Rue Bricabrac, bdsm, corps

IL y en a qui déménagent. Moi j'emménage. Enfin, j'essaie. Je tente d'habiter ce corps qui est le mien et qui m'est devenu étranger, par négligence, par endormissement, par désamour. Pour ce faire, il n'est pas de corps de métier, juste des corps à corps, et encore. Avec de l'encordage.

Je ne le reconnais pas, ce corps. Je sais que c'est le mien, mais je trouve qu'il ne me va pas. Ou que c'est moi qui ne lui va pas. Je suis à côté de mon corps comme certains le sont de leurs pompes.
Doucement, je renais au désir, grâce à des Mr Danger et assimilé, des livres retrouvés, des tableaux revus. Mais je ne me sens pas d'imposer à un inconnu en quête de corps à adorer et torturer cette enveloppe à moi si pénible et dolente.

Dans des textes anciens, je suppliais dominamant de me faire sortir de mon corps, de ma peau. Aujourd'hui, je cherche à y rentrer, sans faire craquer les coutures, en assouplissant doucement les articulations, avec des mots doux, pour qu'il m'aille comment un gant, pour qu'entre ma peau et mes nerfs, il n'y ait plus de hiatus, et pour pouvoir m'offrir de nouveau à l'autre. En souriant, en fermant les yeux. Non plus pour me cacher mais pour mieux me voir et me sentir. Et me laisser lier, limer, lisser.

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