Rue Bricabrac

Color Dolor (j'enlève le haut)

Rue Bricabrac, bdsm, seins, fard
Photo Anna Yacubic

IL m'avait demandé de me farder les seins, comme jadis les courtisanes. Les rouges à lèvres sont gras, les roses à joues secs, je n'avais pas de pigments et l'éosine ne m'était pas apparue comme une option. Alors, dans mon bric-à-brac à maquillage, j'ai trouvé ça, et d'un pinceau consciencieux, j'ai rougi tétons et aréoles, comme on remplit une image.

La teinture a tenu le temps des pincements, les gifles l'ont ravivée, les suçons et morsures en sont venus à bout.

Alors, il m'a assise entre ses pieds, les épaules maintenues entre ses cuisses, les bras réduits à ceux de la bonne vieille Milo, et d'une cuiller en bois animée du rythme effréné de son désir de me voir rougir, et pleurer peut-être, de m'exciter encore plus, de son désir tout court, il a hissé les couleurs, les haussant d'au moins deux tons.

Et tandis que je funambule sur la corde sensible du plaisir, à l'orée de l'orgasme comme on est au bord de la chute, il suffira d'un doigt léger ou d'un coup de langue pour m'achever.

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Sur scène

Rue Bricabrac, bdsm, théâtre
Old School Fetisch Ballett by Thomas

CETTE idée, envie serait plus exact, m'était venue en voyant, au zapping seulement hélas, un petit bout d'une émission (si quelqu'un sait de la quelle il s'agit, merci de m'écrire) au son de flamenco où une (des ?) femme(s), s'agenouillait avant de s'allonger, longue jupe relevée, sur les genoux d'un percussionniste qui marquait le tempo à paumes que veux-tu sur ses fesses.
En écrivant ces lignes, j'entends ce son, plus onctueux que de coutume, de caisse claire. Être ce cul, un soir seulement...
J'ignore si douleur il y avait, je ne sais ce qui se passait dans la tête de ces hommes et de ces femmes, s'il y avait quelque chose des performances de Félix Rückhert dans l'air. Mais je n'oublierai jamais ces images, fantasme fait chair.
Quelques jours, mois, ans, on s'en fiche, plus tard, au théâtre de la Colline, dans une pièce allemande dont j'ai tout oublié, du titre au metteur, sauf cette femme qui donnait quelques coups de martinet sur la croupe, dûment pantalonnée, de son partenaire.
Les percus déculottées s'y sont superposées.

Comme un et un font deux (à ce qu'on m'a dit), ces séquences ont tant tournoyé dans ma tête et nourri je ne sais combien délires masturbatoires, glissant progressivement vers des contrées plus exposées, reconstituant de leurs lambeaux rebrodés des patchworks flambants neufs. Comme je ne suis pas dramaturge, juste parfois dramatique, je suis allée au plus simple.
Imaginons une ambiance sorcières de Salem. Un de ces théâtres modernes avec grand et profond plateau, salle gradinée, impression de vertige d'un côté, de mur de l'autre. Au proscenium se passe l'action, et toutes les lumières y convergent. Côté jardin, entrent un bourreau masqué, armé d'un fouet et sa future suppliciée, en robe à capuche de pénitente. Il arrache le vêtement dans le clair-obscur de cette partie de la scène, légèrement en retrait, au bord des coulisses. Il attache solidement la femme à des montants de bois. Je suis cette femme, inconnue du générique. Seuls lui et moi savons que les coups sont portés, et que la rougeur qui envahit mon côté pile, mon côté fesse, mes omoplates, n'est nullement le résultat d'une poursuite écarlate balayant mon dos, qu'il n'y a aucun trucage façon sang de chez Max Factor dans le manche du fouet, aucun jeu dans mon corps qui se tord, dans mes cris étouffés pour ne pas empêcher le dialogue de rester audible. Mes râles, mes larmes, mes rages se contentent de marquer en contrechant les cinglements de plus en plus durs.

Je m'exhibe ainsi et je crie mon masochisme en faux-jeton, devant une foule qui ne sait ni ne saura rien de moi. Qui me prendra pour une figurante partie avant les saluts, une doublure corps sans nom, alors que dans une loge, mon bourreau aux mains soudain légères et soignantes, pommade chaque boursouflure, ne lésine pas sur l'arnica, passe de la glace sur la brûlure.
Et peut-être, parce que mon émotion devient palpable, me fait jouir avec deux doigts. Il n'en faut pas plus.

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À un fil

Rue Bricabrac, bdsm, fil
Photo Lovelypetal

ON m'a souvent attachée.
Solidement, avec des ceintures de judo ou du chanvre rugueux, écartelée extrêmement comme un X posé sur le flanc ou dans un croupeton obscène d'exposition. Même avec des chaînes si serrées qu'elles mordaient la peau.
D'autres fois, sans lien mais avec des mots secs, j'ai eu l'ordre de ne pas bouger, sans autre contrainte que la menace, jusqu'à ce que mes muscles en tremblent et que je ne sente même pas mon corps glisser comme une robe trop grande.

Il n'y avait pas de gaffer au sol pour vérifier que mes pieds étaient bien restés en place, pas de marque à la craie autour de mes doigts. Alors, on a dit que j'étais restée immobile, gentille fille obéissante, malgré les sanglots et les tressauts de mon corps enfiévré.

Je sais que j'ai bougé, et bien plus que d'un cheveu. Il faudra, une fois prochaine, m'attacher d'un de ces fils à coudre que l'on casse d'un coup sec pour le séparer de sa bobine d'attache, quand il ne se charge pas de rompre tout seul, dans l'action, entre l'étoffe et le bouton.
Pas besoin de serrer plus que de raison. Juste effleurer au plus près les poignets pour les enlacer à quelques mèches de cheveux, relier tendu chaque cheville aux pieds du lit, une fois la position imposée.

La correction terminée, la parole du fil, un rien de fil, un fil de lien, sera sans appel.

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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
Présentation

presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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