Rue Bricabrac

Mes amies d'filles

L'un de mes correspondants, hier, m'a fait remarquer que certaines entrées de ce blogue étaient "misandres". S'il le dit... Je n'ai pas le sentiment de haïr les hommes, dominamant peut en témoigner. Il est vrai qu'ici, je parle de ce que je connais, dans la mesure du possible. J'ai, en matière de bdsm, cet endroit essayant d'y rester plus ou moins collé et de ne pas tourner au journal extime tous azimuts (alors que moi aussi j'ai des avis tranchés sur la guerre et le shampoing, les prolégomènes à toute métaphysique future et les régimes pour maigrir, les taches qui ne partent pas à 40° et le fond de l'air qui est frais), plus à faire aux hommes qu'aux femmes. Et à défaut d'être misandre, voire même misanthrope, j'ai de plus en plus de mal à supporter les crétins, les pénibles, les fats.

Rue Bricabrac, femmes, bdsm Collage Alisa in Memphis

Ce qui pourrait tout autant se conjuguer au féminin, mais me tenant à l'écart du milieu bdsm ce qui ne m'a pas empêchée de vivre le sm, je n'ai longtemps jamais rencontré de femmes qui partageaient mes inclinaisons sexuelles. Même du temps du Minitel, les femmes entrant avec un tarif réduit ne pouvaient contacter les autres femmes. Si, si. Les pratiquants de Dress et MTR se souviendront... Vinrent les groupes de discussions, alors essentiellement américains, puis français, puis les tchattes, les forums, et les blogs (que je ne lis presque plus). Et j'ai rencontré des femmes. Fines, drôles, sensibles, sororales. J'ai retrouvé ces rires de gynécée que j'aimais tant, on a parlé de nos fessées plus que de nos fesses, de nos sentiments plus que de nos amants, on a échangé des recettes de cuisine ou des titres de livres à lire plutôt que des secrets aphrodisiaques ou les numéros de téléphone des bons coups du net.

Rue Bricabrac, femmes, bdsm Collage Alisa in Memphis

Mais j'ai promis à mon correspondant de dédier ce blogue aux pouffes, aux connes, aux cagoles, aux décervelées, aux emmerderesses.
Ca ne va pas être de la tarte.
Bien sûr, j'ai croiséla perverse intrumentalisée et manipulatrice qui avait envie de lire sous les draps d'une autre. Ou la bonne copine source inépuisable d'informations autant que fouteuse de merde avérée. Aussi la pleurnicharde qui a endossé la coquille de Calimero avant d'aller se faire fouetter et qui ne comprend pas que certains hommes aient juste envie d'un coup vite fait sur le gaz, mais ne le disent pas avant. Encore celles, si jeunes et qui me font peine, qui se jettent à corps perdu dans une relation qui tient plus de la collecte d'U.V. (piercing, branding, epilating...) que de la quête du plaisir, dont on me dit qu'elles suivent la mode et chez qui je subodhore une faille terrible. En vrac enfin, les maîtresses si macho qu'on les pense hommes, celles qui parlent plus qu'elles ne vivent, celles...pffff...

Contrairement à Vision de Sabine qui a, enlevant la mouche de son fleuret, réglé leur compte aux mecs du net, je ne suis pas une bonne pourfendeuse des nanas du net, j'en ai trop de délicieuses qui m'entourent et qui doivent faire écran à celles qui pourraient me rendre misogyne. Il a peut-être raison, mon correspondant. J'aime mieux, a priori, les femmes que les hommes, dommage que sexuellement, il n'y a que contre les hommes que je me love, tout contre.

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La sexe trinité (2ème partie)

Les trios, je n'en connais pas. Ou de loin, par ouï dire, par lu vu. Je lis, j'entends ici et là que certains vivent un quasi-nirvana, et que tout ça est tellement plus fort à trois qu'à deux. L'homme est le plus heureux de tous, et la complicité entre les deux femmes est magique. Certaines s'appellent même soeurs. Deux soeurs qui couchent ensemble et avec le même homme, oncle Sigmund, parle-moi du symbolique.

Mon enthousiasme est malheureusement un peu tempéré, parce que le seul trio constitué que j'ai connu, un couple à quoi s'était rajoutée une collègue de bureau de madame, accessoirisée d'un minot qui avait des difficultés d'expression, ne vivait que par le discours tonitruant de l'homme, auto décrété lesbien en chef et ravi d'avoir initié cette combinaison idyllique et parfaite, où il trônait comme un coq en pâte. Peu d'années plus tard, l'épouse légitime quittait le nid, et se jetait, d'un pont, dans la Seine. Les larmes épongées, la première concubine est passée au rang d'épouse et aucune tierce personne n'a rejoint le couple. Ce qui n'a pas valeur d'exemple, juste d'anecdote. Et depuis, chez moi, ça fait filtre. Un homme et deux femmes, je vois le corps noyé gonflé cyanosé de S.
Les trios dans le monde bdsm sont légions, quasi tradition (c'est quelle page dans O déjà ?). Furieuse de petites annonces, j'écume, comme on va visiter un supermarché dès qu'on arrive dans un pays étranger, la socio au ras du trottoir, les p.a. sur les sites de chat et de rencontres BDSM (je retrouve d'ailleurs les mêmes partout, certains fainéants, non, je ne donnerai pas de nom, passant d'un site à l'autre en y allant du bon copier/coller des familles). J'y vois des couples frais émoulus, le ciment pas sec, qui viennent à peine de se trouver et pas encore de se découvrir, en chercher une troisième, quête urgente souvent ainsi explicitée "pour le grand côté bi de madame". Je me demande si, à l'image de mon trio, les dames en questions avaient un côté (même micro) bi avant de rencontrer celui qui avait follement envie de voir deux garces se gougnotter, et si cela pouvait se faire sous son fouet, alors encore mieux, double bonus et extra ball. D'autres fois, c'est la soumise qui aurait envie de s'exercer à la domination (pour faire comme papa ?), donc de la même manière qu'on adopte un chat pour désennuyer son chien, ou des poissons rouges pour amuser son chat, le maître dans sa grande mansuétude offre une soumise à sa soumise. L'idée étant que bien sûr, les deux cochonnes sauront s'occuper consciencieusement du verrat (par exemple l'une sert de repose-pieds et l'autre un cocktail avec un petit parasol dedans, une certaine idée du bonheur et d'IKEA réunis).

On assistera éventuellement à un très signifiant glissement sémantique. La première concubine, ou l'épouse, est l'esclave. Titre honorifique. Elle mange assise et on lui fait l'amour. La concubine en second, il ne s'agit pas de froisser les sentiments de la plus ancienne, est la chienne (passés quarante ans, les couples ainsi constitués cherchent une "jeune chienne"). Qui bouffe dans la gamelle et se prend un gode dans le cul les jours fastes, mais pas de boules Quiès dans les oreilles quand les patrons escaladent bruyamment l'escalier qui mène au 7ème ciel. Cette option séduira ceux que la version sœusœur et l'inceste latent ne tente pas.
La dernière venue tiendra son rang comme dans toute entité polygame, trois pas derrière, 2ème classe, partira en vacances avec le Club Med ou Framtours, et s'en retournera, du foutre encore entre les dents, dormir chez elle.

Rue Bricabrac, bdsm, trio
© Rosalie O'Connor

Nos nanomaîtres envoient souvent leur soumise chercher la nouvelle proie. Certaines dès lors prennent leurs cliques, leur laissent les claques, et claquent la lourde. Le nanomaître ira s'en chercher une toute neuve tout seul, faut trimer bonhomme, avec qui il réitérera, mot pour mot, geste pour geste ce qu'il a fait et ce qu'il n'a pas eu le temps de faire avec la précédente. Da capo. On finira bien par se retrouver à la coda.
Un jour, une soumise A qui flairait l'embrouille chez son cher et dur, prend un pseudo B de secours et d'observation. Ca ne traîne pas, elle se fait accoster par une naïve novice C qui lui transmet les désirs d'extension du domaine de la domination de son propriétaire. Lequel est par ailleurs celui de soumise A, qui se pensait la seule, et qui a eu le nez creux en empruntant un pseudo B.

De cette géométrie, triangle équilatéral ou isocèle, de cette algèbre, quand ça pousse à l'exponentielle avec constitution de haras, je ne sais que penser. Est-ce désiré à 100% ? Est-ce de peur de tout perdre ? (Le coup du "elle ou moi", c'est comme rouge ou noir, pile ou face, ou pair et impair, tu as 50% de chances de rafler le tapis, et autant d'y laisser ta chemise.) Est-ce une manière d'échapper à l'aspect pathétiquement petit-bourgeois de l'adultère pour prétendre arpenter le terrain de la transgression dans le train triolisme. Pourquoi en tous cas tant de précipitation à en chercher une troisième ? L'homme (et on a vu dans le texte précédent et dans les commentaires que lorsqu'il est dans une frange dite sm, la compilation de partenaires lui est facile) veut-il coûte que coûte collectionner ? La femme nous fait-elle une variation du syndrome de Stockholm, il a tout bon mon bourreau ? La femme, soumise ou maso, permet-elle mieux qu'une légitime vanille, cette surenchère ? En tous cas, le sm, plus encore que le libertinage (dans son acception la plus moderne et la plus triviale, plus proche de la boîte à touze que de Casanova aux plombs), ne saurait-il se conjuguer que pluriel, pour éviter un attachement qui s'avérerait catastrophique.
Nous avons toutes, tous, connu des soumises détruites par une rupture. Le lien (ni maire ni abbé, vous avez raison, Absolue si vous me permettez ce diminutif raccourci) est tellement plus fort dans un rapport sm, bdsm, D/s, quelque soit la graphie et la nuance, qu'on perd plus de plumes - parce qu'on donne plus de panache ? - quand on largue ou est larguée. Alors, qui sait si les hommes, plus pragmatiques, plus animalement polygames au sens où l'homme peut engrosser cinq femmes en même temps, tandis qu'au contraire des chattes, une femme, même chienne, ne saurait porter les fruits de cinq saillies, ne se prémunissent pas de la perte d'une possible aimée en diluant leur affection (oeufs, paniers, tout ça...).
Maintenant, je serais eux (ce qu'avec bonheur je ne suis pas), je me méfierais. Parce que deux femmes, bien unies, le jour où elles décident de lui démonter la tête, maître, dom, marquis, DAF ou Sévère, ça risque de ventiler façon puzzle.

Selon les personnalités, les sentiments se placent quelque part sur la portée. Encore heureux.

(Pour les mal comprenants qui confondent opinion et jugement, questionnement et sentence, je n'ai aucune religion en la matière, bien au contraire, mes aventures avec P(an) et P(an) en sont la preuve. À cela près que nous ne cherchons pas de grand appartement bien insonorisé avec poutres apparentes et sans vis à vis, que P(an) accepte de ne faire que passer, pour le plaisir, tandis que P(an) trouve son grain à moudre dans mon fantasme.)

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La sexe trinité (interlude)

Avez-vous remarqué, sur les tchattes bdsm et autres meet me roughly, que dès qu'une femme a trouvé un partenaire, sans préjuger du temps de cette alliance, elle modifie son annonce, la désactive, annonce la couleur, se met en pause, prévient son monde (ce qui, je le dis d'expérience, et même en rouge et en gras n'est pas toujours compris de dom en mode écriture seule, il faut croire) ? Tandis que l'homme (l'autre moitié du pacte sus-cité) ne bouge pas un iota d'icelle (ce qui ne signifie pas fatalement qu'il considère la relation comme nulle et non avenue et qu'il cherche s'il ne pourrait pas trouver mieux pour le même prix, mais on peut se demander).

Oui, je sais, il y a des exceptions, mais cette pseudo généralité m'a été confirmée par l'administrateur d'un site, lequel passe une bonne partie de son temps à valider les annonces.

 



La sexe trinité (1ère partie)

Les hommes mariés ont longtemps été ma spécialité. (Et la femme célibataire sans doute la leur... alors que franchement, les mariés en goguette devraient s'endogamer). Au bout d'un moment, c'est si compulsif, on ne se dit plus que c'est la faute à pas de chance, mais que c'est une volonté délibérée (divan, mon beau divan, dis-moi qui est la plus névrosée). Et que c'est fini nini. Pourtant, ça recommence, une autre sorte de manège à trois. Le tableau n'est pas noir. Certains m'ont aimée. J'ai aimé follement ceux qui ne m'aimaient pas, et je les ai quittés pour cela, assez vite en général.

Mais la question n'est pas là. Juste un prologue pour poser le tableau et la partialité de la peintre en l'espèce. La question, c'est combien on est quand on est avec un homme marié. Dans le cas où il n'y pas partie carrée, je dis qu'on est trois. Lui, moi et la sainte épouse. Vanille en général. Pas au courant (qu'ils croient, trop trognon). Ou alors, lui passant ces foucades, qu'il aille fouetter ses chattes, du moment qu'il rentre à la maison et reste sentimentalement fidèle, ça va (ce en quoi elles ont raison, les légitimes, la fidélité physique, surtout sur le moyen et long terme, est un leurre. Ou alors, il faut fréquenter chaque semaine les fidèles anonymes : "Bonjour, je m'appelle Simon et je n'ai pas découché depuis 2685 jours" "Bonjour, Simon !", répond le chœur.) Donc, rien à redire à ce qu'ils aillent satisfaire leurs pulsions. C'est sûrement nécessaire à une vie équilibrée. Comme aller à la piscine trois fois par semaine ou se remettre au point de croix. Chacun fait fait fait... Dans les années 80, les annonces du NouvelObs étaient truffées de "marié mais libre". Ce qui faisait un équilibre avec les célibataires mais occupés.

Dix ans auparavant, j'ai fait la connaissance (je ne me souviens plus dans quelles circonstances exactes, j'espère que j'étais droguée, mais en y repensant, y a une nauséabonde odeur de crapoteux qui remonte) de la femme de Maître Stéphane qui s'appelait Franck (Stéphane, pas sa femme, je ne sais plus son nom à elle, encore une femme de Loth). C'était une petite dame anachronique (j'avais 20 ans insolents, Franck 40 alopéciques et Madame Franck 50 en twin set acrylique, 50 ! l'âge que j'ai maintenant, qui sait si dans Paris, il n'y a pas une pépette piercée de partout qui me trouve "petite dame anachronique"...), les cheveux teints et mis en plis, assise genoux serrés sur un canapé en velours frappé (y avait que lui de frappé dans cette maison), le téléphone sous une housse genre velours martelé aussi, couleur bronze, l'accessoire moche tendance de l'époque, le must des intérieurs bourgeois. On avait beau être aux Halles, on était loin du donjon ! C'est tout juste si on n'a pas pris le thé ensemble. Un jour, après que Maître Machin m'a exhibée dans une gargotte à cet effet, et que seule chez moi mes nerfs ont lâché, j'ai appelé chez lui (sur le téléphone houssé), c'est madame qui a répondu, elle a été compassionnelle au possible, maternelle comme tout et m'a suggéré de prendre un calmant. Tout ça était tellement surréaliste que je n'ai pas cherché à comprendre comment ces gens fonctionnaient, le prenant juste comme acquis. Elle était au parfum et, soit se résignait, soit s'en foutait comme de l'an quarante. Franck fouettait à temps plein, ou tout comme, n'ayant d'autre activité que d'écrire des livres illustrés de jeunes femmes en culottes Petit Bateau jamais publiés. Elle avait donc le nerf de la guerre, lui laissant le nerf de boeuf, à condition qu'il ne s'en serve pas sur elle. C'était un couple, pour la vie. Aujourd'hui, si ça se trouve, ils sont toujours ensemble, ils font tombe commune. Ou ne tarderont pas. La vérité est peut-être de leur côté, une vérité qui m'échappe, dans ma soif d'absolu, mais une vérité. Les à-côtés, c'est la marge grâce à quoi la feuille existe.

Rue Bricabrac, bdsm, trio
© Rosalie O'Connor

Aujourd'hui, au hasard d'annonces sm, on trouve des "marié mais sincère". Le sincère n'est pas libre, mais il peut dégager quelques heures, on n'a pas besoin de plus. Viens, poulette, on va se payer une tranche horaire !
Sincère. Pourquoi ce mot, dans ce contexte, me donne de l'urticaire ? Sincère avec qui ? Avec la femme ? Avec la maîtresse ? Avec les deux (ou les trois, ou les quatre, héhé, ne négligeons pas les grands nombres) ? Pourtant, n'y a-t-il pas mensonge quelque part ? Mensonge chez celle qui pense s'en foutre (mon amie Anne-Marie, à qui je me plaignais que l'horizon d'un lit, fut-il queen size, finissait par être un peu bouché et que tout ça manquait singulièrement de conversations, de temps perdu, de petits riens banaux me disait "pour discuter, tu as les amies"). Mensonge chez l'épouse qui fait semblant de ne rien savoir (alors qu'à moins d'être très occupées - mais sincères - avec les enfants et/ou les amants, elles sont au courant dès avant le premier rapport, j'en suis sûre). Mensonge, mensongeS, chez l'homme qui rentre du boulot à deux heures du mat' fleurant bon le savon frais (il doit y avoir des sites web entiers d'excuses toutes faites et tout terrain pour ceux-ci, depuis le coup de la panne jusqu'à celui du nouveau des fusions-acquisitions qui ne comprend rien à rien et qui n'avait rien de prêt pour le séminaire de demain).

J'ai voulu demander à deux hommes que je connais, qui ne font pas mystère de leur mariage et de leur volage, ce qu'ils pensaient de cette sexe trinité. Le premier a botté en touche, ayant de toute évidence du mal à penser avec sa bite (il est vrai que même non circoncise, elle n'est pas équipée pour la philosophie), le deuxième s'est fermé comme un huître une fois lâché qu'il venait de se faire gauler par sa femme, sa maîtresse actuelle consentant à me dire en substance "je respecte qu'il aime sa femme, c'est la femme de sa vie".
Ce qui ne m'avance guère. L'inconscient de l'autre étant infiniment plus compliqué et long à ouvrir qu'une boîte de thon au naturel, je reviens à la case départ, celle des supputations hamstériques.

Peut-être que chez l'amant sm/mari vanille, le bdsm, ça ne compte pas. C'est comme sucer aux Amériques. D'ailleurs, certains refusent le sexe (ha bon, et c'est quoi alors, ce qu'il reste ? du poulet ? de la tarte aux pommes ?), d'entrée de jeu, ainsi, ils sont dédouannés. Je bande, mais je ne jouis pas. Ou alors, façon Onan, un peu plus tard. Ou je fais profiter ma dame de ce trop plein de bonne humeur. La backstreet, elle, compte alors pour du beurre, comme disent les enfants. (La sincérité susmentionnée consistant à ne pas faire de serments ni à glisser son alliance dans sa poche.) Dans ce cas de figure, on en serait toujours à deux, elle et lui, la deuxième bureau n'étant qu'un épigone fantasmé d'une épouse qui se régalerait de jeux moins planplans.

D'ailleurs, si nous sommes trois quand nous sommes tous les deux, sont-ils pareillement trois quand ils sont tous les deux ? Je persiste. Je n'ai jamais réussi, avec les hommes mariés, même si mes rapports avec eux jouaient une musique très différente de celle du conjugo, à oublier que cette queue qui me remplissait, cette main qui me frappait mais me caressait tout autant, allaient, quelques heures plus tard (ou venaient de quelques heures plus tôt) fourrer un autre con, jouer du piano sur une autre peau. Cette langue dans ma bouche, ces dents sur mon téton, salivent les sucs d'une autre. Et je l'avoue, ça m'ennuie. Mais quand, encore imprégnés de moi, de mes humeurs, mes cris en écho résonnant toujours dans leurs oreilles, le souvenir bouillant de mes fesses tendues qui caressent leur sexe, ils se glissent entre les draps approuvés par le maire, ne suis-je pas la virtuelle porteuse de chandelle (celle-là même qui a suinté sur mes seins) entre les appliques de part et d'autre du lit marital ? Et elle, l'alliée, qui porte son nom et a porté ses enfants, sent-elle contre sa chair ma présence comme moi je sens la sienne ? Est-ce qu'un jour, elle lui demandera de la battre (serre les dents, camarade, et pense à l'Angleterre !) pour le satisfaire pleinement comme moi je pleure de n'être pas l'aimée ?

Alors, deux ou trois ?

(Le mot marié est utilisé par commodité. Collé, pascé, bagué, fiancé conviennent tout aussi bien et peuvent s'y substituer.)

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A l'affût

Oui, il y a eu Angélique, les pirates et les indiens. Et la comtesse, Sade et la vieille O. Gwendoline et La guerre des boutons. Les déclencheurs littéraires, cinématographiques, picturaux des pulsions sm sont innombrables.

Et un jour, il y a Barry Lindon. Les baguettes, ce soldat qui passe au pas entre ses camarades qui le flagellent avec cette baguette qui sert à nettoyer le canon de leur fusil.

Et parlant de canon, c'est sur son affût qu'on allongeait, pour les châtier, corporellement évidemment, les dissipés, les réfractaires, les de travers. Après la grande vergue, cet affût m'a fait rêver. J'y ai repensé, en allant, pour la première fois, j'avoue ne pas fréquenter avec plaisir la chose mirlitaire, je ne fantasme même pas sur l'uniforme, mais sur la gauche, on y expose des arts tout ce qu'il y a de civil, aux Invalides. Encore plus que des cendres, on y trouve des canons, des canons, des canons. Il y en avait même un à ma taille. Il y avait grand soleil aussi.

Je veux un affût, je veux un chevalet, je veux un spanking bench, un cerisier, quelque objet un peu rude avec quoi faire corps.

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Manège à trois

Manège à trois

Imbecile 12

L'autre soir, nous avons longuement parlé de libertinage, de Casanova, de Diderot, le dernier numéro de L'imbécile au pied du lit, pas encore même sorti de sa pellicule plastique. Hier soir, on a remis ça, L'imbécile avait été sorti de sa capote, pas encore lu, mais parcouru. (On a chacun le nôtre, d'exemplaire, et en plus, je fais du prosélytisme, c'est après la découverte de Courrier International il y a des années, la revue le plus coup de foudre sur quoi je sois tombée.) "Psychologie du libertin", c'est le thème du numéro 12. On en parle. Comme tu es réfléchi, tu me parles d'idées, et du libertinage au sens dixseptièm/dixhuitiémiste. Celui des Lumières. Comme je suis futile, je parlais de celui d'aujourd'hui, qui n'a gardé de son ancêtre qu'une liberté sexuelle. De toutes façons, le XXIe siècle n'est pas très spirituel.


Tout ça pour dire que je rêverai d'être libertine (pas comme la vilaine fermière, pitié), d'avoir cette faculté de détachement, ou de non attachement, ce goût de la collection et ce désir en mouvement perpétuel. Quand liberté rime avec légèreté. Je me souviens d'un film de Spike Lee, quand il avait du talent. Pas tout à fait une grande finesse, mais de l'allant, du chien. Nola Darling n'en fait qu'à sa tête. Nola avait trois amants. Un petit coursier démerde, drôle, un zigoto bavard et ludion. Un cadre sup sanglé dans un costard bien coupé, avec la thune qui tombe régulièrement, les idées aussi bodygraphes que son complet, rassurant et amidonné. Un beau gosse aux plaquettes de chocolat à la parade, grand baiseur devant l'éternel, le 7ème ciel à chaque coup de rein, je ne me souviens pas de son QI, sans doute n'en avait-il pas. J'ai bien que que le Spike, sur le coup, n'avait pas été très fin. Et Nola, qui rêvait sûrement de Mr Right (aux Etats-Unis, pays qui n'a pas connu la royauté, le prince charmant est de la roture), ne savait pas trop lequel des trois choisir. Le rigolo ? Le macho ? Le boulot ? Tout bien considéré, à eux trois, ils en faisaient un.

3mains

Trois hommes, c'est peut-être ça la solution à la quête de complétude. L'homme idéal en pièces (sur pieds, les pièces) détachées. Pas les trois ensemble, mais avec un peu d'organisation, à Monsieur A les lundi et jeudi, Monsieur B les mardi et vendredi, Monsieur C les mercredi et samedi (si Monsieur C est marié, on le met au courant des deux autres, et on lui affecte le seul mercredi, enfin, chacun se débrouille avec son planning, hein...), et le dimanche, on a piscine, copines. Dans un monde idéal, ça éviterait chagrins d'amour (si l'un des trois tire sa révérence, reste les deux autres pour se consoler en attendant de réembaucher), surtout, ça permettrait peut-être (je nage en pleine théorie, comme le prouvent mes exemples pathétiques) de diluer le don, l'investissement affectif. Parce que si c'est pour multiplier les souffrances, les blessures d'égo par trois, ce n'est même pas la peine. Ce qui est une manière d'envisager les relations humaines comme les investissement boursiers, ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Un truc de boutiquière, d'apothicaire. Beurque, non ? Sade était un grand comptable. Don Juju aussi.


Ma in Ispagna son già mille e tre!
Mille e tre !

C'est compliqué. Même juste tre. Surtout quand on est masochiste. Il y a les marques. Les marques, c'est le contraire du masque. Le libertin aime les masques. Il en a besoin. La masochiste aime les marques (sauf quand il y a séance d'acupuncture et de shiatsu chaque semaine). Elles sont ses décorations.

Je crains de n'être pas libertine, ça me déchire. Si je l'étais, je crois que j'ai trouvé mon masque. Ce serait un zentaï, plusieurs zentaïs, pourquoi pas novantuna ? Ou alors, mais c'est moins hype, troquer EDF pour la bougie (c'est politique) et ne choisir que des amants hypermétropes, si on les aime jeunots, ou presbytes, fatal chez les quadras (c'est optique).

 



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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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