JE lisais hier les propos d'une jeune femme qui a choisi de devenir esclave dans la grande tradition goréenne. Je ne détaille pas, Google fait cela très bien.

(Déclameur : je n'ai pas la moindre envie de polémiquer avec des adeptes de telle ou telle religion/secte/coterie, et une fois de plus, mes lectures quelles qu'elles soient ne servent que de support à mes vagabondages verbaux, je parle de moi ici, pas des autres, même si je m'appuie parfois sur leurs discours.)

Je lisais, jusqu'à ce que je me rende compte que ses mots décrivaient, en parallèle, une réalité tout autre que la sienne. Servir, faire l'amour, absence de moyens matériels, dévotion, soin de soi, que sais-je encore... Cette réalité, c'était celles des femmes du temps de ma mère, qui jusqu'en 1946 (pour les Françaises du moins) n'avaient pas le droit de vote, ne pouvaient ouvrir un compte bancaire sans la bénédiction du mari, se démerdaient avec l'argent des courses pour faire bouillir la marmite, affichaient un visage aimable, maquillé et bien coiffé à l'heure du retour du turbin et en toutes circonstances étaient sous la tutelle du mari. D'ailleurs, Cunégonde Brasero (le nom a été changé) était pour le reste du monde Madame Prince Charmant ou Madame Tyran Domestique (les noms ont là aussi été changés).
Certes, elles n'étaient pas marquées dans leur chair, juste dans leurs cheveux, mises en plis encagées à grands coups de Cadonett.

Rue Bricabrac, bdsm, kajira, lingerie

Curieusement, de repenser à cette époque m'a mis une sorte de vague à l'âme, qui ne s'est dissipé que sur les merveilles vintage de Melle Fred. Je retrouve avec bonheur cette couleur saumon, triomphante et omniprésente avant l'invention du "chair" (qui était tout sauf chair). Dans le chiffonnier maternel, il y en avait deux tiroirs, dans lesquels je fouillais dès que ma mère avait le dos tourné. Là aussi, mais tellement plus gai, j'ai retrouvé ces années des femmes au foyer inféodées, quand les soutiens-gorges faisaient les seins comme des obus et que les culottes montaient haut avec un petit plastron anti-bidon. D'un modèle à l'autre, je retrouve sous mes doigts la caresse glissante du satin patiné et da touffeur capiteuse de Femme de Rochas.

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