Rue Bricabrac, bdsm, maux d'amour
photo Red Charls

L'ÉTÉ n'en avait plus que pour quelques heures. Les premières feuilles mortes au sol, les dernières mirabelles rescapées du marché dans un sac en papier. Les nuages qui s'écartent, le store que l'on baisse, et comme une envie de faire l'école buissonnière.

L'heure de la sieste dans des contrées plus méridionales, je m'allonge, provocante. Tu me rejoins rieur. La veille, nous avions joui ensemble en évoquant nos envies du lendemain soir, des cordes comme ci, une tawse comme ça. Rien de tout cela cette après-midi. Tu frappes avec grande force, profitant de mes vêtements. Je ris de bonheur tant ceux-ci répercutent les ondes. Ou alors, dans les champignons sauvages du déjeuner, il y en avait des pas ordinaires.

Je vibre, tu bandes. Je rougis, tu transpires.

Nous sommes à moitié nus et les ondes nous rapprochent, nous relient, tu lèves le bras, je tends ma croupe, tu l'abats, je me creuse, et on recommence, à l'envi, quelle envie.

Je n'ai pas dormi, tu ne t'es pas reposé, je suis repartie en danseuse, tu as gardé longtemps, au creux de la paume, l'empreinte de ma chaleur. Car cette fessée improvisée entre deux obligations au bûcher, était solaire comme la planète jaune qui nous faisait de l'oeil entre les lamelles du volet vénitien.

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