Rue Bricabrac

1. PBD, le dimanche 19 avril 2009:

Ce qui me frappe, ce soir, c'est la ressemblance qui vient de me sauter aux yeux, entre cette photo admirable de la statue du Bernin et l'image située juste à droite sur la page, votre double d'autrefois? Est-ce pour donner l'idée à quelqu'un de vous enlever de la sorte? Je vous le souhaite...

Réponse de Bricabrac le dimanche 19 avril 2009 à 17:27

Vous vous faites des romans.

BàB

2. Oxtiern, le dimanche 19 avril 2009:

Ce qui est troublant, c'est la douceur, la langueur quasi post-coïtale,
qui se dégage de cette "image". Les doigts apparaissent a priori contondants,
mais immédiatement on y perçoit une invraisemblable prévenance.
Il s'agit bien de la représentation d'un rapt mais les chairs de Proserpine
apparaissent torpides, repues.
Vous avez raison, "au fond, c'est d'amour dont il s'agit" !

Une autre remarque me vient à l'esprit, mais là nous dérivons vers des notions
de sémiologie de l'image. La qualité du recadrage, le traitement en noir et blanc
permet cette lecture qui est quasi impossible lorsque l'on est face à cet énorme
gâteau marmoréen baroque du Bernin. Autant la reproduction photographique
des oeuvres en deux dimensions est réductrices, autant la relecture
photographique des oeuvres en trois dimensions peut être passionnante.

Réponse de Bricabrac le dimanche 19 avril 2009 à 17:31

Je me suis fait cette réflexion. C'est cette photo du détail qui a fait tilt, plus que la statue. Vous parlez de gâteau... je trouve les chairs de Proserpine crémeuses.
Heureuse d'entendre (de lire) un homme qui ne considère pas l'amour comme une obscénité.

BàB

3. Oxtiern, le dimanche 19 avril 2009:

C'est mon côté "corrigeur" qui me fait revenir pour expurger cet s/esse
par trop croche à réductrices ...

4. belino, le lundi 20 avril 2009:

La statue est toujours à la même place. J'ai été hypnotisé par elle, j'étais bien trop jeune (bien que) pour divaguer dans la sensualité. Une piqure de rappel bien utile et bien agréable.

Réponse de Bricabrac le mardi 21 avril 2009 à 13:39

Oui mais précisément, cette fois-ci, c'est le détail et la photo N&B qui renforce terriblement la sensualité et la signification (réelle ou fantasmée) du geste. Il se passe autre chose face à la statue.

BàB

5. Axedrez, le lundi 20 avril 2009:

Comme dans la photo à laquelle vous faites référence, il s'agit là de "prises de possession", expressions d'un désir qui s'exprime comme volonté et non comme abandon...

Point n'est besoin d'accessoires (même si la dame de la photo est préalablement bien immobilisée, là n'est pas l'essentiel) ni de mises en scène : la domination est dans l'assurance du geste, la mise entre parenthèses de tout ce qui n'est pas cette expression de volonté désirante (et donc de la sensibilité, des doutes et des fragilités, dont pourtant, sans la présence cachée, la "proie" ne serait pas aussi portée à se livrer...)

Réponse de Bricabrac le mardi 21 avril 2009 à 13:42

La domination est aussi dans la complicité de la partenaire, et dans son désir d'être dominée. Je ne crois pas beaucoup (sauf dans le cadre d'un jeu plus ou moins scénarisé, explicitement ou pas) à la soumise genre mustang dans un western qui va finir par devenir un hongre docile à force de dressage et de fouet (et de castration psychologique ?). Et comme vous le faites remarquer, la "proie" ne va pas se donner à n'importe quel baltringue.

BàB

6. Oxtiern, le lundi 20 avril 2009:

Obscène ? Etymologiquement "de mauvaise augure" ? Et pourquoi donc,
non seulement j'en parle mais j'en suis de surcroît un pratiquant assidu !
Il me semble inutile de préciser que nous parlons de la même chose,
c'est à dire de l'amour au-delà de la notion copulatoire.

Ce qui m'amène à faire une petite mise au point d'ordre mythologique.
Cette histoire n'a rien à voir avec le dernier épisode de la série
"Rapped, fuckedandbound" actuellement tourné dans un entrepot crasseux
de Mission Street. Il s'agit d'un acte d'amour, on pourrait même pousser
jusqu'à faire de Pluton un des premiers romantiques. Il a épousé Proserpine,
et visiblement il était fort en avance pour son temps par rapport à beaucoup
de mâles du troisième millénaire , puisqu'il lui a même
permis de retourner vivre avec sa famille la moitié de l'année.

Donc rien du prédateur chez lui, Proserpine n'a pas été sa proie, mais son amour.
Pour avoir passé la moitié de sa vie avec lui, Proserpine a bien dû s'abandonner ?!
Inutile de déclencher le plan Amber, parce qu'au fond ...

Réponse de Bricabrac le mardi 21 avril 2009 à 13:48

Nous parlons en effet de la même chose et Pluton était bon garçon, et très amoureux.

BàB

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