Page sans titre
C'était dans les années 70 et dans L'Echo des Savanes. Je découvrais la BD, je fantasmais toujours sur la fessée.
Liberatore livrait ses planches, Ranxerox, au magazine.
Stupéfaction.
Sidération.
Satisfaction.
Je ne sais pas combien de temps je suis restée en arrêt devant cette image qui, après d'autres, synthétisait mes espoirs de corrections et mes fantaisies érotiques (je n'avais alors pas encore reçu la première..., mes fantasmes étaient hélas intacts et je ne me nourissais de photos et de mots, de livres et de revues, allant jusqu'à lire dans le dictionnaire la définition du mot fessée).
Un homme trop grand, trop fort, un colosse qui transforme la femme à la fois en petite fille et en fétu de paille, soulevée du sol, prise dans un étau, les seules fesses exposées à la vindicte inévitable.
Et ces marques, belles et nettes comme des empreintes écarlates, prémices et promesses d'une râclée qui s'annonce prolongée.
J'ai beaucoup rêvé.
Je crois que je rêve encore.