Rue Bricabrac, bdsm, angoisse
photo Dream Traveler

LA machine à rêve s'est enrayée, prise dans les filets plombés du réel. Petit à petit, ce salaud de réel, avec ses grosses bottes boueuses de para a piétiné la boîte à fantasmes, sur l'air de c'est moi que vlà. Il a posté ses sentinelles au coin des paupières, et dès que l'iris coulisse parce qu'une image lui fait de l'oeil, les cerbères crient "pas de ça ici" et aboient pour chasser les idées rose, pourpre, violette et rouges. Et les rouages du quotidien fuligineux donnent un tour de vis en sus, la fille de l'air manque d'oxygène.
Alors quand je vois une corde, je pense aux pendus, une cravache au prix de Diane et des menottes à Brice Hortefeux. Je ne sais même plus si je vois la queue de mon chat. Pourtant, elle ressemble à un serpent à sonnette.

Cauchemar.

Je suis comme une traction avant sans manivelle.
La manivelle n'est pas loin, pourtant, elle est posée là, à quelques mètres.

Dès que quelqu'un essaye de tourner la manivelle, comme un vieux diesel, je tousse, je crache, je tressaute et je m'affaisse. Le tourneur s'épuise, ne tourne alors que les talons et repart en râlant.

Les branches tortueuses du matériel m'ont enfermée, et je n'arrive plus à m'évader. Engeolée dans les contingences, j'attends le roi des fantasmes dans sa montgolfière, le marchand de salades salaces sur son nuage, un sorcier bien aimant au nez qui s'allonge, un Merlin à machette qui débroussaille la forêt et dérouille la belle au bois durement.

Ce n'est pas un conte de fées, juste un conte d'apothicaire qui aurait une poudre de perlimpanpan pour oublier un peu, beaucoup, à la folie... jusqu'à retrouver le pays d'Onirie.