Rue Bricabrac, bdsm, miscellanées

EN parcourant la presse people diplomatique, comme à chaque fois que je vais chez le capilliculteur, je vois que Talonette 1er, Trsarkozy d'Europe et de l'Univers pour 6 mois, chanoine de Saint-Fouquet's, se baigne en orange et en Vilebrequin™, le maillot en toile de spi made in Saint-Trop que la jet set s'arrache (si j'en crois les gazettes). Tout de suite, ça fait envie, Saint-Trop, jet set, et cette marque, Vilebrequin™... Je suis saisie d'un doute lexical. N'ayant pas mon Jean-Claude Carrière ("Les mots et la chose") sous la main, j'appelle Marcel pour qui les outils de toutes sortes n'ont plus aucun secret. Depuis son 15 tonnes lancé à fond de train, il ne semble pas partager mon idée que vilebrequin puisse dans certains cas évoquer, dans une hardie métaphore, le sexe masculin. Il me propose tout de go braquemard, que je n'étais pas sans connaître, quand bien même aucun de mes dominamants en quête de renarcissisation ne m'ait jamais susurré "dis tu le sens bien mon gros braquemard". Tout de même, j'insiste, vilebrequin, ça sent fort sa connotation phallique, ça perce, ça fore et il y a même un mandrin. Bref, je m'égare, et pendant ce temps, un startooper vient de trouver le nom de sa marque de trousses-couilles : Braquemard-moi le noeud©. Revenons vite à notre calfouet présidentiel. Or donc, il s'agit d'un bête short décliné en plusieurs longueurs pour un prix prohibitif (110 € au moins). Et en plein dans le mille, un modèle court mais pas trop est baptisé Master. Ignorant tout du tour de hanche présidentiel ainsi que sa longueur de cuissot, je ne peux deviner sur quel Vilebrequin™ (sans doute le Moorea) il a jeté son dévolu, mais ma foi, le Master me paraîtrait assez plausible et lui permettrait de continuer d'habiter la fonction tout en barbotant.

Parlant de master, chez Maison close, doux nom pour une marque de lingerie coquine, Monsieur Étalon (je n'invente hélas rien) pourra se la jouer boxeur en boxer de satin, noir, violet ou or, en souvenir du temps où Mohamed Ali n'était pas parkinsonien et s'appelait encore Cassius Clay. Chéri, si tu achètes le peignoir coordonné (la faute de goût consisterait à le prendre de la même couleur, le total look, c'est dépassé de chez out), je t'appelai Sugar si tu me violes comme Myke Tyson. Messieurs, n'oubliez pas que ce genre de dessous lâche à la cuisse et moyennement couvrant peut vite déclencher une colossale rigolade si le testicule gauche tente une percée.

Point de soucis de ce genre avec le plus petit bikini du monde. Avec un peu de ruban adhésif renforcé, on doit arriver à la même chose. Ce qui est pratique, c'est que chaque soir en le retirant, hop, si quelques poils avaient osé profiter de la chaleur pour repousser plus vite qu'à l'accoutumée, il vont rester scotchés. Outre le fait que c'est typiquement le genre de vêtement (heu, de confetti) qui oblige à faire pipi dans l'eau, je pense qu'il est du genre à se fâcher autant avec les nudistes qu'avec les textiles. La pudibonderie américaine à ceci de goûtu qu'elle donne naissance à des kitscheries à peine croyables. Et permet à des mannequins très cagoles distinguées de faire leur chemin dans la renommée.

Et puisque j'ai commencé avec le vilebrequin, je vais terminer sur un autre rapprochement "audacieux" (ce n'est pas moi qui le dit mais le marketing de la branche parfum d'YSL), le nouveau flacon du parfum "L'homme", dessiné par l'überarchitecte Jean Nouvel, que les âmes innocentes verront comme un tube à essais cul par dessus tête. Les autres iront récupérer un ancien flacon de Chamade et feront du collage en pouffant.

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