Le temps

Ce qui est compliqué, avec les jeux sm, c'est qu'il faut du temps.

Ce qu'il y a de bon avec les rigaudons bd, c'est qu'il faut du temps.

Il y a des jours, ou des nuits, où ce temps, on le trouve.

Le temps de choisir méticuleusement les instruments.
Le temps d'attacher soigneusement la victime volontaire.
Le temps de claquer à pleines paumes sonores.
Le temps d'atteindre l'exacte et foncée couleur recherchée.
Le temps de tracer maniaquement des lignes parallèles.
Le temps d'équitablement délivrer deux caresses pour trois coups.
Le temps de faire dangereusement monter la température.
Le temps d'accroître tropicalement l'hygrométrie.
Le temps de laisser douloureusement languir.
Le temps de provoquer cruellement les larmes.
Le temps de retarder indéfiniment la jouissance.
Le temps de sybaritement recommencer.

Nous l'avons eu ce temps.

Négligemment mélangés sur le canapé, tout en parlant de l'air du temps, ta main à trouvé ma barquette, et tes doigts y ont joué, patients et primesautiers. Quand je me suis renversée en arrière, quand mon coup de pied s'est tendu, tu as de cette même main changé de toison, empoignant mes cheveux. Ma tête rejetée, mes lèvres dans des dents, je me suis déshabillée, à tes ordres.
Sans vraiment prendre le temps.

Trop cambrée, trop bombée, je t'ai présenté les plus pâles de mes joues, la tête enfouie dans mes mains, à la bouche un sourire que tu ne voyais pas. Mes gémissements de volupté disparaissaient dans l'écho des premiers coups.
Le temps de fouiller ma chatte.

Toujours tellement convexe, toujours terriblement concave, pas encore trébuchante, terriblement résonnante, ma carnation ne devait pas atteindre encore le rose layette que tu as joué de la canne. Un festival mené largo.
Le temps de savourer la brûlure.

Et une deuxième salve de six. Of the best, qu'ils disent. Hum. Aïe.
Le temps de passer délicatement ta langue sur chaque boursouflure naissante.

J'en voulais encore. Boulimiquement. En guise de calorifère, le martinet en latex colle la fièvre au plus glacé des corps, même un serpent s'enflammerait et sifflerait le feu. Allongée, intranquille, des chevilles à la nuque, parcimonieusement, sur le cul, tumultueusement, tu m'as arrosée d'une averse cinglante, affolante. Cinglée et folle, couple évident.
Le temps de me pétrir profondément pour exacerber la cuisson.
Profondément, c'est le mot, dedans, oui, avec ce bruit de flaque et de floc.

Changement de main. Pas de traitement. La peste soit des ambidextres. Je roulais sous le fouet. Je tressautais aussi, mon corps m'échappait.
Le temps de dire encore sans même plus savoir ce que cela signifie.
Ah si, chlac.

Comme une crêpe en travers de tes genoux, derniers roulements de tambour. Des gifles sur l'anus avant de m'enfiler, tu as le feu à la queue comme ça, je suis ton cockring bouillant. 55°2 le soir.
Le temps de tes dents sur mes lèvres, pas les mêmes que tout à l'heure.
Le temps de conjuguer les jouissances.
Le temps de se coller, tendresse et fatigue aussi mêlées que sperme et sueur.

Le temps d'offrir la prochaine danse à mes seins.