Rue Bricabrac

"I didn’t discover curves; I only uncovered them." (Mae West)

TU penses que les courbes attirent plus coups et caresses que les mornes plaines qu'on aurait juste envie de fesser.
Je suis de l'avis contraire, je pense qu'un corps androgyne aux frêles os si proches de la peau appelle un toucher plein de tact, un frôlement de plume, des chatouilles d'aigrette, tandis que des géographies plus joufflues réclament de la pogne, de la poigne, du pétrissage.

En fait, tu rêves, mais tu ne sais pas.
Tu as vu bien des films, lu encore plus de livres, plus que moi qui n'en connais presque pas, mais qui vis cela, cahin-caha, depuis toujours.
Parfois, tu passes dans ma rue, et tu regardes par le trou de la serrure, puis tu t'éloignes, tu t'interdis comme si j'étais un casino (et tu peux prendre l'acception italienne).

On s'est enfin parlé dans un éclat de rire, pour tout à fait autre chose, on a fini par se croiser et se crocher. Aux antipodes du bdsm. Mais avec moi, mais avec toi, on y revient toujours. Surtout avec moi.

Rue Bricabrac, bdsm, anniversaire, courbes, cadeau
photo Erospainter

Je t'explique que coups et caresses, comme pleins et déliés, les creux et les monts, c'est la même chose. Seule change l'intensité. La main se lève, et retombe. Vitesse, force, appui. Les neuf queues du chat caressent aussi bien que dix doigts et font vibrer un corps comme un violon en quête de maître. Deux doigts froissent un téton jusqu'à le rendre cliton ou le pincent dans un tour cruel. Et ainsi avec un foulard de soie, une cravache, la mèche ou le manche du fouet, les lèvres et les dents.
Du moment qu'il y a un homme et une femme, un Adam et une Eve qui ont envie de faire un chemin sensuel en oubliant le divan, le ça et les autres. En apprivoisant l'enfer qui en vérité est le seul paradis sur terre qui se puisse trouver.
Laisse aller, c'est une valse, à mille temps au moins, et ce soir on improvise.

Je me demandais ce qui te ferait plaisir pour ton anniversaire. Je te l'ai demandé en espérant la réponse. Un rendez-vous. A date.
Avec plaisir.

Et c'est en rougissant que je t'écris qu'au cours de ce rendez-vous, au long cours j'espère, tu auras carte blanche. Ce pourra être du thé vert ou des bleus en forme de main. Ou ce qui te siéra. Sans boîte ni bolduc, je m'offre.

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Sadonanisme

LA masturbation, quoique commode, n'a jamais été une panacée. C'est plus un soulagement. Une autre manière de se gratter quand ça démange. Je ne parle pas de ma période d'avant ma vie sexuelle avec un partenaire. D'ailleurs, j'aime beaucoup me faire masturber, même si les séances de masturbation réciproque sont un à mon sens plus du domaine du touche-pipi-merci-donnant que de la pyrotechnie que j'évoque souvent.

Mais bon, parfois, souvent, mollement, follement, ça dépend, je me masturbe, avec un bon bouquin ou un canard (je ne me sers pas des deux de la même manière et un bon livre a ceci d'écologique qu'il me dispense de l'usage du canard, et que je peux garder mes deux mains pour tourner les pages, comme quoi, le cerveau, c'est quand même lui l'Organe). Et ça marche. Si bien qu'il m'arrive non seulement de gémir, mais de crier, de me cabrer. Et ça fait peur au chat, qui me bousille mon after.
Ça marche parce qu'il y a les lobes, qu'on pense à lui ou à Tchéky Kario, et qu'on trompe la solitude avec la pensée, cette Pénélope qui n'a pas encore rejoint Morphée et qui tricote une belle tapisserie.

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photo Liapinto

En revanche, bien que mouillant (ayé, je me fais un petit coup retour de la revanche de la chatte en folie, bien baveuse et rosée à la raie avec un degré de chaleur d'hygrométrie qui donne envie d'aller se sécher au frais à Singapour) d'une manière immodérée dès que quelque instrument (de la main à l'un des bidules qui traînent dans le sac à malices) s'approche de ma peau, joue d'un téton, caresse une rotondité arrière, trace son chemin entre mes omoplates, écarte mes cuisses, siffle dans l'air... bien que je puisse rêvasser et construire des scénarios pas follement élaborés, mais terriblement excitants en préparant pour un amant en chemin vers mon boudoir une carte du rude... bien que je puisse me souvenir de ces coups de battoir dont j'ai cru que oui, comme dans la chanson, ils allaient me fendre en deux, des straps qui auraient pu être méchantes si la main n'avait pas failli, et de la belle rouge et de son cousin acier à queues et noeuds qui depuis qu'ils ont traversé la grande mare n'ont pas perdu leur odeur extatique de cuir fumé... bien que donc, et même malgré que (et que ceux qui considèrent l'expression comme impropre relisent Rousseau), je suis incapable de prendre une once de plaisir à me frapper moi-même.
(Je surtout fâcheusement infoutue de me frapper moi-même, la cire d'une bougie ne me fera ni chaud ni froid alors que je peux sans le moindre état d'âme prendre une lame de rasoir et m'ouvrir la jambe. Je précise que ce dernier cas n'est pas mon passe-temps du moment, que l'on fait des conneries quand on a 14 ans et que cette dernière action ne m'a jamais déclenché une giclée d'endorphines.)

J'y ai pensé. Pas à froid, en rentrant d'une journée pénible (pléonasme), comme d'autres sirotent leur pur malt (ou dans le cas de quelqu'un que nous connaissons, leur 12°5 avec bouchon de plastique ou en cubi s'il y a eu promo chez Carrouf). Évidemment. Pas moins sur ordre, avec le ton impérieux et sec qui convient, "je veux voir les marques en arrivant chez toi" (je choisis lequel, le Russian red de Mac ou le 190 de Shu Uemura ? Ou alors mon vieux Chanel 22, rouge ultime jamais égalé, qui n'existe plus et qui doit comporter depuis tout ce temps plus de bacilles que ce que les labos nous préparent pour la prochaine guerre bactériologique, les phtalates et le paraben, à côté, c'est de la gnognotte). Je me souviens avoir vainement essayé devant A***. Mon bras, pourtant habitué à des gestes plus vigoureux, devenait mou comme un membre mort ou la poignée de main d'un jeune UMP.

Même pas seule, sans témoin de ma misère sexuelle, avec au creux du ventre une envie boulimique comme un appétit, une faim de louve masochiste et exacerbée, avec le désir d'entendre résonner le coup qui bat et s'abat, avec oui le souhait de passer mon doigt sur un début de boursouflure... je n'ai pas pu, je ne peux pas. Même en rêvant à Tchéky Kario ou à, tiens, James Blonde, qui avec ses faux airs de Poutine, fait un objet du fantasme tout à fait convenable.

Rue Bricabrac, bdsm, masturbation
photo Meredith Farmer

Pourquoi le canard et pas le chat ?
(Non, pile n'est pas la bonne réponse.)
(Je n'ai jamais essayé l'autobondage, je crains que çe ne me fasse pas plus chaud.)



Toujours la mème chose

Rue Bricabrac, bdsm, mème
Graphisme Linzie Hunter

IL faut s'attendre à tout de ses soi-disant amis, surtout qu'un jour où l'autre, ils vont vous coller de trop près et vous filer des saloperies qui se développent en chaîne. Donc concomitamment à une invasion de puceron sur mon genêt que j'aime tant (alors que merde, il gèle la nuit, le puceron est vraiment une saleté qui résiste aux températures négatives et qui vient bouffer mes futures floraisons avant l'heure des amours des coccinnelles), Fièvres (avec un tel nom, j'aurais pu me douter de sa non-innocuité) vient de me passer une maladie contagieuse avec règlement.

Voici les oukases :

- Mettre le lien de la personne qui vous tague (c'est fait. J'appelle pas ça tague, mébon).
- Mettre le règlement sur votre blog (c'est fait).
- Mentionner six choses/habitudes/tics importants chez votre petite personne (ci-fait ci-dessous).
- Taguer six personnes à la fin de votre billet en mettant le lien de leur page perso (ça va viendre)
- Avertir directement les personnes taguées (ça aussi).

Or donc, pour les psychiatres et les abritres des élégances qui me lisent :

1) Je dors la fenêtre ouverte et avec une bouillotte. Mais pas le premier soir. Je me contente d'attendre qu'il dorme pour aller entrebâiller la fenêtre.

2) Je me parfume deux fois par jour (mais je n'ai jamais d'atomiser sur moi pour les raccords qui empuantissent un entourage qui n'a rien demandé et qui porte déjà son propre poison qui cocotte le litchi et le poivre rose, les deux grandes tendances du moment), le matin/midi avant de sortir et la nuit avant de dormir, mais seulement si je dors seule.

3) Je ne cire jamais mes chaussures, j'ai horreur de ça, je ne sais d'ailleurs pas le faire malgré un apprentissage poussé à l'enfance, ça esquinte mon vernis et salit tout, donc je m'en sors avec les éponges dépoussiérantes vendues au rayon cirage, et je ruine mes pompes en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Un soumis m'avait proposé de venir le faire, mais les soumis, il faut leur donner quelque chose en échange et regarder leur corps souvent disgracieux seulement vêtu d'un risible tablier de soubrette. Je préfère avoir des chaussures moches. Ou en nubuck.

4) J'ai toujours un petit et ravissant Laguiole sur moi, à manche en argent ou en verroterie, juste pour faire genre, et parfois pour le sortir dans les restaurants chics ou pas où les couteaux sont juste bons pour du beurre. Mais comme je préfère la cuisine japonaise ou thaïlandaise, il n'a pas servi depuis longtemps, sauf à ouvrir les pages du Robbe-Grillet.

5) Je ne peux pas vivre sans le Canard Enchainé dans lequel j'ai appris à lire avant l'école et je ne supporte pas qu'on l'ouvre avant moi. Ça me rend féroce.

6) Je jette tout ce qui pourrait me rendre sentimentale, les photos, les souvenirs, les cadeaux inutiles (alias attrape-poussières). Pas tout de suite, non, mais assez vite, et bien avant la rupture.

Je passe la maladie contagieuse à (pour changer de mes habituelles victimes qui seront bien assez tôt contaminées, sinon, qu'elles vivent heureuses et en bonne santé) :

July

Utena

Maïa
(Parce que je la lis avec un plaisir infini et que je n'ose pas le lui dire).

Vagant

M

Comme une image
(Monsieur CUI trouvera bien 5 minutes dans sa migration d’H&F à WP pour faire plaisir à son auditoire féminin en haleine.)

Personnellement, j'aurais bien envoyé le bébé à Jean-Luc Mélenchon, Guy Birenbaum, La morue, L'apathique Mouloud Achour et Jean Véronis, mais je n'aime pas les râteaux plus que cela. Pourtant, eux six, je les aime et j'ai envie de mieux les connaître.

(Je suggère à tous, infectés ou non, d'aller voir le travail, sur les spams ou les livres pour enfants de Linzie Hunter, l'un de mes récents et absolus coups de coeur.)

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Brève interrruption de programmes

Rue Bricabrac, bdsm, interruption

POUR cause de maladie pasagère (non, Fièvres, ton mème n'y est pour rien, pas plus que ma décision de réaliser la V2 de RueBricabrac sous Wordpress), il n'y aura pas de blabla aujourd'hui.
Commentaires et trackbacks sont volontairement fermés , je n'ai pas besoin de commisération, juste d'un médecin ou d'un médicament (parce que le médecin, je m'en tamponne un peu).

Il ne s'agit évidemment pas de faux adieux visant à mesurer ma cote d'amour (ct'e blague) ni d'une inondation intempestive suite à une chatte fontaine qu'en peut plus de baver de bonheur.
Juste un malaise passager.

Logiquement, demain, la suite des émissions et mème au programme, mais zappez tant que vous voulez.



Pas ce soir (et je n'ai même pas la migraine)

L'AVANTAGE de vivre seule et de refuser toute forme de concucohabitation, c'est que non seulement on peut garer ses seins les soirs de saint va-t-en 'tain, mais encore que quand le désir nie, cela reste entre soi et soi.

Comment font-elles, les soumises à temps plein ou les expertes des relations longues distances quand un 15 février, sans même une migraine ou des menstrues, elles n'ont pas envie. Pas envie qu'une main les effleure, pas envie d'engloutir un sexe égoïste (les sexes, quelque soit le leur, de sexe, sont toujours égoïstes), pas envie de frémir à la vue d'un battoir, de mouiller au premier sifflet du bullwhip. Même pas envie de faire semblant, de dire que oui, je suis ta chose, ta miss Piggy, oui j'aime ça, la cravache et les crachats, les coups fourrés et le cou étranglé, encore, plus vite (surtout plus vite, qu'on en finisse et rapido).

Rue Bricabrac, bdsm, désir, absence
photo Karnesika

Le non-désir, ça se raconte comment ? À l'autre, mais aussi à soi ? Ça s'écrit avec quels mots ? Ça se parle avec quels trémolos ?
Dire j'ai le non-désir de toi, et de toi aussi, et de toi encore. Pas juste de toi, donc. Mais de toi quand même.
J'ai le désir d'avoir du désir, pourtant, mais le désir n'est pas au rendez-vous.
R*** m'envoie une photo. Ses débuts, non pas en photo, mais dans cet érotisme qui est le mien (et celui de quelques autres). On en parle. Le dé pointe son museau, le sir à failli suivre. Un soupçon d'identification, d'envie de cet abandon, de ce presque sommeil. Il a su capter que le SM n'était pas qu'une gymnastique à visée orgasmique. Mais un moyen de transport érotique.

Je n'ai pas choisi le SM, il m'a choisie. On va dire comme ça. Sans le vouloir, j'étais tombée dans des pratiques qui promettaient (et tenaient) une sexualité pyrotechnique, des jeux longs et lents, un rollercoaster de préliminaires tellement plus intéressants que la conclusion, quand bien même, ce point d'orgue qui met sur le flanc, n'est pas sans mérites. D'ailleurs, ces coups et caresses me convenaient si bien que la pénétration m'a longtemps indifférée. Jusqu'au jour où je ne l'ai pas été, tout le temps de ma liaison avec H***. Depuis, j'ai besoin de me faire fourrer, bourrer, de m'imaginer comme ce flipper où je jouais jeune fille, avec les ouvriers de l'imprimerie d'à côté, et aussi les déménageurs d'en face, et dont les mouvements de bassin violents et sans équivoque resteront dans mon panthéon des fantasmes anciens.
L'un de ceux-là, qui m'ayant acceptée dans leur cercle (on dépensait en général une seule pièce pour jouer pendant les deux heures de la pause prandiale, c'est dire qu'on était bons et qu'on avait aussi du bol à la loterie) avaient oublié que j'étais de l'autre sexe, ou un autre, mais doté du bon déhanché de pelvis et d'une paire de pognes mahousses, me ramènerait-il mon désir égaré ? Désir de toi, ou d'un autre, ou d'un plus lointain.

Le SM est-il soluble dans le quotidien et la routine ? Une petite fessée et au lit ! Bondage et branlette, 20 minutes sévices compris. Vite, un orgasme, on ne va pas y passer le réveillon.
Le train-train comme si on avait un train à prendre, merdalors.
Si, justement, on va y passer du temps. Et même du temps, avant le temps. Un petit mot des jours avant. Des promesses la veille. Des injonctions, des murmures. Des longues phrases, des ordres brefs. Comme on ferait un château de sable, on construit le désir du rapport. Pour innerver la peau, pour embraser la tête, pour mouiller les yeux.
Le désir, SM ou pas, est un partenaire exigeant. Il réclame mille attentions, un zeste de mise en scène, quelque chose d'un peu dramatique, des accessoires, de l'imagination, de la conviction. Et alors, comme Boeing Boeing ou La cantatrice chauve, on peut jouer la pièce quelques dizaines d'années. Avec la même chaleur.

Rue Bricabrac, bdsm, désir, absence
photo Gregory7

Voilà, le non-désir, ça ne se dit pas. C'est comme le non-être. Il faut évoquer l'absent.
J'avais pourtant envie d'écrire sur le non-désir, celui qui ne s'écrit jamais parce que c'est un repoussoir.

Peut-être que pour effleurer mon non-désir, il suffit de ne pas lire ce texte.

(Trop tard)

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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
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presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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