Rue Bricabrac, bdsm, caves
photo Riff

DROITE dans mes bottes (rayon chasse, pêche et tradition), je me suis glissée, suivant mon guide, par une porte dérobée. J'avais envie d'entendre la mélodie des sous-sols, de sentir l'odeur humide des caves voûtées, de voir si les crochets du cabinet de minéralogie tenaient serrés quelques belles soupirantes ou si les murs du château résonnaient de gémissements d'angoisse extatique.
Je pensais au Marquis, le seul DAF qui vaille, à Casanova prisonnier des plombs, à la conspiration du monde du dessous.

Rien de tout cela.

Aux crochets, des hamacs. Les bougies ? Des loupiottes charmantes qui font danser des fantômes d'ombre. Des cris ? Quand la tête en l'air heurte un plafond bien bas. Des chuchotements ? Pas vraiment, point besoin. Dans les labyrinthes obscurs, calcaires et humides, on peut parler haut.

Le monde d'en bas est peuplé de gens gentils, qui ne sucent pas forcément des glaçons, mais qui sont très doux et accueillants. Dans le brouillard des fumigènes, ils passent et repassent, à moins que ce ne soient d'autres, débardeur et cheveux longs. D'autres, à la file, en bonnets et lampe à acétylène, semblent sortis de quelque Blanche-Neige.

Quand je demande à mon compagnon si parfois, las des clubs, quelques pratiquants de l'art de la lanière ne viennent pas tenir congrès dans quelque salle secrète, maison ou chaumière, il me répond que non, c'est trop ardu, trop pentu, qu'ils préfèrent le confort des donjons aménagés.

Tiens, il n'a pas tort, dans mon rücksack, ne laissant que peu de place à une thermos de thé, j'avais une couverture en mohair.

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