Avant
Rue Bricabrac, bdsm, coach
photo Tattoodanieldavid

ENTRE Rosine, la coach de Laurence Parisot à 300 000 euros le mi-temps et Julie, qui apprend à Talonnette 1er comment muscler son périnée, on reparle des coachs, cette profession étrange et autoproclamée, où l'on trouve pêle-mêle des profs de gym et des DRH au chômedu et qui sont à ce début de XXIe siècle ce que les sexologues ont été à la fin du XXe, des gogologues de première bourre. (Il y a évidemment des exceptions, généraliser c'est mal, mais dans l'ensemble, il y a beaucoup à dire et la plupart de ceux que j'ai rencontrés étaient de sacrés imposteurs.)

Riche en pygmalions sans crinière et en maîtres de tout poil, le BDSM n'a pas encore ses coachs... Et pourtant, il en faudrait, et en nombre, pour apprendre aux tchatteurs à rédiger une annonce percutante, aux dominateurs à maitriser leurs instruments, aux soumis à ne pas la ramener... et aux masos à être moins chiantes me couine dans le cornet le Jiminy Cricket qui a pris pension sur mon épaule droite.

Un coach qui pourrait éviter les résidus de CV genre "H ayant l'habitude de diriger des équipes et pratiquant le SM depuis 10 ans" ce qui laisse penser que les équipes ne doivent pas être à la fête et que ses partenaires sexuels sont comme des employés (un mot qu'on n'emploie plus, ça fait trop prolo, tandis que collaborateurs, tout de suite, ça fait plus classe... Pétain nous voilà).

Un coach qui apprendrait aux maladroits de la cravache à fouetter une femme à quatre pattes sans lui niaquer le tendon d'Achille ou à faire un bondage sans lui envoyer l'extrémité durcie de la corde dans l'oeil.

Un coach qui saurait enseigner l'art de lécher une chaussure sans vomir, de sucer une queue de TTBM sans mordre, de porter avec chien un tablier de soubrette, de se faire le maillot à la dernière minute sans en porter les stigmates, de faire couler la cire sans en mettre à côté, de savoir aller au coin mains sur la tête sans exploser de rire, de choisir son maquillage pour être sûre qu'il coule quand on pleure, bref, tous ces petits détails qui cassent l'ambiance quand on ne les maîtrise pas.

Un coach pour ces jeunes maîtres débutants qui ne trouvent aucune soumise prête à les éduquer, et qui ainsi feraient leurs premières armes sous contrôle et perdraient leur master virginité sous la houlette du coach, et non pas sur les reins et les seins d'une compagne.

Un coach pour ces photographes amateurs qui ne savent pas cadrer leurs ébats, et laissent dans le champ qui le hochet du bébé, qui la douche de la salle de bain transformée sur le pouce en donjon.

Un coach...

Après
Rue Bricabrac, bdsm, coach
photo Estelle de Triste
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