Rue Bricabrac, bdsm, liens
Rosie Hardy

TU m'as envoyé cette photo.
Elle te fait penser à moi.
Sans doute parce qu'elle évoque notre relation.

Une relation sm réussie (et je ne parle pas de la D\s à quoi je ne connais rien) est ce mélange de lien et de liberté (combien d'ouvrages réunissent les mots chaînes ou liens et liberté ou plaisir). Un dosage très exact, parfaitement équilibré, sinon, la relation rompt, et tombe.
Comme pourrait le faire la femme de la photo, qui semble ne tenir qu'à un souffle.
Ce ne sont pas les liens qui lui donnent sa liberté, comme on pourrait le croire, c'est sa liberté de les avoir choisis, pour jouer à l'oiseau, à la Lorelei qui se prendrait pour Icare.

Ce n'est que parce que je suis libre, profondément libre, jouissant de mes mouvements, de mes choix, de mon libre arbitre, que je peux non seulement désirer parfois en abdiquer sans me sentir trahir mon humanité, mais aussi l'accepter, dans ce que cela peut avoir de plus révoltant. Quelque chose, quelqu'un, m'aliénerait, j'en serais incapable. Ce ne pourrait plus être la relation que je veux vivre.
Elle serait faussée, entachée, pervertie. Elle serait vécue pour de mauvaises raisons.
(Par mauvaises raisons, j'entends autre chose que la recherche du plaisir.)

Sur cette photo, sans ces liens si simples, il ne serait pas possible de savourer l'ivresse du vide, la peur de la chute, la chaleur d'un soleil couchant mêlée à la fraîcheur d'un vent debout.
Il n'y a eu besoin de personne pour s'attacher ainsi.

Et c'est parce qu'il n'y a besoin de personne que c'est bon qu'il y ait quelqu'un. C'est ce qui fait que l'on sublime le besoin en désir.

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