COMME tu en es friand, et que je ne suis pas abonnée aux bons tuyaux, je t'avais proposé de regarder ensemble un porno SM.
Sans t'en dire plus, sans t'expliquer mon idée, pour ne pas t'effaroucher.

Rue Bricabrac, bdsm, films, porno

Je ne suis pas, comme beaucoup de femmes, attirée par les films X. J'en ai vu des mythiques, à la grande époque, avant même la loi de 76. J'en ai croisé, furtivement, le samedi soir sur Canal. Je n'en cherche pas sur Internet, je n'achète pas de DVD. H*** m'avait en son temps apporté une de ces VHS compil d'amateurs qui se vendaient alors sous le manteau du manteau même, à demander gentiment au caissier du sex-shop et qui sont aujourd'hui terriblement populaire sous le nom de gonzo. (H*** n'aimait pas plus les films mis en scène et joués que les accessoires qu'il ne fabriquait pas lui-même.)
L'image était pourrie, mais pas autant que le son, ça doit faire partie du plaisir, so snuff, un homme à l'érection molle fouettait sa femme indifférente accrochée aux patères du vestibule. Avance rapide. Une autre femme, les poignets arrimés aux chevilles, elles-mêmes maintenues par un écarteur présentait son cul à la cravache stridente de son mari qui la marquait avec un entrain vigoureux. Malgré le noir et blanc pisseux, on voyait la couleur et le relief. Entre les cris et les sifflements, on entendait un bébé chialer dans la pièce à côté.
Stop. Eject. Plus envie de jouer. Malaise.

Alors, quand tu m'as avoué être grand consommateur de porno, j'ai pensé qu'avec toi je pourrais réaliser ce que le bébé avait empêché. Non point discuter de la valeur d'un plan, de la justesse d'une image, de la profondeur du champ ou de la morale d'un travelling, mais mimer ensemble, autant que possible, ce qui se passait sur l'écran.
Une sorte de karaoké très sexe, très sm, très synchronisé. Des figures imposées, et ainsi, ton imposition des mains, presque naturellement, en riant un peu aussi.
Comme un jeu.
Car tout cela est jeu.

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