Rue Bricabrac

First Blood

Rue Bricabrac, bdsm, sang

AZRAËL est venu à mon secours, en dessin, mais aussi en mots. Ma perle de sang qu'on se partage comme une framboise trop mûre a été la goutte de raisiné qui fait déborder le Graal...

Le sang, on ne le cherche pas, il vient sans prévenir, parfois quasiment sans douleur (encore une fois, je parle de nous, c'est à dire ceux qui ne cherchent ni à faire délibérément éclater la peau, ni n'usent de cutter ou de couteaux et ne considèrent pas l'hémorragie comme une fin). La preuve par Azraël :

Sans forcément l'avoir cherché, il m'est arrivé de fouetter jusqu'au sang notamment en utilisant des verges de genêt. La tige fine est particulièrement mordante (bien que peu douloureuse) et sans appuyer particulièrement les coups, il arrive fréquemment qu'un peu de sang perle. Et je dois avouer qu'y tremper mes lèvres pour venir ensuite prendre la bouche de celle qui vient d'être fouettée procure à l'un comme à l'autre des sensations particulièrement voluptueuses.

J'avoue que si parfois le sang a affleuré, de souterrain est venu prendre l'air à même la chair, si galamment l'homme l'a léché, sucé aspiré, cette action de s'en barbouiller la bouche comme des enfants gloutons dans les ronciers ne m'est jamais arrivée. Mais en regardant les images de ce couple sur fesrouge, en imaginant mes fesses dans le même état que les siennes, j'ai trouvé subitement sensuel qu'on partage ce fluide. Sans plus de dégoût, de mystique ou de chichis que quand on s'embrasse à pleine bouche, boit aux lèvres d'un sexe, avale une giclée de sperme. Ou même quand on se suce le bout du doigt, piqué plus qu'au vif.
Ou pourrait appeler cela se rouler une perle...
Et rire, en regardant nos lèvres maquillées.

Et en cette journée de Sidaction, je précise que lorsque j'ai proposé à l'intermittent du fesstacle ce partage purpurin, je lui ai bien mentionné que je pouvais me faire faire un joli test tout neuf. Parce c'est la moindre des choses et qu'on ne déconne pas avec ça.

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Primesaut

JE lui ai écrit, en rentrant d'une promenade olfactive

Mon jasmin ne fleurit pas encore, mais un peu de l'odeur sucrée et suave de l'osmanthus commence à envahir terrasses et rues. Et je pense à la canne, réflexe pavlovien.

Il a répondu d'un ton ô combien badin et faussement menaçant

La canne, hummmm. À voir. C'est assez douloureux. Mais tu pourrais faire une expérience intéressante. Faire une virée à moto dans une forêt. Chercher une belle tige de bois vert. Mince et flexible. Et puis, te pencher en avant pour recevoir une correction. Tous les vingt pas, tu devrais t'appuyer à un arbre, relever ta jupe et tendre ta croupe. Recevoir un nombre de coups à déterminer par un jeu. Et ensuite, tu rapporteras la branche chez toi. Tu la planteras ou tu t'en serviras comme d'un tuteur. Comme ça tu pourras la contempler à loisir. Une branche d'arbre au milieu d'autres, personne ne pensera à mal. Sauf toi, bien sûr.
Et puis, le retour de la promenade cannée se fera à moto. Un délice pour des fesses copieusement traitées....

Rue Bricabrac, bdsm, marques, cannephoto Andreas Andersson

La canne est douloureuse, dit-il. Oui, nous le savons tous deux, longtemps, il ne voulait pas me donner du bambou. C'est pourtant bien le même homme qui, deux jours avant d'évoquer les souffrances cannées, m'envoyait ici, comme en présage, voir ces cent six photos-là, cent coups de badine cisaillant la chair d'une belle et saisis par l'objectif de son d'homme (chênes a raison, on va parler de d'homme)les uns après les autres. J'ai regardé ces photos, troublantes dans leur décomposition méthodique, un "work in progress" mille fois plus excitant que ces photos "finales" qu'on connaît trop bien sans pour autant qu'elles laissent indifférent, loin de là. J'ai senti les coups, chacun, j'ai imaginé le tic-tac du temps pendant le clic-clac, l'attente tandis que la brûlure faisait son chemin, entendu l'appareil qu'on pose et le sifflement du rotin.
Il m'avait particulièrement parlé de la dernière, celle où perle le sang.

Je ne suis pas pour les jeux de sang, lui non plus, même s'il s'agissait de s'arrêter au first blood comme dans les duels. Aucun de mes partenaires ne l'a été, même si parfois, presque par hasard, sans qu'il y ait eu violence particulière, le sang soit apparu, incongru sur une hanche ou gouttant d'un téton. Comme beaucoup de femmes, j'ai un rapport assez décontracté avec le sang, je n'en ai pas peur, même si je ne le recherche pas. Alors, j'ai imaginé ces gouttes de sang qui, au bout du bout de la correction, à l'ultime coup, à l’antépénultième pourquoi pas, les deux derniers n'en étant que plus cruels, affleureraient en effet sur une chair trop meurtrie, rendue fragilissime par tant d'attentions.
Et sa langue, ses lèvres, viendraient lécher ce sang, s'en maquiller et m'embrasser d'une bouche rubis et brillante, pour qu'à mon tour, je le goûte sur ses lèvres.

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The Punisher

Un clou chasse l'autre, on dit. Comme d'hab, "on" dit n'importe quoi, faisant appel à la sagesse populaire ou au truisme pour proférer sottises et billevesées. Non seulement un clou ne chasse pas l'autre, mais il ne faut surtout pas qu'un clou chasse l'autre. Dans mon écosystème en tout cas. J'ai besoin d'un vide, d'un sas, d'une ambassade, d'une terre neutre. Pour apprendre à oublier. Non pas remettre la page en blanc, d'un coup de gomme ou de peinture, mais au contraire, la gribouiller, la griffonner, la griffer, jusqu'à ce qu'elle en devienne illisible et en lambeaux. Le temps qu'il faut.

La page, c'est ma peau, mon nez, mes yeux, ma tête.
Le crayon, c'est the punisher, P*** (alias l'ancien, le 3e homme, le gougnafier, en ce jour, aucune de ces appellations ne lui rendent justice, il a été le seul, le compréhensif, l'homme-pansement), mon vieux complice. Dix ans, dans un mois, que nous nous connaissons et que nous conjuguons, de temps à autres, nos fantasmes au plus proche.

Je l'ai appelé à l'aide il y a une semaine. J'ai bafouillé en apnée ma tristesse, la disparition dans quelqu'éther contemplatif de dominamant, l'odieuse peine de mon exil et ma décision définitive de le quitter, parce que je ne reste jamais avec les hommes qui me font pleurer hors contexte-bdsm. Et puis, je lui ai volé dans les plumes, parce que j'avais mal, sans doute. Je me suis piètrement excusée, et je l'ai rappelé au secours. Sous forme d'une courte prière obscène, de désirs crus.

Oui, je sais que tu es chiffonné par mon agression de harpie, mais j'ai envie d'être battue, de partir sur le tapis volant du subspace, de redevenir animale et plus moi sociale, d'un fessial poursuite, d'un café cravache, de dés qui décident de mes sévices, de fermer les yeux et de ne les ouvrir que sur ordre.

Il a répondu.

Es-tu libre samedi matin pour recevoir ton châtiment ?
Je pourrais venir vers 9h30.
Tu ouvriras sans dire un mot,
Tu me présenteras les diverses cravaches que tu possèdes.
Je te donnerai des dés. Tu lanceras les dés. Tu liras le résultat.
Sans dire un mot tu iras te mettre en position. Debout, penchée en avant,
les mains posées sur le rebord de la table ou du canapé.
Tu porteras une jupe ou une robe. Un vêtement assez ample pour qu'il puisse être soulevé.
Tu recevras le nombre de coups indiqué par les dés.
Tu n'auras pas le droit de te plaindre.
Si tu ne suis pas les instructions, tu seras punie.

Tu m'enverras ta réponse en précisant que tu sais que les coups de cravache sont très douloureux et que tu acceptes la punition.

La tenue imposée n'avait rien de spectaculairement fétichiste, il fallait juste assez de fluidité pour que le bas se trousse aisément et que la culotte se baisse sans barguigner. Les deux cravaches seraient prêtes. Les dés, les siens, décideraient du compte. Les deux chiffres les plus forts une fois multipliés ont donné le nombre de coups, trente, distribués en cinq séries. Le quatre du troisième dé ce que j'aurais le droit de faire, compter, crier, mais pas bouger. Je comptais déjà, les dés me fascinent parce qu'ils inscrivent et prescrivent admirablement.

Rue Bricabrac, bdsm, cravache, punition

Le premier coup est juste tombé pour que je me rende compte de l'intensité de la punition à venir. J'avais oublié je crois qu'on puisse avoir aussi mal.
Crié, je l'ai fait. Et pleuré. Qu'il s'agisse de la cravache, ou de vigoureuses fessées présentées comme des interludes ou des desserts, j'ai sangloté comme jamais, jusqu'à ce que mes cheveux soient trempés de larmes.
P***, la cinquième série finie, m'a fait remarquer, m'entourant de son corps comme emprisonne une amante, alors que je reprenais mon souffle, ma respiration, sûrement pas ma contenance sous ses doigts inquisiteurs, que j'étais bien trop humide pour que l'on puisse décemment considérer ce qui se passait comme une punition. Pourtant, c'en était une, et je n'ai pas non plus échappé à la punition dans la punition. Avais-je bougé ? Oui, bien sûr, décollée du sol par presque chaque coup, déplacée parfois même.

Je pensais lui avoir tout donné en matière de souffrance et de sanglots, j'imaginais savourer la fin. Il m'a redressée, éloignée de l'accoudoir du canapé, conduite à la chambre, allongée sur le lit.
Les cravaches ont repris leur manège. Ses mains, sa ceinture, le strap aussi.

Alors qu'il se reposait sur moi, sa queue encore dans mon cul, mes mains sur ses bras, j'ai su que je ne pleurerai plus jamais sur l'histoire passée. Parce que mes dernières larmes pour celle-ci ont coulé à flots, jusqu'à se tarir, sous les assauts du cuir. Si je grimace aujourd'hui, si j'essuie une goutte d'eau salée au coin de l'oeil, c'est que je ne peux plus m'asseoir.
J'ai déjà envie que P*** revienne me faire mal aussi bien et accepter avec cette même ferveur ma douleur. Jusqu'à ce que la page soit noire d'encre.

Alors, après, bien après seulement, mes sentiments pourront à nouveau s'éveiller, au delà des sensations fortes.

(Edit du 11 mars : quelques courriels reçus me laissent penser qu'il y a une ambiguïté qui subsiste. Les initiales du 3e homme et de dominamant sont identiques : P***. Il n'en demeure pas moins que c'est avec dominamant, mon homme des ces trois dernières années, qu'il y a rupture et que the punisher est P***, que j'ai connu il y a beaucoup plus longtemps. Il ne s'agit donc pas du récit d'une réconciliation mais de celui d'une catharsis et d'un retour progressif au désir.)

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L'oreille
Juke Boxabrac
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La peau
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presque moi
aller Si j'expose mon verso, c'est pour le plaisir d'être jouée. Le masochisme est mon moyen de transport amoureux. Même si parfois je pleure... c'est de vie qu'il s'agit. Et quand tu me fais mal, j'ai moins mal.

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