Rue Bricabrac, bdsm, Saint-Valentin
photo AngelDragonfly

C'EST consternant. La Saint-Valentin approchant à grands pas, c'est à qui se fera le plus remarquer en convoquant Éros pour tenter d'inciter le futur pauvre à faire péter le Codevi afin de contenter son aimé(e).

Les mièvres "Mon Chéri" de mon enfance, chocolats de la même famille que les immondes Ferrero de l'ambassadeur, n'ayant plus trop la cote, une grande surface de produits culturels (comme on appelle les livres, les disques et les consoles Nintendo) propose tout un tas de manuels, de romans érotiques, de DVD même pas ixés et une double sucette (aucune parenté avec la double pén' ou la double peine) à partager.

Une autre échoppe va distribuer gratos devant un nouveau lieu branché du Marais vibros et menottes, pour lutter contre le prix exorbitant des sextoys. Cours camarade, le vieux gode est derrière toi. Car fini le romantisme gnian-gnian des amoureux de Peynet, finis lespetits coeurs qui remplaçaient les points des I, maintenant, la Saint Valentin, c'est la Saint Coquin. Le XXIe siècle n'a pas peur de ses érections.

Et je n'ai pas fait le tour des boutiques de lingerie, mais la coquinerie doit aussi jouer les voitures-balais.

Éros ! Mon cul, comme dirait Zazie. Éros, c'est donc cela maintenant, une sucette, un cône de silicone à piles, des gadgets roses Barbie. L'imagination n'est pas plus au pouvoir qu'au parloir.

Vanilles ou bdsm, la société de consommation est en train de vous tuer l'inventivité. Faites fondre vos esquimaux dans le sexe de vos compagnes et sucez-le avant qu'il ne se répande. Attrapez-la pour la plaquer sur une table et armé de votre ceinture, n'arrêtez pas avant que ses cris soient devenus des pleurs.

Et si vous devez tout de même téter du sirop de glucose coloré à l'E160c, parlez d'euro, pas d'Éros, merci.

(Je me demande si dans les clubs SM, on fête la Saint Valentin, ou son équivalent rouge, la Saint Diablotin, la Saint enlève tes frusques, hein !)