Rue Bricabrac, bdsm, magazine

À part le blog d'Agnès Giard, et parfois Sexactu mais je commence à décrocher, je ne suis pas très lectrice de la prose sexuelle, quelle qu'elle soit, ludique, graphique, poétique... Cela doit se voir puisque même mes élucubrations, je les relis de moins en moins laissant des coquilles que M*** relève parfois dans un rire, 48 heures minimum après mes monstrueuses co(q)uilles.

Mais depuis que Stéphane Rose (un garçon forcément bien puisqu'on lui doit les indispensables et déconnants "Gérards") a lancé un webzine "L'autre sexe" (à ne pas confondre avec "Le second sexe" où j'ai musardé, mais malgré les moyens mis en oeuvre, il me laisse un peu sur ma faim et mon quant-à-soi, et qui clôt sèchement le débat en supposant qu'il n'y a que deux sexes...), je sens que je vais devenir une assidue.

Notamment parce qu'il présente ce site comme, entre autres, militant. Et la militance, ça me manque. Pas pour faire un plaidoyer pro domo (le sm, ça va fort, surtout rapport à la jouissance, refrain connu des connasses en mal de reconnaissance) mais parce que dans une époque tiède et fade, il faut ressortir les piques. Et les discours. Il prône aussi une sexualité joyeuse, ce qui me va comme un monogant.

Parlant de discours, le mien n'a aucun intérêt, donc je laisse le maître des lieux s'exprimer, il fait ça de belle façon.

Ne nous en cachons pas: notre ambition est également militante. Parler cul, certes, mais d'abord en parler à tout le monde: les hommes, les femmes, les hétéros, les homos, les bi, les travestis et les transexuels, mais aussi les enfants, les ados, leurs parents et grands-parents, sans oublier les grosses et les gros, les pas beaux, les chauves, les nains, les handicapés et autres exclus du marché de la séduction. Parler à tous sans discriminer, chômeurs et patrons, strip-teaseuses et mères au foyer, athées et pratiquants, ni-putes ni-soumises, putes et soumises, dominatrices, fétichistes et paraphiles divers... tout le monde est le bienvenue dans nos pages, y compris les serviteurs passifs ou actifs des modèles dominants de la sexualité que nous entendons bousculer, pour ne pas dire combattre. Car qui dit militantisme dit combat, et le nôtre est bien résolu à se décliner sur tous les fronts: pornographie fascisante, sexualité consommatrice, uniformisation des codes de séduction, individualisme libertin, eugénisme, âgisme, hygiénisme, homo-phobie, bi-phobie, hétéro-phobie (les minorités ne sont pas exemptes de critiques)... la guerre à l'uniformisation sexuelle est ouverte.

C'est fou ce que je les aime déjà ! La rubrique mondo sexo a pour le moment ma préférence, mais je crois que je n'ai pas encore fini le tour du propriétaire. M'sieur Rose a raison, un tel sexzine manquait dans le paysage.