Rue Bricabrac, bdsm, Vélib'

D'ENTREE de jeu, il avait annoncé la couleur "je ne sodomise pas les femmes, moi, je ne suis pas une fiotte."
Qu'il ne considère pas la sodomie comme un mode d'humiliation (!) obligatoire dans les relations sm ne me dérangeait pas plus que cela, vu que la sodomie ne m'intéresse justement pas plus que cela. Mais qu'il ne le fasse pas parce que c'est un truc de tarlouze, alors là, je tique.
Et toc.

Antipathique, certes, le spécimen réveillait l'anthropologue refoulé qui roupille en moi. Malgré mes excursions dans le monde du sadomasochisme et dans un milieu professionnel longtemps masculin, je n'ai que rarement rencontré du macho pur beauf. Certes, j'ai croisé Bigard (à la plage), Laspallès (à la FIAC) et j'ai dansé sur "Macho Man" avec des copains qui ne représentaient pas le triomphe de la virilité hétérosexuelle. Mes dominateurs étaient pour la plupart (ceux qui ont compté) aussi féministes et égalitaristes que moi.

Donc ce discours chez un trentenaire (en début de trentaine, du perdreau de l'année en somme), n'arrivant pas de la planète Mars et ayant de l'instruction, m'a sidéré. Pas dominateur ni sadique, il venait sur un site BDSM en se disant qu'il trouverait femme à son dard, qui se laisserait enfiler et bourriquer sans moufter autrement que d'extase. Peut-être même qu'il pourrait la tenir par les cheveux tandis qu'il lui enfoncerait sa langue dans la bouche.

Ma ténacité a eu raison. Enflammé par ses propres propos qu'il écoutait avec attention, il a lâché cet aveu suprême "jamais je ne roulerai sur un Vélib' parce que c'est un vélo de gonzesse" !

Donc ce garçon qui n'est pas, je cite, une fiotte, a un besoin pathologique d'une barre entre les jambes. Contre le périnée, même que.
On se demande pourquoi.

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