Rue Bricabrac, bdsm, masques
photo Yannick Vigouroux

SOUS le masque, la licence est permise et c'est bien pour cela que le carnaval a toujours été un haut lieu de libertinage, sans pour cela avoir besoin de se rendre à Venise, celui de Bâle est tout aussi convenable, même si la cité des Doges est infiniment plus touristique. Kubrick l'a bien compris dans son dernier film ou capes et bauttas (qu'on me pardonne ce pluriel bien peu latin) unifient les touzeurs en scellant leur identité. Je est un autre, le grand rêve.

Justement, mardi dernier, j'ai rencontré une photo (c'est à dire évidemment un photographe). Dans sa série mascarade, chaque modèle choisit ce qu'elle masque. En général, dans l'univers fetish (chez Yannick Vigouroux, on l'aura noté, les bottes tiennent une place importante), on se voile le visage pour laisser apparaître le corps et le rendre, croit-on méconnaissable. Non point que ce dernier ne puisse se lire, mais sous les vêtements du quotidien, comme autant de dominos, il est anonyme sauf aux familiers.

J'aime que cette jeune femme regarde bien droit l'objectif, et que ce masque blanc cache son sexe sombre. Comme un pied de nez à l'habituelle représentation.
Quel serait le masque de mon choix ? Celui d'un homme ? Celui d'un chat ? Tenterai-je une courte robe en forme de masque au ras de bottes de mousquetaire, le visage nu de tout artifice ?

(Les amateurs l'auront noté, l'argentique, c'est bô.)