"T'avais qu'à rester sous la couette avec maman au lieu de venir ici faire des petites saloperies."

J'AI, en écho au battage médiatique, regardé - de plus en plus distraitement - Braquo sur Canal + avant-hier, un polar que les mêmes les américains ils vont nous envier, disait l'autopromo. (Paraît que chez HBO, ils se marrent autant que les Chinois quand on leur parle de Jean Sarkozy.)

À quelques séquences du tout début, quelques cagoulés armés débarquent dans un claque où, accoutré de cuir, à genoux, string de cuir, mains menottées, un avocat ou magistrat se fait fouetter par une domina de son métier. Les intrus prennent des photos. Au soumis déconfit qui bêle, l'un d'entre eux éructe des gentillesses d'une virilité à faire honte à l'obélisque.

Lorsqu'il s'agit de représenter une situation particulièrement glauque (du point de vue des scénaristes) et honteuse (du point de vue des mêmes scénaristes), la bonne pioche, c'est le bdsm. Et non pas un curé en soutane et coupe en brosse se faisant lécher le jonc par un petit chanteur à la croix de bois. Ou un ministre de la République tenant des propos racistes de fins de banquet devant les caméras.

Rue Bricabrac, bdsm, polar
© Capa drama / Canal+

Et quand on représente le bdsm, c'est dans ce qu'il a de plus "anormal", de plus éloigné de la norme (du point de vue des scénaristes déjà cités). Donc non pas un dominateur et sa belle esclave (comme dans Inju par exemple, qui je crois passe aussi sur Canal en ce moment, mais là, on sort un peu du cinéma de beauf réalisé par le plus gros d'entre eux, Olivier Marchal) mais un vieux soumis baveux et sa pute dominatrice. Car chez ces gens-là, l'homme étant naturellement dominateur et la femme tout aussi born to be sub, ça n'a pas de sens.
La femme est battue et l'homme fouetté. On ne mélange pas.
Et l'homme paye pour l'être. Double

Dans le fond, on a encore un peu de temps avant que le bdsm ne devienne mainstream. Pendant la fashion week, d'accord, mais pas plus. Et si le cuir est de chez Gucci.

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