Rue Bricabrac

I'm looking for trouble

Rue Bricabrac, bdsm, bondage, fantasmes
Photo Dominic Vincent

ALORS que je trouvais ma vie sexuelle bien terne, n'ayant d'autre monture que mon vélocipède et mes nouvelles lunettes (les secondes étant indispensables au roulage de nuit, quand tous les myopes voient gris), K*** m'appelle et, sa voix toujours aussi merveilleusement vibrante, me demande ce qui me fait fantasmer en ce moment.

Rien de bien neuf, toujours cette même envie d'y être sans y être, yeux masqués, poignets et chevilles entravés, oreilles bouchées. Pas d'ordres, pas d'action, que de la manipulation.
Nous sommes convenus d'un donnant/donnant gagnant/gagnant. Il me donnera des conseils professionnels dont j'ai besoin, et je le payerai en nature, en me livrant à ses fantaisies, sans le droit d'en refuser la moindre.

Sur ce pari en paroles, nous raccrochons, et tandis que sans doute il se branle, je rêvasse.

J'ai envie de bagarre, de baston, d'insolence. Je veux pouvoir me jeter à la tête d'un homme, je veux des joutes verbales, je veux des bras de fer intellectuels. Je veux être peste, chipie, saleté. Je veux le gifler, le puncher, le tacler. Je veux l'énerver, le pousser à bout, péter son flegme. Je veux sa colère, sa violence, sa revanche.

Je me vois défaite, suspendue au plafond par un pied, les épaules au sol. Je ne crie plus. J'attends la correction.

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Un coup je te vois pas

Rue Bricabrac, bdsm, aveugle
photo Ritchie

JE ne le vois pas. Cela ne me dérange pas. Je sais à quoi il ressemble, je l'ai vu tout à l'heure. Assez pour savoir que je n'ai pas peur de lui.
Il a relevé ma robe sur mon visage.
J'ignore s'il l'a fait pour m'humilier (dans ce cas son but n'aura pas été atteint) ou pour prendre ses aises avec mon corps sans souci de croiser mon regard.
Je ne crois pas qu'il sache à quel point cela m'est confortable.

C'est une première fois. Les premières fois sont fragiles, délicates, maladroites. Trop parler avant les fait ressembler à des actes chirurgicaux codifiés. Ne pas parler du tout est anxiogène. Sauf dans ces cas de plus en plus rares où l'on se croise, s'attire, trouve un coin tranquille, arrache les vêtements, fait sauter l'autre comme une crêpe ou prend ses couilles en bouche en dégrafant nerveusement sa chemise, ou un autre de ces clichés de cinéma qui adore les quickies réussis. Dans la vraie vie, c'est qui vive et quant-à-soi .
C'est une première fois, mais les échanges d'avant ont permis de savoir qu'aucun de nous deux n'avait une personnalité fracturée ni une psychose délétère. Il a le sens du jeu.

Je suis nue, comme ses mains. Il muse à sa guise. M'emprisonne les poignets. Ne libère mon visage que pour chercher ma bouche. Je ne le connais pas, mais il parcourt en topographe mon corps. Je ferme les yeux sous la robe. Je suis heureuse de n'avoir pas à voir. Je suis tout aux coups, je peux presque compter les lanières. Comme les volutes de ses câlins.
Il joue avec une corde, entravante, excitante, qui me caresse et me retient, me frotte et m'affole.
Il joue.
Sans corde aussi.

Je suis toujours sous ma robe, réfugiée comme dans une cabane en haut d'un arbre dont on a retiré l'échelle, presque détachée de mon corps, mais pourtant parfaitement réceptive à chaque stimulus, parfois suppliante, toujours gémissante, reconnaissante...
Reconnaissante parce qu'à un moment, puis deux, trois peut-être, je me suis envolée dans cette bulle nacrée où je flotte, libre comme jamais, avec mon sexe et son plaisir comme un centre de légèreté, des sensations orgasmiques frémissantes, qui se rapprochent, me lèchent, s'en vont pour mieux revenir, me fond croire à l'explosion naissante, se retirent encore. Je suis une grève, chaque nanomètre de mon corps comme un grain de sable mouillé, je n'entends plus rien que le bruit de ma peau, l'appel de mon sexe, le chant de mon clitoris.

Il me parle peut-être. Il me touche sûrement.

C'est une première fois avec ce que ça a d'inaccompli, de trop court, de non dit. Avec des soupirs à la place de merci, des cris brefs au lieu de pitié réclamée, un bras de fer pour rire, mais pas seulement. C'est une première fois avec un premier cadenas qui s'ouvre.
C'est une première fois qui donne envie d'une deuxième.

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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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