Rue Bricabrac

Fouette coussin (et plus si entente)

Rue Bricabrac, bdsm, tapette

POUR saluer comme il se doit le solstice d'hiver, j'ai entrepris hier un de ces ménages qu'on ne saurait confier à personne. Car pour bouter la poussière hors les murs, il faut payer de sa personne, et d'une manière qui n'est pas prévue par la convention collective des gens de maison (et heureusement pour eux, sinon, on trouverait bien plus de soeurs Papin dans les beaux quartiers).

Préférant de plus en plus la bougie à l'électricité et le balai à l'aspirateur (même si ce dernier s'avère indispensable, le premier à une qualité magnifique : le silence), et ma tapette à tapis se trouvant, on se demande pourquoi, dans le sac à malices, lequel, on ne dira pas pourquoi, est dans le box d'un ami actuellement terrassé par les virus et les emmerdeurs (j'ai mis "et" car les uns et les autres peuvent se confondre). Or donc, dans une drôle de boutique qui prétend vendre des vidéos, mais recèle aussi des raretés dans la série "Hello Kitty" ainsi que tout un tas de gadgets pour la maison que le téléachat ignore à tort, j'ai trouvé un modèle plus simple (un coeur au lieu d'un bretzel) de tapette.

Les coussins et le canapé ont eu droit à une raclée qui m'a permis de renouer avec un bruit que je n'avais alors entendu que chez les cannes de belle facture. Du sifflement du meilleur augure. Il faut dire que j'y mettais du coeur. Si acariens il y avait (bien qu'ils fassent peur en photo, leur présence ne me crée aucune réaction allergique), à mon avis, ils ont passé l'arme à gauche, et fissa. La poussière s'envolait à plus d'un mètre (pour sûrement revenir se nicher dans le velours sitôt mon cul tourné).

J'ai toujours adoré la cuisine thaïlandaise, désormais, leurs tapettes me seront aussi chères (enfin, pas plus que deux euros).



Je suis blindée, mon armure

Rue Bricabrac, bdsm, armure
photo li bra

À force de chercher une clef dans une botte d'annonces, à croiser des dominateurs dans leur tête, des sadiques affligés du syndrome de Peter Pan, des grands autistes, bref, tout ce qui fait le miel de celle qui a peur de s'engager tout en souhaitant trouver un peu de paix affective, j'ai blindé mon corps (et pas seulement mon cul). Comme savent faire les femmes, point besoin de ceinture de chasteté ou de ligature des lèvres. En me rendant ce corps haïssable. En détournant mon regard des miroirs. En traitant de margoulin celui qui peut lui trouver du charme.

Je ne sais ce que sera la semaine prochaine (que les optimistes appellent l'année, comme si du côté de minuit, une coupure épistémologique étroitement liée à une révolution copernicienne par la pensée magique et quelques rimes pauvrettes, teuf, oeuf, boeuf). Je ne pense pas que Manpower m'enverra le roi de la pince coupante (c'est bien connu, les noeuds, surtout les gordiens, ça se tranche dans le vif, quitte à écorcher au passage, pas de pénélopisme qui vaille).

J'ai peine à croire à des lendemains qui chanteront Johnny fais moi mal, et qu'une maso à côté de sa peau pourra satisfaire les désirs de renarcissisme des hommes blessés par la crise.

J'ignore encore si mon prochain (domin)amant sera jeune (c'est à dire la trentaine, pas 45 ans) avec une queue aussi vigoureuse que ses bras, et comme je n'aurais rien à lui dire, je le sucerai souvent. Ou alors, un vieillard en chant du cygne qui quoique présentant un début de Parkison et des taches rousses sur les mains (tout le monde ne peut porter les mitaines et les bagues de Lagerfeld pour masquer ces signes qui ne mentent pas, eux) prétendra avoir 57 ans. Ou le plus doux et sensible des travestis, consolateur et cravacheur, pour une relation d'une ambiguïté au trouble attirant.

Ce que je sais, c'est que s'il ose dire "je t'aime", ma réponse sera "au revoir."
Ce que je crains, c'est que la clef restera bien cachée et moi très aveugle.

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Sans O ni raison

Rue Bricabrac, bdsm, deuil
Diana Pinto

COMME mes deux derniers ex, comme mon meilleur ami, comme mon inspecteur des impôts, comme un boulanger qui n'est que rarement le mien, il s'appelait P***. Il avait débarqué dans ma vie par des commentaires, puis par des courriels.
Très vite, nous nous sommes aimés. D'amitié. Comme moi, il était masochiste. Bien plus que moi. Nous en parlions beaucoup, mais pas seulement. Il ne se remettait pas de la perte de sa dernière dominatrice, il en était malade, il somatisait.

Nous nous écrivions des lettres si longues qu'il me fallait parfois plus d'une heure pour lui répondre. Il avait une intelligence exigeante. Cruelle souvent. Il était à fleur de peau. Il n'a, un jour, pas supporté que je ne prenne pas sa défense avec véhémence, à ciel ouvert. Comme je suis têtue, j'en ai souffert, mais je ne lui ai pas tendu la main. J'en crevais, mais j'avais encore plus peur de ce que serait ma souffrance s'il me rejetait. Lui aussi, mais il a fait le premier pas. Et nous avons repris ces conversations épistolaires infinies, plusieurs courriers en parallèles souvent, abordant tous les sujets, des plus graves aux plus futiles.

Nous avons créé un langage à nous, des jeux d'enfant, des réflexions d'adultes. Quand le temps nous manquait, nous nous adressions des petits mots brefs pleins de chaleur. Nous dressions des listes, de peintres surestimés, de parfums importables, des rires de ses filles quand elles étaient enfants, des conneries de mes dominamants quand le naturel revenait au galop.

Artiste, avec "un petit nom dans le milieu" disait-il, il n'a jamais voulu me le donner, ce patronyme, de crainte que je n'aime pas son oeuvre. C'est avec mille réticences, mais sans que je le lui demande qu'il m'a envoyé sa photo (parce qu'il avait vu les miennes, il voulait cette égalité). Je connais les prénoms de ses filles, le sien, mais pas son nom. Je ne le connais pas au regard de l'état civil.

Je parle à l'imparfait. Je pleure en parlant à l'imparfait. Cet imparfait qui porte bien son nom et qui fait le deuil du présent et du futur. J'ai eu de ses nouvelles pour la dernière fois à la fin du mois de juillet, il avait été hospitalisé, et repassait chez lui brièvement chercher ses anciennes analyses. Son coeur qui avait tant battu dans ce corps qui avait tant été battu gardait, en plaie ouverte de celle dont il avait tant de mal à même prononcer le prénom, un virus vorace.

J'ai failli appeler un écrivain, aujourd'hui reclus et en assez mauvaise santé, dont il était l'ami pour tenter de savoir ce qui se passait (mais sachant l'état de l'auteur et l'absurdité de ma demande, du moins dans sa formulation, j'ai chassé cette idée). J'ai lu sur internet tout ce qu'on pouvait trouver sur ce que je supposais être sa maladie. Je lui ai écrit, de plus en plus comme on envoie des bouteilles à la mer, sans attendre de réponse. Parano à mes heures (heureusement de manière non pathologique, juste agaçante pour mes plus proches), je me disais qu'en revenant de convalescence, il fuyait tout ce qui pouvait lui rappeler l'autre, donc aussi moi qui savais. Une envie de s'éclipser, de faire le deuil de son masochisme ? Internet est un superbe outil pour tisser des liens, c'est aussi une formidable usine à mensonges et dissimulations, et on y casse les relations sans faire d'omelette, adieu Berthe. Et que, comme certains qui retournent leur veste pour un oui pour un non, qui sait, il riait de ma candeur.

J'ai lu tout ce qui se disait sur sa maladie, on en guérit en un mois en général. Sauf si on en meurt.

Cinq mois, et chaque jour, il me manque. Les fêtes me sont particulièrement pénibles cette année. J'ai toujours plus souffert des chagrins d'amitié que d'amour. Ils ne guérissent jamais. Aujourd'hui, je maudis l'imparfait, que n'ai-je écrit au passé simple au lieu de ce temps qui décompose la vie.
Il a été ma plus belle rencontre de 2008. J'aimerai tant apprendre qu'il va bien, qu'il exerce son art avec fougue, qu'il retrouve le bonheur. Quelque part.

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Des petits riens qui font grand plaisir

TANDIS que dans le métro, un comédien barbu au chapeau melon me faisait me réjouir d'avoir abandonné ma petite reine pour quelques heures, en récitant un court texte de Hanock Levin, "je veux te voir nue, juste en bas" ; tandis que dans "Le chant des mariées", Karin Albou nous rappelle que les barbus (de toutes obédiences, talibans, haredim ou amis de germanicus) ont toujours trouvé les poils sales ; tandis que de retour en surface, une publicité récurente pour Chaumet encense les liens (un amour de liens, et oublions la crise...), je trouve le dernier Jalouse dans ma boîte aux lettres...

...je vois, non sans quelque tendresse, le chapô de l'article consacrée à la Paz de couverture, où fesser rimer avec embrasser. Enfin !

Rue Bricabrac, bdsm, fesser
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Sage massage

Rue Bricabrac, bdsm, màme
photo Tootdood

FOURBUE par une nuit sans sommeil, de passage furtif dans un étrange ailleurs, je rentre dans ce salon de massage qui ne promet pas de happy ending, bien au contraire, mais se propose de rendre sa liberté de circulation au Qi.

Une jeune femme fluette, de ses mains insolemment puissantes, joue à la toupie avec mes disques et transforme mes mollets en chop-suey. Quand elle passe sur mon visages, ses doigts sont comme des papillons. La barrière de la langue interdit tout dialogue. Je me laisse faire.

Ce soir, je dormirai profondément. Je dors déjà. Je me dis que les d'hommes devraient tous avoir des mains pareillement douées pour la force (je crois qu'elle a touché la dure-mère) que pour la délicatesse. Delicatessen, délicatement sm.

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On mème* encore (et pourtant...)

Rue Bricabrac, bdsm, màme
photo Freddy Moraz

L'OISEAU siffleur m'a "taggée", comme on dit maintenant, à l'anglaise. J'aurais pu filer. J'aurais peut-être dû. Mais j'ai accepté la contamination. Se définir en trois billets.
Qu'il énonce comme suit :

La plupart des burpeurs ont de nouveaux visiteurs tous les jours [NDLR, tu m'étonnes ! 46 % du trafic en provenance des moteurs de recherche]. La plupart de ces visiteurs ne se tapent pas tout le burp à rebours [NDLR, tu m'étonnes, ils tombent sur une page qui n'avait rien à voir avec ce qu'il cherchait dans 68 % des cas alors ils se barrent vite fait – et puis y a quand même plus de 600 articles postés ici déjà]. Un burpeur a souvent deux ou trois billets passés qu’il aimerait qu’on lise pour mieux le comprendre. Il est temps de les ressortir.

Comme même dans tes rêves il est hors de question que je me relise, ou que je parcoure quelque table des matières, ce n'est pas négociable, voici de mémoire (avec l'aide du moteur de recherche pour localiser les billets) trois bidules qui peuvent donner une photographie de mon univers fantasmatique, narcissique, obsessionnel.

Le premier, c'est Un dom et une femme (Anamnèse) qui, comme son nom l'indique raconte, surtout si on clique sur le lien qui mène à un numéro du Fessogramme que la douce Mélie m'avait demandé de rédiger, mon besoin d'avoir un "d'homme" plutôt qu'un amant vanille. On y croisera la comtesse de Ségur et Sade (je les confonds tous les deux), et surtout moi, moi et moi. Ce qui est le but du jeu.

Le deuxième, qui pourrait être de saison en cette période d'Avent, c'est Le calendrier de l'avant. Pendant ce mois de mai là, j'étais amoureuse comme je l'ai rarement été avant et plus jamais depuis, d'un homme que son métier avait appelé ailleurs pendant quelques semaines. Pour que son désir de moi reste aussi intact que possible, voire se creuse encore un peu plus, j'avais décidé, vaniteuse, de lui envoyer chaque jour un fantasme. Le mois terminé et l'homme revenu, j'ai compilé les trente courriels. Nous nous sommes quittés peu de temps après. Il a été mon dernier homme marié. J'espère qu'il ne sera pas mon dernier amour fou.

Le troisième, je pourrais le botter en touche et renvoyer à la rubrique rétroviseur, dans la colonne de droite, qui ressort au petit bonheur la chance, un billet ancien, à chaque fois que l'on recharge la page. Mais pour ce dernier, je vais choisir le premier. Quand j'ai commencé à tenir ce blogue, c'était sur une autre plate-forme, celle d'un chat en ligne. Pour amorcer ce que j'ignorais alors n'être que le début de plus de 5 ans d'écriture, j'avais repris une lettre envoyée à un amant. Car de tout temps, j'ai écrit à mes d'hommes, pour les faire bander, pour les obséder, pour les retenir, pour les séduire, pour les esbaudir et pour leur dire mon désir. Cent lignes est une histoire que j'avais envoyée à P***, qui m'a téléphoné dès réception du poulet érotique. "Je te vois quand ?" Et en lui donnant un jour et une heure, j'espérais qu'il se souviendrait de ce texte pour que nous le jouions ensemble... avec ses didascalies pour me surprendre.


* Ce titre pour faire plaisir à CUI qui subodorait un énième jeu de mots à deux balles sur mème

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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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Les mots
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