Rue Bricabrac, bdsm, couleur
photo Jaroslaw Kubicki

COMME la plupart des gens de ma génération, je regardais "Kung Fu" et j'aimais David Carradine en Kwai Chang-Caine, héros de western sans autres armes que son corps, dansant son art martial dans l'Ouest, le vrai, ascétique et asiatique.

Plus tard, pour un Bergman, je me suis tapé nombre de nanards pour retrouver cet homme que j'aimais bien, maillon d'une dynastie d'acteurs, il avait de la branche, et aussi de la blanche. Récemment, Tarantino qui a vu tous les films et toutes les séries, l'a réactivé.

Et puis il y a deux nuits, il s'est payé une petite mort qui avait tout de la grande. Je ne sais pas si les mandragores poussent en Thaïlande, dans les chambres d'hôtel.

Le manque d'air ne me procure aucune sensation exhilarante ou orgasmique. Il me fait tousser, étouffer, me dérange, me ramène sur terre.
Il y a deux mois, de ta main assez grande pour cela, tu as enserré mon cou, tu as repoussé ma propre main qui tentait de t'en empêcher. Pour rire, pour dédramatiser, j'ai laissé tomber ma tête sur le côté, j'ai tiré la langue, comme les pendus de caricatures et de westerns (et probablement les vrais, mais de nos jours, on leur masque la tête, et même ainsi, je n'en ai point vus, ne cherchant pas particulièrement le choc des photos ou les vacances en terrain miné).
Tu n'as pas dû aimer, parce de cette même main qui jouait à te faire peur, à me faire suffoquer, tu as repoussé ma tête jusqu'à ce qu'elle choque le mur.

Et je t'ai laissé partir en me disant que, décidément, le breath control, c'est pas mon érotisme, et ceux qui le pratiquent ne sont pas sur la même portée que moi.