Rue Bricabrac

Les miquettes à zéro

Rue Bricabrac, bdsm, guerre des sexes

IL y a quelques jours, en librairie, un nouveau livre (par là, il convient de signifier qu'il s'agit de pages reliées sous une couverture glacée et nullement de littérature) au titre aussi accrocheur qu'un article dans Marie-Claire. Pourquoi les femmes font-elles peur aux hommes ? (Il est d'emblée gravé dans le marbre que les meufs terrorisent les keums, pas d'alternative, pas de nuance.)

Les auteures, justement journalistes dans la presse féminine, ont fait le choix du grand reportage, de la percée en terre étrangère, du safari dans l'autre moitié du monde. Elles sont allées interviewer des hommes. Wow. Fallait y penser.
Parce que ça pense. Ca ne pense que du poncif (si je me la pétais, je dirais qu'on patauge dans la doxa jusqu'aux aisselles), ça égrène le cliché comme un chapelet, ça postule que les femmes d'aujourd'hui veulent tout, que les hommes ont peur de ne pas être à la hauteur. Alors qu'en vrai, les hommes pensent que la cellulite (improprement nommée, ce sont des capitons) c'est rien que des fossettes et que la petite nouvelle de la compta, c'est une chaudasse (qui elle n'a que deux fossettes au bas du dos, les salières de Vénus...).

Y en a un qui voulait liquider 68, y en deux qui veulent en finir avec le féminisme.
Mais là où ça devient franchement croquignolet, c'est la couverture.

Mouarf. Et même MouaaaaaAAAAARRRRFFFF.
Colossale rigolade.
Chéries, ces femmes-là, les hommes n'en ont pas peur ! Bien au contraire ! Ils versent même leur écot sur des minitel, des réseaux, des sites de rencontres, pour trouver des maîtresses cuissardées, cuirées et cravacheuses.

(Bon, cela dit, une maîtresse de mes amies est persuadée que je fais peur aux hommes, moi l'agnelle qui rêve de poigne et d'empoigne.)



Nus sous verre

VITE, vite, il ne reste plus que quinze jours pour aller voir l'exposition Denise Bellon à la galerie Inknight. Des négatifs tirés pour la première fois, des inédits de celle dont on connaissait les portraits de Beauvoir ou de Langlois (éventuellement via le film que Chris Marker lui a consacré il y a quelques années).

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photo Denise Bellon

Denise Bellon a, pendant les années trente à cinquante, photographié des modèles ou ses amies, dans le plus simple appareil, parfois à peine voilées, ou corsetées d'une large ceinture, beautés anonymes et désirables, callypiges et innocentes. Elles posent comme on se propose, avec une ingénuité qui enlève tout soupçon d'impudeur. En décor naturel ou dans son appartement, qu'importe, le sens de l'étrange de Denise Bellon s'impose. Il tient à presque rien, un regard, un détail, un angle, une courbe. Compagne de route du mouvement surréaliste, elle avait évidemment ce goût du bizarre, sans ostentation pourtant.

Nus et désirs, tel est le titre. J'aime bien cette idée de désir, qui ressort dans la beauté simple des clichés. Aux antipodes du pornglam qui nous inonde depuis les années 80. Rien de clinquant, mais du charnel triomphant. Un noir et blanc qui nacre les peaux. Le fétichisme en creux mais terriblement présent. Et le trouble naît devant ces photographies.

Désirs de la photographe, des femmes qui posent, des visiteurs. Désirs d'être, en chair cette fois-ci, la femme nue de Meret Oppenheim sur qui on dînait à l'orée des années soixante. Sentir la griffe d'une fourchette, le pincement de doigts étrangers.

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photo Denise Bellon

Et de là, quittant ces fruits, traverser la Seine, aller voir les merveilleux Arcimboldo, oublier la FIAC, trop foire décidément, pour zigzaguer dans les galeries d'ici et là, grapiller des émotions dans des cadres plus feutrés. Imaginer une écologie de la consommation d'art.



Lynch et Louboutin dans le même chausson

LE rouge, celui du théâtre, des lampes ON AIR, du sang et du lipstick, pourrait être leur point commun. Celui des bouches des actrices pour l'un, celui des semelles de souliers parfaits pour l'autre.

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Photos David Lynch - Chaussures Christian Louboutin

David Lynch et Christian Louboutin font Fetish commun à La Galerie du Passage (dans ce lieu exquis qu'est le passage Véro-Dodat). Pour les photographies du premier, le second a réinterprété la torture-shoe jusqu'à doter un escarpin purpurin d'un talon pic à glace de 26 cm, au-delà même de la possible longueur d'un pied 40 monté sur chausson pointe.
Les chairs très blanches de deux danseuses du Crazy, au cou de pied cambré comme une chute de reins, émergent d'ombres palpables comme le cinéma du réalisateur en regorge.
On est à la fois en terre familière, fascinante et dans un autre monde, fantasmatique, fétichiste.

La fashion week ? Ha oui, la fashion-week... À part les pirates de Jean-Paul Gaultier aux bustiers ceintures et poignards en guise d'épingles à chapeau, plus Jack Sparrow que Bounty, mais de quoi réveiller tous les souvenirs d'enfance portés par un cinéma friand du genre, pas grand chose à signaler, des pastels, du pop-art, des fleurettes.



Birmanie Libre/Free Burma

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