Viens faire des bulles
TOUT commence par cette animation en flash (plutôt drôlement bien ficelée, si j’ose dire, maligne et tout ça) qui fait le tour de fessebouc en ce moment. Et puis, ce "Filles désarticulées en contorsion" dans les mots clés par lesquels quelqu'un est arrivé sur mon blog (pour en repartir aussitôt, je l'avoue, mais si tu reviens, tu l'auras ta fille, et j'arrête rien).
Je ne sais pas s'il parlait de cette bubble girl que j'ai regardée chuter, s'arrêtant dans des postures hallucinantes (d'ailleurs avec Fièvres que j'ai branché illico sur la meuf en bikini, mais sans ailes, nous avons fait un concours de positions le plus sm).
Malgré mes clics, ou peut-être que ceux-là m'aidaient à mieux fouiller la plaie avec le doigt, cette animation me mettait terriblement mal à l'aise.
Elle me rappelle tous ces rêves de chute sans fin que l'on fait enfant, surtout quand on a un peu abusé du dîner. Sauf que dans les rêves, il n'y a pas de bulles. Enfin, il n'y en avait pas dans les miens. Juste un réveil en sursaut qui faisait office de parachute ou de matelas. Seul Icare s'écrase.
Elle me rappelle les récits des soumises "jetées" par leurs maîtres qui pleurent des larmes rondes comme des ballons et ballottent à tout va. (Je ne me moque pas, je lis juste ici et là des textes souvent maladroits, mais toujours empreints d'un vrai désarroi. Et sachant mes fréquentations, les larguées sont plus souvent des soumises que Cécilia A. née C.) Son chemin sans but ni sens ni fin, Sisyphette damnée, et plus douce sera la chute, est un peu la métaphore du sentiment qui saisit n'importe qui lorsqu'il perd un être aimé, quelle qu'en soit la manière, que l'on soit soumise ou pas. La soumise, habituée qu'elle est de la chose liquide, en parle plus facilement que le maître qui lui ne mouille jamais. (Non, je ne parlerai pas du travail de deuil qui peut commencer quand on a fini de rebondir comme un pantin sans liens.)
Bubble girl est un corps sans maître, tellement laxe qu'il en devient dérangeant (comme le sont les contorsionnistes, ça manque d'os et de freins, tout d'un coup), elle n'a plus d'épine dorsale, ou si peu.
Et si, avant de trouver maître, dhomme, dominamant, sub, esclave, chienne, partenaire, complice, désiré(e), amour, il ne fallait pas avant tout autre chose, être vertébré, un minimum au moins. Pour ne pas être une bubble girl, à la merci de la moindre claque.
lundi 24 mars 2008 / 7 grains de sel