Mois de la photo (suite)
Daïdo Moriyama aime photographier les femmes toute chair dehors, comme des taches de lumière dans un environnement sombre, que l'on croise dans les lieux clos du quartier de Shinjuku. Ou alors, au gré des pochettes de disques ou des expositions, comme d'apeurées jouvencelles désemparées dans des lieux abandonnés, la fraîcheur de la jeune femme constrastant avec l'aspect poubelles des lieux.
Il met son oeil et son objectif subjectifs dans l'angle où on l'attendait le moins, entre gros plan et perte de vue. Subtil, il photographie un souvenir, une trace, une chaussure abandonnée, le creux d'un lit défait.
Quand il passe par Paris, les petites femmes qu'il immortalise sont les mannequins des vitrines que juste l'espace d'un instant, on pourrait croire vivantes.
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Là où il me trouble le plus, c'est quand il saisit une bouche ou une fleur, pareillement ouvertes, offertes au summun d'un épanouissement tout en rondeur, comme si c'était un sexe de femme.
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Daïdo Moriyama expose à Paris jusqu'au 10 janvier 2005 à la galerie Mennour, 60 rue Mazarine
mardi 30 novembre 2004 / 2 grains de sel