La belle rouge aux cent queues a fait plus de bruit de que de mal, si lourde et peu cinglante, trop de lanières douces, mais un excellent warmup, comme nous avait dit, à propos d'un autre flogger, la charmante propriétaire de la boutique de référence, qui te permet d'user de la force et parcourir tout mon corps sans peur des blessures.

Nous avions envie de plaisirs plus pimentés, je voulais des marques, les marques de ton attention, les marques de mon affection.

Tu as sorti la badine, celle qui siffle aigu, qui fait bomber les fesses pour qu'elle rebondisse plus vite, sursauter haut et crier fort, celle qui me donne envie de fuir et te donnes envie d'arrêter, Elle m'imprime et t'impressionne. Elle me tord, tu crains d'avoir tort. Ne nous laissons pas faire. Chacun son rang. Je me tends, tu me cingles. Ordonne-moi de compter, je dirai un, deux, six, dix, plutôt que aïe, non, stop. Je puiserai mon plaisir dans l'impossibilté d'échapper à la torture, dans ton refus implacable de la pitié, tout juste si, entre des volées trop blessantes, tu plongeras tes doigts dans mon puits généreux, caresse sur ma honte. Tu lècheras mes larmes qui seront ton excitant nectar. Et de ta langue encore salée, tu parcoureras les rails enflés et parallèles.

Photo China Hamilton

La badine n'est pas une farceuse. Elle mord, même sans élan. Elle fait mouiller, avant même de mordre. Elle dessine les tartans intrigants d'une tribu qui n'a que les rouges à sa disposition. Elle est insupportable et convoitée. Elle se manie comme une épée, elle se marie avec le paddle. Elle s'accommode d'une peau opaline et calme comme d'une croupe déjà rubiconde de méchants traitements. Elle arrive sans prévenir pour punir. Elle se glisse entre deux étreintes pour constraster. Elle clôt un bal comme un dernier mambo.

Elle déconcerte la position assise pour quelques jours.

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