AVEC le réapparu, le remake n'a pas duré plus de quatre jours. Quelque chose clochait.
Selon lui, il n'avait rien d'un bon compagnon, il lui manquait la complaisance, la gentillesse et surtout, nous n'avions aucun point commun.
Soit.
Après tout, il m'avait réveillée, et je n'allais pas en plus l'obliger à avoir des points communs avec moi.

Et puis un jour, dans ma messagerie, un petit mot. De mémoire, il se proposait, si j'avais envie d'un bon coup, comme ça en passant, surtout que je n'hésite pas à lui en faire part, il serait ravi de... ravi de... de...
... de faire le bouche-trou (il n'a pas employé le terme, c'est moi qui l'ai pensé très très fort).

Rue Bricabrac, bdsm, bondage
photo Ganznormal

Toute occupée à le remercier, oui mais non, de son offre de services que je ne pouvais accepter puisque dans fuck friend, il y a friend, donc obligation de points communs et de gentillesse, je ne me suis pas attardée sur le sous-texte. Who cares ?

Et puis je t'en ai parlé, comme je te parlais de tout, et toi aussi, dans nos échanges quotidiens, alors qu'on se disait encore vous et qu'on ne savait pas encore clairement que nous tombions amoureux l'un de l'autre.

Avec ta franchise rapide, comme pour une équation ou une fracture, tu as réduit le "petit mot" à un seul mot.

Je suis un trou. (Que le boucheur autoproclamé ne voit pas d'inconvénient à n'être qu'une queue ne change rien à l'affaire.)

J'en suis même trois, et si je peux être follement heureuse d'être prise, jouée, bourrée, que l'on me limite à ma seule fonction concave me la coupe. L'envie.
Et l'identité.
N'étant qu'un trou, je ne peux exister, répondre, décider, acquiescer.
(On ne me considérait que comme une queue, ou bras, ou deux bras, une queue, une bouche, ce serait la même chose.)

Avec toi, inutile de le dire, je me sens moi et toi aussi, sans jamais faire le détail.