) Il suffirait de lui sectionner les cordes vocales pour en faire une jolie poupée muette.

La pépée en panière, c'est une proposition de poupée.

(À suivre... et en attendant, tous à 3 extrêmes)



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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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