Rue Bricabrac

La Corée plutôt que Gorée

C'EST un film dont on parle beaucoup, toujours, dans le microcosme en tout cas, qui est passé comme un éclair dans les salles au siècle dernier, en 1999, qu'on doit à Jang Sun-woo et pouvoir revoir dans des endroits comme "L'étrange festival". Gotijmal, mensonges, traduit en français par Fantasmes, plus accrocheur.
Ce qui se passe dans le film, une relation sm pure et dure, mais sans folklore, entre une jeune fille et un homme plus âgé vient se superposer comme und décalcomanie sur l'histoire du tournage où rien n'a été simulé, un tournage qui ressemble parfois à un reportage et qui raconte une liaison sado-masochiste on ne peut plus joyeuse. Et c'est cette joie que j'ai aimée.
Même si elle ne dure pas éternellement.

Comme le dimanche, quand j'étais petite, et que je me sens très petite ces jours-ci, il y avait ciné-club, je reproduis le truc, tout en restant en thème. (Alors que le film; par sa construction même et son goût des longs plans séquences ne mérite pas pareil saucissonnage).

Et parce que j'aime aussi les comédies, le cinéma tchèque, les films en costumes, les stucs et les couronnes qui tiennent aux cheveux, y a une grosse bizarreté .
Et une autre scène de Fantasmes/Lies/Gotijmal ici, mais sans rien à manger.



Tendre les verges...

Rue Bricabrac, bdsm, verges
photo Ghudd

IL n'y a rien de plus délicieux que tendre les verges pour se faire battre.

Sauf peut-être se faire inopinément retourner sur des cuisses solides par un bras rugueux, mais cela n'arrive que dans les rêves.

Tendre les verges, ou quelques roseaux, bambous ou cravache, un peu honteuse parce que tout de même, c'est aussi impudique que, à table, reculer sa chaise et écarter les cuisses en regardant l'homme en face dans les yeux, c'est aussi dévoilant que n'importe quel désir qui se dit, se crie, sans détour.

Tendre les verges, c'est assurer sans susurrer, c'est assumer sans minauder, c'est affirmer sans asservir.

Tendre les verges c'est prendre le risque qu'elles ne soient pas acceptées. Parce que c'est dire à l'autre "Fais-moi ce que je veux".

Il n'y a rien de plus dangereux que tendre les verges pour se faire battre.

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Attention à Mr Danger

COMME à chaque fois que je suis over occupée (et préoccupée, cela va généralement ensemble), j'alterne entre le blog de feignasse (souvent truffé de fautes que me corrige aimablement M*** qui insiste pour que je précise qu'il n'est que correcteur et pas corrigeur) et les séances de cinéma.

P*** m'a fait connaître Mr Danger un jour de libido en dessous du niveau de la mer. Une mer moins salée que la morte. Aussitôt, mon désir a fait des bonds. Certes je me serais passée de la blondasse, mais rarement vidéo amateur m'avait fait tel effet. On en trouve d'autres sur le net, mais aucune des filles n'a une aussi jolie coiffure.

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L'osier au panier

Rue Bricabrac, bdsm, tapette
D.R.

JE n'en avais pas vue depuis longtemps. Sauf parfois, en passant dans des arrondissements conservateurs où il y a encore des soeurs Papin bonnes, suspendues à la devanture des drogueries, mais de là à descendre de vélo... Alors, tandis qu'elle trônait en compagnie d'une douzaine d'autres, dans un magasin où je faisais des courses, je l'ai achetée. Je ne suis pas bien sûre qu'elle fasse beaucoup d'usage.
La dernière, et la première aussi pour cet usage, un peu plus fine, n'avait pas tenu cinq coups, cassée nette. C'était quelque part dans les années 90. Je ne pense pas que le marché de la tapette à tapis en osier se soit amélioré et bonifié. Pourtant, c'est le meilleur remède contre les acariens. Secouer les couettes, les oreillers, battre les tapis. Et la moquette ? On l'éradique. Ou on la fume. Revenons à nos moutons, enfin, non, justement, ce n'est pas pour les moutons. Mais pour mon croupion.

H*** qui avait du biceps, du triceps et du deltoïde n'a fait qu'une brève volée de la tapette numéro 1.

Je ne sais pas encore qui usera de la numéro 2 ni si le manche (un peu tordu) tiendra bien l'homme.
Mais j'aimerai qu'en souvenir de cette enfance où je m'imaginais solidement arrimée à la grille pivotante du jardin, près de l'escalier qui menait à la buanderie, à la place des tapis que l'on battait alors, avec ardeur, je puisse rougir à loisir sous l'osier tressé, et garder quelques jours des marques de bretzel sur les brioches.



La corde au cou

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photo Paul Alexander-Alt Images

CETTE image me fascine.

Je me demande pourquoi. Je ne supporte pas plus les cols roulés qu'une main sur ma gorge. Parfois, je suis sur le point d'arracher mon collier, une chaîne et son charm made in Tiffany's.

En la regardant, je sens le contact râpeux de la corde.

Je passe ma main sur mon cou, caressante pour l'adoucir. Je suis étonnée de ne pas sentir sous mes doigts l'empreinte du chanvre dont l'odeur brute m'envahit.

Je pense aux femmes dites girafes qui m'inquiétaient quand j'étais enfant.

Ce n'est pas un livre d'ethnologie là, ni l'exploitation touristique d'une tribu, mais une image fetish. Doublement. Contrainte, déformation. Dérangeante, attirante.

Accepter de souffrir pour l'art.
L'art comme jouissance.

Le bel alibi, aussi. (Cette bouche pulpeuse si sereine.)

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Trop de la balle !

Rue Bricabrac, bdsm, ballons, fesses
photo Erdewerde

DU dragée à la cerise, de courbes en rondeurs, du pneumastique à l'élastique, de tam-tam en courroies, voilà qui donne envie de confier ses ballons à des mains joueuses et expertes, et aussi dures pour colorier, douces pour ne pas abimer, métronomées pour donner le tempo, rythmées pour produire de la musique, sportives pour les services volées, audacieuses pour jouer à plus qu'à la balle, investigatrices pour n'avoir pas peur des failles, rebondissantes pour remettre cela, plébéiennes pour froisser, peintresses pour talocher, boulangères pour pétrir, osées pour aller de l'avant, étrangères pour dépasser les frontières, nouvelles pour aborder l'automne avec des couleurs rousses.

Entre autres.



L'éclipse, un soleil et ma lune

Rue Bricabrac, bdsm, éclipse
photo Walt K

AUJOURD'HUI, du Canada à la Chine en passant par le Groeland, il y a une éclipse totale de soleil. Je me souviens de 1999, du froid saisissant qui m'a donné la chair de poulette tandis le soleil disparaissait progressivement, j'avais pensé aux lunettes, pas à la petite laine.

J'aimerais que nous partions un jour pour une autre éclipse, et que l'on trouve un coin aussi tranquille que celui qui nous accueillit alors, mes amis et moi. Mais là, nous ne serions que deux.

Au premier croissant d'éclipse, tu me déshabillerais.
Au deuxième, tu promènerais une main caressante sur ma peau frissonnante.
Au troisième, ta main se ferait claquante.
Au quatrième, tes doigts joueraient les filles de l'air dans mes puits.
Au cinquième, tu déferais ta ceinture.
À mi-course, ma bouche se ferait lune et ta queue soleil
Au septième, ta ceinture se transformera en lanière sifflante.
Au huitième, mes reins rougeoiront tel un couchant sans nuages.
Au neuvième, tu dessineras des planètes bleues au plus délicat de mes cuisses, au plus rond de mes hanches.
Au dixième, je fixerais tes pupilles d'ébène de mes yeux mouillés.
Au onzième, je ne saurais comment me défaire de tes brûlures.
Quand les deux disques se superposeront, seule ma plainte enchantée crèvera le silence sombre.

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Douleur exquise (toubib or not toubib)

Rue Bricabrac, bdsm, douleur
photo Ghostlee

JE connaissais "Douleur Exquise" de Sophie Calle, le livre, puis l'installation, la douleur du titre étant celle d'un rendez-vous manqué à New-Dehli, avec un coup de fil en guise de rupture.

Douleur exquise était pour moi un oxymore au même titre qu'intelligence militaire.

Jusqu'à ce que, hier, sur une ordonnance destinée à un radiologue, je lise "douleur exquise à la palpation".
Je me demande si mon masochisme est soudain sorti du bois dont on fait les baldaquins et les paddles, et qu'un traumatisme me procurait ces sensations contrastées et jouissives dont une généraliste finaude aurait compris l'ambiguïté.
Mais non.

Les douleurs ont des jolis noms, même quand elles ne sont pas exquises. Elles peuvent être lancinantes, fulgurantes, térébrantes, pulsatives, pongitives, tensives, erratiques, tormineuses, ostéocopes...

Comme certains rêvent de traverser l'arc-en-ciel, le masochiste sera comblé par un parcours entre toutes ces douleurs, jusqu'à en oublier les noms, mais se souvenant des coups de badine, des chairs écartées, d'un poing dans le cul, d'une pince ôtée après avoir été portée jusqu'à l'anesthésie, d'un fouet qui passe le mur du son avant de s'enrouler, de muscles endoloris, d'un battoir qui tente d'aplatir des rondeurs...
Tout cela est exquis, mais la médecine a plus de vocabulaire.
Lance-moi des piques de feu et de glace, entraîne-moi dans tes ténèbres, fait grimper mon pouls, tambourine-moi de raquettes, étire-moi en long et large, balade-moi dans des contrées incognita, tourmente-moi jusqu'à ce que je me torde, fais-moi osciller contre ton corps...

Comme je préfère l'exquise douleur (l'inversion devient indispensable pour bien différencier) à la douleur exquise, surtout quand elle devient lancinante et qu'à la veille d'un long week-end, les radiologues sont sur répondeurs saturés, je vais bonder bander ma douleur exquise et espérer croiser D*** pour d'exquises douleurs... et beaucoup de succulents plaisirs partagés.

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Cher public

Rue Bricabrac, bdsm, chaînes
photo Ebvbaer

EN regardant le top ten, nous avons comparé nos goûts, nos envies. Tu as évoquée la fessée publique. Je t'ai fait part de mes réserves.

Et puis...

J'aurais une tête de chat, ou d'exagérées ailes de papillon autour des yeux, des plumes dans les cheveux et des strass sur les lèvres.
Moulé de rouge, mon corps serait un coquelicot. Ou une amante en vert menthe. Ou bronzée de doré, une statue tout sauf immobile.
En tout cas, personne, sauf un très intime, ne pourrait me reconnaître. Ainsi, j'accepterai cette fausse exhibition.
Au-delà de mon bourreau, tu seras mon gardien, non point geôlier, mais chaperon, veillant à ce qu'aucun centimètre de ma peau ou de mon poil ne soit dévoilé.

Je te donne ma chair comme on donne la main. À toi d'en jouer, de la prêter, de la froisser, de l'énerver, de l'ébahir, de la faire fondre, de la tanner, de l'écarteler. Tu as ma confiance.

Des étrangers me palperaient, me pinceraient, gifleraient mes formes. Je retiendrais mes cris.
Sous le tissu trop fin, ma chair de poule autant que mon plaisir seraient palpables. Je donnerais tout, sauf moi

Plus tard, entre nous seuls, tu éplucheras ma peau de secours, tu me déplumeras comme une alouette, tu arracheras mes ailes en embrassant mes cils et tu dessineras du doigt ou de la langue la géographie colorée que ces étrangers attentionnés auront laissée, en souvenir d'une mascarade. Et ton sexe trouvera un chaud fourreau. Et ce n'est qu'en ces terres intimes que ma jouissance pourra éclater.

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Des maux, des mains et des images (Top Ten modern)

J'AIME particulièrement la manière, qui me rappelle certains de mes tortillements auprès d'amants vanilles, dont Dina Meyer en shorty bleu (Federal Protection - 2002) agite le derrière pour aimanter la main de son compagnon, sans parler de son regard à la caméra quand il commence à comprendre de quoi elle a vraiment envie. (Oui, Dahlia, on est d'accord, le summum de l'érotisme, c'est La secrétaire)

Parfois, ça marche. Ensuite, le tout est de reproduire et d'amplifier l'action.

Pourquoi donc ce blocage, sauf entre affranchis ? Pourquoi est-ce parfois si difficile de demander, sur l'air princier et ténu du "Dessine-moi un mouton", "Donne-moi une fessée, s'il te plaît, inonde-moi de ces attentions brûlantes qui étanchent ma soif, amène-moi au don, au cri, aux larmes, laisse aller ta main, ton bras, ton élan. Prends ton pied sur mon corps en l'écoutant résonner. Laisse-toi gagner par mes vibrations, chauffe-toi en me culorifant !"

(Spéciale dédicace à I***)



L'attache et le moment (part 2)

Rue Bricabrac, bdsm, chaînes
photo Venive

ÊTRE attachée, c'est épuisant.
Je lutte contre ces liens qui m'empêchent de te toucher, de me toucher, de me mouvoir. Mais pas de m'émouvoir.
Je peste contre ces cordes qui me râpent, m'écorchent, m'obligent à me soumettre. Pourtant, elles sont mon bel alibi.
Je mords mon mors, mes dents sont devenues de lait, mes muscles sont courbatus, ma révolte ne gronde plus.
Je suis à bout, pas tabou et prête à tout.

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L'attache et le moment (part 1)

Rue Bricabrac, bdsm, chaînes
photo Rod99

ÊTRE attachée, c'est reposant.
Le poids des chaînes rassure comme le ferait un drap. Elles protègent comme une armure, veillent sur le sommeil, complices de rêves plus libres que jamais.
Elles entourent commes les bras d'un amant, elles serrent juste ce qu'il faut à chaque systole, et le cadenas renvoie les battements du coeur.
Elles me disent que je suis en sécurité, comme un trésor bien gardé, elles sont des bijoux, je m'en sens l'heureux joyau.

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Fait soif (de mal)

Rue Bricabrac, bdsm, masochisme, cinéma

FAIS-MOI un plan-séquence, très long, très lent, en noir et lumière.
Pas besoin de motel, ni de caméra. Juste tes mains, tes doigts, des bougies, une bougie.
On est chez moi.
Ou chez toi.
On a froid, tous les deux.
Il faut que ça chauffe, comme au Mexique (ou à Venice, en vérité).
Impressionne mon corps, improvise, double les prises, de judo ou de vilain.
Les jours rallongent, on en prendra quarante s'il le faut.
Vole mon plaisir comme tu as kidnappé mon désir.
Zoome en moi, et qu'importe la focale.
Tes coups sont cut, tu me fais contre-champ, mon chant est diégétique
Tu m'enchaînes et je fonds.
Le festival de cannes va commencer, je vois des flashes à chaque coup, ce n'est pas le tapis qui est rouge.
Je te remercie.



La gourmandise est un joli défaut

Rue Bricabrac, bdsm, fessée
photo Red Charls

LA première mi-temps était terminée. La seconde ne commencerait pas avant que nous n'ayons dîné.
J'étais étourdie de trop d'euphorie, engourdie de trop de folies.
Tandis que je m'habillais, chaque pas me rappelait à quel point il avait été très exactement dur, tellement méticuleusement dur que c'en aurait été effrayant si cela ne me faisait pas jouir au point que je ne puisse penser à autre chose qu'à recommencer.

Justement, j'y pensais.
Comme si je ne pouvais pas attendre deux heures avant qu'il ne torture ma chair meurtrie. Alors, je me suis rapprochée de lui, la main sur l'ourlet de ma jupe, l'autre sur son épaule, et ma bouche à son oreille, j'ai réclamé à mi-voix une fessée, juste une fessée, sur ses genoux, à main nue.
One for the road, please.

L'air amusé, il a accepté sans mégoter, à peine un sourcil levé.

Jupe remontée, culotte baissée, le front sur son mollet, l'escarpin arrimé, je savourais l'inconfortable position.

Le premier coup s'est chargé de me rappeler que j'avais été totalement déraisonnable. J'étais déjà très cuite, sensible comme si ma peau avait été passée à l'émeri et mes muscles à l'orgue de barbarie. La gourmandise est un vilain défaut martelait sa main. Preste, leste. La jupe était froissée, les souliers envolés, la culotte déchirée, mes cuisses immobilisées, mes bras impuissants.
J'ai demandé grâce, en vain.
Une dérouillée, voilà ce qu'il m'infligeait. Avec une joie que j'avais de plus en plus de mal à partager.
Il ne s'est arrêté que quand mes sanglots ont bouillonné.

J'avais espéré un petit post-scriptum au premier round, un apéro au second, une de ces fessées entrelacées de caresses, un petit jeu coquin comme des points de suspension, mi-figue mi-raisin, sucré salé, ni fugue ni raison, doux comme un rêve humide, piquant comme du piment, mais d'Espelette. Une mignardise.

Mais il n'était pas du genre mignon, les demi-mesures étaient ce qu'il abbhorait le plus, alors il m'a prise à mon propre jeu.
Et je l'ai aimé follement pour cela.

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Mots à maux (le ver est dans le mot)

Rue Bricabrac, bdsm, mal de vivre


(Merci à P' - qui n'est ni P***, ni P***, ni P. - dont la patience et l'amitié m'ont bouleversée.)

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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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Les mots
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L'oeil
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