Rue Bricabrac

Deux bouts là dedans !

ENTRE l'anniversaire de l'une et la convoitise d'un autre, je suis retournée sur eBay enchérir à droite et à gauche (disposant d'un compte Paypal, je suis la bonne samaritaine de tous les pusillanimes du paiement par internet), tout en cliquottant pro domo, des fois que... (Alors que franchement, côté matos, je crois que j'affiche largement complet.)

Rue Bricabrac, bdsm, martinet, eBay

Sortant des habituels chats en bisons ou martinets à trois sous, je suis tombée en arrêt devant un de ces drôles de bidules pataphysiques, qu'on imagine bien dans un catalogue des objets non point introuvables mais improbables. Celui-ci est tout ce qu'il de de trouvable et probable, il est en rouge et noir (musique !), hélas plus séduisant que méchant, puisque les lanières, généreusement larges, sont en doux daim.

Mais d'imaginer un solide gaillard en train de travailler sa souplesse de poignet à la façon non pas d'une veuve, mais d'une majorette chauffant son twirling, j'ai été à deux doigts de craquer. Avec un bon entraînement (cf la majorette), il doit pouvoir faire pleuvoir sur chaque fesse sa juste ration de lanières, et en profitant à chaque fois de l'allant du coup précédent. On appellerait ça le coup du moulin (à vent).

La meilleure de l'histoire étant que le vendeur, histoire de ne pas tomber dans la catégorie X d'eBay, précise benoîtement :

If you are on a farm, this might be ideal for keeping your livestock in line.

Pour les Daf, Marquis, Master et consorts qui en ont deux (soumises), le martinetwirling est l'indispensable instrument à rajouter à la panoplie du parfait doublonneur. Ou alors, lors de la conduite du harem en club : "Allez, le troupeau de fumelles, je ne veux voir qu'une seule fesse !"

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Le fossé des séparations

Rue Bricabrac, bdsm, microcosme
photo Agnieszka

ON connaît bien la théorie des six degrés de séparation qui explique qu'entre chacun de nous et un quelconque autre qui vit aux antipodes, il n'y a tout au plus que six intermédiaires. Ainsi X, ce petit veinard de néo-zélandais ou Y, un péquin Chinois, peut être accointé à Dick Rivers, Jean-Luc Delarue ou Nicolas Sarkozy.

Quand on entre dans un microcosme, de six, on passe souvent à un. Quand je parle de microcosme, ce n'est ni du village globlal qu'est internet ni de la blogobulle (dont la chaîne se rompt par afflux de blogues zombies), mais des tchattes bdsm, forums du même métal et lieux virtuels- ou pas - affiliés.

De plus en plus, je me rends compte qu'entre moi et les autres, soeurs de coeur, amants d'un soir, inconnues, connus, aimées ou détestés, il n'y a le plus souvent qu'un seul degré de séparation. Et pour une obscure raison, cela me gêne. (Ce genre de réflexion est sans doute tout aussi valable dans un lycée ou une entreprise, mais j'ai le bonheur de n'être ni dans l'un, ni dans l'autre.) À tort, je pense vivre à la Brassens, loin de la rumeur publique et jamais à plus de trois pour éviter la bande de cons.

Je ne fréquente pas les clubs à donjon, dont tout le monde me dit grand bien, qui en vantant leurs qualités équipementières, qui en louant leurs formidables opportunités de rencontre. Je n'y mets pas les pieds parce que je tiens non point tant à mon anonymat qu'à mon intimité. Je n'ai pas envie de connaître une foule de monde, et encore moins envie qu'eux me connaissent, ou plutôt, pour gommer ce que la première partie de cette phrase peut avoir de péjoratif (non voulu), je choisis qui je veux qui me connaisse. Ce qui est impossibe en club. Alors, quand je chasse, je vais sur les tchattes. C'est un peu comme les ventes sur catalogue, mais c'est ça, ou laisser faire un hasard qui cumule les malvoyances, presbyte, myope, astigmate, strabique... En tous cas, j'ai l'illusion de créer mon club privé à moi que j'ai, et de dresser les chevaux de frise derrières les douves quand bon me semble.

Et je chasse de nouveau. Donc je retourne dans la zone ad hoc. Et depuis le temps que j'y reviens à intervalles irréguliers, ça crée des liens. Il y a celles qui disent tout, avec qui, dans quelles positions et en quelle année (ou quel mois). Il y en a d'autres qui ont un beau réseau de copains/copines dont on fait partie et qui détiennent sur chacun et chacune une fiche à peu près à jour, ce qui permet d'éviter les pénibles notoires, les menteurs pathologiques et les pique-assiettes (c'est assez hallucinant de voir la propension de certains centimaîtres à vivre aux crochets de leurs soumises). Il y a celles qui ne disent rien et dont on peut supposer qu'elles sont en train de se faire servir la même soupe par le même individu qui repasse les mêmes plats à tout ce qui porte jupe et baisse culotte, et qui mouline dès que ça mord, ne sachant plus laquelle il a happée, mais du moment que ça porte jupe etc. Il y a ceux qui ont des amis qu'on méprise ou dont on se méfie.

Exemples...
Lorsque j'avais rencontré P*** il y a quelques années, je savais qu'il papillonnait aussi du côté de chez C*** et E***, qui ne sachant rien de mes relations, ne s'étaient pas privées de me donner des détails. Quant à F***, il voyait aussi E***. Puis A*** et P***, peu avares de détails elles aussi. E***, rencontré récemment sans suite, m'a proposé de contacter C*** pour qu'elle me donne toutes ses références. E***, un autre, n'a rien proposé, mais fréquente avec grand plaisir l'un des petits marquis de la scène parisienne, personnage qui m'est antipathique au possible. P***, quand il sort de chez C*** se précipite chez V*** puis chez E***, chacune persuadée d'avoir l'exclu. Et N*** tient la gazette, mêlant aux vérités quelques extrapolations et mensonges, pour être sûre de garder la main sur son monde. Quant à M***, l'ex de T***, je suis si proche d'elle que (le cas ne s'est pas produit et ne se produira pas, mais il faut bien des hypothèses d'école) jamais, sans me sentir incestueuse, je ne pourrais même me laisser taper sur les doigts par cet homme. Enfin, concernant J***, et apprenant quelques-uns de ses secrets par le clavier d'une jacteuse, je lui ai signifié que désormais, je préférais faire bite à part de cette dame. (Les initiales ont été distribuées au petit bonheur la chance, en choisissant dans les plus répandues des prénoms français, le P*** pouvant donc signifier Pascal, Patrick, Paul, Philippe, Pierre... et les C*** Caroline, Chantal, Claire, Clotilde, Chiara, Clara.... Pas de clefs ni de "f" à trouver ici.)

So what ?

Rien de bien grave, sauf que la promiscuité me dérange à un tel point qu'un seul et unique degré de séparation n'est pas assez. Je crois que je hais l'idée que par le jeu de marabout-bout de ficelle, d'aucuns puissent soulever mes draps (on peut montrer son cul sur internet et garder certaines autres choses privées, que ce soit la couleur des poils du chat ou des serviettes éponges, la modulation de ses gémissements ou les confidences entre oreille et oreiller).
Un degré, seulement, de séparation, et j'ai la sensation (sm évidemment) de laisser ces personnes entrer dans ma vie. Et cela me dérange infiniment.

La théorie veut que six soit le max. J'aimerai mieux que ce soit un minimum.



Le chant de la clé

Rue Bricabrac, bdsm, clés

S'IL y a tellement de cadenas, de menottes, sous forme de bijoux, de bagues et bracelets lourdement allusifs sur ce blogue, c'est que je n'en finis pas de chercher la clé. Ce qu'avait tout de suite compris F*** alias Marc Chênes de chez Virtualie.
Quelle clé ? Je ne le sais même pas. Si je le savais, je n'en parlerais sans doute pas si obsessionnellement.

Etre attachée, enfermée, liée, enchaînée sont des sensations plus qu'agréables... quand c'est un autre, non pas tiers mais double de confiance, qui maîtrise aussi bien les cordes que les noeuds, les boucles que les clés, les maillons que le maillet. La liberté est entre ses mains, et ses mains d'hommes sont belles et bonnes.

Là où les choses se gâtent, c'est quand on remet les clés à des doigts gourds et maladroits, à un porte-clés qui n'en veut pas, charge trop lourde. Là où c'est pire encore, c'est de ne même pas posséder la clé à remettre, la chercher de préférence là où elle n'est pas, l'avoir peut-être devant les yeux (ou autour du cou et entre les seins).

D'ailleurs,ce problème est tellement gravé en moi que je ne comprends même pas les romans à clés, enfin, disons plutôt qu'ils m'énervent autant que ces jeux vidéos où il faut inspecter chaque coin et trouver des énigmes pour avancer. Je ne franchis jamais le premier niveau et si je n'ai pas le décodeur ou la soeur tourière, le roman reste avec son trousseau intouché.

J'ai écrit clé(s). Alors que la graphie qu'en vérité je préfère, c'est clef(s), avec ce f qui a été la dernière lettre que j'ai su écrire, butant sur sa double boucle (évidemment piquée),n'en finissant pas de faire des lignes sans fin de ce satané f cursif, enfant du l et du j. Un f comme fuck, fouet, fesse, ferronnerie. Un f comme clef, finalement.



Le grand bleu

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photo Auntie P.

QUAND il y a trop de bleu, sauf celui du ciel, Bataille, reviens !, ça me fait mal et j'ai le blues. Pour ne plus l'avoir, une seule solution, des bleus.
Ces bleus-là sont enfants du rouge, de l'écarlate, du cramoisi, du vermillon, de toute cette palette pourpre qui réjouit et réchauffe.

Ne m'a-t-il pas écrit (avant de se rencogner dans l'oubli la minute suivante, ou alors 500 lui faisaient peur, il faut dire qu'il y a de quoi, et je ne parle pas de ma peau...) :

Histoire de se remonter le moral, un coup de badine par député UMP élu, qu'en penses-tu ?

( Que de la gueule !)
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Compulsion de répétition (Cherche donneur)

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photo Red Charls

JE suis dans un grand désordre en ce moment, ce qui n'a rien d'anormal après la conclusion de quelques années de fidélité et de train-train à la loco de plus en plus poussive. Je porte mieux que bien mon pseudo. L'un me dit volage, l'autre parle de dévergondage, alors que je ne cherche qu'à ranger un peu tout ça, la vie, les sentiments, enfin, non, ranger des sentiments, cela ne rime à rien... J'essaie de les exprimer, les retrouver, les exalter. Je suis donc à la fois en vrac et dans une insatiabilité totale. Empiler ou multiplier les vacataires, c'est un peu comme sucer des pastilles à la menthe (je dis ça, mais je déteste la menthe en pastilles), c'est de l'instantané, effet immédiat et puis s'en va. Reviendra peut-être, mais pas de double effet kiss ou cool. De l'instant, pas du temps. C'est le Nes' de l'expression.

Ça va et ça vient, la vieille antienne, et me revient un fantasme aussi ancien que l'antienne. Ce devait être une punition jadis. Ça n'a pas besoin de l'être aujourd'hui. Ce pourrait être juste une expérience sensuello-scientifique. Physique. Ou chimique. Je les confonds toujours toutes les deux. Alors les deux. Pendant une semaine, du lundi au dimanche, du samedi au samedi, du mercredi au mardi, qu'importe le départ pourvu que l'arrivée soit cuisante, ou pendant 20 jours comme les 6 jours TBM (hum, le neurone plus solide que la peau... TBM ne signifiant pour une fois pas Très Bien Monté mais Très Bon Marché comme on dit dans le grand magasin le Plus Mal Nommé de la capitale), être fouettée, cravachée ou fessée, c'est à définir (je vote pour fessée) comme le nombre de coups ou le temps chrono de la chose, matin et soir. Des coups régulièrement administrés comme ceux d'une horloge à balancier qui ne sonnerait que deux fois par jour.

Régulièrement. Comme passent les trains dont les locos fonctionnent. Comme les TGV qui regardent enfin vers les marches de l'Est. Très Grande Volée.

Je suis curieuse de savoir à quel moment je pourrais retrouver ce mélange de peur et d'envie, et que le non l'emporte sur le oui, mais que je m'oblige à la résignation. Tout à l'heure parce que c'est écrit, décidé, d'ailleurs, c'est mon idée. Pas d'évitement, de sauve qui peut, de dérobade.
D'y penser, à froid, en amont, est terriblement excitant et j'en fonds d'avance, je quitte l'état solide à très grande vitesse. La première, la deuxième, la qtroisième, la quatrième... tournée serait délicieuse, forcément, et l'attente du prochain rendez-vous (celui où il est prévu que je me rende d'avance, en position, cambrée, tendue, constellée de marques, non seulement j'assume mais je mendie) énervante tant le temps sait se dilater sans qu'on ne lui demande rien.

Et ce qui fait partie de cette même excitation, c'est le doute, l'inconnu. À quel moment cela va-t-il devenir très douloureux ? Est-ce que ce rituel va me permettre de retrouver des sensations oubliées, que l'immersion dans le sm a émoussées ? Cette peur que je ne ressens presque plus jamais, cette peur délicieuse de quelqu'un (qui reste à trouver, qui accepte de partager ce rite, que cela excite autant que moi, qui ait cette disponibilité... la cohabitation n'étant pas une option, je sais, ça fait un peu fessée 30'...) en qui j'ai par ailleurs toute confiance... Je l'appelle, cette peur délicate qui noue le ventre et qui ne disparaît que dans les claques salvatrices.

Ce serait comme une pièce de théâtre, comme un concert plutôt, plus de sons que de paroles, la répétion à quelques détails près d'une identique partition.

Je crois que ça prend tout son sens, y compris ceux qui m'echappent, de sens, dans la répétition.



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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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Les mots
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À lire
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L'oeil
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