Voilà longtemps que je tourne autour des chiennes, me disant
qu'il faudrait que je me colle rapido devant une feuille (de style) blanche
pour laisser filer tous les questions et touters les
métaphores qui voudront bien venir, afin d'y voir un peu
plus clair dans mon appréhension de la chose.
Photo William Wegman
Je ne connais pas les chiens, j'entretiens des rapports courtois et
affectueux quoique lointains avec ceux de mes voisins ou amis, je les laisse
saloper mes jupes de leurs pattes avant en folie en échange de
quelques gratouilles derrières les oreilles et sur les dos.
Je trouve leur exubérance, souvent assortie d'incontinence, un peu gênante,
je préfère la réserve des chats.
Le chat
est un régal pour les yeux, qu'il passe sa langue entre les
griffes et les coussinets de sa patte avant, qu'il se pose sagement comme une
statuette ou qu'il dorme le ventre
à l'air, toute confiance offerte, il a la grâce
d'un petit rat... de l'Opéra. On le dresse pas, tout juste
peut-on le décider à daigner nous autoriser
à habiter chez lui, moyennant la fourniture d'une nourriture
goûteuse et l'absence de bibelots fragiles, l'assurance d'un
calme de bon aloi, d'un mobilier confortable et de notre présence non
intrusive (le chat adore n'être pas seul quand il dort, savoir son humain
dans les parages mais à distance). Pas chien pour autant, il
viendra quand bon lui semblera quérir quelques caresses.
Rien à voir avec un chien, ce qui ne m'aide pas pour parler
des chiennes (dans le vernaculaire sm comme dans l'astrologie indienne,
la chienne est aussi bien mâle que femelle, ce qui est un
indice sémantique intéressant).
Coup de chance, une adorable petite crapule de 10 ans m'a
confié pour quelques jours ses sacs à
puces virtuels. Me voilà donc censée prendre soin
de (par respect pour l'anonymat des chiots, les noms ont
été changés) Zaza, Coco et Nini (peau
de chien, évidemment). Jeux, arrosage, coiffage, gavage,
promenade et câlins, me voilà, via une minuscule
console, en contacts avec trois chiens, dont une chienne.
Première remarque, le chien, mâle ou femelle, a
l'habitude dans des moments de joie naissante, de se tourner et
d'agiter cul et queue vers le régent de service. A part
ça, mais je le savais déjà,
ça mange et boit dans une gamelle, voire par terre sans
gamelle (mais le jeu ne prévoit pas cette option), ce qui
est assez logique pour un quadrupède sans pouce opposable.
Dire que je me sens mieux armée pour aborder la prochaine
fois la thématique "je suis une chienne et je prends garde
à ne pas coincer ma laisse dans les portes automatiques du
métro" serait exagéré, mais
voilà un début.