Rue Bricabrac, bdsm, fouet
photo D.R.

CE n'est pas une robe abîmée. C'est une robe pour cet été. Elle a été imaginée par le jeune créateur Cengiz Abazoğlu. Elle a une soeur presque jumelle, dans tes tons silver.

Je me plais à imaginer que cette robe a été un jour intacte. Que je la portais.

Comme une danseuse de boîte à musique, les talons aussi hauts que rivés sur un podium. Au centre d'une piste de cirque. Au son d'un menuet, une petite musique de nuit, du Mozart, du Lully. Déchirant les arpèges sucrés, sur un rythme plus sauvagement jazz, des lanières sifflent en dièse et lacèrent en sol. Ma parure part peu à peu en lambeau. J'ai le loisir d'imaginer que ce serait ma peau.

Mais ce n'est pas.

De moins en moins protégée, toujours poupée pirouettante, je m'envole en transe, comme un derviche, le cuir se rapproche de ma chair de poule, j'en sens le souffle, les tresses m'effleurent, le trac grandit.

Ça tournoie, le socle et moi, je perds la tête.

Ma robe n'est plus que charpie, et ma peau frisson. Je suis prête à tomber dans les bras du premier qui s'approchera.